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679. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Bayle, et Jurieu. » pp. 349-361

Jurieu, en qualité de théologien, dénonça Bayle comme un impie. » Cette anecdote rapportée par M. l’abbé d’Olivet d’après M. de Beringhen, élève de Bayle, est traitée de conte ridicule par une personne dont le père, servant en Hollande en 1 700, avoit eu souvent occasion de voir Bayle. […] Un de ces pères, qui l’avoit vu dans cette ville sur les bancs, disoit que Bayle se faisoit un amusement d’embarrasser ses maîtres, & qu’il avoit beaucoup de talent pour la dialectique.

680. (1860) Ceci n’est pas un livre « Les arrière-petits-fils. Sotie parisienne — Premier tableau » pp. 180-195

— Allons trouver M. de Rothschild… attendrir sa caisse au récit des malheurs d’un père de famille sans ouvrage ? […] Ce sont nos seconds pères !

681. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre VII. D’Isocrate et de ses éloges. »

On prétend que Démosthène l’admirait ; il fut loué par Socrate ; Platon en a fait un magnifique éloge ; Cicéron l’appelle le père de l’éloquence ; Quintilien le met au rang des grands écrivains Denys d’Halicarnasse le vante comme orateur, philosophe et homme d’État ; enfin, après sa mort, on lui érigea deux statues, et sur son mausolée on éleva une colonne de quarante pieds, au haut de laquelle était placée une sirène, image et symbole de son éloquence. […] Je n’en crois rien ; celui qui pleurait enfant, en apprenant les conquêtes de son père, n’avait pas besoin d’une harangue pour renverser le trône de Darius.

682. (1894) Les maîtres de l’histoire : Renan, Taine, Michelet pp. -312

Son père, M.  […] Son père étant tombé gravement malade en 1839, il fut envoyé dans un pensionnat ecclésiastique de Rethel. […] Qu’elle boive où burent ses premiers pères ! […] Le père enseigne à l’enfant par son exemple le dévouement ; il lui parle de la justice et de la patrie ; la mère enseigne à l’enfant l’union du devoir et de l’amour, en lui apprenant à admirer son père. […] Il admirait l’empereur, mais se souvenait qu’il avait ruiné son père et la France.

683. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIe entretien. Sur le caractère et les œuvres de Béranger » pp. 253-364

Je pouvais me figurer en sortant que je sortais d’un de ces presbytères de campagne où j’allais si souvent, dans mon enfance, visiter quelque aimable curé de village, voisin de mon père. […]   Son sourire était bien doux ;   D’un fils Dieu le rendait père,        Le rendait père. […] des gardes qu’il courrouce Au loin le père est prisonnier. […] Il fallait que Béranger se chargeât de la négociation sans connaître ni le père, ni la mère, ni le prétendant. […] Le mari et la femme l’étendaient avec des soins de mère et de père sur son canapé ; ses pieds sans force touchaient encore à terre ; son visage était pâle, mais serein.

684. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXIXe entretien. Tacite (2e partie) » pp. 105-184

Il demanda qu’on lui conservât un souvenir, qu’on prît en pitié son père, sa femme et l’âge innocent de ses enfants. […] Il décerne le consulat à Vespasien et à son fils Titus ; il donne, en les attendant, la préture et le pouvoir consulaire à Domitien, autre fils de Vespasien, présent à Rome à la révolution qui va couronner son père. […] « Le jour, dit-il, où Domitien entra au sénat, il parla en peu de mots de l’absence de son père et de son frère, et de sa propre jeunesse. […] « On peut tolérer, en les méprisant, les excuses de ceux qui aiment mieux perdre les autres que de s’exposer eux-mêmes ; mais toi, l’exil de ton père, le partage de ses biens entre ses créanciers, ta jeunesse, encore inhabile aux fonctions publiques, assuraient ta sécurité. […] « Nous nous endormons, sénateurs, et déjà nous ne sommes plus ce sénat qui, après le supplice de Néron, poursuivait énergiquement, d’après les traditions de nos pères, les délateurs et les instruments de la tyrannie.

685. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIIIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou Le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (1re partie) » pp. 305-364

C’est la fidélité des catastrophes ; n’y manquons pas, le ridicule est le père des régicides. […] Vous ne voulez pas que le père et la mère malades, chargés de trop d’enfants en bas âge, et retenus par la maladie dans leur grenier, voient périr sans soins, sans lait, sans pain, sans feu, sans asile, les fruits de leur union abandonnés au hasard. […] XX Un jeune paysan est élevé, dans un hameau isolé des hautes montagnes, par un père vertueux et par une tante pieuse, avec une cousine du même âge, fille de sa tante. […] Qu’on se peigne ces quatre misères : l’amante dont on va faire mourir le sauveur dans l’ignominie ; la tante qui va perdre sa fille unique ; le père qui va voir tuer son fils et son gagne-pain par la mort du coupable involontaire ; le fils, enfin, couché sur la paille de son cachot, qui pense à sa cousine expirant de douleur, à sa tante, à son père expirant de misère, de faim et de honte dans leur masure réprouvée des honnêtes gens, à sa propre mort, à lui, et à sa propre mémoire entachée d’un meurtre innocent.

686. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Conclusion »

Ses lettres, le plus aimable et peut-être le plus original de ses ouvrages, ont révélé dans ce penseur absolu, dans ce logicien inexorable, un père presque plus père que les plus tendres ; car tout ce que ceux-ci ont d’entrailles pour l’enfant qui vit sous leur toit, tout près de leur cœur, de Maistre l’avait pour une fille née le jour même où il quittait son pays, et dont il cherchait « à se représenter la figure », entrevue et devinée par le cœur dans les tristesses de l’exil, et embellie par l’orgueil paternel. […] Je ne vois ses poésies ni dans les mains des jeunes gens, qui sont tout aux nouveautés retentissantes, ni dans les mains des pères, qui relisent les œuvres durables. […] Le laboureur dans son sillon, le vendangeur dans sa vigne, le marin sur l’Océan, le soldat devant l’ennemi, paraissent tour à tour, en des cadres appropriés aux portraits, non avec des perfections romanesques, mais avec les mœurs simples et fortes que fait le travail, et que transmettent les pères aux enfants, dans les familles encore nombreuses, grâce à Dieu, qui sont comme le sel de la terre française. […] Nous sommes reconnaissants envers les écrivains qui ont éclairé et instruit nos pères, nous oublions ceux qui les ont amusés.

687. (1881) La psychologie anglaise contemporaine «  M. Georges Lewes — Chapitre II : La Psychologie »

Sue, père du célèbre romancier, vit que la moelle épinière pouvait, en une certaine mesure, remplacer les fonctions du cerveau. […] Torquato Tasso était fils d’un père célèbre. […] La question de l’hérédité se complique encore quand on recherche s’il est vrai, comme l’ont avancé certains auteurs, que le père donne les organes de la vie animale, et la mère les organes de la vie végétative. […] Mais si les aptitudes des parents sont différentes, si le père a du talent pour la musique, et que la mère n’en ait pas, et si deux enfants naissent de ce mariage, il se peut que l’un soit musicien comme son père, l’autre insensible comme sa mère, ou que tous deux soient musiciens, ou qu’aucun ne le soit.

688. (1890) Dramaturges et romanciers

Nous comprenons certainement plus de choses que n’en comprenaient nos pères, nous sentons plus finement peut-être, qu’ils ne sentaient, et on peut dire hardiment qu’il y a plus d’idées en France aujourd’hui qu’il n’y en a jamais eu. […] Tout simplement par le vice d’un syllogisme mal fait, pour avoir adopté imprudemment comme legs héréditaire un sophisme dont il avait pu voir cependant les désastreux effets, pour n’avoir pas eu le courage, dans le secret de sa conscience, de n’accepter que sous bénéfice d’inventaire la succession morale de son père. […] Tout ce guide de conduite pratique écrit par M. de Camors père, parfaitement noble et parfaitement immoral — deux choses moins inconciliables qu’on ne l’imagine communément, — compose cinq pages d’une rare et originale éloquence qu’il sera difficile à M.  […] À la minute peut-être où ce père coupable portait à sa tempe un pistolet pour se dispenser de l’ennui des jours qui lui restaient, Louis de Camors, pour tromper de son côté l’ennui de sa jeune oisiveté, glissait froidement le déshonneur chez Mme Lescande, la femme de son ami d’enfance. […] Nos pères avaient le temps de rectifier leurs jugements sur un écrivain, et de découvrir, sous l’épais nuage d’ennui dont il s’enveloppait trop souvent, les qualités qui le distinguaient, la part de vérité que contenaient ses écrits ; mais les dieux turbulents et actifs qui gouvernent notre époque nous ont défendu ces loisirs.

689. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1882 » pp. 174-231

elle était originale cette famille Cros… Un soir, à la fin d’un dîner, un fils ayant annoncé qu’il s’occupait de recherches pour ressusciter les morts, le père lui déclare qu’il s’opposait absolument à cette découverte, devant troubler les héritages. […] — C’est bien simple… Autrefois je risquais quelque chose… il y avait un peu de bravoure à me donner… tandis que maintenant je mets un enfant sur le dos d’un honnête homme, qui n’en est pas le père. » Cette phrase est assez russe. […] On cause de la pièce, et Daudet explique l’insuccès par ceci : que le père est un bouffon, et que son métier de bas comique tue l’émotion de la paternité, en sa personne. […] Une des choses qui, dans mon enfance, m’ont impressionné le plus, c’était de voir mon père donner le nombre de sous juste, pour la chaise sur laquelle il s’asseyait, pour le journal qu’il achetait, etc., etc. […] Le jour, où elle est venue donner la leçon à Léon, et qu’il lui a donné les deux numéros parus du journal : « Aujourd’hui, a-t-elle dit à son élève, il n’y aura pas de leçon, vous allez me traduire le roman de M. votre père. » Et derrière la porte, Daudet l’entendait rire à « Oh !

690. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mélanges religieux, historiques, politiques et littéraires. par M. Louis Veuillot. » pp. 44-63

Âme robuste, entière, non usée de père en fils par l’élégance et la politesse des salons, intelligence brusque et absolue, non assouplie par la critique, non rompue aux systèmes, d’une sensibilité profonde et d’un grand besoin de tendresse au milieu de certaines grossièretés de nature, il fut atteint et renversé en même temps, retourné tout d’une pièce ; le fier Sicambre s’agenouilla : il se fit du même coup chrétien, catholique, ultramontain. […] Mais je vais plus loin et je ne suis pas au bout : — Cet homme, — un autre homme encore, — est arrivé à admettre, à comprendre, à croire non-seulement la Création, non-seulement l’idée d’une Puissance et d’une Intelligence pure, distincte du monde, non-seulement l’incarnation de cette Intelligence ici-bas dans un homme divin, dans l’Homme-Dieu ; mais il admet encore la tradition telle qu’elle s’est établie depuis le Calvaire jusqu’aux derniers des Apôtres, jusqu’aux Pères et aux pontifes qui ont succédé ; il tient, sans en rien lâcher, tout le gros de la chaîne ; il est catholique enfin, mais il l’est comme l’étaient beaucoup de nos pères, avec certaines réserves de bon sens et de nationalité, en distinguant la politique et le temporel du spirituel, en ne passant pas à tout propos les monts pour aller à Rome prendre un mot d’ordre qui n’en peut venir, selon lui, que sous de certaines conditions régulières, moyennant de certaines garanties ; et ce catholique, qui n’est pas du tout un janséniste, qui n’est pas même nécessairement un gallican, qui se contente de ne pas donner dans des nouveautés hasardées, dans des congrégations de formation toute récente, dans des résurrections d’ordres qui lui paraissent compromettantes ; — ce catholique-là, parce qu’il ne l’est pas exactement comme vous et à votre mode, vous l’insulterez encore !

691. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, par M. J. Zeller. Et, à ce propos, du discours sur l’histoire universelle. (suite.) »

Pour lui donner raison, il faudrait, en effet, admettre avec lui que l’intelligence de cette histoire juive et des Écritures sur lesquelles elle repose est du ressort à peu près exclusif de la théologie, de la tradition, telle que les Pères l’ont autrefois comprise et accommodée, et que la connaissance directe de la langue, la discussion des textes en eux-mêmes n’est plus aujourd’hui que très-secondaire, à tel point que tout ce que cet examen produirait de contraire à la tradition devrait être de prime abord rejeté. Lui, Bossuet, il n’était pas versé pour son compte dans les textes hébreux originaux, et il ne savait ces choses que de seconde main et par les Pères. […] Bossuet, en y donnant à son tour, comme le dernier des Pères et non le moins grand, a su, le genre admis, y garder une apparence de sévérité et comme une sobriété auguste.

692. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « La civilisation et la démocratie française. Deux conférences par M. Ch. Duveyrier »

Duveyrier père, alors jeune avocat, patriote, un des ardents électeurs de 89, attendait avec impatience Mirabeau qui ne rentrait pas de l’Assemblée ; il était dans le cabinet de l’éloquent tribun qui, selon son habitude, avait ordonné qu’on lui tînt un bain tout préparé pour se délasser au retour : « Il arrive enfin, il entre dans un enthousiasme facile à se figurer : “Ah ! […] Paris est de nuit éclairé par des milliers de becs de gaz, qui font paraître impossibles et comme fabuleuses ces terreurs de nos pères, ces peurs de brigands ou, qui pis est, de fantômes et de spectres qu’engendrait l’approche de l’heure de minuit. […] Duveyrier, d’après son père, nous rapporte là de Mirabeau, est vrai de bien d’autres à tous les degrés.

693. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « M. de Sénancour — Note »

« J’y ajoute des remarques pour éviter de certaines erreurs biographiques, telles que, par exemple, cette supposition entièrement fausse que j’ai été mal avec mon père. » Par malheur, le dossier ne renfermait aucune des notes indiquées, mais seulement quelques pensées ou remarques étrangères à l’intérêt biographique. […] Déjà, en 1848, lorsque je fis à Liège mon cours sur Chateaubriand, j’avais pu citer quelques pensées inédites, tirées de ce morceau, qui m’avaient été transcrites par Mlle de Sénancour ; mais aujourd’hui que cette respectable dame, solitairement vouée à la mémoire de son père, a bien voulu mettre sous mes yeux le morceau même en son entier, je ne craindrai pas de l’insérer ici. […] J’ai vu tomber père, mère, femme et fortune.

694. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Gaston Paris et la poésie française au moyen âge »

Rien ne me touche plus que de savoir ce qu’ont été mes pères lointains, ce qu’ils ont dit, ce qu’ils ont écrit, ce qu’ils ont pensé, ce qu’ils ont souffert, comment ils ont songé le songe de la vie — et de retrouver leur âme en moi. […] Il avait à raconter et à apprécier les travaux de son père. […] Paris insiste sur ce point, qu’en dépit de la violente rupture de la Renaissance avec nos traditions, le moyen âge, c’est bien nous-mêmes, que c’est bien notre esprit et notre cœur que nous y retrouvons, que les hommes de ces temps anciens sont bien réellement nos pères.

695. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Raphaël, pages de la vingtième année, par M. de Lamartine. » pp. 63-78

Pourtant elle n’est pas épuisée encore, et il y a dans cette destinée du poète, séducteur à la fois des pères et des fils, sur un même thème d’amour, quelque chose qui rappelle véritablement la destinée de Ninon. […] Elle est créole de Saint-Domingue ; orpheline, élevée avec les filles de la Légion d’honneur, mariée à dix-sept ans de son plein gré à un vieillard, savant illustre, qui n’est pour elle et ne veut être qu’un père (elle insiste très nettement sur ce point), Julie est atteinte d’un mal singulier qui la consume, et qui lui interdit, même au prix d’une faiblesse, de donner ni de recevoir le bonheur. […] Avec un mari qui n’est pour elle qu’un père, et qui, dans sa philosophie indulgente, lui permettrait beaucoup, avec des opinions et des doctrines positives comme celles qu’elle s’est formées, on est réduit à reconnaître que Julie ne peut être protégée dans ses longs tête-à-tête avec son jeune ami (et elle en convient) que par son mal même et par la singularité de sa nature.

696. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Madame Récamier. » pp. 121-137

Il obtint la grâce du père. […] Mathieu de Montmorency, qui fut depuis un saint, Adrien (depuis duc de Laval), bien plus tard le fils d’Adrien, qui se trouvait ainsi le rival de son père, tous l’aimaient de passion. Henri de Laval se rencontrait souvent chez elle avec le duc de Laval son père ; il tenait bon et ne sortait pas, ce dont le bon duc enrageait, et, comme il avait de l’esprit, il écrivait à Mme Récamier le plus agréablement du monde : « Mon fils lui-même est épris de vous, vous savez si je le suis ; c’est au reste le sort des Montmorency : Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés.

697. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Saint Anselme, par M. de Rémusat. » pp. 362-377

Anselme était né de parents nobles et riches, d’un père homme du siècle et livré à ses passions, d’une mère bonne et pieuse, de laquelle il tint beaucoup. […] Son père se prit contre lui de colère, et s’arma de rigueur ; rien ne pouvait le fléchir. Anselme avait, je l’ai dit, l’âme tendre, la conscience délicate ; ces reproches de son père et ceux qu’il se faisait à lui-même le portèrent à un grand parti : il résolut de quitter le pays ; accompagné d’un seul clerc pour serviteur, il traversa le Mont-Cenis ; épuisé de fatigue et défaillant, on raconte que, pour réparer un peu ses forces, il ne trouvait à manger que la neige du chemin : Un âne portait leur mince bagage ; le serviteur inquiet chercha s’il n’y trouverait pas quelque nourriture, et, contre son attente, il trouva du pain blanc qui leur rendit la vie.

698. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Lawrence Sterne »

Son père à lui, Sterne, officier, mourut des suites d’un coup d’épée, reçu pour une oie, qui n’était pas une femme, mais une vraie oie. […] On s’était battu dans une chambre avec la furie irlandaise, et le père de Sterne fut cloué au mur par l’épée de son adversaire, qui perça le mur et s’y enfonça…, si bien qu’embroché de cette rude manière, il demanda le plus poliment du monde à celui qui l’avait embroché, d’ôter le plâtre attaché à l’épée avant de le débrocher… Histoire réelle, qui enfile — comme l’épée enfila son père — toutes les histoires inventées par Sterne et racontées par l’oncle Toby et le caporal Trim dans le Shandy ! […] , et d’appartenir à la grande philosophie du xviiie  siècle, à cette race « des vaillants athlètes, nos pères », qui ont combattu… Hélas !

699. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIIe entretien. Cicéron (2e partie) » pp. 161-256

Dans ses discours contre Catilina on sent autant l’orateur, mais on sent mieux le consul, l’homme d’État, le vengeur, le sauveur, le père de la patrie. […] … Et vous, pères conscrits, écoutez avec attention, et gravez dans votre mémoire la réponse que je crois devoir faire à des plaintes qui semblent, je l’avoue, avoir quelque justice. […] « À cette voix sainte de la République, à ces plaintes qu’elle peut m’adresser, pères conscrits, voici quelle est ma réponse. […] « Ce n’est pas d’aujourd’hui, pères conscrits, que nous sommes environnés de pièges et d’embûches ; mais il semble que tout cet orage de fureur et de crimes ne se soit grossi depuis longtemps que pour éclater sous mon consulat. […] « Tout ce qu’Ennius demande pour avoir chanté la gloire des pères, c’est que les enfants fassent vivre la sienne.

700. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1875 » pp. 172-248

Alors j’ai vu la petite Jeannine Dumas, très peu sensible à l’éloquence de son père, en train de détraquer la lunette de sa mère. […] Leur mère est morte, leur père est fou d’une folie qui a commencé à la terrible séance de Lanjuinais. […] Ces voitures sont conduites d’ordinaire par des paysans qui viennent faire une saison dans la capitale, et c’est rare, les paysans qui quittent leur maison, parce que notre paysan sait que son père couchera avec sa femme… Oui, c’est comme cela… J’avais donc pris un de ces cochers, et je vous disais que je causais avec lui. […] Le nom de Dumas fils fait remonter la conversation à Dumas père. […] Après le « Soufflet du père » on décide facilement le grand homme à lire autre chose.

701. (1896) Hokousaï. L’art japonais au XVIIIe siècle pp. 5-298

Elle serait partie dans l’idée de venger son père qui aurait été assassiné. Puis, au moment où elle va tuer l’assassin, elle apprend qu’il est le père de son sauveur, amoureux d’elle. […] » Et le père de « l’Assiette rose » s’aperçoit que, quoique du même âge et lui ressemblant, ce n’est pas sa fille. […] Et il est amené par l’officier, qui l’a pris en amitié, au père de la princesse qui en fait son vassal. […] Et « l’Assiette cassée » pardonne à la première femme de son père ses mauvais traitements, sa méchanceté attribuée à la hantise de la mère chinoise.

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