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872. (1848) Études critiques (1844-1848) pp. 8-146

Alfred de Musset ont été des plus remarquées et cela avec justice car nous ne craignons pas d’affirmer, dès l’abord, que longue vie est assurée au moins à une partie de ce qu’elles contiennent. […] Théophile Gautier se traite fort sévèrement dans plus d’une partie de ses œuvres, et il serait difficile de se prononcer aussi durement à son égard qu’il le fait quelquefois lui-même. […] Bien que l’auteur ait donné à ce mystère une certaine importance, puisqu’il en impose le nom au volume dont cette pièce n’occupe pas la plus grande partie, nous n’avons pas beaucoup à nous y étendre. […] Toutefois j’aime beaucoup mieux rester ce que je suis, c’est-à-dire dans les neutres, et me borner à trouver avec la partie désintéressée du public que M.  […] Très probablement, il a conscience de cette disposition de son esprit, car il aborde rarement les auteurs de quelque portée, et si par hasard il le fait, il ne s’attache jamais qu’à une petite partie de leur talent.

873. (1902) La formation du style par l’assimilation des auteurs

Il a dû peut-être à cet exercice une partie de sa souplesse, de sa dextérité littéraires. […] A force de vouloir décomposer les parties, on finit par ne plus voir le tout. […] (Chateaubriand, Itinéraire, VIe partie.) […] Ainsi, il est non seulement juste, mais utile pour nous, que Dieu soit caché en partie, et découvert en partie, puisqu’il est également dangereux à l’homme de connaître Dieu sans connaître sa misère, et de connaître sa misère sans connaître Dieu. […] (Nouvelle Héloïse, IIe partie, lett.

874. (1881) Études sur la littérature française moderne et contemporaine

À un certain moment de sa vie, il fait le commerce dans les quatre parties du monde. […] Par arrêt du 26 février 1774, il condamna les deux parties, espérant ainsi satisfaire et l’opinion publique et sa propre rancune. […] Les petites pièces intimes, personnelles composent la meilleure partie du bagage poétique de Catulle. […] Flaubert, et la partie morale, philosophique, dramatique, ayant très peu de valeur. […] L’étymologie est une partie de la science des mots plus intéressante encore que leur histoire.

875. (1869) Philosophie de l’art en Grèce par H. Taine, leçons professées à l’école des beaux-arts

Comptez enfin l’admirable éclat du soleil qui pousse à l’extrême le contraste des parties claires et des ombres et qui ajoute l’opposition des masses à la décision des lignes. […] Une pareille disposition d’esprit conduit l’homme à prendre la vie comme une partie de plaisir. […] La tragédie, la comédie, les chœurs de danse, les jeux gymniques, sont une partie du culte. […] Leurs noms ne sont ni sales, ni provoquants, ni scientifiques ; Homère les prononce du même ton que celui des autres parties du corps. […] Elle ne fait point partie d’une littérature secrète devant laquelle les gens austères se voilent la face et les esprits délicats se bouchent le nez.

876. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre deuxième. Les images — Chapitre II. Lois de la renaissance et de l’effacement des images » pp. 129-161

. — On ne peut donc pas assigner de limites à ces renaissances, et l’on est forcé d’accorder à toute sensation, si rapide, si peu importante, si effacée qu’elle soit, une aptitude indéfinie à renaître, sans mutilation ni perte, même à une distance énorme, comme une vibration de l’éther qui, partie du soleil, se transmet à travers des millions de lieues jusqu’à nos appareils d’optique, avec son spectre spécial et ses raies propres, la même au point de départ et au point d’arrivée, intacte et capable, par sa conservation exacte, de manifester à l’instrument qui la reçoit le foyer qui l’émet. […] Bien plus, comme souvent diverses sensations sont en partie semblables, sitôt que l’image de l’une d’entre elles apparaît, l’image des autres apparaît en partie. […] À chaque minute, nous éprouvons vingt sensations, de chaud, de froid, de pression, de contact, de contraction musculaire ; il s’en produit incessamment de légères dans toutes les parties de notre corps ; en outre, les sons, les bruissements, les bourdonnements sont continus dans notre oreille ; quantité de petites sensations de saveur et d’odeur s’éveillent dans notre nez et dans notre bouche. […] « Un homme, dit Abercrombie, né en France, avait passé la plus grande partie de sa vie en Angleterre, et, depuis plusieurs années, avait perdu entièrement l’habitude de parler français.

877. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIVe entretien. Mélanges »

Gosselin une partie du prix considérable des Harmonies qu’il m’avait payé. […] Au lieu de l’appeler le Livre du peuple et de le lancer à cette partie déshéritée, souffrante et irritée de la société, adressez-le, sous un autre titre, à la partie aisée, privilégiée, heureuse et jouissante de l’humanité, et montrez-lui les moyens pratiques d’améliorer sans le renverser l’état social. Au lieu d’appeler le peuple à la colère et la vengeance contre une partie de lui-même, qui sont les riches et les heureux du siècle, vous le porterez à respecter dans les uns ce qui sera un jour leur propre sort ; vous montrerez à ces riches et à ces heureux du siècle la nécessité de pourvoir par bonne volonté au bien-être physique et moral de toutes les classes. […] Cintrat, le chef des archives, en le priant de chercher avec bienveillance un emploi de chancelier consulaire, fût-ce même dans la cinquième partie du monde, dans cette Océanie où l’Angleterre avait appelé à Sidney des consuls européens.

878. (1892) Boileau « Chapitre V. La critique de Boileau (Suite). Les théories de l’« Art poétique » (Fin) » pp. 121-155

Mais ceci nous amène à la théorie de la vraisemblance, qui joue un rôle considérable dans l’ensemble de la doctrine de Boileau, et qui ne laisse pas d’en être une partie délicate et dangereuse. […] Ainsi, dans toutes ses parties et dans toute sa forme, la tragédie doit être vraisemblable. […] Dans cette partie de l’art, l’invention individuelle ne peut se passer de l’étude : le génie doit avoir à son service une science technique qui lui permette d’élire toujours les moyens d’expression les plus sûrs et les plus puissants. […] Pour la vérité et pour l’agrément, il faut que l’ouvrage soit composé : et tout le développement, ses dimensions, ses proportions, le rapport des parties sont nécessités par le sujet que l’on traite et par l’impression qu’on veut produire. […] C’est le vers, c’est le style, c’est la beauté des rimes et des rythmes, la propriété et l’énergie des expressions, le bel ordre et la juste proportion des parties, c’est le choix des objets et des signes aptes à produire le plaisir essentiel à chaque genre, c’est tout cela, et rien que cela, qui constitue ces ornements nécessaires, dont la poésie ne saurait se passer.

879. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre deuxième »

Car quand, par le plaisir de luy, qui tout régit et modere, si mon ame laissera cette habitation humaine, je ne me reputerai totalement mourir, ains passer d’un lieu en un aultre, attendu, que en toy et par toy je demeure en mon image, visible en ce monde, vivant, voyant, et conversant entre gens d’honneur et mes âmys, comme je souloys… (solebam)… Par quoy, ainsi comme en toi demeure l’image de mon corps, si pareillement ne reluysoient les moeurs de l’ame, l’on ne te jugeroit estreguarde et thresorde l’immortalité de nostre nom ; et le plaisir que prendroys ce voyant seroit petit, Considérant que la moindre partie de moy, qui est le corps, demeureroit, et la meilleure, qui est l’ame, et par laquelle demeure nostre nom en bénédiction entre les hommes, seroit degenerante et abastardie. » Cette lumière dont Rabelais parle à Tiraqueau, ce soleil qu’il oppose aux brouillards plus que cimmeriens du moyen âge, il prit plaisir à s’en éblouir. […] Quoiqu’il parût aimer tout de l’antiquité, il en préféra cependant la partie scientifique, et, entre le latin et le grec, il eut plus de goût pour le grec, ce sans lequel, dit Gargantua à son fils, c’est « honte qu’une personne se dise savant. » Ses préférences scientifiques s’expliquent-elles par sa profession de médecin, ou n’est-ce pas plutôt son goût pour les choses positives qui lui avait donné l’idée de se faire médecin ? […] Non qu’il n’y ait dans la partie bouffonne un certain sel qui pique même les esprits sérieux mais, pour la bien goûter, il y faut apporter une disposition d’esprit analogue : au lieu que, pour cette part de l’utile, tout esprit cultivé y est toujours assez préparé. […] Si je la regarde dans les parties de ce livre qui ont été inspirées par la Renaissance, que de nouveautés dans ces expressions si profondes et si générales, qui ouvrent comme des horizons infinis à l’esprit du lecteur ! […] C’est en premier lieu cette partie immonde de ses œuvres, que ne justifie même pas ce qui restait de grossièreté dans les mœurs de ce temps-là.

880. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « II »

Je suis d’ailleurs persuadé qu’au fur et à mesure des représentations, les deux parties instrumentale et vocale du drame arriveront à s’incorporer plus étroitement encore. […] Ce furent, d’abord, les jeunes élèves d’une nouvelle école de musique, puis la partie la plus éclairée du public, qui s’ébranlèrent. […] Houston Stewart Chamberlain, qui, s’il laisse de côté quelques parties importantes de l’œuvre de Wagner, comme les idées politiques et religieuses de ce penseur, a néanmoins été chercher la compréhension de Wagner à la seule source où elle se trouve, dans ses œuvres théoriques, en un mot dans cette série de traités sur l’art, qui remplit ses « Gesammelte Schriften ». […] Cette étude se divisera donc en deux parties : le Gefühle (sensation) et le Verstand (compréhension). […] L’optique est en effet meilleurs que l’acoustique à Bayreuth, sauf cependant vers le haut de l’amphithéâtre et surtout aux galeries d’où l’on entend merveilleusement la partie orchestrale surtout, où les voix portent davantage, mais d’où la perspective est déjà faussée, comme cela se montre surtout aux deux tableaux du Gral.

881. (1881) La psychologie anglaise contemporaine «  M. Georges Lewes — Chapitre I : L’histoire de la philosophie »

Les formes de la pensée qui sont des parties essentielles du mécanisme de l’expérience, se développent tout comme les formes des autres fonctions vitales. […] « L’idée est si peu une sensation affaiblie qu’elle n’est pas une sensation du tout ; elle est totalement différente de la sensation. » Et cela n’est point surprenant : la sensation est le produit d’une partie distincte du système nerveux, le cerveau. […] Cependant le grand principe de Kant, qu’il faut chercher dans les lois de la pensée une solution des problèmes philosophiques, Gall a eu le mérite d’en approcher par le côté biologique : « Nous devons chercher nos idées et nos connaissances, en partie dans les phénomènes du monde extérieur et dans leur emploi raisonné, et en partie dans les lois innées des facultés morales et intellectuelles232. » Physiologiquement, il prend sa revanche. […] La phrénologie ou crânioscopie avait ce but ; elle assignait chaque partie de la masse cérébrale, comme siège, à une faculté particulière.

882. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 457-512

Quand les raisons qu'on apporte, seroient aussi convaincantes qu'elles sont foibles, que s'ensuivroit-il, si ce n'est qu'il auroit eu tort d'entreprendre un Poëme, dont le sujet n'étoit pas susceptible de toutes les parties de l'Epopée ? […] Quoi qu'il en soit, si cette facilité à s'approprier si habillement les qualités de ses Modeles, ne suppose pas le véritable génie, elle annonce du moins un talent assez distingué pour justifier en partie les éloges de ses admirateurs. […] L'Indiscret, la Femme qui a raison, la Prude, le Droit du Seigneur, l'Ecueil du Sage, la Comtesse de Givry, le Dépositaire, &c. sont autant de fruits malheureux de l'ambition qu'il a toujours eue de se distinguer dans toutes les parties de la Poésie. […] Il en a parcouru toutes les parties, & par-tout il a laissé l’empreinte de ses ravages. […] Tel est cependant l'Homme, dont la plus grande partie de la Nation a fait son Idole, & qu'on a encensé, sur ses derniers jours, au point de ne pas craindre de le rendre ridicule, en le couronnant & lui décernant sur un Théatre public, les honneurs de l'Apothéose ; tel est cependant l'Homme qu'on a préconisé, célébré, honoré avec enthousiasme, & à qui on s'est proposé très-sérieusement d'élever des statues, sans songer que dans l'Antiquité, & chez tous les Peuples sages, cet honneur n'a jamais été que le prix des vertus héroïques, ou des services rendus à la Patrie.

883. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur de Latouche. » pp. 474-502

M. de Latouche, l’un des hommes de nos jours qui ont le plus écrit depuis quarante ans et de tous les côtés, avait eu l’art d’échapper en partie à cet enregistrement et à ce cadastre littéraire. […] Avec tant d’esprit et des parties de talent si réelles, mais sans invention originale et sans génie, il était de ceux qui auraient eu dès l’abord besoin de l’étude, d’une bonne direction, d’une éducation vraiment classique. […] je ne vois rien de mieux (littérairement parlant), si le talent, encore une fois, se met hautement de la partie et vous sert. […] Dans les lettres que Carlin écrit de Paris, c’est moins l’acteur de la Comédie italienne qui parle, que M. de Latouche lui-même jugeant et persiflant les coteries littéraires de 1826, se moquant de l’alexandrin consacré : « En France, écrit Carlin, ces longues choses à qui je ne sais quel Alexandre a donné son nom, sont toujours terminées par des rimes : cela tient lieu de pensées. » Toute cette partie du livre se ressent, à première vue, de la querelle classique et romantique, de même qu’une grande part aussi est faite aux préoccupations antijésuitiques du moment. […] À dater de cette défaite, il sentit que sa partie d’artiste était perdue et qu’il n’aurait jamais son jour.

884. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Chamfort. » pp. 539-566

Ou je vivrai seul, occupé de moi et de mon bonheur, ou, vivant parmi vous, j’y jouirai d’une partie de l’aisance que vous accordez à des gens que vous-mêmes vous ne vous aviserez pas de me comparer. […] De telles paroles montrent à quel point Chamfort, malgré quelques parties perçantes et profondes, n’était qu’un homme d’esprit sans vraies lumières et fanatisé. […] » Dans une publication d’alors, à laquelle il prit part (les Tableaux historiques de la Révolution), remarquant que peu d’hommes, parmi ceux qui avaient commencé, avaient été en état de suivre jusqu’au bout le mouvement, il ajoute : « C’est un plaisir qui n’est pas indigne d’un philosophe, d’observer à quelle période de la Révolution chacun d’eux l’a délaissée ou a pris parti contre elle. » Et il note le moment où s’arrêta La Fayette, celui où s’arrêta Barnave : « Que dire, s’écrie-t-il, en voyant La Fayette, après la nuit du 6 octobre, se vouer à Marie-Antoinette, et cette même Marie-Antoinette, arrêtée à Varennes avec son époux, ramenée dans la capitale, et faisant aux Tuileries la partie de whist du jeune Barnave ?  […] Rien que son Éloge de La Fontaine lui avait rapporté 4 400 livres, partie du fonds de M. Necker et partie du don d’un étranger qui avait ajouté 2 000 livres au prix.

885. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Sieyès. Étude sur Sieyès, par M. Edmond de Beauverger. 1851. » pp. 189-216

Il est curieux de remarquer qu’une partie de ce morceau, écrit dès 1772, a été inséré par Sieyès quinze ans après, en 1788, dans sa première brochure intitulée : Vues sur les moyens d’exécution, dans laquelle il traçait leur marche et leur code aux États généraux prochains. […] Il les compare à des pièces de musique qui manquent de l’unité de mélodie : « Les gens de lettres ressemblent trop à la musique sans unité. » Pour lui, dans toute cette première partie de sa vie, et quand on le surprend comme je l’ai pu faire, grâce à cette masse de témoignages de sa main, dans l’intimité de sa méditation et de son intelligence, on le reconnaît et on le salue tout d’abord (indépendamment de ses erreurs) un grand harmoniste social, un esprit qui a sincèrement le désir d’améliorer l’humanité et d’en perfectionner le régime ; qui a en lui, sinon l’amour qui tient à l’âme et aux entrailles, du moins le haut et sévère enthousiasme qui brille au front de l’artiste philosophe pour la grande architecture politique et morale. […] Les hommes qui pensent sont la partie vive et libre qui redonnera la vie à tout le corps. […] Il ne faut pas confondre Sieyès avec Condorcet, son premier disciple : disciple de Sieyès dans la seconde partie de sa vie comme il l’avait été de Turgot dans la première, Condorcet se noyait, quand il tenait la plume, dans les exposés théoriques et les déductions analytiques qui portaient souvent sur des utopies arides. […] J’en conclus que Sieyès, en effet, avait été beaucoup calomnié, que son sentiment moral élevé en avait souffert, que sa délicatesse orgueilleuse s’était révoltée, et qu’il en était résulté dans la partie la plus sensible de son être une maladie du genre de celle dont Rousseau et d’autres grands esprits solitaires se sont vus atteints36.

886. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre troisième. La reconnaissance des souvenirs. Son rapport à l’appétit et au mouvement. »

aussitôt un monde paraîtrait à ses yeux. » — Cette lumière que Kant suppose répandue à la fois sur tous nos souvenirs, nous sommes obligés nous-mêmes de la projeter successivement sur une partie, puis sur une autre, et d’éclairer peu à peu comme d’un jet de lumière quelques points de la scène intérieure, sans jamais pouvoir l’illuminer par une conscience qui l’embrasserait tout entière. […] Les deux termes sont présents à la fois dans la conscience, et ils n’y sont que des parties ou éléments d’un ensemble complexe à développement continu. […] Trousseau parle d’un musicien continuant de faire sa partie de violon dans un orchestre pendant un accès de vertige épileptique avec perte de conscience momentanée. […] Ribot, par s’organiser si bien et d’une façon si monotone, qu’on ne trouverait plus en lui qu’un automate à peine conscient. » Les esprits bornés ou routiniers, ajoute le même auteur avec finesse, réalisent cette hypothèse en une certaine mesure, et c’est ce que Pascal avait déjà montré : « Pour la plus grande partie de leur vie, la conscience est un superflu. » On ne saurait mieux mettre en lumière la part du mécanisme dans la mémoire et sa tendance à se faire suppléer par un instinct animal. […] Étant donnés les éléments d’un problème, l’intelligence le résoudrait avec autant de précision que les cellules contenues dans l’intérieur d’un œuf en mettent à se réunir pour former les diverses parties de l’animal, « opération bien autrement compliquée que le plus difficile de tous les problèmes que l’intelligence peut résoudre »87.

887. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre V. Le Bovarysme des collectivités : sa forme idéologique »

Barrès, le danger qu’il y a pour un groupe d’hommes à se concevoir, dans les parties essentielles de son énergie, à l’image d’un modèle élaboré par un groupe différent. […] Le christianisme, en son essence, n’est rien d’autre, ainsi que le boudhisme, qu’une attitude pour se résigner et, au besoin, pour mourir : les faibles, convaincus de leur faiblesse, renoncent à la lutte pour la puissance, ils renoncent à jouer une partie qui n’offre pas même d’aléa et où ils savent qu’ils ne peuvent gagner. […] L’idée chrétienne fut à l’origine, pour tous les groupes indistinctement de cette société en formation, une attitude d’utilité, sous la condition de ne réaliser qu’en partie ses conséquences : dans cette limite, elle abaissa l’égoïsme individuel jusqu’au degré qui permet la vie sociale. […] La force de la coutume et de la loi l’oblige à se concevoir autre qu’elle n’est et une partie de son énergie est employée à accomplir, des actes dont les mobiles ne sont pas en elle-même. […] C’est cette lutte dont Fustel de Coulanges a magistralement exposé les phases dans la deuxième partie de son livre, où il nous montre les efforts de deux grands peuples pour mettre leurs lois en harmonie avec leurs besoins.

888. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre IV. Comparaison des variétés vives et de la forme calme de la parole intérieure. — place de la parole intérieure dans la classification des faits psychiques. »

Nous ne devons pas exprimer au dehors toute notre existence intérieure ; il en est une partie qui, n’étant que pour nous, doit rester entièrement nôtre ; la raison nous le dit, et, si la raison ne nous trompe pas, il est inutile que nous croyions externer ce qui doit rester interne et reste tel en effet ; quand on est raisonnable, mieux vaut l’être jusqu’au bout ; être raisonnable et s’imaginer qu’on ne l’est pas, c’est ne pas l’être entièrement, c’est mêler un grain de folie à une sagesse qui, dès lors, est imparfaite. […] La parole intérieure fait partie d’un genre dont l’hallucination est également une espèce ; distinguées séparément et sous deux points de vue différents, ces deux espèces se confondent dans une partie de leur extension ; non que la parole intérieure vive soit une véritable hallucination, car le jugement d’extériorité ne s’y applique pas d’une manière absolue et sans réserve [ch. […] L’école anglaise a porté son attention sur les mélanges hétérogènes que forment les images affaiblies par l’habitude, mélanges où la faiblesse et la complexité des éléments réunis par l’association rendent ceux-ci presque méconnaissables ; elle cherche à expliquer par de tels mélanges non seulement la partie matérielle, mais encore la partie formelle de ce que l’on appelle proprement les idées ; double thèse, dont la première moitié n’est pas contestable, dont la seconde n’a pas encore triomphé des objections qui lui ont été opposées. […] Mais ces deux fonctions n’épuisent pas l’énergie de la faculté des images ; il faut lui reconnaître un autre rôle encore, inférieur peut-être à celui que lui attribue l’école anglaise, supérieur à coup sur à celui auquel elle était restreinte dans la psychologie classique : parallèlement à la série continue des idées se développe une série continue d’images d’une seule espèce et pures de tout mélange, la série des signes intérieurs ; étroitement liées aux idées qui les accompagnent, les images-signes sont pourtant distinctes et séparables de ces groupes hétérogènes qui sont l’idée même ou la partie empirique de l’idée ; le signe, même intérieur, ne peut donc être confondu avec l’idée.

889. (1913) La Fontaine « VII. Ses fables. »

Le dernier et le plus illustre de ceux qui ont pris La Fontaine ainsi, c’est mon vénéré maître, Hippolyte Taine, qui a fait un livre admirable, et avec lequel je ne songe pas à rivaliser, mais il n’en est pas moins vrai qu’il n’y a chez lui, je crois, qu’une partie de la vérité. […] Les qualités des animaux, pour y venir décidément, il les a vues ou cru les voir, et, en tout cas, il a agi comme un observateur poète, et les observateurs poètes ont cela de dangereux qu’ils ajoutent beaucoup à la réalité, mais ils ont cela de charmant tout au moins qu’une partie de la réalité, ils la voient, quand nous ne savons pas la voir, avec une puissance de vision, avec une force de perspicacité extraordinaires. […] Il aurait pu aller plus loin ; il aurait pu parler, par exemple, de leur absence de rivalité et d’émulation et, puisqu’il connaissait si bien La Rochefoucauld, de leur absence d’amour-propre, dans un sens un peu différent de celui où La Rochefoucauld emploie ce mot, mais enfin de leur absence d’une partie de l’amour-propre qui est ce que nous appelons la vanité, la fatuité. […] Cunisset-Carnot qui le démontre) ; ils ont trouvé un arbre creux où il y avait en bas une légion de souris avec du blé, et, en haut, un hibou, et ils ont conclu que le hibou avait porté ces souris dans le trou de la partie inférieure de l’arbre où lui se tenait, en grand seigneur, dans la partie supérieure.

890. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Michelet » pp. 167-205

Le monstre pour les uns, le prodige pour les autres a paru, et la Critique n’a pas élevé la voix, et celle-là qui est le plus favorable à Michelet n’a pas pris le livre à partie dans un de ces comptes rendus retentissants qui sonnent la trompe… et la tromperie ! […] IV Voilà, mais en faible partie, les singularités et les sophismes d’un des derniers ouvrages de Michelet en dehors de l’Histoire. […] L’éperdument de tête est si grand de l’homme qui a pu écrire, par exemple, cette partie du livre intitulée : Les offices de la Nature, qu’il n’est évidemment plus capable de cette triste chose qu’on appelle la logique de l’erreur. […] C’est ce Michelet, nul en dehors de l’Histoire, disparu déjà en partie des livres qu’il a publiés, ces livres d’enfant faits par un vieillard : L’Amour, L’Oiseau, La Femme et autres bucoliques chenues ; c’est ce Michelet-là dont vous ne retrouvez pas trace dans ce livre, où il n’y a plus que des lavis effacés et des restes de palette épuisée et qu’il a intitulé : Nos fils, avec un rengorgement paternel… des plus comiques pour le mari de madame Michelet, qui n’a point d’enfants ! […] Toute cette partie du livre, des mères et des enfants, est touchée avec cette sentimentalité noyante, larmoyante et collante, avec ce picotement de muqueuses nasales, cette larme à l’œil qui en résulte et qui fait toujours son petit coup sur les autres muqueuses nasales des gens sensibles.

891. (1902) Propos littéraires. Première série

Les parties descriptives sont souvent très belles. […] C’est incomparablement la meilleure partie du roman de M.  […] C’est la partie la plus finement touchée du roman. […] Cette partie du livre n’est pas mal faite et ne manque pas d’intérêt. […] Je souscrirai même en partie à ce que M. 

892. (1913) Le mouvement littéraire belge d’expression française depuis 1880 pp. 6-333

Nous sommes en présence de ce que j’appellerai volontiers la partie la plus humaine de l’Océan. […] Commont, d’Amiens, a visité, il y a un an, une partie de ces régions : il en est revenu émerveillé. […] Toute cette partie de l’œuvre du romancier n’est pas appelée à de glorieuses destinées. […] I, troisième partie : La Peinture dans les Pays-Bas, chapitre premier, p. 288. […] I, troisième partie : La Peinture dans les Pays-Bas, chap. 

893. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre III. — Du drame comique. Méditation d’un philosophe hégélien ou Voyage pittoresque à travers l’Esthétique de Hegel » pp. 111-177

Les deux parties entendues, les juges vont aux voix. […] Don Quichotte, Ire partie, c.  […] Don Quichotte, Ire partie, c.  […] Don Quichotte, Ire partie, c.  […] Don Quichotte, IIe partie, c. 

894. (1856) Jonathan Swift, sa vie et ses œuvres pp. 5-62

Il me parut imparfaitement compris, et je ne parle pas ici des parties obscures de sa vie malheureuse, mais de ce qui en est incontesté, et surtout de son âme encore toute vivante dans des œuvres impérissables. […] Bien qu’on ait longtemps montré à Dublin la maison où naquit Swift, bien qu’il ait passé la plus grande partie de sa vie en Irlande et y soit devenu populaire, Swift n’avait rien d’Irlandais, ni dans le sang, ni dans le caractère. […] Swift, qui ne vit jamais dans la religion qu’une partie importante de la politique, était porté à oublier qu’elle était considérée par un grand nombre de personnes comme une institution divine, en dehors et au-dessus de la politique. […] L’année 1714 vit éclater ces divisions, et la partie extrême du ministère en exclut les modérés. […] Trois semaines après, elle mourait, révoquant le testament qu’elle avait fait en faveur de Swift, et léguant une partie de sa fortune au docteur Berkeley.

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