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1406. (1933) De mon temps…

Il descendait de son pas lourd, la main à la rampe, le col entouré du foulard blanc qu’il portait d’habitude, coiffé d’un chapeau haut de forme qu’il souleva pour répondre à mon salut. […] Dans le salon où l’on se réunissait avant de passer à table, je trouvais ordinairement la fille des maîtres de la maison, femme de beaucoup de charme et d’esprit, et aussi un vieux parent qui répondait au nom de M.  […] Dans un de ces volumes apparaissait un personnage grotesque et facétieux, une sorte de fantoche ventripotent et cocasse qui répondait au nom cubique de Ubu. […] Depuis cette séance, je n’ai vu aucun des directeurs de l’Académie se lever pour répondre au nouvel élu, et aucun de ces derniers avoir à subir un accueil aussi peu encourageant. […] Je ne crois pas, en effet, qu’aucun de ceux à qui m’échut le soin de « répondre » ait eu à se plaindre de moi.

1407. (1868) Curiosités esthétiques « V. Salon de 1859 » pp. 245-358

Pour bien répondre à cette question, mon cher M***, il ne faut pas craindre d’être trop dur. […] J’ai entendu une belle dame, une dame du beau monde, non pas du mien, répondre à ceux qui lui cachaient discrètement de pareilles images, se chargeant ainsi d’avoir de la pudeur pour elle : « Donnez toujours ; il n’y a rien de trop fort pour moi. » Je jure que j’ai entendu cela ; mais qui me croira ? […] A ces doctrinaires si satisfaits de la nature un homme imaginatif aurait certainement eu le droit de répondre : « Je trouve inutile et fastidieux de représenter ce qui est, parce que rien de ce qui est ne me satisfait. […] Je suis, à moi tout seul, toute la matière. » Mais je lui réponds : « Caput mortuum, tais-toi ! […] Tu réponds, grand squelette, à mon goût le plus cher !

1408. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Deuxième série

— Je le sais, répond Fourier, qui n’a pas accoutumé d’être embarrassé. […] Il sera entendu qu’on la possède. » Elles répondent à un des instincts, à un des besoins les plus profonds de l’humanité. […] non ; nous avons répondu à cela. […] C’est à ces questions que Ballanche a cru pouvoir répondre. […] D’autres historiens répondent : parce que les révolutions ne s’arrêtent jamais pour avoir obtenu ce qu’elles demandaient.

1409. (1881) Le roman expérimental

On hausse les épaules, on répond avec des sourires que j’attendrai toujours. […] La raison en est qua le théâtre répondait alors avec exactitude à l’esprit de l’époque. […] Je sais bien ce que répondront les directeurs. […] J’avoue que je suis un peu las de répondre. […] Pas une de ses phrases ne répond aux miennes.

1410. (1929) Dialogues critiques

Paul Mettons que cette façon de faire son chemin ne répond guère à la dignité et à l’intérêt des lettres. […] Paul Il a répondu ! […] Je reconnais du reste que si tous les Alsaciens et tous les Lorrains en étaient partisans, on pourrait le regretter à un point de vue philosophique, mais la solution décentralisatrice et autonomiste répondrait aux données du problème. […] Mais on se détourna pour sourire lorsque Fernand de Rodays répondit très sérieusement : « Huret ?

1411. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

je te défie de répondre. » Ce qu’il faut entendre par une définition a priori de la comédie On peut déterminer l’idée de la comédie de deux manières : a posteriori, c’est-à-dire d’après les œuvres des comiques, ou a priori, c’est-à-dire d’après les considérations de la raison. […] Il vous répondrait qu’il faut lui laisser le temps de la réflexion ; que sa sensibilité a pu être surprise ; que son jugement reprendra sa ferme assiette et son équilibre, lorsque ses premières impressions trompeuses seront effacées. […] À cette critique spécieuse, Uranie répond que dans L’École des femmes les récits sont des actions, suivant la constitution du sujet. […] Uranie répond qu’à la vérité ces mots ne sont pas du tout plaisants en eux-mêmes, mais qu’ils le deviennent par réflexion à Arnolphe, et que l’auteur ne les a pas donnés, comme des traits d’esprit, mais comme des traits de caractère.

