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2460. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre V : Lois de la variabilité »

On conçoit aisément, en effet, que de rares individus de la Bathyscia aveugle des cavernes aient pu accidentellement en sortir par quelque fissure, et qu’ils se soient multipliés au dehors, dans des endroits sombres qui leur rappellent un peu les conditions de vie de leurs ancêtres, et où ils sont exposés à une concurrence moins vive de la part de rivaux ou d’ennemis clairvoyants.

2461. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VII : Instinct »

Mais rappelons-nous d’abord que nous connaissons d’innombrables exemples, à l’état domestique et à l’état de nature, de différences de structure corrélatives, soit à certaines phases de la vie de l’individu, soit à l’un ou à l’autre sexe.

2462. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre I. De l’intensité des états psychologiques »

Il avait remarqué cette sensation très distincte de tension et de contraction de la peau de la tête, cette pression de dehors en dedans sur tout le crâne, que l’on éprouve quand on fait un grand effort pour se rappeler quelque chose.

2463. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLIXe Entretien. L’histoire, ou Hérodote »

Enfin, ayant rappelé avec peine ses esprits, il dit à Artembarès, qu’il voulait éloigner pour avoir la liberté d’interroger le pâtre : « Allez, j’aurai soin que vous et votre fils soyez satisfaits. » Artembarès sortit ; et les domestiques d’Astyage ayant, par son ordre, conduit Cyrus dans l’intérieur du palais, le roi, resté seul avec le pâtre, lui demanda « où il avait pris cet enfant ?

2464. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XI : Distribution géographique »

Il doit dépendre aussi de la nature et du nombre des premiers émigrants, ainsi que de leurs actions et réactions dans la concurrence mutuelle qu’ils se sont faite au sujet des moyens d’existence : les relations d’organisme à organisme ayant toujours les effets les plus puissants, ainsi que je l’ai déjà rappelé souvent.

2465. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XIII : Affinités mutuelles des êtres organisés »

Il faut aussi se rappeler que la loi supposée de la ressemblance des anciennes formes de la vie avec les diverses phases embryonnaires des formes actuelles pourrait être vraie, mais cependant n’être pas encore de longtemps susceptible d’une démonstration complète, parce que nos documents géologiques ne remontent pas assez loin dans le passé.

2466. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre III. Variétés vives de la parole intérieure »

Rappelons que le jugement de perception externe n’est presque jamais exprimé intérieurement ; il ne demande donc, pour être porté comme pour être retiré, qu’un temps inappréciable ; aussi rien n’est-il plus simple, en fait, que cette opération assez compliquée à définir.

2467. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Deuxième série

C’était un Protée ; mais non pas le Protée de la Fable, qui est gouailleur, un Protée sérieux, qui croyait toujours être fidèle à lui-même, et qui, par exemple, quand, misérable, il se rappelait sa vie de fastueux désordres, assurait et croyait peut-être que c’était une expérience, indispensable au sociologue, qu’il avait instituée sur lui-même ; — et peut-être n’était-ce pas tout à fait faux. […] me pardonnera-t-on de le rappeler ce cri, cet épouvantable cri : Écrasons l’Infâme ! […] Sans y entrer nous-mêmes, nous nous bornerons à rappeler qu’il n’y a pas là seulement, comme Lamennais semble le croire, le divorce de deux « éléments intellectuels », mais l’antagonisme de deux principes. […] Sans entrer dans tout le détail des discussions de Lamennais avec Rome, rappelons brièvement que les principales doctrines de l’Avenir sur les libertés nécessaires ayant été blâmées dans une encyclique, Lamennais ayant suspendu la publication de l’Avenir pour aller soumettre personnellement ses idées au Saint-Père, ayant été formellement condamné et s’étant soumis, on ne se contenta pas de cette soumission ; mais on voulut une adhésion explicite à l’encyclique même.

2468. (1898) Introduction aux études historiques pp. 17-281

. — Nous rappelons, pour préciser, l’existence d’un Corpus inscriptionum græcarum, d’un Corpus inscriptionum latinarum, d’un Corpus scriptorum ecclesiasticorum latinorum, des Regesta imperii de J. […] Si l’on trouve commode d’employer ces termes, il faut se rappeler qu’ils ne recouvrent que des habitudes. […] Nous devons dresser, au moins mentalement, le tableau de nos ignorances pour nous rappeler la distance entre notre connaissance réelle et une connaissance complète.

