Elle fut élevée et nourrie dans cette vie de campagne et de presbytère où quelques poètes ont placé la scène de leurs plus charmantes idylles, et elle y puisa, avec les vertus du foyer, le principe des études sérieuses. […] Dans une lettre où elle s’excuse de ne pouvoir leur présenter deux jeunes Zurichois, elle nous les montre ne pouvant se contraindre dans leurs propos, travaillant le matin dans leur cabinet, puis causant tout le reste du jour : Le matin est consacré à l’étude, et ils ont une si grande liberté de penser, qu’ils ne peuvent se résoudre à rencontrer un visage inconnu dans les maisons qu’ils fréquentent ; car qui dit liberté de penser, sous-entend un désir violent de parler ; j’en vois quelques-uns, et heureusement leurs mœurs, qui sont très honnêtes, corrigent l’impression de leurs principes, sans quoi il vaudrait mieux renoncer à ce genre de société. Mais y renoncer lui eût trop coûté ; son mérite est d’avoir su concilier ce goût extrême pour l’esprit avec l’intégrité de ses principes dans un si périlleux voisinage. […] Il est curieux de voir jusqu’où elle a poussé et jusqu’où l’on a poussé autour d’elle ce principe d’erreur ; car je n’excepte point M.
Mais le xviiie siècle, dans son ambition, ne se contente point de si peu ; Sieyès, dans un de ses rares moments d’épanchement, disait : « La politique est une science que je crois avoir achevée. » Et quant à la morale, plus d’un philosophe du temps eût été plus loin et eût dit : « Je crois l’avoir à la fois achevée et inventée. » Piqué par les reproches du Génie et enhardi par sa présence, le voyageur s’ouvre donc à lui ; il veut savoir « par quels mobiles s’élèvent et s’abaissent les empires ; de quelles causes naissent la prospérité et les malheurs des nations ; sur quels principes enfin doivent s’établir la paix des sociétés et le bonheur des hommes. » Ici les ruines de Palmyre s’oublient : le Génie enlève le voyageur dans les airs, lui montre la terre sous ses pieds, lui déroule l’immensité des lieux et des temps, et commence à sa manière toute une histoire de l’humanité et du principe des choses, de l’origine des sociétés, le tout sous forme abstraite et en style analytique, avec un mélange de versets dans le genre du Coran. […] Elle est toute déduite des mêmes principes que l’hygiène. […] Ses principes ne lui permettaient point de dépasser la ligne d’opinion des Girondins ; il marchait et il s’arrêta avec eux.
Chapitre premier La solidarité sociale, principe de l’émotion esthétique la plus complexe I. […] L’utile et le beau ; leurs différences, leurs points de contact. — La solidarité sociale et la sympathie universelle, principe de l’émotion esthétique la plus complexe et la plus élevée. — Animation et personnification des objets. — Comment une suite de raisonnements abstraits peut nous intéresser et exciter la sympathie. […] La pitié, au contraire, excite en nous tout le groupe des sentiments sociaux les mieux coordonnés et systématisés ; de plus, la pitié est un principe d’action intarissable, son objet étant infini comme le bien à réaliser. […] La solidarité et la sympathie, des diverses parties du moi nous a semblé constituer le premier degré de l’émotion esthétique ; la solidarité sociale et la sympathie universelle va nous apparaître comme le principe de l’émotion esthétique la plus complexe et la plus élevée.
Sa conscience lui a porté bonheur, et ses principes religieux, cette lampe éternellement allumée au fond de nos âmes, ont donné à sa pensée la lumière et la flamme que naturellement elle n’avait pas. […] Si le premier de ces ouvrages ne révélait, comme on l’a vu, aucune qualité forte et personnelle, telle qu’elle était, cependant, il avait été écrit sous l’influence de ces principes religieux qui importent plus, que l’originalité littéraire, et qui, si rare qu’elle soit dans notre temps, sont plus rares qu’elle. […] C’est toujours cette même plume, abondante et redondante qui résiste au temps par sa mollesse même, comme le sac de laine au boulet, et ce sont aussi les mêmes principes, quoique, hélas ! […] L’instinct chez lui n’a pas remplacé les principes.
Hugo en 1830 était surtout un homme littéraire ; il se ralliait à la révolution de Juillet par un principe général de libéralisme plutôt que par un enthousiasme personnel. […] Une foule de pensées et de sentiments roulent en lui et se combattent ou se confondent : comment démêler le principe qui dominera ?