1412. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (2e partie) » pp. 5-80

C’était Lucien Bonaparte, dont le nom répondait autant à la République qu’à l’Empire, caractère à deux aspects des hommes de deux dates, la République et l’Empire. […] On leur répondit rudement des fenêtres que l’heure était indue, qu’on n’ouvrait plus à de nouveaux hôtes, et que d’ailleurs le monastère était plein de visiteurs arrivés avant nous. […] Nous ne craignons pas de répondre : C’est le peintre, c’est Robert, c’est le grand lyrique des Moissonneurs. […] Mais prenez un enfant, menez-le devant le tableau des Moissonneurs, demandez-lui ce que disent ces deux têtes de buffles attelés au timon. — Ils disent, répondra l’enfant, la fatigue du jour qui se repose et l’obéissance des animaux heureuse d’obéir au jeune bouvier qui caresse de sa main distraite leurs rudes poils entre leurs cornes sur leurs fronts.

1413. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIIIe entretien. Littérature politique. Machiavel (2e partie) » pp. 321-414

La Toscane voulut répondre à ce cri ; le prince hésita encore ; un soulèvement respectueux du peuple de Florence, fomenté en apparence par le ministre même de Victor-Emmanuel auprès du grand-duc, détrôna et exila le souverain toscan. […] » répondit-il en soupirant et après un long silence, « un homme peut s’estimer heureux quand il réussit à faire une belle action, bien que les apparences n’en soient pas toutes également belles. […] Le prince, ne pouvant répondre de ce qu’il avait fait de contradictoire ni aux royalistes, ni aux révolutionnaires, s’exila lui-même et alla s’ensevelir avec sa femme, archiduchesse d’Autriche, fille du duc de Toscane, dans l’ombre du palais Pitti à Florence. […] Je réponds imperturbablement à Charles-Albert : « Non, vous n’aurez de moi ni un mot ni un geste qui vous encourage à une guerre offensive contre l’Autriche en Lombardie ; la guerre en Lombardie avec complicité de la France, c’est le tocsin de la guerre universelle en Europe.

1414. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIe entretien. Cicéron » pp. 81-159

Sa maigreur, sa pâleur, ses évanouissements fréquents, l’insomnie, la voix brisée par l’effort pour répondre à l’avidité et aux applaudissements de la foule, son exténuation précoce, qui, pour une gloire du barreau et des lettres trop tôt cueillie, menaçait une vie avide d’une plus haute et plus longue gloire, peut-être aussi les conseils que lui donnèrent ses amis d’échapper à l’attention de Sylla, qu’une si puissante renommée pouvait offusquer dans un jeune favori du peuple, et que Cicéron avait légèrement blessé en défendant un de ses proscrits que personne n’avait osé défendre ; toutes ces causes, et plus encore la passion d’étudier la Grèce en Grèce même, décidèrent Cicéron à quitter Rome et le barreau, et à visiter Athènes. […] — En suivant toujours tes propres inspirations, et non l’opinion de la multitude », lui répondit l’oracle. […] répond insolemment le factieux ; est-ce donc un crime de vouloir donner une tête à la puissance décapitée de la multitude, quand le sénat, qui est la tête du gouvernement, n’a plus de corps et ne peut rien pour la patrie ?  […] Tous répondaient qu’ils ne l’avaient pas vu, et lui donnaient ainsi le temps de fuir, quand un lâche adolescent, disciple chéri de Cicéron, fils d’un affranchi de son frère, cultivé par lui comme un fils dans la science et dans les lettres, et nommé Philologus, indiqua du geste aux soldats l’allée du jardin par laquelle son patron et son second père descendait vers la mer.

1415. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (3e partie) » pp. 193-271

Il en naît de petits vers qui croissent et deviennent abeilles et bourdons : mais la semence d’où naissent les rois est roussâtre, elle a plus de consistance que le miel épaissi, et dès les premiers instants elle est d’un volume qui répond à celui du roi qu’elle produira. […] ” Socrate lui répond : “Tout comme il vous plaira, si toutefois vous pouvez me saisir et que je ne vous échappe pas.” […] Il répondait pour moi que je ne m’en irais pas. Vous, au contraire, répondez pour moi que je ne serai pas plutôt mort que je m’en irai jouir de félicités ineffables, afin que le pauvre Criton prenne les choses plus doucement, et qu’en voyant brûler mon corps ou le mettre en terre, il ne s’afflige pas sur moi, comme si je souffrais de grands maux, et qu’il ne dise pas à mes funérailles qu’il expose Socrate, qu’il le porte, qu’il l’enterre.

