* * * — L’amer, que Vallès a en lui, il le soigne, il le caresse, il le dorlote, il le chauffe, il le porte en ville, pour le tenir toujours en haleine, comprenant fort bien, que s’il venait à le perdre, il serait un ténor dépossédé de son ut. […] Quand on entre, on le voit dans l’entrebâillement de la porte du vestibule, qui vous dit, avec un clappement de langue gourmand, et l’avance d’une main, qu’il n’ose pas vous donner : « Je fais un plat ! […] Et quand il disait cela, de la porte derrière laquelle elle écoutait, apparaissait la vieille servante, la figure cachée dans ses mains, et qui lui jetait : « Mais, mon cher maître, vous avez perdu la tête, comment pouvez-vous dire des choses comme cela ?
De là vient que nous admirons dans ses admirables épîtres une certaine vertu plus qu’humaine, qui persuade contre les règles, ou plutôt qui ne persuade pas tant qu’elle captive les entendements, qui ne flatte pas les oreilles, mais qui porte ses coups droit au cœur. […] Une Vieille qui porte deux lampes devant une nouvelle mariée. […] » On voit, à gauche de la porte, un homme pareillement debout, et appuyé sur un crocodile, tenant une épée de la main droite, et de la gauche une torche allumée.
Le long d’une maison plus que suspecte passe une toute jeune fille, coiffée de son petit bonnet phrygien ; elle le porte avec l’innocente coquetterie d’une grisette démocrate. […] Derrière une porte, l’Homme se devine. […] Un cadavre est posé en travers d’une porte.
L’hommage n’en vaudrait que mieux peut-être s’il s’arrêtait à la porte de la garde-robe. […] On l’a ouvert précisément parce qu’il promet non point l’étude, mais la récréation ; il porte avec soi une bonne odeur de délassement et de vacances. […] Son premier volume, intitulé les Cariatides, porte la date de 1841, et fit sensation. […] Ce n’est pas d’hier qu’il est descendu dans l’arène ; son premier volume date de 1832, et son dernier porte le millésime de 1867. […] Rien ne pousse à une extrémité sans que la réaction se porte en sens contraire.
Rebell se porte mieux que sa pensée ; mais c’est un écrivain à considérer et à estimer, dont les défauts mêmes sont savoureux.
C’est à la magie de quelques Enchanteurs langoureux qu’elle doit la docilité qui lui ferme les yeux, & la porte à se nourrir bonnement de tout ce qu’on lui présente.
Raynal, [N.ABCD l’Abbé] né à Saint-Géniés, Diocese de Rhodez, en 1715, des Académies de Londres & de Berlin ; Ecrivain plus ingénieux que solide dans un genre où la solidité, sur-tout celle qui porte au vrai, doit être préférée à toute autre chose.
J’ai voulu peindre le mal que font éprouver même aux cœurs arides les souffrances qu’ils causent, et cette illusion qui les porte à se croire plus légers ou plus corrompus qu’ils ne le sont.
Le corps d’Anacréon est bien modelé, le bras qui tient la coupe fin de touche, quoique défectueux de dessin ; les étoffes étendues sur ses genoux sont belles ; la jambe droite qui porte le pied en avant sort du tableau.
Quinze ou vingt maisons où, quand je passe le pas de (la) porte, il n’y a pas l’ombre du déplacement de rien ; ni dans les esprits, ni dans les meubles, ni dans les cœurs. […] Quand il regardait la porte de la rue, et le pas de la porte, qui est généralement une pierre de taille, sur cette pierre de taille il distinguait nettement la ligne antique, le seuil sacré, car c’est la même ligne. […] Il peut être un vêtement fidèle qui porte au dehors le secret des articulations, de l’articulation, d’un ordre intérieur. […] — Dans le dialogue racinien il n’y a pas un mot qui ne porte. […] Qui ne porte, c’est-à-dire qui ne porte un coup.
