C’est moins l’objet qui fixe nos regards que l’adresse de l’artisan ; nous ne donnons pas plus d’attention à l’objet même imité dans le tableau, que nous lui en donnons dans la nature.
Le libre examen, qui n’épargne pas même les religions et les dieux, ne saurait être interdit à regard des poètes. […] Il serait curieux qu’elle fût d’un parent, d’un oncle peut-être de celui qui fera un jour Chatterton et qui réhabilitera l’artiste en regard du gentilhomme69. […] Il aurait volontiers senti par l’imagination, et aussi par aristocratie de nature, comme Joseph de Maistre, et il n’avait pas même au fond la religion de Voltaire ; il n’avait le plus souvent, en présence de l’univers et de la nature, que le regard silencieux de Lucrèce, avec l’agonie et le dédain de plus. […] Il y a trois beaux silences chez les grands auteurs de l’antiquité : celui d’Ajax aux Enfers dans l’Odyssée, lorsqu’à jamais furieux et dans sa rancune jalouse pour l’héritage perdu des armes d’Achille, il dédaigne de répondre aux avances d’Ulysse ; celui d’Eurydice dans l’Antigone de Sophocle, lorsque, apprenant la mort de son fils, elle sort sans dire un seul mot pour se tuer ; celui enfin de Didon aux Champs-Elysées de Virgile, lorsqu’elle ne répond aux tendresses tardives d’Énée que par un muet regard de mépris. […] Les derniers vers, où il montre le pauvre mendiant, tout réconforté et encouragé par de bonnes paroles, se remettant à jouer et jouant mieux qu’il n’avait jamais fait, sont des plus heureux : Son regard attendri paraissait inspiré, La note était plus juste et le souffle assuré.
Ce n’est pas l’impiété de cette doctrine qui a révolté Aristote ; mais c’est sa fausseté grossière en présence de l’admirable spectacle que l’ordre universel étale sans cesse sous nos regards, pour peu que nous voulions l’observer. […] Il serait sans doute téméraire d’affirmer qu’Aristote a porté définitivement la lumière dans ces ténèbres ; et il n’est pas donné à des regards humains de voir ce qui se passe dans le sein même de Dieu. […] Mais si nos regards éblouis ne peuvent soutenir l’éclat de la substance divine, si l’on ne doit l’adorer sous aucune forme sensible, parce qu’il est tout esprit, nous pouvons du moins apprendre à connaître Dieu par quelques-uns de ses attributs. […] De là, dans tous les systèmes de morale dignes des regards de la postérité, tant de règles sur la tempérance et sur l’éducation. […] La politique ne s’est guère élevée jusqu’à présent au-dessus de l’intérêt, et elle n’a presque jamais porté ses regards dans une région plus haute.
Cette image le transformait tellement, en se présentant à lui à chaque pas de sa vie et à chaque mouvement de sa pensée, que, quand il voulut se consacrer entièrement à la philosophie théologique, muse sévère de son épopée, il éprouva le besoin de donner à cette philosophie et à cette théologie personnifiées le nom, la forme, le regard, la voix, la beauté de sa Béatrice. […] Je les suivis d’un regard surnaturel et éternel dans les principales transfigurations angéliques ou humaines qu’elles avaient à subir dans les mondes supérieurs et inférieurs, se rencontrant quelquefois, sans se reconnaître jamais complétement, de sphère en sphère, d’âge en âge, d’existence en existence, de vie en mort et de mort en renaissance, dans le ciel et sur la terre. […] Il ressemblait, par la physionomie, par l’âme, par la sérénité du regard, par le timbre même monotone, affectueux et voilé de sa voix, à un brahme chrétien venu des Indes en Europe pour y prêcher l’Évangile de la science calme de la contemplation mystique et de l’adoration extatique à notre monde de discorde et de contention. […] Comme lui je veux faire le pèlerinage des trois mondes… Mais, tandis que Virgile abandonne son disciple avant la fin de sa course, Dante, lui, m’accompagnera jusqu’aux dernières hauteurs du moyen âge, où il a marqué sa place, et celle qui est pour moi Béatrice m’a été laissée sur cette terre pour me soutenir d’un sourire et d’un regard, pour m’arracher à nos découragements, et pour me montrer sous sa plus touchante image la puissance de l’amour chrétien dont je vais raconter les œuvres... » XXX Bientôt après, chassé par la langueur croissante de la maladie de place en place pour retremper sa vie dans un rayon de soleil, Ozanam écrivait de Pise cette page en marbre, ces lignes du 23 avril 1853, véritable psaume d’agonie chanté sur les tombes du Campo santo. […] » en révélant à cette Béatrice, par un regard et par un triste sourire, que ces bonheurs et ces consolations avaient été pour lui personnifiés en elle.
