On y reconnaît constamment un goût attentif à ne point se servir de paroles plus grandes que les choses. » M. […] C’est en ce sens qu’il attribuait à l’orientalisme biblique des théologiens protestants plus de portée et plus d’effet que Fauriel n’avait consenti d’abord à en reconnaître. […] Dans le critique de Villers, il nous a été possible de reconnaître l’ami de Cabanis. […] Lorsque Fauriel vit l’œuvre et lut ce Carmagnola à lui dédié, il put aussitôt reconnaître son idéal et s’écrier : Le voilà ! […] Le fait constant, c’est qu’en telles décisions fines il était volontiers reconnu pour oracle.
Les ménestrels anglais ont traversé toute l’histoire de leur pays dans une condition plus ou moins brillante, mais toujours reconnue par la société, constatée par ses actes, déterminée par ses règlements. […] Mais un incident du sujet a conduit Shakespeare sur les limites de la tragédie, et il a soudain reconnu son domaine ; il est rentré dans ce monde réel où le comique et le tragique se confondent, et, peints avec une égale vérité, concourent par leur rapprochement à la puissance de l’effet. […] Que m’importera qu’on me qualifie mal ou bien si vous recouvrez de fraîches couleurs ce que j’ai de mauvais, et reconnaissez ce que j’ai de bon26? […] Et pourtant nous nous trompons ; ce que nous reconnaissons alors en nous n’est pas cette puissance qui se réveille à la vue des souffrances de nos semblables, puissance pleine d’amertume si elle est réduite à l’inaction, pleine d’activité si elle conserve la liberté et l’espoir de les secourir. […] De là vient la nécessité de mettre en accord toutes les parties de la représentation, de ne pas répandre inégalement la force de l’illusion, affaiblie dès qu’elle se laisse reconnaître.
Si vous reconnaissez dans cette tache la livrée de l’amour, j’ai reconnu son pinceau dans la peinture suave que vous en faites. […] Leur marque se connaît ou se reconnaît entre mille. […] Plus en effet on lui en reconnaîtra, plus il sera coupable d’en avoir fait un détestable usage. […] Mais ce qu’il faudra qu’ils reconnaissent, et ce qui suffirait à prouver que M. […] Gumplowicz le reconnaît lui-même.
— Il suffit d’un coup d’œil pour les reconnaître ; ce sont les propriétés déjà démontrées des composés précédents. […] Il a fallu la grande induction de Newton pour reconnaître que l’attraction des molécules croît en raison inverse du carré de leurs distances, d’où il suit que, passé un certain degré de proximité, les forces attractives doivent faire équilibre aux forces répulsives ; et il a fallu les inductions d’autres physiciens pour reconnaître quel degré de refroidissement amène ce degré de proximité entre les molécules de la vapeur d’eau. — Mais, si les procédés de la découverte ont été différents, la structure des choses s’est montrée la même. […] Comme il manie très bien l’expérience et l’induction, il a fini par reconnaître qu’il y a dans chaque monceau des habitants invisibles, et dans chaque monceau différent des habitants différents, que certains mélanges réussissent mieux que d’autres, qu’il y faut toujours garder certaines proportions, qu’après le mélange l’édifice nouveau présente des caractères qui ne se montraient dans aucun des deux tas mélangés. […] Il nous suffit d’examiner l’histoire et la nature de la science expérimentale pour reconnaître que, si dans ce trésor il y a eu ou il y a encore des vides, ce n’est jamais parce que la raison explicative a manqué ou manque dans les choses, c’est toujours parce qu’elle a manqué ou manque dans notre esprit. […] Ici, Helmholtz semble croire que cette contrainte a pour cause dernière la structure de notre esprit. — Avec lui et avec Claude Bernard, nous reconnaissons en fait la contrainte ; mais nous ne pensons point qu’elle ait pour cause dernière la structure de notre esprit ; car nous avons déjà vu bien des nécessités de croire analogues.
Le rêve de l’amour se reconnaît en vous, et les rêveurs d’aimer n’aiment que vous, peut-être. […] Il nous enlève sur les hauteurs ravissantes, où les vivants ne sont plus ces démons acharnés qui se reconnaissent aux morsures. […] Il a évolué selon la courbe même d’une pensée obstinée à chercher sa loi et ne se reconnaît plus dans sa volonté présente au sein de ces documents périmés. […] il ne pourra plus se reconnaître en eux. […] Chandelles sans lustre, auxquelles les auteurs de ce livre veulent reconnaître tant de vertus — de vertus… qui en vérité vous manquent.
Il fallait que l’on reconnût dans l’histoire de Scaurus et de Liriane l’histoire authentique de Scarron et de Mlle d’Aubigné. […] Mais, dans le Traité de la connaissance de Dieu et de soi-même, ou dans le Traité de l’existence de Dieu, cherchez les idées fondamentales du cartésianisme, celles que nous avons reconnues comme telles, vous ne les y retrouverez pas, ou tellement dénaturées, que vous aurez de la peine à les y reconnaître. […] Ils reconnurent dans l’École des femmes une intention qui la passait elle-même. […] Mais il serait temps aussi de reconnaître que c’est là le contraire de la religion. […] Ce même Baillet, qui a si bien reconnu dans Molière « un des plus dangereux ennemis de l’Église », est le biographe de Descartes.