Sganarelle, ayant besoin d’un commissaire, ne manque pas d’aller frapper sur le seuil de sa porte, et les spectateurs n’entendent jamais à quel point il est sonore, le seuil de cette porte, puisqu’il ne s’écrie pas bravo l’acteur ; voilà ce qui s’appelle ne point perdre la tête, et se ressouvenir à propos qu’on est sur les planches. […] Arnolphe, enfin, entraîné hors de lui-même par les coups sensibles que lui porte Agnès, aigri par l’ingénuité avec laquelle ses reproches sont repoussés, brûle un moment de se satisfaire par quelques coups de poing. […] Représentée le 15 février suivant, sur le théâtre du Palais-Royal, en trois actes, et sans intermèdes, elle prit le titre qu’elle porte à présent. […] n’aurait-il pas dû s’assurer d’abord qu’il ne recelait aucun fâcheux, et ne fermer la porte de l’appartement qu’après une certitude si nécessaire à son repos ? […] Les noms de la plupart des acteurs, nouvellement de retour des extrémités de la France, ou des portes de l’autre monde, étaient sur l’affiche, en très gros caractères, ainsi que ces mots : spectacle demandé, les billets gratis, les entrées de faveur ; généralement suspendus.
M. de Chateaubriand porte de la grandeur, même dans la grâce ; je me figure qu’Homère eût été Homère encore jusque dans les proportions de l’Anthologie. […] Les trois voyageurs parcoururent le monde, et se présentèrent un soir à ma porte : je m’empressai de les recevoir avec le respect que l’on doit aux Dieux. […] Une minute, une seconde seulement à l’instant du départ, à cinq heures du matin, dans le court intervalle qui sépare le seuil du couvent et le marchepied de la chaise de poste, le jeune homme va l’entrevoir enfin et la rencontrer ; mais un mouchoir qu’elle porte à ses yeux, le mouvement même que lui cause l’émotion de la présence de l’ami, la dérobe peut-être, et remplit l’unique instant. […] Commencée vers 1805, à la cour impériale, elle ne se reprit ou ne s’acheva qu’en 1820 ; elle porte dans sa trame l’empreinte des modifications successives que subirent les idées de l’auteur ; et l’esprit de Mme de Rémusat, toujours actif, se modifia, se mûrit incessamment.
Il est à déplorer que ces qualités acquises et conquises par tant d’efforts n’aient pu se transmettre insensiblement par voie de tradition et d’hérédité, qu’il y ait eu bientôt après perte, interruption, ruine, et qu’il ait fallu bien plus tard, de nos jours, un autre effort et une exhumation tout artificielle pour les retrouver et y revenir en étendant la main par-dessus deux siècles. » Cependant l’école de Ronsard avait fait son temps, avait suivi et accompli son cours ; elle avait eu très-vite ses trois saisons, et après Des Portes, avec Bertautet Du Perron, elle finissait par s’alanguir. Des Portes a, en effet, du Quinault pour la tendresse et la mollesse des accents ; il est à la fois le Racine et le Quinault de celle école si hâtive de Ronsard. […] Neveu de Des Portes, il se croyait de son école et de celle de Ronsard : il était surtout de la famille de Rabelais, de Villon et des bons vieux Gaulois, — de cette famille modifiée toutefois et fortifiée par le régime et la nourriture de Ronsard. […] Tout coup porte ; ce sont à tout moment des vers nés proverbes, et qui, s’ils ne l’étaient déjà, le sont aussitôt devenus ; le texte en est semé.
En ce cas, c’est un geste vocal naturel, non appris, à la fois impératif et démonstratif, puisqu’il exprimé à la fois le commandement et la présence de l’objet sur lequel porte le commandement ; la dentale t et la labiale m réunies dans un son bref, sec, subitement étouffé, correspondent très bien, sans convention et par leur seule nature, à ce sursaut d’attention, à ce jaillissement de volonté brusque et nette. — Ce qui rend cette origine probable, c’est que d’autres mots ultérieurs et dont on parlera tout à l’heure sont visiblement l’œuvre, non de l’imitation, mais de l’invention177. […] Mais la première chose inanimée qu’on lui ait vu nettement reconnaître, c’est la porte de l’appartement sur l’escalier. […] Au cinquième mois, même mauvaise humeur ; mais alors, sitôt que, sur les bras de sa bonne, il arrivait dans l’antichambre et apercevait la porte, il se taisait et redevenait content. — Voilà la première association nette que nous ayons constatée chez lui ; car je ne compte pas celles qui sont presque innées et qui s’établissent tout de suite, par exemple entre l’envie de téter et le contact du sein présenté par la nourrice. […] On se cache la figure dans les mains en lui disant ce mot, et il rit ; souvent alors, il le répète, en se cachant aussi le visage dans la poitrine de la personne qui le tient ou en détournant la tête et en fermant les yeux. — 2º Avoua (au revoir) ; on lui dit ce mot, et il le répète quand on le ramène dans la chambre des enfants et qu’on ferme la porte ; il cesse alors de nous voir, et probablement ce mot signifie pour lui disparition de quelqu’un, disparition de certaines figures qu’il connaît. — Nul autre mot ; il ne comprend pas les mots papa, maman, quoiqu’il les dise parfois en façon de ramage.