Tels, et se renvoyant de plus sombres regards, Les deux rivaux, penchés sur le bord des remparts S’observent, — etc., etc. […] Nous pouvons oublier le nom de tes montagnes ; Mais qu’en fouillant le sein de tes blondes campagnes, Nos regards tout à coup viennent à découvrir Quelque dieu de tes bois, quelque Vénus perdue… La langue que parlait le cœur de Phidias Sera toujours vivante et toujours entendue ; Les marbres l’ont apprise, et ne l’oublieront pas. […] Toi, dont le bras puissant, dans l’éternelle plaine, Parmi les astres d’or la soulève et l’entraîne Sur la route invisible où d’un regard de Dieu Tomba dans l’infini l’hyperbole de feu ! […] Ma patrie est partout où rayonne la France, Où son génie éclate aux regards éblouis ; Chacun est du climat de son intelligence. […] Enfant aux blonds cheveux, jeune homme au cœur de cire, Dont la lèvre a le pli des larmes ou du rire, Selon que la beauté qui règne sur tes yeux Eut un regard hier sévère ou gracieux ; Poétique jouet de molle poésie, Qui prends pour passion ta vague fantaisie, Bulle d’air coloré dans une bulle d’eau Que l’enfant fait jaillir du bout d’un chalumeau, Que la beauté rieuse avec sa folle haleine Élève vers le ciel, y suspend, y promène, Pour y voir un moment son image flotter Et qui, lorsqu’en vapeur elle vient d’éclater, Ne sait pas si cette eau, dont elle est arrosée, Est le sang de ton cœur ou l’eau de la rosée ; Émule de Byron, au sourire moqueur, D’où vient ce cri plaintif arraché de ton cœur ?
Alors de grands hommes, Bodin, Bacon, Descartes, Pascal, la recueillent, la dépouillent de son caractère mystique, la sécularisent, la mettent en regard des faits, et commencent à en déterminer les élémens, à la suivre dans ses applications les plus diverses. […] Pourtant ce n’est là qu’un côté de la vérité, et toujours il faut mettre en regard cette vérité corrélative que l’influence des causes externes sur l’homme n’est jamais absolue, qu’elle peut être avantageuse ou nuisible selon le degré de savoir et surtout d’énergie morale de ceux qui la subissent. […] I Dès qu’il se prit à réfléchir, l’homme dut jeter sur le monde animal un regard plein d’une curiosité inquiète et troublée. […] Mais si l’on considère la crédulité presque sans mesure de Pline, l’un des plus grands naturalistes de l’antiquité, et la puérilité des récits d’Elien ; si l’on se rappelle Roger Bacon (celui qui eut peut-être, au moyen âge, l’intuition la plus nette de la méthode scientifique), croyant encore que le regard du basilic est mortel, que le loup peut enrouer un homme s’il le voit le premier, que l’ombre de l’hyène empêche les chiens d’aboyer, que l’oie bernache riait des glands d’une espèce de chêne ; quand, en 1680, Pierre Rommel affirme avoir vu à Fribourg un chat qui avait été conçu dans l’estomac d’une femme et avoir connu une autre femme qui avait donné naissance à une oie vivante ; quand, enfin, jusqu’au XVIIIe siècle, on a cru voir dans les fossiles l’effet d’une fécondation des roches par un certaine souffle séminal s’infiltrant sous terre avec les eaux, — il est difficile de ne pas éprouver quelque admiration pour le sens critique dont fait preuve Aristote. […] De même dans l’étude des animaux, quels qu’ils soient, il n’y a jamais non plus à détourner nos regards dédaigneux, parce que, dans tous sans exception, il y a quelque chose de la puissance de la nature et de sa beauté. » III Il semblera peut-être que ces vues philosophiques et religieuses, pour grandes qu’elles soient, loin d’ajouter à la valeur scientifique de l’œuvre, ne peuvent que la compromettre aux yeux des hommes du métier.
