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1515. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XIX. »

« Ô trop heureux les pays et les peuples que tu aborde ras en nous quittant, et que le Christ visitera de tes pas et de ta parole !

1516. (1730) Des Tropes ou des Diférens sens dans lesquels on peut prendre un même mot dans une même langue. Traité des tropes pp. 1-286

Les ouvrages de fer ne viènent point de ce pays-là : il nous vient du Brésil une sorte de bois que nous apelons brésil, il en vient aussi du sucre du tabac, du baume, de l’or, de l’argent, etc. : mais on y porte le fer de l’Europe, et surtout le fer travaillé. […] Par le lion belgique le poète entend les provinces unies des pays bas : par l’aigle germanique, il entend l’Allemagne ; et par les léopards il désigne l’Angleterre qui a des léopards dans ses armoiries. […] On trouve aussi des noms de viles, de fleuves, ou de pays particuliers, pour des noms de provinces et de nations. […] Dans chaque royaume, quand on dit simplement le roi, on entend le roi du pays où l’on est ; quand on dit la vile, on entend la capitale du royaume, de la province ou du pays dans lequel on demeure. (…) en cet endroit veut dire la vile de Mantoue : ces bergers parlent par raport au territoire où ils demeurent. […] Il y a aussi une sorte d’étofe de fil, dont on fait des meubles de campagne ; on honore cette étofe du nom de damas de caux, parce qu’elle se fabrique au pays de Caux en Normandie.

1517. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome I pp. 5-537

C’est le pays des enchantements et des chimères. […] Quand les discordes civiles préparèrent à ses yeux l’asservissement de son pays et l’usurpation de Lysandre, son noble chagrin s’exila dans le bourg de Colone. […] Nous attribuons à Bélus et à Sésostris tous les traits divins sous lesquels leurs images nous arrivèrent de l’antique Babylone et du fond de la vieille Égypte, tandis que nous n’envisageons dans les rois de nos temps et de nos pays que des hommes tels que nous. […] Rien ne déconcerte plus l’accord de la fable avec la vérité, que ces translations soudaines d’un pays en un autre, et que ces passages subits d’un héros en des lieux éloignés de ceux où les yeux le virent à la même heure. […] Interrogez les hommes de bonne foi, qui, bien instruits des règles, et prévenus en leur faveur par leur éducation, reviennent des pays étrangers après avoir assisté à leurs spectacles.

1518. (1848) Études sur la littérature française au XIXe siècle. Tome III. Sainte-Beuve, Edgar Quinet, Michelet, etc.

Je le crois, et je crois aussi que Sainte-Beuve le pensa, et que c’est pour ce motif qu’il ajouta plus tard à son article la note où il fait observer que le langage qu’on parle dans le pays de Vaud est de l’excellent français d’autrefois, « sur lequel la culture académique, le siècle de Louis XIV et son rouleau n’ont point passé ». […] Dans un article du Semeur (1843), Vinet mentionne « les funestes déclamations de l’infortunée qui a rendu célèbre le nom de George Sand », et, plus loin, il écrit : « … des romans trop fameux ont dégoûté les femmes elles-mêmes du rôle de la femme émancipée, et l’odieuse figure de Lélia reste debout aux confins du pays des chimères, pour en défendre l’entrée71. » PAUL SIRVEN. […] L’inquiétude d’esprit qui naît avec les premières passions, le jette de bonne heure dans le mouvement sourd des complots royalistes de la Bretagne, son pays natal ; mais au sortir de cette agitation passagère, qui n’a trompé qu’un moment les vrais besoins de son cœur, il se retrouve en face des passions dont la politique l’a distrait. […] Elle se présentait avec le caractère qu’elle aura toujours dans ce pays, la gravité, la solennité. […] 115 Viennent les rois d’Orient avec leurs présents, avec une couronne que Marie voit revêtue intérieurement d’épines sanglantes, que les rois mages prennent pour des clous d’or ; les bergers se croient éconduits ; mais l’enfant Jésus refuse la couronne que lui présentent les mages ; il ne veut rien des royautés de la terre ; « il aime mieux que mille idoles d’ivoire avec ceux qui les ont faites la couleur de la rosée sous les pieds des bergers ; il aime mieux que le pays des rois, le pays où la chaumière soupire, où la grotte pleure, où la feuille sanglote ».

