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1997. (1905) Études et portraits. Sociologie et littérature. Tome 3.

Nous entendons que cet enfant, si bas placé soit-il par sa condition, ne reçoive pas une instruction différente en essence de celle du petit bourgeois ou du petit noble, Cette instruction ne sera différente qu’en degré. […] Prenez les Stances et Poèmes, les Solitudes, les Epreuves, et, placez en regard tel ou tel fragment de la Justice.

1998. (1914) Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartésienne pp. 59-331

Comme elle est de toutes la mieux placée, la seule bien placée. […] Et pour bien nous placer dans l’axe de détresse. […]   Corneille s’est placé avant les manquements même, avant le commencement des manques.

1999. (1896) Études et portraits littéraires

C’est à cette dernière que se placent Turcaret et Gil Blas. […] Car pour faire saillir le mot expressif, il faut le placer en vedette, quelle que soit sa fonction, et mieux vaut contrarier les grammairiens que de sacrifier un relief. […] Populaire, il dédaigna de l’être jusque dans le milieu immédiat où le plaçaient ses fonctions ; isolé même au pouvoir ; incapable des petites souplesses, des familiarités de couloir, répugnant à la poignée de main facile.

2000. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Gabriel Naudé »

Mais le point où je voudrais relever et voir placer le buste de Naudé, c’est à son vrai lieu, entre Charron, ou mieux entre Montaigne et Bayle : il fait le nœud de l’un à l’autre, un très gros nœud, assez dur à délier, mais qui en vaut la peine.

2001. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (2e partie) » pp. 409-488

Il y placera César (c’est-à-dire Auguste) comme le dieu du temple, et il instituera, il célébrera des courses et des jeux tout à l’entour, des jeux qui feront déserter à la Grèce ceux d’Olympie.

2002. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (2e partie) » pp. 97-191

Il est impossible à l’âme de se placer en face d’elle-même, sans reconnaître bientôt cette évidence suprême qui accompagne tout acte de conscience, et qui de là se répand sur toutes les notions que l’âme peut saisir directement en elle.

2003. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Figurines »

C’est cette figure d’une femme d’amour devenue sainte que je placerais sur le tombeau de Racine, dans le cimetière idéal des grands poètes.

2004. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 avril 1885. »

Gramont s’est placé au premier rang, parmi les journalistes parisiens, des défenseurs de la cause wagnérienne ; ses deux articles sur les Maîtres Chanteurs sont aussi précis, complets et enthousiastes qu’ils pouvaient l’être en leur cadre restreint.

2005. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 juin 1886. »

Ils ont simplifié l’intrigue, l’ont réduite à des bornes de temps et d’espace assez étroites pour que les faits y placés puissent être pleinement recréés.

2006. (1866) Dante et Goethe. Dialogues

Quand je lis les récits contemporains, il me semble le voir, ce peuple aimable, transporté d’admiration devant la madone de Cimabue, courir au palais du roi Charles et l’entraîner avec lui, « à tumulte de joie », a tumulto di gioja, aux jardins solitaires, à l’atelier du peintre ; puis, quelques jours après, porter en triomphe cette Vierge d’invention nouvelle, telle qu’on n’en avait point encore vue, disent les chroniqueurs, et la placer sur l’autel, dans l’église qui porte son nom, avec le plus gracieux et le plus florentin des attributs : Sainte-Marie de la fleur, Santa Maria del fiore. […] Placé sur le devant de la scène, un coryphée récitait ou chantait, en prose ou en vers, l’action que les personnages de bois exprimaient par leurs gestes. […] Il avait pour son fils de l’ambition et se flattait de le voir quelque jour se placer, dans les lettres, au rang des Gellert et des Hagedorn.

2007. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre V. La Renaissance chrétienne. » pp. 282-410

Prédicateur à Saint-Paul, goûté et admiré des gens du monde « pour sa beauté juvénile et florissante, pour son air gracieux », pour sa diction splendide, protégé et placé par l’archevêque Laud, il écrivit pour le roi une défense de l’épiscopat, devint chapelain de l’armée royale, fut pris, ruiné, emprisonné deux fois par les parlementaires, épousa une fille naturelle de Charles Ier, puis, après la Restauration, fut comblé d’honneurs, devint évêque, membre du conseil privé, et chancelier de l’Université d’Irlande : par toutes les parties de sa vie, heureuse et malheureuse, privée et publique, on voit qu’il est anglican, royaliste, imbu de l’esprit des cavaliers et des courtisans ; non qu’il ait leurs vices ; au contraire, il n’y eut point d’homme meilleur ni plus honnête, plus zélé dans ses devoirs, plus tolérant par ses principes, en sorte que, gardant la gravité et la pureté chrétiennes, il n’a pris à la Renaissance que sa riche imagination, son érudition classique et son libre esprit. […] En 1648, après de fausses manœuvres, ils se trouvèrent en danger, placés entre le roi et le Parlement ; là-dessus ils s’assemblèrent plusieurs jours de suite à Windsor pour se confesser devant Dieu et lui demander son aide, et découvrirent que tout le mal venait des conférences qu’ils avaient eu la faiblesse de proposer au roi. « Et dans ce sentier, dit l’adjudant général Allen, le Seigneur nous mena pour nous montrer non-seulement notre péché, mais notre devoir.

2008. (1929) Amiel ou la part du rêve

D’abord la préface documentaire placée par M.  […] Il est bon qu’il y ait auprès de lui une âme forte pour le soustraire à l’automatisme, pour placer sur cet ensablement le signe de la mauvaise conscience.

