Donnant alors mon cheval à celui qui me l’avait loué et qui m’accompagnait, je dis au jeune homme que j’acceptais son offre, lors même que je pourrais continuer ma route. […] Là, j’appris de quelques paysans que le batelier ne voulait pas quitter la rive opposée et qu’il avait refusé de passer des cavaliers français, bien qu’ils lui eussent offert une belle récompense. […] Heureux d’avoir rencontré un pareil hôte, je lui dis que je serais charmé de profiter de son offre le plus tôt possible ; à ces mots, il me montra sa maison.
Voltaire s’offrit pour porter au jeune roi des paroles secrètes de paix. […] Genève lui offrait à la fois en perspective les avantages d’une ville lettrée et l’indépendance d’une terre vierge des tyrannies des rois et des ombrages de l’Église. […] Son règne est annoncé par la voix des oracles, Son trône est cimenté par le sang des martyrs ; Tous les pas de ses saints sont autant de miracles, Il leur promet des biens plus grands que leurs désirs ; Ses exemples sont saints, sa morale est divine ; Il console en secret les cœurs qu’il illumine ; Dans les plus grands malheurs il leur offre un appui, Et si sur l’imposture il fonde sa doctrine C’est un bonheur encor d’être trompé par lui !
Par leur science et leur culte de l’antiquité latine, ils servirent efficacement la cause de l’art classique ; par leur connaissance du grec, qui nulle part ne fut enseigné comme à Port-Royal, ils travaillèrent à mettre l’art classique en contact avec les plus parfaits modèles, à le rapprocher de la plus simple beauté ; ils lui offrirent un moyen de s’élever encore au-dessus de lui-même. […] Mais quand cela ne serait point, quand aucun moyen ne s’offrirait à l’homme de parvenir jusqu’à Dieu, par la raison ou par toute autre voie, dans l’absolue impossibilité de savoir, il n’en faudrait pas moins faire comme si on savait. […] Pour les 1re et 2e parties, l’originalité des raisonnements de Pascal est dans l’application des méthodes scientifiques au problème théologique : le physicien et le géomètre se retrouvent dans ces étonnantes démonstrations où la religion est tantôt offerte par hypothèse, comme le système astronomique de Copernic, opposé à celui de Ptolémée, se vérifie par la concordance de ses conséquences logiques avec les faits observés, et tantôt jouée comme à la roulette, sur un calcul de probabilités.
Caro L’hommage le plus digne d’un grand poète n’est-ce pas l’obole offerte aux pauvres en son nom ? […] Ambroise Thomas Je suis heureux de pouvoir offrir à notre cher Grand Poète l’hommage de ma vieille et profonde admiration. […] Judith Gautier Maître bien-aimé, permettez-moi de vous offrir comme bouquet de fête ces cinq vers qui sont de vous et dont, paraît-il, je suis seule à me souvenir.
Mais en avons-nous de meilleures à offrir à une personne atteinte d’un cancer ? […] Le monde le plus riche et le plus influent de Paris lui offrit ce qu’il voulut, places, honneurs, importance, argent. […] Autant le sérieux de ma foi religieuse avait été atteint en trouvant sous les mêmes noms des choses si différentes, autant mon esprit but avidement le breuvage nouveau qui lui était offert.
C’est un état où le cœur ne peut être ému en son fond, et, quoique le monde lui montre ses beautés, ses honneurs, ses richesses, c’est tout de même comme s’il les offrait à un mort, qui demeure sans mouvement et sans désirs, insensible à tout ce qui se présente… Le mort peut bien être agité au dehors et recevoir quelque mouvement dans son corps ; mais cette agitation est extérieure ; elle ne procède pas du dedans, qui est sans vie, sans vigueur et sans force. […] Ils se trouvèrent presque seuls avec le prêtre. « Va offrir à monsieur de lui servir la messe », lui dit Mme Gosselin. […] Le typhus, qui sévit à Montréal en 1847, lui offrit une belle occasion de contenter sa soif.
La différence, au contraire, est nettement sentie, comme on sent un ébranlement soudain ; elle est une rupture d’équilibre, et toute rupture d’équilibre offre le caractère tranché d’un certain mode de sentir. […] Si je regarde un carré, il y a dans les impressions mêmes qu’il produit, dans les résidus de ces impressions au sein de ma conscience, dans l’intensité de ces impressions, dans la réaction motrice qui suit ces impressions, dans l’intensité et dans la durée de cette réaction, dans les résidus qu’elle laisse elle-même, enfin dans l’intérêt que peuvent offrir ces résidus et dans l’attention qui en résulte, il y a là, dis-je, tous les éléments nécessaires pour produire un sentiment d’égalité, de répétition symétrique. […] Cette « représentation adéquate », la sensation, tant méprisée de Platon, est précisément ce qui nous en offre le type, l’idéal réalisé.