Il traîne quelque chose de cette attirance et de ce regard au long de ses vers, mystérieux et câlins, ironiques à demi, à demi plaintifs. […] La démocratie semble, au premier regard, un milieu très favorable au talent, puisqu’elle ouvre toutes les places à tous les efforts. […] Un temps approche où une société n’apparaîtra plus au regard des adeptes de la philosophie de l’évolution comme elle apparaît au regard des derniers héritiers de Rousseau. […] En regard des deux cent cinquante pages ainsi consacrées aux gouvernants, M. […] Une atmosphère transparente enveloppe les maisons closes de volets coloriés, et dont les pierres roussies ou les façades peintes communiquent comme une chaleur au regard.
S’il décrit une maison, il la dessinera avec une netteté de géomètre ; il en mettra toutes les couleurs en relief, il découvrira une physionomie et une pensée dans les contrevents et dans les gouttières, il fera de la maison une sorte d’être humain, grimaçant et énergique, qui saisira le regard et qu’on n’oubliera plus ; mais il ne verra pas la noblesse des longues lignes monumentales, la calme majesté des grandes ombres largement découpées par les crépis blancs, la joie de la lumière qui les couvre, et devient palpable dans les noirs enfoncements où elle plonge, comme pour se reposer et s’endormir. […] Dans son tourment, sur son lit de pierres, il l’a contemplée, et le tendre et touchant regard de la divine étoile a calmé, par sa sérénité mystique, l’angoisse de son esprit et de son corps. « J’ai vu plus clair, dit-il, et ma prière de mourant a été que les hommes puissent seulement se rapprocher un peu plus les uns des autres, que lorsque moi, pauvre homme, j’étais avec eux. — Ils le soulevèrent, et il fut ravi de voir qu’ils allaient l’emporter du côté où l’étoile semblait les conduire. […] Si l’on veut maintenant se figurer d’un regard cette imagination si lucide, si violente, si passionnément fixée sur l’objet qu’elle se choisit, si profondément touchée par les petites choses, si uniquement attachée aux détails et aux sentiments de la vie vulgaire, si féconde en émotions incessantes, si puissante pour éveiller la pitié douloureuse, la raillerie sarcastique et la gaieté nerveuse, on se représentera une rue de Londres par un soir pluvieux d’hiver. […] Rien d’étonnant si un romancier les aime, s’il prête à leur âme la sensibilité et l’innocence qui reluisent dans leurs regards, s’il juge que ces frêles et charmantes roses doivent se briser sous les mains grossières qui tenteront de les assouplir. […] Il n’ose parler ni remuer ; il a peur d’embrasser sa mère ; il sent peser sur lui, comme un manteau de plomb, le regard froid des deux nouveaux hôtes.
Ce genre d’histoire a son mérite quand il ne s’agit pour l’historien que de bien regarder et de bien faire voir les faits ; mais regarder ce n’est ni sentir ni juger : le regard n’est pas un sentiment, le regard n’est pas un jugement ; le regard n’est qu’une perception presque indifférente, et, s’il est permis de se servir d’une expression souvent citée depuis que M. Royer-Collard en a enrichi la langue philosophique : Ceci est brutal comme un fait, nous dirions que le regard participe de la brutalité du fait quand il ne s’élève pas au-dessus du fait pour le sentir dans le cœur et pour le juger dans la conscience. […] Thiers ne s’arrête qu’un instant à considérer les effets de la bataille de Marengo sur l’opinion de la France ; il reporte le regard et la pensée sur l’Allemagne. […] La famille, l’épouse, les frères, les sœurs du premier Consul sont peints avec plus de négligence de pinceau et avec des couleurs de convention qui ne gravent aucune de ces physionomies dans le regard.
