Richepin sans parti pris, vous sentirez certainement, à l’origine de toutes ses inspirations, un très sincère et violent instinct de libre vie animale et de révolte contre tout, qui a sa grandeur ; mais le malheur est que la rhétorique s’en mêle ensuite, et, très visiblement, le goût de la virtuosité pour elle-même, et aussi le désir puéril d’épouvanter les philistins. […] Et quelle idée biscornue de nous raconter, dans le rythme sautillant de Remy-Belleau chantant Avril, l’origine de la vie aux profondeurs de la mer : C’est en elle, dans ses flots, Qu’est éclos L’amour commençant son ère Par l’obscur protoplasma Qui forma La cellule et la monère.
Ainsi, en ce qui concerne l’origine de la vie, on peut conclure qu’il y a toujours eu des êtres vivants, puisque le monde actuel nous montre toujours la vie sortant de la vie ; et on peut conclure aussi qu’il n’y en a pas toujours eu, puisque l’application des lois actuelles de la physique à l’état présent de notre globe nous enseigne qu’il y a eu un temps où ce globe était tellement chaud que la vie y était impossible. […] Ici encore, nous avons trois phénomènes qui pour le Ptoléméien sont absolument indépendants et qui pour le Copernicien sont rapportés à la même origine ; ce sont les déplacements apparents des planètes sur la sphère céleste, l’aberration des étoiles fixes, la parallaxe de ces mêmes étoiles.
Patriote breton à l’origine et Américain de la vieille Angleterre, il avait commencé par ne point aimer la France et par la considérer comme une ennemie, autant qu’il pouvait considérer comme telle une nation composée d’hommes ses semblables. […] Lorsque, sur la fin de sa vie, il apprit les premiers événements de juillet 89, il en conçut autant de méfiance et de doute que d’espérance ; les premiers meurtres, certaines circonstances dont la Révolution était accompagnée dès l’origine, lui semblaient fâcheuses, affligeantes : « Je crains que la voix de la philosophie n’ait de la peine à se faire entendre au milieu de ce tumulte. » — « Purifier sans détruire », était une de ses maximes, et il voyait bien tout d’abord qu’on ne la suivait pas.
Mais, quoi qu’il pût faire, Boris, venu sur la fin d’une dynastie révérée, ayant hérité d’elle avec ruse, et, selon le bruit public, avec crime, ne se releva jamais du vice de son origine, et, pour prix des réformes utiles qu’il tenta, ne recueillit que la haine. […] Ce talent, à l’origine, et dans les directions diverses où il s’est si heureusement porté, a été en inaction contre le faux goût établi, contre le convenu en tout genre, contre la phrase, contre l’idée vague et abstraite, contre les séductions pittoresques ou déclamatoires.
Il l’admire dans René, et en toute justice ; mais n’est-ce pas à Rousseau qu’il doit son origine ? […] La vérité est que nous sommes sortis du xviiie siècle, que nous vivons de son esprit et de sa flamme, là est notre véritable origine.
Cousin avait examiné devant lui l’origine des idées et quelques points de psychologie : c’en fut assez ; sorti de l’école, il se mit au travail, « dévoré de l’ardeur de la science, de la foi en lui-même », jetant les livres, trouvant la psychologie à mesure qu’il l’enseignait. […] Les réfutations, principalement, sont admirables ; il est impossible de mieux posséder son sujet, de pénétrer plus complètement le fort et le faible des systèmes, de mettre plus exactement et plus visiblement le doigt sur l’origine des sophismes, de démêler et de corriger plus sûrement les déviations par lesquelles une doctrine vraie fléchit et va se perdre dans l’erreur.
Du moins cette dangereuse phalange ne recrutera jamais ses fanatiques parmi ceux qui auront médité les Origines. […] Étant donnée une œuvre de littérature ou d’art, à la situer d’abord dans son milieu d’origine. […] On n’a pas de peine non plus à discerner dans les propagandes révolutionnaires, qui détendent la vigueur de notre relèvement, des origines très suspectes. […] L’origine de la classe tient, comme on voit, au principe même de la propriété. […] Ces rares écrivains, intimement nourris du génie local, n’en ont pas fait bénéficier leur terroir d’origine.
C’est donc vers 1870, comme il la dit très nettement dans sa préface des Origines de la Tragédie grecque et dans ses notes sur cet ouvrage, qu’il se prit pour la Grèce d’un goût profond, d’une véritable passion amoureuse, d’une manière de dévotion. […] C’est le moment de la grande crise intellectuelle et même morale de Nietzsche, et tout son développement définitif a cette crise pour origine. […] Or, cette morale, dont nous avons vu le fond et combien il est vain ; dont nous avons vu les origines et combien elles sont peu respectables ; est-elle bonne au moins dans ses effets et sert-elle à quelque chose ? […] Il y a toujours eu deux Christianismes superposés, l’un qui était un Christianisme perverti, un Christianisme hellénisé et romanisé dont on pouvait dire : « Græcia capta ferum victorem cepit » ; l’autre qui était le véritable Christianisme d’origine juive, d’origine « prophète hébreu », le Christianisme démocratique, plébéien et plébéianiste, qui gardait vivant et faisait persévérer dans l’être l’esprit de saint Paul. […] Toutes les règles subtiles d’un style ont là leur origine : elles éloignent en même temps, elles créent la distance, elles défendent l’entrée, tandis qu’elles ouvrent les oreilles de ceux qui nous sont parents par l’oreille.
