Cette racine inusitée n’en a pas moins fructifié : elle a donné stéréotomie, stéréoscope, stéréotypie, mots élégants et qui ont le mérite de prouver qu’il ne peut y avoir aucun rapport rationnel entre la signification et l’étymologie.
À lui seul, il ne prouve que l’arbre, mais il annonce la forêt.
C’était lui prouver que l’art et la liberté peuvent repousser en une nuit sous le pied maladroit qui les écrase.
L’auteur, dont le père né dans le territoire de Vérone vint s’établir en France, dans la ville d’Agen, veut y prouver que sa famille descendoit des anciens princes de Vérone.
On excusera ces détails personnels dans lesquels je n’entre qu’afin de prouver que je n’ai pas été trop prompt à trancher les questions.
Nous avons même pû voir un cocher, qui ne sçavoit pas lire, faire des vers, très-mauvais à la verité, mais qui ne laissent pas de prouver que la moindre étincelle du feu poëtique le plus grossier, ne sçauroit être si bien couverte, qu’elle ne jette quelque lueur.
Il aurait continué à prouver que « le vice interne dont souffre notre société française, c’est l’émiettement des individus, isolés, diminués aux pieds de l’État trop puissant, rendus incapables par de lointaines causes historiques et plus encore par la législation moderne, de s’associer spontanément autour d’un intérêt commun ».
Je crois avoir prouvé ma thèse. […] Cette remarque prouve qu’ils ont conscience aussi de la douleur aiguë qui accompagne la désagrégation dans les cellules cérébrales surexcitées, et qu’une analyse attentive discerne dans chaque sensation voluptueuse très forte. […] Un esprit sain et loyal doit presque avoir honte de prouver cette proposition. […] Mais tous deux, ici, procèdent d’une façon complètement anti-scientifique, et prouvent simplement que même des penseurs clairs comme Herbert Spencer et des savants prudents comme Du Bois-Reymond, sont encore sous le joug de la rêverie théologique. […] On peut prouver par des chiffres que la science, loin de perdre du terrain, en gagne continuellement.
On savait d’ailleurs qu’il devait entrer dans l’école, où l’on était disposé à le bien recevoir, et on saisit une occasion opportune pour lui prouver qu’on l’y regardait déjà comme admis. […] On raconte sur ce peintre une anecdote qui prouve avec quelle opiniâtreté il poursuivait cette couronne, qu’il n’obtint qu’avec tant de peine. […] Ces détails prouvent la vive ardeur avec laquelle on recherchait alors les ouvrages de l’antiquité, et l’espèce de culte qu’on leur rendait. […] Donnez-moi le temps, et mes soins assidus vous prouveront combien je suis sensible au choix que vous avez fait de moi. […] Il gagnait à être connu, et les amitiés qu’il a fait naître, qu’il a entretenues si longtemps, prouvent que chez lui le fond était solide, si la forme manquait d’attrait.
Que cette déclaration ait valu renom de pionnier à son auteur, qu’elle en ait fait un évangéliste avant la lettre, voilà qui prouve assez la volonté confusionnelle des Églises et de l’intelligentsia bourgeoise, qui, en fait de psychologie, ne veulent d’autres découvertes que celles des plus communs lieux communs. […] Ainsi, dans un des récents numéros de la Revue française de psychanalyse, le bibliographe écrivait-il d’une analyse qu’elle tend (sic) à prouver que les conflits sont les mêmes dans la race blanche et la race noire. […] Alors, pour me prouver qu’elle était bien du temps des valses et des Rose-Croix, de relever ses jupes et me montrer des poils taillés en moustaches et barbiche, à la mode des ténors de la fin du XlXe. […] Lui, bien entendu, aimait à se frotter contre ma jambe, ne demandait qu’à me prouver la virtuosité de sa longue langue rose. […] Puisse-t-elle avoir aussi fait son temps et n’être reprise qu’à seule fin de prouver comment et combien, jusque dans ses escroqueries les mieux combinées, l’homme religieux, malgré soi, avoue, puisque le fils de Dieu a, pour père terrestre, un charpentier, donc un faiseur de croix.
Près de 10 000 exemplaires de cet ouvrage, vendus en deux ans, m’ont prouvé que mes efforts répondaient à l’attente du public. […] Attraper la manière d’un auteur prouve le profit qu’on a tiré de sa lecture. […] Démosthène se moque de parler ; il ne s’applique qu’à prouver. […] Seulement, dans Télémaque, ce style est manié par un homme qui savait écrire, comme suffirait à le prouver sa Lettre à l’Académie. […] Cela prouve, en tout cas, qu’on peut, par les voies d’imitation, se faire un nom en littérature.