Des hommes ont meurtri d’un refus volontaire Ton cœur nu qui s’offrait, Ton cœur qui, ne pouvant demeurer solitaire, Se reprend à regret. […] Sur mon ventre splendide offert pour le plaisir Comme un panier rempli de raisins et de pommes, Vieillards blancs ! […] Vous parlez de mourir de mon ingratitude ; Vous aimez à me voir souffrir d’inquiétude ; Vous m’offrez tous les vœux qui vous sont adressés.
L’éternelle nature s’offre tour à tour sous divers aspects aux hommes que le temps dans son cours entraîne devant elle. […] C’est la pierre de touche que La Bruyère nous offre pour distinguer le bon du mauvais : « Quand une lecture vous élève l’esprit et qu’elle vous inspire des sentiments nobles et courageux, ne cherchez pas d’autre règle pour juger de l’ouvrage ; il est bon et fait de main d’ouvrier. » Mais pour appliquer cette règle excellente, il faut une âme capable de nobles émotions. […] Quel débutant peut marcher longtemps seul, si le public ne lui offre la main ?
Dans la grandeur et la force il ne voit que tarage et l’arrogance : le Chêne offre sa protection au Roseau et cela part, en effet, d’un bon naturel, c’est de la générosité, cela. […] La réponse du Sphinx, Pascal croyait la trouver dans cet Évangile qui offre à nos faiblesses l’appui divin, et il entreprit sa Démonstration de la Religion Chrétienne. […] Mais qu’on l’oublie ou qu’on y pense, il n’en est pas moins banal et bourgeois, l’intérêt dramatique dont Scott se contente et qu’il nous offre. […] Mais Wagner a parlé, et la Science, adjuvant l’Art, lui offre de miraculeux moyens de réalisation : aujourd’hui E. […] Eugène Carrière nous offre un tout différent témoignage et aussi probant.
Matamore Au milieu de ma chambre, à m’offrir ses beautés. […] Chimène revient donc, accompagnée de Don Sanche, qui épris, lui aussi, d’amour pour elle, l’a abordée pour lui offrir son épée, sollicitant la faveur de provoquer et de punir le meurtrier. […] Elle est divisée en trois journées ; c’est à la troisième. « Voici venir, — dit le messager, — un chevalier qui arrive d’Aragon, il porte la tête de Rodrigue et vient l’offrir à Chimène. » Consternation générale. […] Ce que j’ai fait annoncer c’est que, d’Aragon, un chevalier venait pour offrir en hommage à Chimène devant Vous et en présence de votre Cour, la tête de Rodrigue. […] La vie de Richelieu, quand on l’étudié avec impartialité, en offre plus d’un exemple.
Et, sauf erreur, c’est bien ce qu’on appelle le symbolisme, et c’est ce que Lamartine offre presque à chaque instant. […] À la veille du grand voyage, il veut se pourvoir du saint viatique, qu’un prêtre seul peut lui offrir. […] (Suétone : Néron, XII) « Icare, à son premier essor, tomba près du lit sur lequel était assis Néron, et le couvrit de sang. » À vrai dire, c’est une assez belle invention de souffrances, de souffrances brutales et extrêmes, que la tragédie en tableaux vivants, en tableaux réels, dont les tyrans-dieux s’offrent le régal. […] Mais le Livre primitif (dans la Chute d’un ange) et certaines pièces des Recueillements nous l’offrent plus ramassée, et c’est donc là qu’il faut la considérer ; d’autant mieux que nous y trouvons la pensée de Lamartine à quarante-huit ans (1838), et qu’il n’y a pas apparence qu’elle ait beaucoup varié depuis. […] Au surplus, un poème d’une souveraine beauté, pittoresque, morale et lyrique fort inconnu ; et que personne ne cite jamais le Désert, que vous trouverez à la suite des Recueillements, dans les Épîtres et Poésies diverses, et qui, daté de 1856, est donc la dernière grande pièce qui soit sortie de la main de Lamartine, nous offre un décisif commentaire de cette partie du Livre primitif.
Puis-je, sans manquer de bon sens, vous offrir un fauteuil à une première Peladane avant dix ans d’ici ? […] L’attitude du poète dans une époque comme celle-ci, où il est en grève devant la société, est de mettre de côté tous les moyens viciés qui peuvent s’offrir à lui. […] La Renaissance d’autrefois comme la Renaissance de demain, offrent à leur début une confuse mais fertile variété de credos et de formules. […] Mais que vient-on offrir pour nous remplacer ? […] Eh bien, examinons-le, voyons ce qu’il offre de particulier.