Et je ne crois pas qu’il faille chercher plus haut les origines de notre littérature. […] Il faut donc admettre, à l’origine, un état d’homogénéité absolue. […] Mais l’origine de cette évolution, comme toutes les origines, la substance réelle des êtres, comme toutes les substances, sont au-dessus de ce que peut savoir la raison humaine. […] Dès lors, le problème de la substance externe disparaît ; le problème de l’origine chronologique se ramène à la connaissance de l’origine logique, et cette origine est notre activité intellectuelle. […] Mais, dans cette théorie, l’origine objective de l’évolution n’est plus un problème.
ROUSSEAU ; Discours sur l’Origine de l’Inégalité (dédicace). […] Ritter qualifie les origines de Rousseau de « troubles et limoneuses ». […] Si l’homme avait jamais été tel que le peint Rousseau à l’origine, il fut demeuré éternellement stupide. […] C’est l’origine des lois. […] Et nous voici à l’origine d’une étrange révolution du sentiment, grosse d’une révolution de l’esthétique.
Sans doute, le vêtement ajusté a pu, à l’origine, s’expliquer par le climat, contre lequel il était utile de se prémunir.
Les rêveries de nos Philosophes sur l’origine du monde, la formation de la matiere, les propriétés du mouvement, &c. sont exposées, dans ces Lettres, avec un tel art, que les notions élémentaires de la Physique ne sont pas même nécessaires au Lecteur, pour saisir l’ensemble des systêmes philosophiques & en sentir toute l’absurdité.
Il songeait aux mots anciens qui sont beaux comme des plantes sauvages et de même origine naturelle et spontanée.
Il serait même souvent impossible de reconnaître leur origine, sans documents historiques.
Pour presque tous, consciemment ou inconsciemment, le Verbe et l’Idée reprenaient une énergie essentielle dans la valeur musicale de la langue, tandis qu’ils étaient retrempés dans la phonalité et l’idéogramme d’origine mêmes, associés de nouveau, par la technique expressive de la « Poésie Scientifique ». […] Assertion toute gratuite, car à quelque temps de là, Marcade qui était dur d’oreille, nous dit encore Gustave Kahn, montra qu’il savait du moins voir clair en les origines indéniables du Mouvement. […] René Ghil ne saurait être qu’un long et lassant ressassement des origines de l’homme, de ses transformations accomplies et devant s’accomplir. […] Maurras. » Il était allusion ici, à mes origines Wallones du côté paternel, mais qui sont Françaises par ma mère69 : de la vieille race Poitevine si lointainement complexe. […] Mais il sied d’accepter de se détacher de notre œuvre alors que nous sentons en nous le désespoir de l’impossible : le mot, qu’on le sente et le scrute aussi près que l’on puisse de l’origine psycho-physique le mot n’est point de même essence que la pensée.
Elle a la même origine. […] Espace et temps ont donc nécessairement, dans la philosophie antique, la même origine et la même valeur. […] Elle a des origines multiples. […] Appelons T1, T2, T3, … etc., des points qui divisent la trajectoire du mobile en parties égales depuis son origine T0. […] En voyant dans l’intelligence, avant tout, une faculté d’établir des rapports, Kant attribuait aux termes entre lesquels les rapports s’établissent une origine extra-intellectuelle.
Ces sonnets, incrustés d’escarboucles, quelle en est l’origine ? […] Ils achèvent de nous renseigner sur les origines, les prétentions et les espérances de ces héros. […] Sudre, qui a recherché les lointaines origines du Roman de Renart ; M. […] Quelles, sont surtout les origines de la situation politique de la France à cette époque ? […] Rosny a écrit les Origines.
Trois principales influences diversifient le fond commun de l’esprit français dans les œuvres de notre littérature : la classe sociale, l’origine provinciale, le moment historique.
Que son idéal social, prêché d’une certaine façon aux intéressés, ne caresse en réalité que leurs instincts et leurs appétits et les pousse à des révoltes qui, même justes à l’origine, se corrompent chemin faisant, leur deviennent rapidement désastreuses et les laissent à la fois moins bons et plus misérables, l’esprit révolutionnaire n’en a point souci.
C’est en traitant de l’histoire des apôtres que nous aurons à examiner ce point et à rechercher l’origine des légendes relatives à la résurrection.
Le marquis d’Urfé, né à Marseille, était un homme de qualité, d’origine allemande, dont la famille habitait le Forez : il était allié de la maison de Savoie, et vivait à la cour de Turin où il était bien venu.
Le public ne connaît guère les dessous compliqués et les origines lointaines de ce merveilleux esprit. […] Le futur historien des Origines du christianisme n’a jamais cessé d’être dogmatique, au moins sur un point. […] Les commencements, les questions d’origine, les genèses passionnaient Renan. […] Elles auraient pu servir d’épigraphe aux Origines de la France contemporaine. […] Les connaissances de Durtal sur les origines et sur l’évolution de la musique sacrée sont infinies.
Les vraies origines de la Princesse de Clèves sont dans le roman de La Calprenède et de Mlle de Scudéry ; les vraies origines de la comédie de Molière dans la comédie de Scarron, et les vraies origines de la tragédie de Racine dans la tragédie de Corneille. […] Mais ils se sont contentés, selon l’ordinaire, d’épiloguer sur l’origine, l’exactitude ou la portée des citations. […] Il n’y a pas seulement ses origines, il y a ses procédés. […] L’œuvre est trop médiocre en elle-même pour qu’il soit utile, je ne dis pas de l’analyser, mais d’en rechercher plus curieusement les véritables origines. […] Il ne me reste plus, pour avoir à peu près indiqué les origines de ce talent complexe, qu’à dire ce qu’il apportait de sa personne dans ce milieu dont il a tant reçu.