Le principe des beaux-arts, l’imitation, ne permet pas, comme je l’ai dit, la perfectibilité indéfinie ; et les modernes, à cet égard, ne font et ne feront jamais que recommencer les anciens. […] Les principes reconnus par les philosophes modernes contribuent beaucoup plus au bonheur particulier que ceux des anciens.
En cette occasion, le symbolisme fut attaqué avec violence par les nouveaux écrivains, qui critiquaient moins les poètes et les personnalités qui s’en dégagèrent que les stériles principes et les rares œuvres de cette époque inféconde. […] Les œuvres de Platon, de Descartes, constituent un témoignage irréfutable de ce principe.
Je crois son âme souple, obligeante et docile ; elle se rend de bonne grâce aux sollicitations du paysage, et leur contact ne me semble jamais brutal, soit que le décor informe son âme, soit qu’il repose aux principes extérieurs son allégresse préférable ou son souci. […] Francis Vielé-Griffin ne s’est point seulement — comme tant d’autres — consacré à l’unique conception du vers libre ; l’asservissant à ses besoins, il a de son principe rénovateur fait jaillir une œuvre féconde.
Réfléchissez-y un moment, et vous concevrez que le corps d’un prophète enveloppé de toute sa volumineuse draperie, et sa barbe touffue, et ces cheveux qui se hérissent sur son front, et ce linge pittoresque qui donne un caractère divin à sa tête, sont assujettis dans tous leurs points aux mêmes principes que le polyèdre. […] Et malheur aux peintres, si celui qui parcourt une galerie, y porte jamais ces principes !
Moi, d’abord, j’ai des principes. […] C’est égal, j’ai des principes.
Les philosophes reprochaient aux prédicateurs de ne pas pratiquer la doctrine de l’Évangile : on voit combien ils étaient eux-mêmes fidèles observa leurs de leurs principes. […] L’auteur de La Pucelle n’avait réussi que par des innovations dangereuses ; il était naturellement ennemi des règles et des principes, qu’il regardait comme les entraves du génie. […] L’Enfant prodigue, composé pour réfuter l’épître de Rousseau sur la comédie, est lui-même une preuve de la bonté des principes du docteur flamand. […] La Harpe n’avait probablement établi ce principe que pour appuyer son opinion sur Zaïre, qu’il assurait être la plus touchante de toutes les tragédies. […] Des raisonnements et des principes pour les justifier.
Il y a là une distinction à établir, et nous ne soutenons la République dont le principe est la justice que pour réformer, reviser les lois et les institutions défectueuses dont la conséquence est l’immoralité générale. […] Zola a arboré le drapeau et a formulé le principe. […] Coupeau était dans le principe un ouvrier probe, laborieux, sobre, rangé. […] C’est justement parce que nous sommes en train de réorganiser la société, de fonder la République sur des principes dont l’application paraissait jusqu’ici une utopie, qu’il nous est nécessaire d’avoir une idée nette de la valeur des choses et une grande sûreté de jugement. […] Comment la République basée sur la justice, la liberté, la solidarité, c’est-à-dire les sentiments et les principes les plus nobles, ne trouverait pas une expression supérieure de la conscience, alors parvenue au diapason le plus élevé !
Que j’aime à voir, dans des écrits qui ont trois siècles, la tradition des grands principes littéraires exposée en termes si vifs par des esprits neufs à la découverte et à la possession de la vérité ! On s’attendrait à trouver, parmi tant d’idées heureuses, quelques principes de goût sur la manière dont l’imitation pouvait enrichir, et, selon l’expression de Du Bellay, amplifier notre langue. […] En même temps le chef de la Pléiade développait dans d’ingénieuses théories les principes de l’Illustration, Du Bellay s’était borné à demander « une forme de poésie plus exquise. » Ronsard, après avoir osé nommer les genres, en donnait la poétique. […] Prenant en outre les patois de l’ancienne France pour des dialectes, il conseilla d’y faire des emprunts des mots les plus significatifs, « sans se soucier, disait-il si les vocables sont gascons, poitevins, normands, manceaux, lyonnais, ou d’autres pays pourvu qu’ils signifient ce que l’on veut dire96. » Et toutefois, par une contradiction honorable, il reconnaissait le principe de l’unité du langage : « Aujourd’huy, disait-il, pour ce que nostre France n’obéist qu’à un seul roy, nous sommes contraints, si nous voulons parvenir à quelque honneur, de parler son langage97. » Ronsard ne suivit pas cette vue, qui était juste. […] Il prescrit qu’on y prenne garde, et ; dans l’alphabet, il recommande les R, qui sont, dit-il, « les vrayes lettres héroïques, et font une grande sonnerie et batterie aux vers103. » Toutes ces prescriptions sont puériles, mais on ne peut nier que le principe n’en fût excellent.
