Pour imiter la vie, il faut bien que l’on commence par la copier, comme le peintre fait la nature ; et quel moyen plus sûr ou plus fidèle y en a-t-il que de mouler ses inventions, si je puis ainsi dire, sur les occasions qu’elle nous en présente ? […] Mais, puisque l’occasion s’en présente, il faut enfin que quelqu’un ait le courage de le dire : « le monde » en a le droit, et il en a même le devoir. […] Qu’est-ce à dire — car Orgon est sincère, car sa dévotion est vraie, car pas un instant on ne nous l’a présenté sous les traits d’un malhonnête homme, et encore moins d’un hypocrite, — qu’est-ce à dire, sinon qu’autant il ait de progrès dans la dévotion, autant il en fait vers l’inhumanité ?
. — L’opuscule de Ginguené sur l’Autorité de Rabelais dans la révolution présente (1791) ; — et les notes de l’édition Esmangart et Johanneau. […] — Sévérité réelle de sa doctrine ; — et que, s’il la présentait d’une autre manière, elle ne serait plus le christianisme, mais le stoïcisme. — Le Traité de l’amour de Dieu.
Les Scudéry — ces Alexandre Dumas anticipés du xviie siècle — ; étaient oubliés autant que le seront, un jour qui n’est pas lointain, les Scudéry de l’heure présente, et l’auteur de la Princesse de Clèves, vantée par Voltaire, en littérature n’est réellement pas quelqu’un.. […] En dehors de la France, Gœthe, qui se reconnaissait en Diderot, — et c’était une fatuité, car il n’en avait pas la flamme, — Gœthe l’avait présenté à l’Allemagne comme un Français digne d’être Allemand, et, de fait, il l’était.
Ceci se passait vers 91 ; l’humble famille de Douai avait vu tarir, depuis deux ou trois ans déjà, ses modiques ressources, et l’avenir se présentait de plus en plus sombre.
La poésie française, qui fait, à travers tout, l’objet favori de mes pensées, et dont la régénération n’a cessé, à aucun instant, de m’être présente, y gagnerait peut-être plus qu’il ne semble.
La Fronde présente donc la seconde période de la vie de M. de La Rochefoucauld ; la troisième comprend les dix ou douze années qui suivirent, et durant lesquelles il se refit, comme il put, de ses blessures au physique, et s’en vengea, s’en amusa, s’en releva au moral dans ses Maximes.
Les trois voyageurs parcoururent le monde, et se présentèrent un soir à ma porte : je m’empressai de les recevoir avec le respect que l’on doit aux Dieux.
Une seule âme qui aime, un seul accent qui plaint, compensent la haine et l’injure de tout un peuple : elle était la pitié visible et présente à côté du supplice.
Le premier, celui qui règne au-dessus du niveau des murailles avant la naissance de la voûte de la coupole, présente l’aspect d’une ville immense où les ouvriers voués à la conservation de l’édifice habitent à deux ou trois cents pieds au-dessus du niveau de la place avec leurs familles et les instruments de leurs métiers.
Ils s’étaient embrassés pour la première et la dernière fois en ce monde, et ils étaient allés pieds nus, chacun de son côté, elle à Lorette, lui à San Stefano de Lucques, se présenter à la porte de deux couvents.
non, j’y suis tout entière avec lui et en lui, aussi présente que vous croyez me voir ici, dans la cabane ; c’était, c’est encore et ce sera toujours ainsi.
CLXXXVII — Mais quand tu seras seul sous le cloître, le long des loges, me dit-elle, comme m’avait dit son mari, ne te fie pas et prends bien garde au meurtrier du sbire dans le dernier cachot, au fond de la cour ; bien qu’il soit bien jeune et qu’il te ressemble quasi de visage, on dit que nous n’en avons jamais eu de si méchant ; mais nous ne l’aurons pas longtemps, à ce qu’on assure, les sbires et les gardes, qui sont acharnés contre ce louveteau, ont déjà été appelés en témoignage, personne ne s’est présenté pour déposer contre eux, et le jugement à mort ne tardera pas à faire justice de celui qui a donné la mort à son prochain.