1416. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIe entretien. Balzac et ses œuvres (1re partie) » pp. 273-352

C’était un de ces moments où les partis politiques, exaspérés par la lutte, se demandent s’ils peuvent en conscience répondre aux partis contraires par les armes qu’on emploie contre eux, et profiter de leur victoire pour tuer ceux qui les tuent. […] « Ces yeux interrogeaient et répondaient sans le secours de la parole, voyaient les idées, les sentiments, et lançaient des jets qui semblaient sortir d’un foyer intérieur et renvoyer au jour la lumière au lieu de la recevoir. […] … Vous ne comprenez donc pas qu’avant de me mettre au travail, j’ai quelquefois à répondre à sept ou huit lettres d’affaires ? […] lui dis-je. « J’attends, me répondit-il, la félicité des anges ici-bas.

1417. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre troisième »

« J’en ai une parfaite, répond Gil Blas ; avec votre assistance, je suis sûr que je serai dans peu de jours guéri de tous mes maux. — Oui, Dieu aidant, reprend le docteur, vous le serez : nous ferons du moins ce qu’il faudra faire pour cela. » La plaisanterie continue et s’aiguise, sans que les mots arrivent à la satire. […] Et il continue, croyant traduire encore : « Dont par conséquent il doit emprunter la douceur, la patience et les entrailles de bonté et de tendresse qui lui sont naturelles. » Ailleurs Quintilien, sur un autre devoir du maître, dit avec la même netteté un peu sèche : « Qu’il réponde volontiers à leurs questions ; et s’ils n’en font point, qu’il les y provoque32. » Sous la plume du traducteur, la prescription technique a l’onction d’une exhortation touchante. « Qu’il se fasse un plaisir, dit Rollin, de répondre à toutes les questions qu’ils lui font ; qu’il aille même au devant et qu’il les interroge lui-même, s’ils ne lui en font point. » Comme la traduction est plus tendre et plus pressante que le texte ! […] qu’il faut répondre, à toutes ; ne manquez pas une occasion d’éclairer, d’aider, d’encourager un jeune esprit.

1418. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre cinquième. Genèse et action des principes d’identité et de raison suffisante. — Origines de notre structure intellectuelle »

Mais cette question, en apparence si spéculative et si désintéressée, revient encore à ceci : qu’est-ce que cet objet pourrait me faire sentir, et par quel mouvement pourrais-je répondre ? […] Notre conscience et la nature se répondent. […] « Le nombre des cas, dit le kantien Helmholtz, où nous pouvons démontrer le rapport d’un fait à sa condition est bien peu considérable par rapport au nombre des cas où cette démonstration nous est impossible ; si donc la loi de raison suffisante était une loi d’expérience, sa valeur inductive serait bien peu satisfaisante : nous pourrions tout au plus comparer son degré de validité à celui des lois météorologiques, comme celle du vent, etc… » — On peut répondre que notre ignorance n’est qu’une raison toute négative contre l’universalité des lois, tandis que notre savoir est une raison positive : or, ce sont les raisons positives qui sont les vraies forces capables d’influer sur notre volonté. […] « Supposer, dit-il, que les choses doivent répondre aux exigences de notre sensibilité », — et nous ajouterons, nous, de notre volonté, — « c’est évidemment prendre pour principe la loi même que l’on se propose d’établir… Dire que notre sensibilité seule », — ajoutons : notre volonté, — « exige des phénomènes la finalité que nous leur attribuons, serait donc avouer que cette finalité n’est susceptible d’aucune démonstration et que, si elle est pour nous l’objet d’un désir légitime, elle ne saurait être celui d’une connaissance nécessaire142. » Rien de plus vrai ; mais comment un acte de volonté, à son tour, peut-il être une connaissance nécessaire ?