Et moi, mon regard est sans vie ; Dans l’univers décoloré Je traîne l’inutile envie D’y revoir la lueur ravie Qui d’abord l’avait éclairé. […] Avant qu’à ses regards la patrie immolée Dans la poussière tombe, elle l’a pour soutien : Par le glaive il la sert, quand sa lyre est voilée ; Car le poète est citoyen. […] Que de fois, étalant une robe nouvelle, Naïve, elle appela mon regard enivré, Et sembla s’applaudir de l’espoir d’être belle, Préférant le ruban que j’avais préféré ! […] Mais une pièce étrange, et cependant au fond très originale, très belle et très triste, intitulée les Rayons jaunes, attira sur ce remarquable volume les regards et les moqueries des critiques du temps. […] « Si, malheureux vous-même, vous avez un ami plus malheureux que vous, consolez-le, mais n’attendez pas de lui consolation à votre tour ; car, lorsque vous lui raconterez votre chagrin, il aura beau animer ses regards et entrouvrir ses lèvres comme s’il écoutait, en vous répondant il ne répondra qu’à sa pensée, et sera intérieurement tout plein de lui-même.
Leurs souhaits d’air fleuri tendus vers les dimanches… Leurs fronts lourds et pâles se penchent, Et leurs regards, résignés, poursuivent Leur jeunesse qui s’effiloque Avec les Orients découpés par leurs doigts.
Tel Jupiter, du haut de la voûte azurée, Fait part de sa puissance aux Dieux de l’Empirée : Pouvant d’un seul regard éclairer l’Univers, Il cede à d’autres mains le Char de la lumiere, Qui doit, dans sa carriere, Féconder de ses feux & la terre & les mers.
Assis sur un autel brisé, dans les Orcades, le voyageur s’étonne de la tristesse de ces lieux ; un océan sauvage, des syrtes embrumées, des vallées où s’élève la pierre d’un tombeau, des torrents qui coulent à travers la bruyère, quelques pins rougeâtres jetés sur la nudité d’un morne flanqué de couches de neige, c’est tout ce qui s’offre aux regards.
Il était beau, il avait le front élevé, la barbe noire, l’air bienveillant, le regard limpide et profond. […] Quant à sa femme, elle portait dans son regard et dans les traits de sa bouche tout le cœur à la fois si tendre et si sublime de son premier mari, et tout le bonheur qu’elle devait au second. […] Horace lui raconte les tendres regards d’Agnès du haut du balcon. « Quant à l’homme qui entretient Agnès dans cette maison, ajoute-t-il, on m’en a parlé comme d’un ridicule, ne le connaissez-vous pas ? […] Lorsqu’il jette sur elle un regard sérieux, Son devoir aussitôt est de baisser les yeux, Et de n’oser jamais le regarder en face, Que quand d’un doux regard il lui veut faire grâce. […] Leurs regards ne sont pas dissipés, leurs yeux ne parcourent pas les loges.
le roi Louis XIV est tremblant devant sa maîtresse, implorant un regard qu’il n’obtient pas toujours ; — quoi ! […] Le sang revient à sa joue pâlie ; le feu à son regard ! […] Alors la voix grondeuse s’éloigne, et c’est le roi qui éteint la bougie en se jetant aux pieds de la jeune personne à demi pâmée ; ici la toile tombe, heureusement, pour les chastes regards. […] Bulwer, détournons nos regards de tout ce qui brille, de tout ce qui rit aux yeux, de tout ce qui nous paraît grand et magnifique autour de ce monarque dont on fait un tyran de comédie, autour de cette femme illustre et sainte, devenue un jouet dans la main de M. […] Surtout, parmi ces hommes et ces femmes, les ornements vivants et glorieux de ces fêtes de la poésie, celle qui attirait l’attention, les regards et les respects, la jeune femme applaudie à son entrée comme si elle eût été la reine, c’était madame la duchesse de Montpensier !