Il offre de l’argent : on accepte ; il demande la main d’Iza : on ne dit pas non. […] Mais le monde des voleurs et des chourineurs n’offre qu’un intérêt assez court et presque uniquement pittoresque. […] Alors le bon docteur lui fourre un flacon dans le dos : elle offre immédiatement tous les symptômes du mal au cœur. […] Je crois pourtant qu’il a mis un peu trop de sanglots, — et trop tragiques, — dans le couplet où Arnolphe offre de « s’arracher un côté des cheveux ». […] Lui, pendant c’ temps, s’offrait d’ la nourriture, etc.
Le second de ces recueils nous offre des poèmes inspirés de l’antiquité, « La Douleur d’Héraclès », « La Naissance d’Apollon », « La Prière d’Hippolyte », ou des descriptions de paysages. […] Maintes fois, l’histoire du théâtre offrit le spectacle de la mort impitoyable. […] Je m’offre aux poings qui frapperont Et aux pierres qui blesseront De leur rage, mon front156. […] André Fontainas nous offre une excellente Histoire de l’art français au xixe siècle et une forte étude sur Franz Hals. […] Les actes suivirent les paroles puisque, au mois de septembre 1911, le Roi Albert et la Reine Élisabeth recevaient Verhaeren dans l’intimité du château de Ciergnon, et honoraient de leur présence, en mai dernier, le festival offert à Maeterlinck au Théâtre de la Monnaie.
Bref, il offre sa voix. […] (1839) XCIII Bien des honnêtes gens sont comme le Sommeil au XIVe livre de L’Iliade, quand Junon veut le séduire pour qu’il aille endormir Jupiter ; elle lui offre un beau trône d’or, et il refuse : elle lui offre Pasithée dont il est amoureux, et il oublie tout, il succombe. […] J’ai refusé les réparations que ce régime m’offrait, comme par exemple d’aller, en compagnie de mon ami Ampère, faire des examens en province pour l’École administrative, fondée au Collège de France : j’ai jugé plus digne de me passer de ces témoignages publics de confiance. […] L’entrevue fut fort agréable en effet, mais il n’est pas exact de dire que je sois venu lui offrir de mettre Le Globe à sa disposition. […] Je ne me suis jamais offert ; j’ai attendu qu’on vînt à moi.
La sereine et noble Grèce a pour chef de ses poëtes tragiques un des plus accomplis et des plus heureux de ses enfants28, Sophocle, le premier dans les choses du chant et de la palestre, qui, à quinze ans, chantait nu le pæan devant le trophée de Salamine, et qui, depuis, ambassadeur, général, toujours aimé des Dieux et passionné pour sa ville, offrit en spectacle dans sa vie comme dans ses œuvres l’harmonie incomparable qui a fait la beauté du monde antique, et que le monde moderne n’atteindra plus. […] Dans l’enchevêtrement et la complexité infinie des choses, ils saisissent un petit nombre d’idées simples qu’ils assemblent en un petit nombre de façons simples, en sorte que l’énorme végétation embrouillée de la vie s’offre désormais à l’esprit tout élaguée et réduite, et peut être embrassée aisément d’un seul regard. […] Bianca, croyant Césario ruiné, vient s’offrir à lui comme épouse, et, apprenant qu’il n’en est rien, renonce à lui à l’instant sans une plainte. « Ne m’aimez plus ; je prierai pour vous afin que vous ayez une femme vertueuse et belle, et quand je serai morte, pensez à moi quelquefois, avec un peu de pitié pour ma témérité… J’accepte votre baiser, c’est un cadeau de noces sur une tombe de vierge91. » La duchesse de Brachiano est trahie, insultée par son mari infidèle ; pour le soustraire à la vengeance de sa famille, elle prend sur elle la faute de la rupture, joue exprès la mégère, et, le laissant libre avec sa courtisane, va mourir en embrassant son portrait. — Aréthusa se laisse blesser par Philaster, arrête les gens qui veulent retenir le bras du meurtrier, déclare qu’il n’a rien fait, que ce n’est pas lui, prie pour lui, l’aime en dépit de tout, jusqu’au bout, comme si toutes ses actions étaient sacrées, comme s’il avait droit de vie et de mort sur elle. — Ordella s’offre afin que le roi son mari puisse avoir des enfants92 ; elle s’offre au sacrifice, simplement, sans grands mots, tout entière93 ; quoi que ce soit ; « pourvu que ce soit honnête, elle est prête à tout hasarder et à tout souffrir. » — Lorsqu’on la loue de son héroïsme, elle répond qu’elle fait « simplement son devoir. — Mais ce sacrifice est terrible ! […] Insensés ceux qui la craignent ou essayent de la retarder, jusqu’à ce que la vieillesse ait soufflé leur lampe. — Ainsi vous pouvez vous offrir ?