1419. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1857 » pp. 163-222

» lui répondit Janin. […] » Un autre lui répond : « Six dont un ! […] — C’est, me répond mon cousin, un portrait que ton oncle n’a jamais voulu qu’on ôtât de là… un homme qui a eu un théâtre à Paris, où il avait fait inscrire dessus : Sicut infantes audi nos . — Il s’appelait, il s’appelait… — Parbleu ! […] — Il est en fuite, il répondait pour son père, son père a croulé. — Et l’autre si gai ?

1420. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre onzième. La littérature des décadents et des déséquilibrés ; son caractère généralement insociable. Rôle moral et social de l’art. »

Mais Baudelaire répond déjà beaucoup mieux à son temps qu’au nôtre ; il n’est plus à proprement parler un modèle : son influence est tout indirecte. […] Lui-même intitule Obsession la pièce qui commence par ces vers : Grands bois, vous m’effrayez comme des cathédrales ; Vous hurlez comme l’orgue ; et dans nos cœurs maudits, Chambres d’éternel deuil où vibrent de vieux râles, Répondent les échos de vos De profundis. […] — Il n’est nul besoin, répondrons-nous, d’admettre les antiques causes finales ni un but défini de l’univers pour admettre la loi de l’évolution et pour considérer, au point de vue de cette loi, la vitalité plus intense et expansive, plus consciente et heureuse, plus féconde pour soi et pour autrui, comme supérieure, comme plus vivante et plus durable. […] Les prétendus raffinés sont des simplistes qui s’ignorent ; les blasés qui croient avoir « fait le tour de toutes les idées » sont des ignorants qui n’ont pas même fait le tour d’une seule idée ; les dégoûtés de la vie sont de petits jeunes hommes qui n’ont pas encore un instant vécu. — Paul Bourget met dans la bouche des décadents cette parole : « Nous nous délectons dans ce que vous nos appelez corruptions de style, et nous délectons avec nous les raffinés de notre race et de notre heure ; il reste à savoir si notre exception n’est pas une aristocratie. » — Oui, pourrait-on leur répondre, une aristocratie à rebours, comme celle des hystériques, des névropathes, des vieillards avant l’âge.

1421. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Maucroix, l’ami de La Fontaine. Ses Œuvres diverses publiées par M. Louis Paris. » pp. 217-234

Au nombre des charges que l’on amassait ou que l’on construisait contre Fouquet, la mission de Maucroix à Rome fut incriminée ; rappelé sur-le-champ, il eut à répondre devant la Commission de justice. […] Des intérêts sérieux et respectables y étaient pourtant mêlés, et Maucroix, pendant les deux ans qu’il fut en charge (1667-1669), répondit à la confiance de ceux qui l’y avaient porté.

1422. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Agrippa d’Aubigné. — I. » pp. 312-329

… » Mais c’est la réponse de l’Amiral qui est belle de tristesse, de prévoyance et de prophétie ; tout un abrégé de sa destinée tragique s’y dessine ; il répond : « Puisque je n’ai rien profité par mes raisonnements de ce soir sur la vanité des émeutes populaires, la douteuse entrée dans un parti non formé, les difficiles commencements (et il revient ici à l’énumération des obstacles)… ; — puisque tant de forces du côté des ennemis, tant de faiblesse du nôtre ne vous peuvent arrêter, mettez la main sur votre sein, sondez à bon escient votre constance, si elle pourra digérer les déroutes générales, les opprobres de vos ennemis et ceux de vos partisans, les reproches que font ordinairement les peuples quand ils jugent les causes par les mauvais succès, les trahisons des vôtres, la fuite, l’exil en pays étrange… ; votre honte, votre nudité, votre faim, et qui est plus dur, celle de vos enfants. […] Le baron des Adrets répond à tout en homme d’esprit, à qui les raisons spécieuses ne manquent pas ; mais quand il est pressé sur la troisième demande.