2469. (1905) Pour qu’on lise Platon pp. 1-398

Il rappelle avec complaisance les exploits de l’Athènes antique et surtout de l’Athènes légendaire. […] Mais l’homme qui a été complètement initié, qui jadis a contemplé le plus grand nombre des essences, lorsqu’il aperçoit un visage qui retrace la beauté céleste ou un corps qui lui rappelle par ses formes l’essence de la beauté, sent d’abord comme un frisson et éprouve ses terreurs religieuses d’autrefois ; puis, attachant ses regards sur l’objet aimable, il le respecte comme un Dieu et, s’il ne craignait pas de voir traiter son enthousiasme de folie, il immolerait des victimes à l’objet de sa passion comme à une idole, comme à un Dieu… Cette affection, les hommes l’appellent amour ; les Dieux lui donnent un nom si singulier qu’il vous fera peut-être sourire. […] Vous rappelez-vous ce que j’ai dit du demi-savoir ? […] Ici l’on indiquerait qu’il suffit de n’être pas immoral, qu’il suffit de ne pas blesser la moralité, précisément parce qu’en la blessant on en rappellerait l’idée, bien plus fort qu’en lui faisant hommage et que, dès lors, le public ne tolérerait plus un ouvrage qu’il ne goûtait qu’en faisant abstraction de ses préoccupations morales et en les tenant pour étrangères au sujet. — Enfin il y aurait les arts où la matière étant l’homme et l’homme traité sérieusement, le beau moral est l’élément essentiel de l’œuvre : comédie élevée, poème épique, tragédie, éloquence religieuse, et ici on ferait remarquer que le problème moral n’est pas autre chose que le fond même de l’œuvre et que l’artiste et le psychologue moraliste se confondent.

2470. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre II. La Nationalisation de la Littérature (1610-1722) » pp. 107-277

En effet, ce n’est guère qu’entre 1645 et 1660 que nos auteurs dramatiques, Thomas Corneille, Scarron, Quinault, — pour ne rappeler que ceux dont le nom n’a pas péri tout entier, — se jettent à corps perdu dans l’imitation du théâtre espagnol, et qu’ils en viennent jusqu’à ne pouvoir plus seulement écrire une pièce de leur cru sans en placer la scène à Lisbonne ou à Salamanque. […] Ce n’est point, comme se le persuadent les ignorants, une pensée que personne n’a jamais eue, ni dû avoir : c’est au contraire une pensée qui a dû venir à tout le monde, et que quelqu’un s’avise le premier d’exprimer. » Rappelons-nous là-dessus une Satire ou une Épître de Boileau lui-même, une comédie de Molière, L’École des femmes ou Le Misanthrope, une tragédie de Racine, Andromaque ou Bajazet, une fable de La Fontaine, Les Animaux malades de la Peste ou Le Meunier, son Fils et l’Âne, une maxime de La Rochefoucauld, un sermon de Bossuet ou de Bourdaloue. […] Enfin, et bien plus tard, dans son Bachelier de Salamanque, se rappelle-t-on l’ironique éloge qu’il a fait de l’idiome proconchi ?

2471. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre I. Les Saxons. » pp. 3-71

Au-delà de l’Humber, je pense qu’il n’y en avait guère ; il y en avait si peu, qu’en vérité je ne me rappelle pas un seul homme qui en fût capable, au sud de la Tamise, quand je pris le royaume. » Il essaya, comme Charlemagne, d’instruire ses sujets, et mit en saxon à leur usage plusieurs livres, surtout des livres moraux, entre autres la Consolation de Boëce ; mais cette traduction même témoigne de la barbarie des auditeurs.

2472. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre septième »

Celui de tous ces témoins qui lui rend la justice la plus étroite, et qui serait plutôt suspect de retrancher que d’ajouter, Saint-Simon, rappelle ces audiences où il écoutait avec patience, avec bonté, avec envie de s’éclairer et de s’instruire, et où il n’interrompait que pour y parvenir.

2473. (1896) Essai sur le naturisme pp. 13-150

Tantôt elles le sont à peine, si doucement soupirées, comme dans ce vers Pleurer est doux par-dessus toute chose Tantôt elles prennent une forme plus doctrinaire et philosophique, comme en ces strophes, qui nous rappellent la manière de M. 