Quatre-vingt-treize, celle du droit divin contre la Révolution, du principe girondin contre le %120principe Saint-Just, personnifiés en Lantenac, Cimourdain et Gauvain. […] Hugo, des mots aux âmes, du plan d’une anecdote à celui d’un roman en huit cents pages, d’une fable à une trilogie, de la succession des strophes au principe de l’esthétique, qui, exposée dans la préface de Cromwell, se résume dans le mélange de deux contraires, le comique et le tragique. […] Ces deux aveux de principe ont été imperturbablement obéis. […] Les faits que nous avons exposés dans le deuxième chapitre de notre étude justifient cette pétition de principe. […] Il ne faut pas que cette explication qui, comme tous les principes, paraît moindre que les effets causés, fasse illusion sur la beauté et la grandeur de l’œuvre de M.
Elle eut à cet égard à résister à quelques superstitieux de son principe, qui voulaient immoler en toutes circonstances l’écrivain au public, et se montraient plus académiciens que l’Académie. […] Si leur amour-propre en rejetait les principes, leur bon sens en suivait les exemples, et Vaugelas pouvait dire de leurs écrits, « que leur pratique ne s’accordait pas avec leur théorie. » Le plus hostile d’entre eux, Lamothe-le-Vayer, n’est nulle part meilleur écrivain que là où il combat les Remarques, dans la langue épurée dont Vaugelas donnait les règles. […] Se conformer, se proportionner au prochain, n’estimer les dons de son esprit que comme des avantages qui nous sont prêtés d’en haut, dont le fruit appartient à tous et l’honneur à Dieu seul, tel était le principe des écrits de Port-Royal. […] Dans Nicole je ne vois qu’une raison douce qui éclaircit à loisir quelques principes de morale chrétienne. […] Elle y détermine les causes morales de nos mauvais jugements ; elle nous éclaire sur nos sophismes, sur le tortueux de nos prétextes ; sa vive lumière nous découvre à la fois le secret des fautes passées et le principe des fautes futures.
Cet idéal est le principe et le but de toutes nos méthodes d’éducation. […] « L’homme contre le monde », contre le monde entier, l’homme « principe négateur du monde », est-ce que cela n’est pas tellement singulier qu’il en est risible ? […] C’est un principe. […] dans le principe même des éloges qu’ils lui assènent. […] Qu’est-ce que l’État en son principe ?
Je m’arrête ; quelques lecteurs croiraient peut-être que je confonds la fermeté, la tenue, la constance avec la chaleur, l’enthousiasme, la fougue : Amène cède aux circonstances, à la raison, et croit pouvoir offrir quelques sacrifices à la paix, sans descendre des principes dont il fait la base de sa morale et de sa conduite… » La morale d’Amène, pas plus que celle de Laclos, gardons-nous d’en trop parler ! […] Sa motion d’ailleurs, dans son principe, était accompagnée de certaines conditions atténuantes et de dédommagements pour les individus. […] Je ne l’aimai jamais, et je me reproche d’autant plus de n’avoir pas assez résisté à cette séduction ; je me blâme comme particulier, et encore plus comme législateur, qui croit que les vertus de la liberté sont aussi sévères que ses principes, qu’un peuple régénéré doit reconquérir toute la sévérité de la morale, et que la surveillance de l’Assemblée Nationale doit se porter sur ces excès nuisibles à la société en ce qu’ils contribuent à cette inégalité de fortune que les lois doivent tâcher de prévenir par tous les moyens qui ne blessent pas l’éternel fondement de la justice sociale, le respect de la propriété.