Le pape, ébloui lui-même du plan de ce sépulcre monumental et animé de statues vivantes dont Michel-Ange lui présenta le modèle, sentit s’élargir en lui son orgueil posthume aux proportions du génie de son statuaire.
Voilà comment la féodalité se présente dans Froissart.
J’aurais aimé à présenter cet admirable Hyde de Neuville, si héroïque, si dévoué et, ce qui est plus rare, si clairvoyant dans son dévouement aux Bourbons687 : mais il ne fut pas orateur.
Bref, une poésie sans pensée, à la fois primitive et subtile, qui n’exprime point des suites d’idées liées entre elles (comme fait la poésie classique), ni le monde physique dans la rigueur de ses contours (comme fait la poésie parnassienne), mais des états d’esprit où nous ne nous distinguons pas bien des choses, où les sensations sont si étroitement unies aux sentiments, où ceux-ci naissent si rapidement et si naturellement de celles-là qu’il nous suffît de noter nos sensations au hasard et comme elles se présentent pour exprimer par là même les émotions qu’elles éveillent successivement dans notre âme… Comprenez-vous Moi non plus.
Elle se dégage soit directement, soit sous la forme du nihilisme, où si facilement elle se résout de toute œuvre qui nous présente, de la réalité, une image un peu poussée et qui ne s’en tient point aux superficies.
Racine voit tout, le grand où il se présente, les qualités mêlées qui sont plus de l’homme, le vrai, en un mot, dont le grand n’est que le genre le plus rare.
C’est une admiration vraie et sentie qui m’amène après tant d’autres, non pas aux pieds de ta statue (car tu n’en as pas encore), mais sur ta tombe où j’ose apporter à tes cendres des hommages qu’une autre main peut-être devrait te présenter.
Je saluai la mère, qui me présenta à sa fille.
Cette qualité est frappante dès le second morceau, intitulé Bénédiction, où l’auteur présente l’action fécondante du malheur sur la vie du Poète : il naît, et sa mère se désole d’avoir porté ce fruit sauvage, cet enfant si peu semblable aux autres et dont la destinée lui échappe ; il grandit, et sa femme le prend en dérision et en haine ; elle l’insulte, le trompe et le ruine ; mais le Poète, à travers ces misères, continue de marcher vers son idéal, et la pièce se termine par un cantique doux et grave comme un final d’Haydn : Vers le Ciel où son œil voit un trône splendide, Le Poëte serein lève ses bras pieux, Et les vastes éclairs de son esprit lucide Lui dérobent l’aspect des peuples furieux : « — Soyez béni, mon Dieu, qui donnez la souffrance Comme un divin remède à nos impuretés, Et comme la meilleure et la plus pure essence Qui prépare les forts aux saintes voluptés !
Les gouvernements catholiques méconnaissant leur grandeur passée, leur force présente et les intérêts de leur avenir, ne songeaient plus qu’à frapper le catholicisme.
C’est pourquoi celui qui pratique la douceur et la charité a la vraie intelligence et toute la perfection de la sainte Écriture… Ainsi, que nul homme simple d’esprit ne s’effraye d’étudier le texte de la sainte Écriture… Et que nul clerc ne se vante d’avoir la vraie intelligence de l’Écriture, car la vraie intelligence de l’Écriture sans la charité ne fait que damner un homme plus à fond… Et l’orgueil et la convoitise des clercs sont causes de leur aveuglement et de leur hérésie, et les privent de la vraie intelligence de l’Écriture172. » Ce sont là les redoutables paroles qui commencent à circuler dans les échoppes et dans les écoles ; on lit cette Bible traduite, et on la commente ; on juge d’après elle l’Église présente. […] Car vostre grâce présente, A toute personne humaine, Vraix Diex, moult est excellente, Puisqu’elle a cuer et entente, Et que à ce désir l’amaine Que de vous servir se paine.