Ceux de ces prélats qui survécurent et qu’on vit reparaître après le Concordat, tels que les Boisgelin, les Bausset et autres, nous offrent une physionomie particulière, à la fois respectable et souriante ; ils brillent par une littérature polie, pure, et d’une élégance tempérée d’onction ; mais Bernis est en quelque sorte leur chef et leur doyen à tous. […] Le cuisinier de l’ambassadeur de Rome ne sera pas moins en réputation, et Bernis dut un jour en écrire à M. de Choiseul pour répondre à de sots bruits qu’on faisait courir sur le luxe de sa table : « Un bon ou mauvais cuisinier fait qu’on parle beaucoup de la dépense d’un ministre ou qu’on n’en dit mot ; mais il n’en coûte pas moins d’être bien ou mal servi, quoique le résultat en soit fort différent. » Or, il est constant que Bernis, au milieu de cette table somptueuse qu’il offrait aux autres, ne vivait lui-même que frugalement et d’une diète toute végétale : J’ai été dîner avec Angelica Kaufmann (le peintre célèbre) chez notre ambassadeur, écrit Mme Lebrun dans ses Mémoires : il nous a placées toutes deux à table à côté de lui ; il avait invité plusieurs étrangers et une partie du corps diplomatique, en sorte que nous étions une trentaine à cette table dont le cardinal a fait les honneurs parfaitement, tout en ne mangeant lui-même que deux petits plats de légumes.
Belin suivait son cours d’études à Paris en 1593 et 1594, années de la Ligue finissante : c’est de cette époque notamment que Patin n’a aucune thèse : Je vous les demande, écrit-il, à tel prix qu’il vous plaira, et m’offre de vous en faire satisfaction à votre plaisir, soit en argent, soit en livres, ou en toute autre chose qu’il vous semblera bon de choisir. […] Belin que celui-ci a entre les mains quelques-unes de ces thèses si désirées, il lui offre de mettre en dépôt vingt pistoles contre ledit paquet, si on le lui confie ; il s’engage à perdre son dépôt s’il n’a rendu les pièces empruntées au temps préfix.
De tout cela il lui a résulté peu de soif de la justice, et comme il ne se commande rien à lui-même, par facilité de vivre et par habitude de suivre ses penchants, il ne s’est formé aucuns principes de morale, de justice, ni de droit public ; il ne voit ces règles qu’à mesure des occurrences et de l’offre de chaque espèce, ce qui rend nécessairement cette conduite fautive et peu profonde, n’étant conduite que par l’esprit. […] » Et il part de là pour décrire le spectacle qui s’offre à lui au moment où il écrit, en 1748, c’est-à-dire un an après sa sortie du ministère.
Pour lui, bien inférieur en nombre, il ne se laissa point imposer et ne se piqua point non plus d’honneur hors de propos ; il attendit sous les armes, ne devançant rien, acceptant ce qu’il plairait à l’ennemi d’offrir, n’essayant pas de le décourager d’une bataille, et ne faisant élever des retranchements qu’à l’endroit le plus faible de sa ligne. […] Il en écrivit à Chamillart, à Mme de Maintenon ; à celle-ci il disait : Je m’offrirais, madame, et mon zèle me ferait servir sous tout le monde : mais j’aurai l’honneur de vous dire, avec la même liberté, que je ne suis pas un trop bon subalterne.
Necker ; en reconnaissance du petit service que je lui rendis, il m’offrit le Voyage de Volney en Syrie et en Égypte, en me disant : « Lisez ; cette lecture pourra vous être utile. » J’acceptai avec plaisir ; mes camarades se moquèrent de ce vieux radoteur. […] Jusque-là il n’y avait pas de mal, et nos relations se passaient sur le pied de la plus grande politesse, lorsqu’un jour il aborda carrément l’affaire en question, et m’offrit une somme énorme pour laisser pénétrer quelques petits ballots de marchandises en Hollande.
L’historien littéraire qui n’a point de parti pris et qui tient sa fenêtre ouverte, est toujours prêt à jouir de ce qui s’offre de bien et à profiter du bénéfice des investigations nouvelles. […] Léon Fougère, qui a pour titre : Caractères et Portraits du xvie siècle ; ces volumes, joints à relui des Femmes poètes du même siècle (Didier, quai des Augustins), offrent, défaut d’originalité, de bons résultats d’étude, assez complets sur chaque point, et en général fort, judicieusement exposés.