Son attitude dans l’affaire Libri prouve le contraire. […] Ces signes et beaucoup d’autres, tels que le rajeunissement du roman esthétique et du roman fantaisiste, prouvent que la vitalité du genre n’est pas épuisée. […] C’est à l’âme qu’elle se prend, munie des instruments exacts et perçants dont trois cents ans d’expérience ont prouvé la justesse et mesuré la portée. […] Un de vos auditeurs d’autrefois, — et qui n’est pas suspect de tendresse pour l’Université, les paroles mêmes que je vais citer le prouvent, — M. […] Cette démarche le prouve, il va toujours dans le somnambulisme de vanité qui l’a conduit au bord de l’abîme.
Cette pensée, il l’a poursuivie avec une persévérance et une habileté qui prouvera aux plus incrédules toute la souplesse de son talent. […] Eugène Sue, chaque fois qu’il a voulu exposer ses principes, a prouvé qu’il n’avait jamais étudié les questions philosophiques au milieu desquelles il se fourvoie. […] Abordant l’histoire pour la première fois, il s’est cru obligé de prouver son érudition ; préoccupé de sa prétendue découverte, il s’est imposé comme un devoir de multiplier les preuves destinées à en démontrer l’authenticité. […] Les réponses des accusés aux juges-commissaires chargés d’instruire le procès suffisaient amplement à prouver la réalité historique du dénouement. […] L’auteur semble prendre à tâche de prouver qu’il connaît à fond l’art de la vénerie ; et, pour arriver à cette démonstration, il accumule dans vingt pages tous les termes techniques que sa mémoire peut lui fournir.
Sans doute il y a des vérités qui sont le privilège de quelques-uns ; mais la vérité est une ; comme la vie et la beauté, elle s’impose et ne se prouve pas. […] Je le voudrais prouver par quelques exemples pris au hasard de ses livres. […] Rien ne prouve mieux combien grand peut être, durant une période donnée, l’écart temporaire entre la théologie et la foi sans que celle-ci paraisse en souffrir, et combien, à la longue, cet écart lui est, néanmoins funeste. […] Semblable à l’infaillibilité de l’Église dans le catholicisme, elle doit prouver tout le reste et ne peut se prouver elle-même : de sorte que l’on est réduit à l’accepter les yeux fermés, par un acte de volonté, en obéissant, non à des raisons, mais à des motifs. » Or, que reste-t-il de la Révélation dans les Écritures ainsi comprises ? […] D’incontestables témoignages prouvent que Scherer n’a jamais trahi sa passion dominante, et que le besoin de l’absolu inspirait la pensée du sceptique de Versailles comme elle avait inspiré celle du croyant de Strasbourg.
Molé, encore une fois, était un homme pratique, et il l’a prouvé à toutes les heures décisives de sa carrière.
— Un autre poëte, moins docte, plus facile et souvent aimable, Ulric Guttinguer, connu de nous pour avoir chanté autrefois notre lac, et qui vient aussi de rassembler ses vers en un seul volume sous ce titre : Les Deux Ages, cite, dans sa préface que nous avons sous les yeux, un passage de Jules Lefèvre, en l’accompagnant d’éloges qui prouvent au moins que tout n’est pas épine dans le sentier : il accorde sans hésiter à son confrère non-seulement la conscience poétique noble et puissante (ce qui n’est que juste), mais encore le génie intime et pénétrant. — Nous ne nous chargeons que de noter en courant : les Aristarques de l’avenir décideront.
Mais quand on a dit tout cela, on n’a rien prouvé ; le talent de l’auteur, dans ce qu’il a précisément de neuf, de puissant et de grand, ne laisse pas de vous prendre, de vous remuer étrangement et de triompher.
Il est, et je tâcherai de le prouver dans la troisième partie de cet ouvrage, il est des distractions utiles et constantes pour l’homme qui sait se dominer ; mais la foule des êtres passionnés, qui veulent échapper à leur ennemi commun, la sensation douloureuse de la vie, se précipitent dans une ivresse qui, confondant les objets, fait disparaître la réalité de tout.
L’auteur pourrait nous dire : « Allez-y voir. » Mais cela prouverait seulement que nous sommes incapables de faire ce qu’il a fait, ce dont nous convenons sans peine.
Théodore de Banville Ne me demandez pas comment, née à une époque où la poésie s’était faite romance et chantait les hussards vêtus d’azur, — où les robes étaient, comme dans Marie, des « robes de bergère », cette muse, cette femme amoureuse et désolée, n’a pu être entachée par le ridicule environnant : ceci prouve seulement que le génie est une flamme pure, inextinguible, qui redonne à tout la splendeur native !
Ce vers et cent autres prouvent que La Fontaine ne manque point de force, quoiqu’il ne s’en pique point ; mais il la cache sous un air de bonhommie.
Oui, malgré tout ce qu’on a fait pour corrompre l’homme, je pense que la bonté et la vertu sont moins rares encore que le génie, et je le prouve.
L’article vingt-quatriéme de cet édit, porte : défendons à tous joüeurs de farces, bâteleurs et autres semblables… etc. ce qui prouve que cette loi ne fut point exactement observée, c’est qu’elle fut renouvellée dans l’édit que publia le roi Henri III sur les remontrances des états géneraux assemblez à Blois en mil cinq cens soixante et seize.