1519. (1889) Impressions de théâtre. Troisième série

ce n’est pas long dans le charmant pays où nous sommes), et on les mariera dans huit jours. […] Je vis au milieu des héros de tous les pays, moi ! […] La « guenon du pays de Nod » n’est pas toujours tragique. […] Les arbres que le zéphyr balance sur les amoureux ont pour feuilles des billets de banque, et les moutons qu’ils gardent ensemble, ce sont les moutons de Candide, les moutons d’or du pays d’Eldorado. […] Les ouvriers, les femmes du peuple et les enfants des écoles primaires y apprendront à haïr le passé de leur pays, — jusqu’à cette date fatidique : 1789.

1520. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome I pp. 1-402

Le vieux ménétrier foulera aux pieds les débris de son violon et s’armera du mousquet pour venger la défaite de son pays. […] Après avoir combattu trente-trois ans pour la liberté, après avoir conquis sur l’opinion une autorité toute-puissante, il devait à son pays les conseils de son expérience. […] Laveaux nomma Toussaint lieutenant-général, et partagea dès ce moment avec lui le gouvernement du pays. […] Il a découvert que Marie de Neubourg regrette les fleurs de son pays, et chaque jour il fait une lieue pour cueillir une fleur bleue dont M.  […] Hugo, agenouillé devant la toute-puissance de la rime, traite la langue en pays conquis.

1521. (1888) La vie littéraire. Première série pp. 1-363

Tout le pays alentour est livré au massacre et à l’incendie. […] Vous êtes de tous les temps et de tous les pays. […] Voilà, me disais-je, voilà celui qui revient du pays de l’idéal. […] Car je suis sûr qu’elle vaut infiniment mieux pour mon pays. […] Le jour de vos noces, toi-même, tu raconteras tout aux juges de ton pays.

1522. (1890) Causeries littéraires (1872-1888)

Notre cher et malheureux pays vient de passer par de terribles épreuves. […] Après les influences du pays natal, celles du pays et du milieu. […] Vive Numa, le gros Numa, le grand Numa, l’orgueil du pays, bagasse ! […] Pour lui, le proverbe : Nul n’est prophète en son pays, est vrai ; il ne l’est pas pour Numa. […] Dans notre pays monogame, que de jeunes filles coiffent sainte Catherine !

1523. (1898) Émile Zola devant les jeunes (articles de La Plume) pp. 106-203

Car ils ont la secrète intuition que l’on n’est jamais maître de l’idée, que nous sommes guidés et portés par elle, qu’elle possède une puissance intrinsèque, qu’elle suit un itinéraire tracé dans le monde, qu’elle subira des transformations et des métamorphoses imprévues impossibles à présager pour le moment, que nous devons la suivre docilement, en ignorant le pays où elle nous mène, vers quelle cité céleste, quelle terre nouvelle ou quelle contrée d’enfer elle pourra nous conduire dans l’avenir. […] Ils profitaient des moindres congés, ils s’en allaient à des lieues, s’enhardissant à mesure qu’il grandissaient, finissant par courir le pays entier, des voyages qui duraient souvent plusieurs jours. […] Nous vous dirons très nettement ce que nous pensons, sans égards pour un talent qui s’est abaissé à une pareille besogne, sans indulgence même pour une erreur qui, excusable au début peut-être, est devenue criminelle par l’acharnement mis à la soutenir, sans pitié pour l’homme qui ne veut pas confesser avoir fait fausse route et qui ose se déclarer tout prêt, si on ne l’acquitte, à marcher de l’avant, dût-il déchaîner sur le pays les pires catastrophes. […] À quel moment avez-vous protesté contre l’abominable instruction secrète, contre les huis-clos en matière de délits d’opinion, contre l’existence illogique et scandaleuse des conseils de guerre en temps de paix dans un pays où chaque citoyen est soldat, contre l’immonde police des mœurs, contre la distribution automatique des mois de prison qui a lieu tous les jours à la Correctionnelle !