Son regard est plus beau que le matin d’un printemps, plus doux que la clarté des étoiles, lorsque, brillantes de jeunesse, elles se balancèrent près du trône céleste avec tous leurs flots de lumière.
C’est un suspens, une hésitation de l’âme, un regard de modestie. […] Elle est si unie, si achevée, qu’elle efface d’abord, puis, à un regard plus attentif, accuse l’écartement des lignes. […] Son armée n’est plus qu’un immense amour, qu’un regard vers lui. […] C’est un ensemble de regards convergents, une série d’approches dont les départs sont tous différents. […] Écartons d’elle toute attente et que notre regard sache ne pas l’accompagner plus loin.
« Elle dit, laissant en ses mains « Un talisman, où sa figure « Grandit et s’enfle sans mesure « Aux regards trompés des humains. […] La poésie, s’écrie-t-il, osera-t-elle porter ses regards sur un mystère que Dieu seul connaît dans toute son étendue ? […] Après avoir annoncé son badinage en vers sérieusement pompeux, et dignement imploré sa muse, il dit au magistrat : « Viens d’un regard heureux animer mon projet, « Et garde-toi de rire en ce grave sujet. […] « Jeunes, mais occupés de la cause commune, « Nos regards, cette nuit, épiaient la fortune. […] Aussi-bien, rapprochez de vous, en idée, ce même fait amoindri dans la perspective des âges fabuleux ; considérez-le de près avec attention, vous apercevrez que ce qu’on s’accoutuma, par un regard superficiel, à nommer le petit siège de Troie, ne fut rien moins qu’une action de grande importance.
Autran ne décrit pas la mer en touriste, en homme qui est allé passer une saison de bains à Dieppe ou à Marseille, qui s’est promené sur les falaises ou sur la plage, et s’est proposé comme thème poétique le majestueux spectacle effleuré par ses regards. […] — À l’instant l’intérêt se ranime, la curiosité s’éveille, les fronts se relèvent, les regards s’allument, les lèvres interrogent, les imaginations se livrent à un paradoxe géographique et bâtissent des châteaux en Espagne aux bords de la Seine. […] La physionomie n’a pas changé, mais elle est plus grave ; c’est la même pureté de lignes, la même suavité de contours, la même fraîcheur de teint ; le regard a conservé sa limpidité et sa transparence ; mais, sur tout cela, il n’y a plus le rayon d’insouciance et de gaîté. […] Enfermé avec son héros dans le Temple, il nous fait entendre de loin le bruit des massacres de septembre ; il fait passer devant ces fenêtres, à portée des regards de la Reine, la tête de madame de Lamballe. […] Batz comprend que tout est perdu ; inscrit au contrôle des hommes de service sous le nom de Forget, il échappe aux regards de Simon et parvient à se sauver.
Le Lac, Moïse, Ce qu’on entend sur la montagne, La Nuit de Mai, voilà comme de loin, j’imagine, la Postérité, ce grand pasteur au regard sommaire, et qui ne voit que les cimes, énumérera les princes des poëtes de ce temps.
Ce qui était méprisé à cause d’elle doit être remis en honneur ou considéré tout au moins d’un regard non prévenu.
Je crois même qu’il faut qu’elle se défie beaucoup de rapprochements et de contrastes dangereux, qui troubleraient d’abord son regard et finiraient par le fausser.
Les mourants espéraient, au moment de mourir, Tant son regard versait de douceur infinie Sur le silence lourd des chambres d’agonie. […] je maudis et redoute ton sort… Viens, regarde mes yeux : jamais plus les étoiles N’auront pour tes regards de regards accueillants ; Viens, touche mes deux mains : jamais tes doigts tremblants Du lointain idéal n’écarteront les voiles ; Que ta bouche goûte ma bouche ! […] J’ignore de vos yeux le regard qui fait mal, Vos bras impérieux enlacent ma faiblesse, Vous savez d’une voix de fougue et de mollesse Faire du flot de rêve un grand flot baptismal.