2474. (1930) Physiologie de la critique pp. 7-243

L’exemple de Fénelon nous rappelle qu’un artiste, lorsqu’il fait de la critique, exprime ses antipathies autant que ses sympathies. […] Mais ce qui était évidemment un défaut chez le chef de la justice, rappellerons-nous un défaut aussi grave chez le critique ?

2475. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 3665-7857

Soyez sourds au signal qui vous rappelle a lui. […] Qu’on se rappelle les adieux d’Hector & d’Andromaque, Priam aux piés d’Achille dans l’Iliade ; les amours de Didon, Euriale & Nisus, les regrets d’Evandre dans l’Enéide ; Armide & Clorinde dans le Tasse ; le conseil infernal, Adam & Eve dans Milton, &c. […] La querelle de deux coqs pour une poule, lui rappelle ce que l’amour a produit de plus funeste : Amour tu perdis Troye.

2476. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre V. La philosophie. Stuart Mill. »

Mon mémento n’a de valeur que par les expériences qu’il rappelle.

2477. (1841) Discours aux philosophes. De la situation actuelle de l’esprit humain pp. 6-57

Pour rappeler encore le souvenir des mythes antiques, cette femme de la Régence, n’est-ce pas Ève qui touche à l’arbre de la science avec une ardeur insensée ?

2478. (1864) Le positivisme anglais. Étude sur Stuart Mill

Mon mémento n’a de valeur que par les expériences qu’il rappelle.

2479. (1902) Le problème du style. Questions d’art, de littérature et de grammaire

Il rappelle encore en cela l’admirable parnassien Léon Dierx dont l’émotion, si forte qu’elle fût, n’a jamais fait trembler la main. […] Le vers libéré, tout en restant fidèle au nombre, triche avec le nombre et joue avec les muettes qu’il chasse ou qu’il rappelle.

2480. (1904) En lisant Nietzsche pp. 1-362

Dieu est justifié s’il est un artiste : « Il est nécessaire de nous élever résolument jusqu’à une conception métaphysique de l’art et de nous rappeler cette proposition précédemment avancée que le monde et l’existence ne peuvent paraître justifiés qu’en tant que phénomène esthétique, auquel sens le mythe tragique [par exemple] a précisément pour objet de nous convaincre que même l’horrible et le monstrueux ne sont qu’un jeu esthétique, joué avec soi-même par la volonté dans la plénitude éternelle de son allégresse. » — Le monde inintelligible comme justice, comme moralité et comme bonté, devenant intelligible comme beauté (Nietzsche dira plus tard le contraire ; mais nous verrons cela et peut-être les contradictions de Nietzsche sont-elles résolubles c’est aller dans le sens du monde, c’est le suivre, c’est adhérer à lui. […] Eckermann ne le comprenait pas du tout. « Mais, mon ami, dit Goethe, il y a aussi de la productivité en actes. » Goethe rappelait ainsi, « d’une manière charmante et naïve », que l’homme non théorique est pour les hommes modernes, pour les Eckermann, quelque chose « d’invraisemblable et de déconcertant », de telle sorte « qu’il faut la sagesse d’un Goethe pour concevoir, oui, pour excuser un mode d’existence si insolite. » Comme le voyait très bien Goethe, la science n’est pas le seul moyen de productivité ; elle en est même un moyen inférieur et elle empêche les moyens supérieurs et éclatants de productivité de se déployer. […] Rappelons que Nietzsche est avant tout un classique, un apollinien et un dionysiaque, un néo-grec, un helléniste qui voudrait être un hellène.

2481. (1908) Après le naturalisme

On se les rappelle : Malgré leurs prétentions scientifiques ces théories ne se conformaient pas aux enseignements de la philosophie de l’art, suivaient l’abstraction plutôt que la réalité et enfin, surtout, elles conservaient jalousement le principe de l’art pour l’art.

2482. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre quatrième. La connaissance des choses générales — Chapitre II. Les couples de caractères généraux et les propositions générales » pp. 297-385

Nous le sommes davantage encore, si nous nous rappelons que nous pouvons agrandir la distance et diminuer l’inclinaison beaucoup au-delà de ces chiffres énormes, et cela indéfiniment.

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