Le principe des qualités réelles et profondes de l’individu est ailleurs que dans une discipline sociale quelle qu’elle soit, conduisît-elle à un automatisme impeccable. […] C’est une entreprise sur quelque chose d’inconnu et d’inconnaissable ; un nivellement par principe pour rendre l’être nouveau, quel qu’il soit, conforme aux habitudes et aux usages régnants. […] Nous allons voir, en l’étudiant brièvement, que l’antinomie entre la discipline éducative et la diversité individuelle, exacte en principe, est fort atténuée en fait par le peu d’influence de l’éducation sur le développement futur de l’individu.
Le roi, de son côté, fit tout ce qu’un bon chrétien doit faire. » Le 16 avril, peu après l’événement, madame de Scudéry écrivait au comte de Bussy-Rabutin : « Le roi et madame de Montespan se sont quittés, s’aimant, dit-on, plus que la vie, purement par un principe de religion. […] Puis-je me dispenser, dans un ouvrage qui a pour objet l’histoire de la société d’élite, de faire remarquer dans ces lettres de madame de Sévigné, des 28 juin et 3 juillet, la conformité des principes d’honnêteté dont elle et ses amies étaient animées, avec tes principes religieux de Bossuet.
Âme chaste et qui, malgré quelques premiers désordres, s’était vite rangée et réparée, il excellait, plutôt par divination que par expérience, à découvrir les vertus et les vices dans leurs principes, dans leurs semences pour ainsi dire et leurs racines, et à les suivre dans leurs progrès, prescrivant les moyens d’acquérir les unes et d’éviter les autres. […] Sa douceur venait d’une indulgence naturelle, non de l’incertitude des principes. […] Les conséquences d’un parti une fois pris le toucheront peu, et, un principe une fois posé, il ne reculera plus, surpris qu’on lui résiste et qu’on le méconnaisse ; toujours prêt à se réconcilier et jamais à céder, n’ayant ni colère ni haine, voulant la paix et ne sachant jamais comment la faire.
« Le Dieu de la conscience n’est pas un Dieu abstrait, un roi solitaire, relégué par-delà la création sur le trône désert d’une éternité silencieuse et d’une existence absolue qui ressemble au néant même de l’existence ; c’est un Dieu à la fois vrai et réel, un et plusieurs, éternité et temps, espace et nombre, essence et vie, indivisibilité et totalité, principe, fin et milieu, au sommet de l’Être et à son plus humble degré, infini et fini tout ensemble, triple enfin, c’est-à-dire à la fois Dieu, nature et humanité. » Cours de 1828, p. 123. « L’unité en soi, comme cause absolue, contient la puissance de la variété et de la différence. […] Nous vous montrons ici le principe de nos maux et leur remède. […] Son premier principe est d’édifier les honnêtes gens, et de convenir aux pères de famille.
Empiriste en principe, le roman de Zola qui s’appela documentaire, empiriste en dépit de Zola lui-même. Car celui-là naquit poète, apte au lyrisme, prompt comme aucun à généraliser ; il fut perdu par un principe. […] Et je ne vois pas, quant à moi, que le jeu gratuit de la danse se doive priver en principe de telles ressources. […] Cette préciosité toute verbale, nul n’a le droit de la condamner en principe ; elle a, en certains cas, sa légitimité, sa valeur. […] Mais, ces trois lois diverses (symétrie, constante, équilibre) ne se laissent-elles pas ramener assez aisément à un principe général, qui est précisément le principe essentiel de la tradition métrique : j’ai nommé le « parallélisme » ?
D’après ce seul principe de l’hérédité des modifications, nous pouvons donc comprendre pourquoi des sections de genres, des genres entiers ou même des familles sont si souvent, et avec une évidence si frappante au premier coup d’œil, confinés dans les mêmes régions. […] — En partant de ces principes, il devient évident que les diverses espèces du même genre, bien qu’habitant les contrées du monde les plus distantes, doivent originairement procéder de la même source, puisqu’elles descendent du même progéniteur. […] Car on conçoit clairement, d’après le principe des modifications héréditaires, pourquoi les habitants d’une contrée quelconque doivent avoir de profondes affinités avec ceux qui peuplent la contrée dont ils sont originaires. […] Conséquemment leurs relations mutuelles n’en auront pas été troublées ; et, d’après les principes établis dans cet ouvrage, elles n’auront pas dû être sujettes à de grandes modifications. […] Car le principe de divergence n’a guère une valeur absolue qu’entre des formes en concurrence dans la même région.