1524. (1899) Préfaces. — Les poètes contemporains. — Discours sur Victor Hugo pp. 215-309

Il avait les qualités solides et modérées d’un « honnête homme qui aime son pays » ; mais les sentiments patriotiques, très vénérables en eux-mêmes, sont impuissants à créer un poète, impuissants à enseigner le génie de l’Art, qui ne se communique ni ne s’acquiert. […] » Victor Hugo naissait, messieurs, au moment où notre pays, qui venait de proclamer l’affranchissement du monde, s’abandonnait, dans sa lassitude, à l’homme extraordinaire et néfaste couché aujourd’hui sous le dôme des Invalides, et qui allait répandre à son tour, qu’il le voulût ou non, les idées révolutionnaires à travers l’Europe doublement conquise. […] Ce fut comme une immense et brusque clarté illuminant la mer, les montagnes, les bois, la nature de mon pays dont, jusqu’alors, je n’avais entrevu la beauté et le charme étrange que dans les sensations confuses et inconscientes de l’enfance. Cependant, messieurs, l’impression produite sur l’imagination vierge d’un jeune sauvage vivant au milieu des splendeurs de la poésie naturelle ne pouvait être unanimement ressentie à une époque et dans un pays où les vieilles traditions d’une rhétorique épuisée dominaient encore.

1525. (1845) Simples lettres sur l’art dramatique pp. 3-132

« Louis, par la grâce de Dieu, roi de France et de Navarre, à tous présents et à venir, salut : « Les sciences et les arts étant les ornements les plus considérables des États, nous n’avons point eu de plus agréable divertissement depuis que nous avons donné la paix à nos peuples, que de les faire revivre en appelant près de nous tous ceux qui se sont acquis la réputation d’y exceller, non seulement dans l’étendue de notre royaume, mais aussi dans les pays étrangers ; et, pour les obliger davantage de s’y perfectionner, nous les avons honorés des marques de notre estime et de notre bienveillance. » Maintenant, lisez le privilège de l’Opéra, donné en 1831 à M.  […] Il brûle de voir l’Orient, pour s’assurer par lui-même si ses impressions sur ce pays-là étaient vraies 5. […] « Aussi est-il consul royal en pays froid. » (Satan, 29 août 1844.) […] On nous joue dans des pays dont M. 

1526. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers. Tome xviii » pp. 84-92

Les uns et les autres étaient attirés par des motifs divers : ceux-ci par l’intérêt qu’ils portaient au gouvernement, ceux-là par le plaisir de le voir contredire, beaucoup par zèle pour la question soulevée, tous enfin par la curiosité, et, il faut le dire, par un goût tout nouveau pour la discussion éloquente des affaires publiques qui venait de se développer dans notre pays.

1527. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Les poëtes français. Recueil des chefs-d’œuvre de la poésie française »

Chasseurs pris par la nuit, chasseurs lourds de gibier, Nous rentrons au pays par un même sentier.

1528. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « George Sand — George Sand, Indiana (1832) »

La belle Noun a fait sensation dans le pays, dans les bals champêtres du village voisin ; un jeune monsieur des environs, M. de Ramière, l’a vue, s’est mis en avant, a fait arriver ses aveux brûlants à ce cœur inflammable et crédule ; depuis ce jour, Noun est sa conquête ; il lui a sacrifié un voyage à Paris qu’il devait faire ; il la vient visiter de nuit, par-dessus les murs du parc, au risque de se casser le cou : il va venir ce soir-là même ; mais le factotum, ancien sergent, a prévenu le colonel que des voleurs de charbon s’introduisent depuis plusieurs nuits, qu’on a saisi des traces, et qu’il est prudent de surveiller.

1529. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Pensées »

Ceux qui, en tout sujet, ont par l’éloquence une grande route toujours ouverte, se croient dispensés de fouiller le pays.