Avant qu’on les eût consultés, avant qu’ils eussent répondu, avant que leur force d’opinion et leur force armée fussent arrivées à Paris, les coalisés pouvaient être à ses portes, les Vendéens aux portes d’Orléans, la république étouffée dans son berceau.” […] Veux-tu les recevoir d’un homme qui te rend justice et qui te porte une sincère commisération ? […] L’inscription de Propriété nationale, gravée sur la porte du Palais-Royal à la place de ses armoiries, lui fit comprendre que la république avait partagé ses dépouilles avant sa mort, et que ce toit et ces jardins n’abriteraient plus même ses enfants.
Cela fait, la porte est ouverte à toutes les déductions. […] Ici, la controverse porte sur des milliers de points ; son bilan se chiffre en défaites sans nombre. […] Une circonstance due à la bonté de ces messieurs vint me confirmer dans ma vocation de philologue, et, à l’insu de mes excellents maîtres, entrebâiller pour moi une porte que je n’osais ouvrir moi-même. […] Qu’il clabaude tant qu’il voudra à la porte, il ne faut pas seulement dire : Qui va là ?
On y voit au vrai les dispositions de Bernardin au moment où il quitte la Russie, ses préoccupations bien moins romanesques qu’on ne l’a supposé ; les premiers symptômes de l’écrivain encore inexpérimenté et qui veut poindre ; l’utopiste et l’homme à systèmes qui se trahit çà et là ; l’amoureux, assez peu enthousiaste d’ailleurs ; l’ami reconnaissant et fidèle ; le bonhomme qui rêve en tout temps une chaumière et le bonheur de la famille ; le délicat blessé et le misanthrope qui va s’ouvrir aux aigreurs ; puis, à la fin, l’écrivain tout d’un coup célèbre, mais qui garde de ses susceptibilités, et qui porte jusque dans ses scrupules de probité et dans le paiement de ses dettes d’honneur une application et une affectation minutieuses, un coin de maladie. […] Dans une fête où je me suis trouvé il y a deux jours, j’ai aperçu, parmi les gens qui se tenaient à la porte, un homme que j’ai cru reconnaître. […] Il s’appelle Favori et mérite le nom qu’il porte. […] La tranquillité de mon esprit a influé aussi sur ma santé ; je me porte mieux.
C’est vraiment charmant cette petite et rustique maison japonaise du Trocadéro, avec son enclos de bambous, sa porte aux grosses fleurs sculptées dans un bois tendre, ses petits arbres en paraphes d’écriture, ses parasols, sous l’ombre desquels se remuent des volatiles minuscules, ses resserres en essences joliment veinées : tout ce goût et tout cet art décoratif dans une habitation des champs. […] On se réunit, à quatre heures, dans un grand jardin, dont la porte reste ouverte, jusqu’à sept heures. […] Aujourd’hui, elle porte une robe rose, et sa longue et gracieuse personne fait un effet charmant dans la verdure foncée des chênes de la forêt en son marcher lent, en ses accroupissements légers, pour cueillir une fleur… Et la femme est, pour ainsi dire, toute vêtue de chasteté. […] * * * — Dans ce roman des « Frères Bendigo » ( Les Frères Zemganno), il y a quelques chapitres que j’écris avec le portrait de mon frère devant moi, il me semble que ça porte bonheur à mon travail !