Cette Propagande des Chansons, à laquelle le reconnaissait Gustave Nadaud, après trente-cinq ans de séparation, et qui faisait dire à Pierre Dupont : « En voilà un qui nous dégote tous !
L'admiration est épuisée, & le charlatanisme reconnu.
On peut y reconnoître tout au plus un esprit disposé à la réflexion, capable de se former par l'étude, mais qui avoit besoin de plus de maturité pour rectifier ses idées & fortifier son style.
Si les villes grecques se disputèrent l’honneur d’avoir produit Homère, c’est que chacune reconnaissait dans l’Iliade et l’Odyssée ses mots, ses phrases et son dialecte vulgaires.
» Mais voici le déchirement, le réveil en sursaut, la révolte d’une âme délicate et confuse, qui s’agenouille et se cache entre ses deux ailes, et qui ne sait à qui s’en prendre d’avoir trop reconnu par elle-même, et à son détriment, cette fatale vérité, qu’il n’y a point d’orgueil quand on aime : Fierté, pardonne-moi ! […] J’irai, j’irai lui dire, au moins avec mes larmes : « Regardez, j’ai souffert… » Il me regardera ; Et sous mon front changé, sous mes pâleurs sans charmes, Parce qu’il est mon père il me reconnaîtra.
Si l’on compense les critiques que cet enragé contradicteur adressait à Desportes par sa plus ordinaire pratique, on se persuadera qu’il ne reconnaît point une langue poétique plus noble que la langue épurée du bon usage : il distingue très sensément la langue commune des langues techniques, et pour la clarté, il se réduit à celle-là ; mais, de celle-là, tout est bon, et les trivialités énergiques de ses plus beaux vers nous démontrent que le principe unique de la noblesse du style réside pour lui dans la qualité de la pensée. […] Mais on peut dire que Malherbe a manqué de clairvoyance sur un point essentiel : il n’a pas su reconnaître ou créer la forme poétique de cet esprit nouveau, qu’il était le premier à manifester.
Selon nous qui venons de le relire, c’est un écrivain sans vue et sans style, et nous défions Paris lui-même de citer de lui une page ou une phrase qui soit timbrée de cette marque indéniable et si facile à reconnaître qu’on appelle (quelle qu’en soit la force ou la faiblesse) le génie de l’écrivain. […] Seulement, il faut le reconnaître, ce manuscrit n’est rien de plus qu’un rapport, tracé par un espion de bas étage, qui ne s’occupe jamais que d’une chose : le mot recueilli, le fait exact et rien de plus !
comme nous avons tous vécu plus ou moins intimement depuis notre enfance avec les grands hommes de ce temps, le mieux connu de tous parce qu’il est le plus glorieux de nos Annales ; comme jamais époque ne produisit plus de ces Mémoires personnels qui sont les fruits des civilisations avancées, nous avons peine à reconnaître, malgré la fidélité des portraits, dans cette clarté sagement distribuée de l’histoire, les hommes que nous avons contemplés sous une lumière ardente et rapprochée, à travers cette lentille de cristal brûlant des Mémoires. […] Pour n’en donner qu’un seul exemple, entre bien d’autres que nous pourrions citer, il reproche à Louis XIV la reconnaissance du droit des Stuarts au moment où l’acceptation du testament de Charles II étendait sur la France une résille de complications, et, la vue bouchée par la préoccupation politique, par cet intérêt du moment, il ne voit pas que Louis XIV donné, Guillaume III donné et l’Europe donnée, cette Europe fendue en deux jusqu’à son axe depuis Luther, il était impossible — et même inconcevable — que le gouvernement de Louis XIV ne reconnût pas, quoi qu’il pût arriver, du reste, de cette reconnaissance, l’hérédité monarchique des Stuarts, et ne soutînt pas le catholicisme, directement, et peut-être, quoi qu’en dise Macaulay, uniquement attaqué par l’Angleterre dans leur personne.
Cet imberbe écolier dans lequel Condé semblait reconnaître quelque chose de son jeune génie à Rocroy, fut, dès les premiers pas, le lion de son époque, ainsi que nous disons maintenant, et cette faveur méritée qui s’accrut toujours et qui ne défaillit jamais, le suivit jusque dans la vieillesse. […] Bossuet, reconnu sans conteste pour le plus grand écrivain et le plus grand orateur du grand siècle Bossuet, l’Ézéchiel ou l’Isaïe de l’histoire, n’a, a-t-on dit, que les dons qui tiennent à la grandeur, à l’élévation, à la véhémence.
le temps a fait de Guizot, jadis historien, un copiste ; seulement on reconnaît toujours le protestant au choix de la copie, et malgré le faste de protestantisme qui s’étale dans son livre, on y reconnaît le philosophe, l’éclectique, le rationaliste, plus que le protestant encore.