1423. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sylvain Bailly. — II. (Fin.) » pp. 361-379

Interrogé par Voltaire en 1776 sur la valeur de l’opinion énoncée au tome Ier de l’Histoire de l’astronomie, il répondait : « Le rêve de Bailly sur ce peuple ancien qui nous a tout appris, excepté son nom et son existence, me paraît un des plus creux qu’on ait jamais eus ; mais cela est bon à faire des phrases, comme d’autres idées creuses que nous connaissons et qui font dire qu’on est sublime. » D’Alembert aigre, exact et sec, détestait Buffon et n’épargnait point Bailly qu’il considérait alors comme un satellite du grand naturaliste pour les systèmes. […] Pénétré d’une pluie froide, pendant une heure et demie qui s’écoula dans cet odieux changement de préparatifs, à un misérable qui lui disait : « Bailly, tu trembles », il répondit : « C’est de froid.

1424. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — III. (Fin.) » pp. 479-496

L’opinion définitive qu’il se forma de la Révolution française répond bien à cet aspect sous lequel elle s’offrit à lui. […] Aux questions que lui adressait son correspondant sur l’objet commun de leurs études, sur ses chères Pyrénées, il répond modestement et avec bonhomie (octobre 1823) : « Pardonnez, de grâce, à la paresse d’un homme qui se repose de plus d’un demi-siècle de fatigue, lit encore, mais n’écrit guère, rêve souvent et ne pense plus. » Il revient plus d’une fois sur la perte cruelle de ses manuscrits et sur le regret de n’avoir pu compléter tous ses tableaux.

1425. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres inédites de P. de Ronsard, recueillies et publiées par M. Prosper Blanchemain, 1 vol. petit in-8°, Paris, Auguste Aubry, 1856. Étude sur Ronsard, considéré comme imitateur d’Homère et de Pindare, par M. Eugène Gandar, ancien membre de l’École française d’Athènes, 1 vol. in-8°, Metz, 1854. — I » pp. 57-75

En réimprimant cette pièce pour y répondre, Ronsard l’a intitulée : Coassement d’une grenouille du lac de Genève, Ranae Lemanicolae coaxatio. Car il eut le tort d’y vouloir répondre, et en vers latins, ce qui n’était pas son fort.

1426. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le duc de Rohan — I » pp. 298-315

Il était de fière et forte race, descendant des anciens ducs et rois de Bretagne, allié et apparenté aux principales maisons souveraines : « Je me contenterai, écrit à ce sujet un de ses anciens biographes, de dire seulement une chose assez belle et assez particulière, c’est qu’en quelque lieu de l’Europe qu’il allât, il se trouvait parent de ceux qui y régnaient. » On sait le mot de sa sœur répondant à une déclaration galante de Henri IV : « Je suis trop pauvre pour être votre femme, et de trop bonne maison pour être votre maîtresse. » Né au château de Blein en Bretagne en 1579, Henri de Rohan, l’aîné de sa famille, fut donc élevé avec de grands soins par sa mère veuve, Catherine de Parthenay, qui mit de bonne heure sur lui son orgueil et ses espérances. […] Une victoire merveilleuse qu’il remporta avec six mille hommes sur soixante-dix mille Carthaginois (je ne réponds pas des chiffres) au passage de la rivière de Crimèse, acheva de porter haut son nom et de le rendre vénérable et cher.

1427. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric-le-Grand Correspondance avec le prince Henri — I » pp. 356-374

La reine mère lui répond : « J’ai à bénir le ciel de m’avoir conservé tout ce que j’ai de plus cher au monde, votre personne, mon cher fils, m’étant plus chère que ma vie. […] Frédéric ne prend pas au sérieux cet accès de sensibilité, et lui répond : Épargnez, monseigneur, votre colère et votre indignation à votre serviteur.

1428. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Lammenais » pp. 22-43

Il resta le même pour elles aussi longtemps qu’il put ; il aurait voulu que le bruit de ses luttes et de ses combats n’arrivât point jusqu’à ces humbles âmes et n’allât point troubler l’idée affectueuse et riante qu’elles avaient de lui ; il essaya jusqu’au bout de leur répondre sur un ton d’enjouement et de folâtre gaieté. […] Je n’y veux pas mettre mon nom. » Je lui répondis que j’allais à l’instant m’occuper de chercher ce libraire, chose bien aisée avec son nom, un peu plus difficile peut-être avec la condition de l’anonyme.

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