1530. (1874) Premiers lundis. Tome I « J. Fiévée : Causes et conséquences des événements du mois de Juillet 1830 »

Qu’on cherche, dans sa pensée, à quelles conditions il aurait été possible qu’un pays, dans l’état où était le nôtre, après les événements qui l’avaient modifié et non fixé, n’ayant plus ni précédents, ni usages, ni lois à force d’en avoir, aurait pu traverser le règne de quatre caducités couronnées ; on trouvera que ces conditions ne pouvaient se réaliser.

1531. (1874) Premiers lundis. Tome II « Jouffroy. Cours de philosophie moderne — I »

En voici le résumé : « Aujourd’hui les destinées de l’homme et de l’humanité s’agitent ; elles sont représentées par le pays qui a toujours marché à la tête de la civilisation moderne, en sorte que, si ces destinées peuvent être trouvées par la France, elles le seront pour l’Europe et pour le monde entier.

1532. (1874) Premiers lundis. Tome II « Des jugements sur notre littérature contemporaine à l’étranger. »

Mais un article du Quarlerly Review, reproduit par la Revue britannique avec une certaine emphase et des réserves qui sont un peu là pour la forme (car elle-même a souvent exprimé pour son compte des opinions analogues), intente contre toute notre littérature actuelle un procès criminel dans de tels termes, qu’il est impossible aux gens d’humble sens et de goût, dont notre pays n’a pas jusqu’ici manqué, de taire l’impression qu’ils reçoivent de semblables diatribes importées de l’étranger, lorsque toutes les distinctions à faire, toutes les proportions à noter entre les talents et les œuvres, sont bouleversées et confondues dans un flot d’injures que l’encre du traducteur épaissit encore.

1533. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre V. Des personnages dans les récits et dans les dialogues : invention et développement des caractères »

Les événements ordinaires de la vie, les situations sans nombre que créent les devoirs multiples, parfois contraires, de la famille, de la société, de la conscience, voilà le pays où il faut situer les caractères qu’on veut faire vivre.

1534. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rostand, Edmond (1868-1918) »

Les vers, colorés, souples, jolis même dans leurs négligences, — trop jolis, — sentent en maint passage l’improvisateur brillant, fils des pays du soleil.

1535. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « L’Âge héroïque du Symbolisme » pp. 5-17

C’est l’année où, tandis que Th. de Banville jette en suprême adieu Les Occidentales et Rimes dorées, Verlaine donne Bonheur ; Stéphane Mallarmé, Pages ; Henri de Régnier, Épisodes, Sites et Sonnets ; Jean Moréas, le Pèlerin passionné ; Maurice du Plessys ; la Dédicace à Apollodore ; Laurent Tailhade, Vitraux et le Pays du Muffle ; Rodenbach, le Règne du Silence ; Stuart Merrill, Les Fastes ; Gustave Kahn, Chansons d’amant ; Emmanuel Signoret, le Livre de l’Amitié ; René Ghil, le Vœu de Vivre ; Louis Dumur, Lassitudes ; Gabriel Vicaire, À la Bonne Franquette ; Ajalbert, Femmes et Paysages ; Ernest Raynaud, Les Cornes du Faune 3, et si je ne devais m’en tenir aux poètes, je mentionnerais que c’est l’année où Maurice Barrès donne Sous l’œil des barbares et Trois stations de psychothérapie ; Léon Bloy, la Chevalière de la mort ; Huysmans, Là-Bas ; Péladan, l’Androgyne ; Rachilde, La Sanglante ironie ; Albert Autier, Vieux… 1891 !

1536. (1890) L’avenir de la science « IX »

Si le but de la science était de compter les taches de l’aile d’un papillon ou d’énumérer dans une langue souvent barbare les diverses espèces de la flore d’un pays, il vaudrait mieux, ce semble, revenir à la définition platonicienne et déclarer qu’il n’y a pas de science de ce qui passe.

1537. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre III. L’analyse externe d’une œuvre littéraire » pp. 48-55

Après l’époque, le moment représentés, il est bon de constater quel est le pays, le milieu physique où l’écrivain s’est cantonné.

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