Mais si, au lieu d’être une étude, une tentative consciencieuse d’art, le livre n’est plus qu’un parti pris, une mystification, une hypocrisie dans la redite de cette vieille histoire du Vampire, qu’on déguise en femme pour qu’on ne le reconnaisse pas et parce qu’on sait l’empire des femmes ! […] je te reconnais, vieux masque !
Geste touchant d’une religieuse qui a reconnu des accents pleins de la charité à laquelle ses vœux la consacrent. […] Vous m’écouterez avec sympathie et vous reconnaîtrez sans peine que j’ai acquis plus qu’auparavant le droit et la capacité de porter avec vous vos souffrances… » 6.
En ce cas quelle sorte d’égalité leur reconnaître ? […] Ou bien, nous avons accepté les principes rationalistes : nous tenons que la raison est par-dessus tout respectable, et que d’ailleurs elle habite dans tous les hommes ; c’est en vertu de ces jugements généraux que nous déclarons juste et bon que les mêmes devoirs leur soient imposés, et les mêmes droits reconnus.
Le panégyrique du roi est fondé sur les faits qui se sont passés depuis 1744 jusqu’en 1748 ; et cette époque, comme on sait, fut celle de nos victoires ; ce qu’il n’est pas inutile de remarquer, c’est que l’auteur se cacha pour louer son prince, comme l’envie se cache pour calomnier ; mais les grands peintres n’ont pas besoin de mettre leurs noms à leurs tableaux ; celui-ci fut reconnu à son coloris facile et brillant, à certains traits qui peignent les nations et les hommes, et surtout au caractère de philosophie et d’humanité répandu dans tout le cours de l’ouvrage. […] Puisque la guerre durera autant que les intérêts et les passions humaines ; puisque les peuples seront toujours entre eux dans cet état sauvage de nature, où la force ne reconnaît d’autre justice que le meurtre, il importe à tous les gouvernements d’honorer la valeur.
Vous avez d’autres points de repère, me direz-vous : le maître a donné sa loi pour reconnaître les chefs-d’œuvre. […] Reconnaîtra-t-on une règle, une invariable constance dans les sentiments du public, si on constate que M. […] Mon admiration pour nos grands hommes croula alors complètement : je les reconnus. […] Vous avez d’autres points de repère, me direz-vous : le maître a donné sa loi pour reconnaître les chefs-d’œuvre. […] Il arrive au jour où on le reconnaît, où on le nomme.
Après cela, nous ne ferons aucune difficulté de reconnaître qu’il développe en cette carrière nouvelle plusieurs des qualités épiques, un art véritable de composition, des agréments de conteur, et qu’il y rencontre, dans le genre gracieux, bien des peintures fines et molles, telles qu’on peut les attendre de lui : l’épisode de Thaïs et Elinin a mérité d’être extrait du poëme dont il fait partie et de trouver place dans les Œuvres choisies, où, ainsi détaché, il peut paraître comme un malicieux fabliau. […] » Le Parny de ces jolies pièces qu’on se plaît à citer était bien celui qu’on retrouvait avec agrément dans la société et dans l’intimité, aux années du Consulat et de l’Empire, celui qui, n’ayant plus rien d’érotique au premier aspect, rachetait ces pertes de l’âge par quelque chose de fin, de discret, de noble, que tous ceux qui l’ont approché lui ont reconnu. […] On crut déjà remarquer, dans les nudités de ce badinage, quelque recherche d’invention et d’expression ; mais, dans son poëme des Rose-Croix (1807), ses admirateurs eux-mêmes se virent forcés de reconnaître de l’obscurité et de la sécheresse, défauts les plus opposés à sa vraie manière. […] Voici quelques vers dont on me garantit l’exactitude et qui ont l’avantage d’être nés sur les lieux ; on y reconnaît tout d’abord, à l’accent, l’école qui a succédé à celle de Parny : Ondes du Bernica, roc dressé qui surplombes, Lac vierge où le cœur rêve à de vierges amours, Pics où les bleus ramiers et les blanches colombes Ont suspendu leur nid comme aux créneaux des tours ; Roches que dans son cours lava le flot des âges, Lit d’un cratère éteint où dort une eau sans voix, Blocs nus, ondes sans fond, site âpre, lieux sauvages, Salut ! […] Cette interprétation très-vraisemblable de la Journée champêtre se trouve dans la belle et excellente édition des Œuvres choisies de Parny, de Lefèvre, 1827 ; on croit y reconnaître à mainte page la plume exacte et exquise qui, dit-on, y a présidé (M.
Il faut avoir soin de l’hôte qui nous arrive : c’est moi que vous chargerez de dépêcher le grand ouvrage de cette nuit, après lequel nos nuits et nos jours ne reconnaîtront plus d’autre règle que le pouvoir souverain. […] Oui, je le reconnais à présent ; rien n’est plus certain, car voilà Banquo, tout souillé du sang de ses plaies, qui me sourit et me les montre comme siens. — Quoi ! […] Je vais charmer l’air pour en faire sortir des sons, tandis que vous exécuterez votre antique ronde ; il faut que ce grand roi puisse, dans sa bonté, reconnaître que nous l’avons reçu avec les hommages qui lui sont dus. […] elle n’ose presque plus se reconnaître. […] Macbeth reconnaît la mort.