2009. (1925) Les écrivains. Première série (1884-1894)

Alors, les uns se mettent à placer des vins ou des produits pharmaceutiques ; les autres des romans d’amour, travail épuisant et qui rapporte, ou du moins qui doit rapporter, car la publicité s’établit toute seule, sans avoir besoin de passer par les agences, et les gogos ne manquent pas. […] Si je n’étais l’ennemi des catégories et des groupements littéraires, je le placerais entre deux écrivains dont le talent m’est particulièrement cher, et qui, eux aussi, ne ressemblent à personne, quoi qu’on en ait dit : M.  […] Dans Les Chauves-Souris les épigraphes placées en tête de chaque poème, le titre même de ces poèmes, témoignent une culture littéraire peu commune, des lectures profondes, des habitudes intellectuelles très nobles, que n’ont point accoutumées bien des écrivains de profession.

2010. (1881) Études sur la littérature française moderne et contemporaine

Tous les imitateurs disparaissent, les originaux demeurent seuls ; « la nuit vient, disait André Chénier, la nuit vient, le corps reste et son ombre s’enfuit. » Mais la critique ne peut pas faire comme le temps, elle n’a ni la puissance ni le droit de se placer pour juger les œuvres au point de vue de la postérité ; elle ignore totalement l’avenir, et son premier devoir est d’accueillir et d’encourager tous les talents à leur début. […] Les personnes qui prétendent se placer au point de vue littéraire en faisant abstraction des sentiments, des passions, des idées, pour ne considérer que la mise en œuvre, se trompent le plus grossièrement ou le plus naïvement du monde. […] Ce sont là de bons exemples d’honnêteté et de savoir-vivre, utiles à placer sous les yeux de tout le monde.

2011. (1888) Impressions de théâtre. Première série

L’amour à cette puissance est presque l’état de la vertu. » Rodrigue et Chimène peuvent d’autant mieux bénéficier de l’exception qu’ils s’aiment, eux, pour le bon motif et que non seulement chez eux l’amour est « à une telle puissance » qu’il peut se dire « presque l’égal de la vertu », mais que, dans l’étrange situation où le poète les a placés, leur amour s’accroît par l’effort même de la vertu qui le combat. […] Elle se trouve placée par le poète dans les meilleures conditions pour être plainte et admirée. […] Olivier, ce serait plutôt Jean Valjean, pris plus jeune et placé dans d’autres conditions.

2012. (1902) La poésie nouvelle

En latin, comme dans la plupart des langues, l’accent tonique, très sensible et d’emplacement varié dans les différents mots de la phrase, donne à la phrase, par lui seul, une cadence, un rythme ; en français, l’accent tonique, invariablement placé sur la dernière syllabe du mot, sauf quand celle-ci est muette et alors ne compte pas, est, en outre, peu perceptible : le français est une langue tout unie et non chantante, par elle-même dénuée de rythme et de cadence. […] Au point où s’arrêtait sa dialectique, Platon plaçait des mythes, fables très simples que parfois il imaginait lui-même, que d’autres fois il empruntait à la légende, à la religion, aux traditions populaires.

2013. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Alexis Piron »

……  » C’était dommage, il ne put ce jour-là trouver où placer son épigramme ; mais elle était faite.

2014. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre I. Le Roman. Dickens. »

Le premier mot qu’épela cet excellent jeune homme fut « gain. » Le second (quand il arriva aux dissyllabes) fut « argent. » Cette belle éducation avait produit par hasard deux inconvénients ; l’un, c’est qu’habitué par son père à tromper les autres, il avait pris insensiblement le goût d’attraper son père ; l’autre, c’est qu’instruit à considérer tout comme une question d’argent, il avait fini par regarder son père comme une sorte de propriété, qui serait très-bien placée dans le coffre-fort appelé bière. « Voilà mon père qui ronfle, dit M. 

2015. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIVe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers » pp. 81-176

Il estimait Kléber pour ses grandes qualités militaires, mais ne plaçait personne, ni pour les talents, ni pour le caractère, à côté de Desaix.

2016. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins » pp. 185-304

Placé, par mon indépendance des partis, entre tous les partis, les républicains se jetèrent à moi par inquiétude de leur triomphe ; les royalistes, par peur de leur défaite ; les légitimistes, par le sentiment de leur inopportunité et de leur impuissance dans cet anéantissement du trône ; le peuple surtout, par l’intérêt de salut public et par ce besoin d’un chef qui parle plus haut que toutes les théories dans les périls extrêmes des tremblements de tous les foyers.

2017. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Louis Veuillot »

Je relis les vers que vous écrivîtes, un jour, pour votre tombe :     Placez à mon côté ma plume : Sur mon front le Christ, mon orgueil ; Sous mes pieds mettez ce volume ; Et clouez en paix le cercueil.

2018. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre huitième »

Il y a même un Burrhus : c’est un honnête commis placé par la mère auprès du fils, et qui prend l’intérêt de Néron plus que ne veut Agrippine. » Je fus fâché d’avoir admiré Racine si mal à propos ; mais je retins cette preuve en action de la vérité pratique de ses tragédies.

2019. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1862 » pp. 3-73

Il donnait des poignées de main aux domestiques, et placé à côté de Mme de Bellune, chaque fois qu’un convive lui adressait la parole, il saluait, ayant, par une habitude de paysan, gardé son chapeau sur la tête.

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