Pas de toit, le ciel pour plafond, le jour pour éclairage, une longue plate-forme de pierre percée de portes et d’escaliers et adossée à une muraille, les acteurs et le chœur allant et venant sur cette plate-forme qui est le logéum, et jouant la pièce ; au centre, à l’endroit où est aujourd’hui le trou du souffleur, un petit autel à Bacchus, la thymèle ; en face de la plate-forme, un vaste hémicycle de gradins de pierre, cinq ou six mille hommes assis là pêle-mêle ; tel est le laboratoire. […] Ayant les barbares aux portes, il importait de rester grecs. […] En sortant des pièces d’Eschyle, les hommes frappaient sur les boucliers pendus aux portes des temples en criant : Patrie ! […] Ici la masure d’une épopée, là une tragédie démantelée ; de grands vers frustes enfouis et défigurés, des frontons d’idées aux trois quarts tombés, des génies tronqués comme des colonnes, des palais de pensée sans plafond et sans porte, des ossements de poëmes, une tête de mort qui a été une strophe, l’immortalité en décombres.
Il conçut que le plus grand besoin qu’apportent les spectateurs au théâtre, le plus grand plaisir qu’ils puissent y goûter, est de se trouver dans ce qu’ils voient ; que si l’homme aime à être élevé, il aime encore mieux être attendri, peut-être parce qu’il est plus sûr de sa faiblesse que de sa vertu ; que le sentiment de l’admiration s’émousse et s’affaiblit aisément ; que les larmes douces qu’elle fait répandre quelquefois sont en un moment séchées, au lieu que la pitié pénètre plus avant dans le coeur, y porte une émotion qui croît sans cesse et que l’on aime à nourrir, fait couler des larmes délicieuses que l’on ne se lasse point de répandre, et dont l’auteur tragique peut sans cesse rouvrir la source, quand une fois il l’a trouvée. […] Ajoutez à tous ces intérêts qui lui étaient contraires, cette disposition secrète qui, même au fond, n’est pas tout-à-fait injuste, et qui nous porte à proportionner la sévérité de notre jugement au mérite de l’homme qu’il faut juger. […] C’est là qu’elle l’attaque avec d’autant plus d’avantage, qu’elle peut cacher la main qui porte les coups. […] Ne vois-tu pas que les serpens que l’envie jette sur son passage, expirent à chaque pas que tu fais, tandis que ceux qu’elle porte dans son sein la rongent éternellement ?
Ouvre-t-il aux grands et aux rois les portes de la mort, il semble voir derrière le seuil un comble de hauteur, qui est l’éternité, un gouffre sans fond, qui est le néant : là, il envoie tout ce qui est spirituel ; là, il plonge tout ce qui est terrestre. […] Cette dernière réflexion nous porte à nous féliciter des lumières nouvelles que le temps où nous vivons prête aux vrais philosophes pour étendre leurs connaissances. […] Aussi ne porte-t-il aucun faux jugement sur les passions, ni sur les vices contraires au sublime qu’il traite lumineusement. […] Or, puisqu’en effet la porte n’est jamais fermée au mauvais goût, comment craint-on de la lui ouvrir, en accueillant un genre intermédiaire, plus facile à traiter pour les talents ordinaires, ou qui s’y sentent portés ? […] (A) Adieu, adieu, Monsieur, je vois où cela va : fermons la porte du théâtre ; vous y introduisez la barbarie.
C’est pourquoi notre bâtiment de dedans ne vous apparaîtra point, parce qu’il y a un chérubin à notre porte qui en défend l’entrée avec une épée de feu, c’est-à-dire un anathème de notre mère l’Église… Le chevalier de Sévigné n’entra dans ce cloître, dans cette terre promise, qu’après sa mort37 ; il eut la faveur d’y être enterré. De son vivant, sa tribune à l’église était tout proche de la porte dite des Sacrements ; ce qui faisait que la mère Agnès, pour lui faire honneur, l’appelait le portier de Jésus-Christ.
Un verset du psaume des pèlerins 588, « J’ai choisi de me tenir à la porte dans la maison de mon Dieu », semblait fait exprès pour eux. […] La police du temple appartenait aux Juifs ; un capitaine du temple en avait l’intendance, faisait ouvrir et fermer les portes, empêchait qu’on ne traversât l’enceinte avec un bâton à la main, avec des chaussures poudreuses, en portant des paquets ou pour abréger le chemin 607.