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928. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre VI. Conclusions » pp. 232-240

Non-seulement il s’étudiait à inspirer à ses amis un respect profond pour les œuvres des grands hommes, mais il voulait toujours qu’au lieu de se rebuter des défauts d’une production médiocre, on cherchât dans un livre, dans une gravure, dans le plus faible et le plus pâle essai, une étincelle de vie…. […] « On m’a reproché, par exemple, d’imiter et de m’inspirer de certains hommes et de certaines œuvres. […] En présentant ici l’effort de la jeune littérature au cours de ces dix dernières années, nous avons voulu éviter surtout, avant tout, de faire œuvre de polémistes.

929. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 1, du génie en general » pp. 1-13

C’est à l’intention du peintre ou du poëte : c’est à l’invention des idées et des images propres à nous émouvoir, et qu’il met en oeuvre pour executer son intention, qu’on distingue le grand artisan du simple manoeuvre, qui souvent est plus habile ouvrier que lui dans l’execution. […] On n’examine pas long-temps les ouvrages des grands maîtres sans s’appercevoir qu’ils n’ont pas regardé la régularité et les beautez de l’execution comme le dernier but de leur art, mais bien comme les moïens de mettre en oeuvre des beautez d’un ordre superieur. […] Ils ont mis en oeuvre les beautez d’execution, afin de nous prévenir en faveur de leurs personnages, par l’élegance de leur extérieur, ou par l’agrément de leur langage.

930. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « XI »

Leur procédé consiste à ramasser soigneusement les détails, vétilles, négligences et petits défauts d’une œuvre, tout ce qui tient peu de place, tout ce qui est insignifiant, et à présenter ensuite cette petite collection comme résumant l’œuvre incriminée. […] Ceux qui nous jugent sans nous avoir lu ne manquent jamais de nous faire ce reproche : « Les œuvres de M. 

931. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Léon Bloy »

Malheureusement, le marbre de l’oubli est plus dur à égratigner que le marbre d’un tombeau, et, il faut bien le dire, cette Histoire de Christophe Colomb par le comte Roselly de Lorgues, malgré tout le bien qu’on en dit, n’eut point, dans un temps où la publicité se prostitue aux plus basses œuvres littéraires, le succès retentissant que les hommes prennent pour de la gloire. […] L’Histoire de Christophe Colomb par le comte Roselly de Lorgues a été la suggestion du livre de Léon Bloy, mais elle n’a pas diminué l’originalité de son œuvre, à lui. […] Voir les Oeuvres et les Hommes, 2e vol. 

932. (1907) Propos de théâtre. Quatrième série

C’est une œuvre qui devrait tenter quelque jeune homme intelligent, patient et laborieux. […] Une bonne moitié de l’œuvre de Musset porte des traces de la sensation italienne. […] C’est ainsi qu’on fait œuvre qui dure. […] Il restera, peut-être au détriment des autres œuvres théâtrales de M.  […] C’est l’œuvre d’un homme de talent.

933. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Troisième série

Quoique vaste, le titre est encore un peu étroit pour l’idée de l’œuvre. […] Continuer l’œuvre de la royauté était plus facile que d’essayer de la réparer. […] L’œuvre de la Révolution, la voilà donc. […] Mais, sans y insister, on voit de quelle importance sont les œuvres de création de Sainte-Beuve pour expliquer ses œuvres de critique. […] Mais il est des œuvres dont on n’est pas très content quand on les a faites.

934. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96

Une œuvre d’imagination a sa raison et sa logique intérieure qui ne lui est pas imposée du dehors, mais qui se développe en elle naturellement par une nécessité d’harmonie. […] Un discours politique, un plaidoyer, un sermon, peuvent offrir les mêmes beautés de composition : pourtant ce ne sont point des œuvres poétiques. […] Encore faut-il pour pouvoir tirer ce parti de leurs œuvres, une confiance hardie dans les conjectures et une rare sagacité. […] Molière, né pour la farce, a voulu faire une fine comédie ; il a produit une œuvre bâtarde, qui n’est ni une fine comédie, ni une farce. […] Pourquoi Schlegel a-t-il échoué dans la partie la plus importante de son œuvre ?

935. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Louis Veuillot »

Et c’est ainsi que je fus amené à mieux connaître son œuvre, que je n’avais jusque-là qu’effleurée. […] Veuillot y découvre et y déteste l’œuvre finale de l’incrédulité furieuse du xviiie  siècle, œuvre de l’orgueil et de l’envie, et aussi de ce pédantisme philosophique, ignorant des vraies conditions de la réalité humaine, que Taine appellera l’esprit classique. […] On pourrait aisément extraire de l’œuvre de Veuillot plusieurs volumes de prose insurgée, que ne renieraient point les adversaires les plus enragés de la « société capitaliste ». […] Et un jour, en 1870, s’étant remis à feuilleter l’œuvre de l’énorme poète, il écrit magnifiquement : M.  […] La poésie n’est pas toujours absente de son œuvre même de polémiste.

936. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Breton, Jules (1827-1906) »

En somme, voilà une œuvre sincère, imprégnée d’art et de vie et qui renferme suffisamment l’élément philosophique réclamé de toute œuvre moderne.

937. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mockel, Albert (1866-1945) »

Albert Giraud L’œuvre de M.  […] Charles Delchevalerie L’œuvre de M. 

938. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Renaud, Armand (1836-1895) »

[Œuvres littéraires.] […] Sainte-Beuve, subtilement, discernait dans l’œuvre de ce poète, trois « manières » très différentes.

939. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Préface de la première édition du quatrième volume »

Vainement me serais-je efforcé de ne regarder leurs œuvres que par le côté de l’art ; le philosophe invoqué par l’esprit d’anarchie m’aurait caché l’écrivain supérieur. Je me suis donc abstenu, attendant que l’ordre, rétabli dans la société et dans les esprits, me permît de les juger, non comme des auxiliaires appelés en de mauvais jours pour des œuvres de destruction, mais comme des maîtres de l’art et comme les guides de l’esprit humain au dix-huitième siècle.

940. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préfaces de « Han d’Islande » (1823-1833) — Préface de janvier 1823 »

Han d’Islande, texte établi par Gustave Simon, in Œuvres complètes de Victor Hugo. […] Ce n’est que tout à l’heure, au moment où, selon l’usage des auteurs de terminer par où le lecteur commence, il allait élaborer une longue préface, qui fût comme le bouclier de son œuvre, et contînt, avec l’exposé des principes moraux et littéraires sur lesquels repose sa conception, un précis plus ou moins rapide des divers événements historiques qu’elle embrasse, et un tableau plus ou moins complet du pays qu’elle parcourt ; ce n’est que tout à l’heure, disons-nous, qu’il s’est aperçu de sa méprise, qu’il a reconnu toute l’insignifiance et toute la frivolité du genre à propos duquel il avait si gravement noirci tant de papier, et qu’il a senti combien il s’était, pour ainsi dire, mystifié lui-même, en se persuadant que ce roman pourrait bien, jusqu’à un certain point, être une production littéraire, et que ces quatre volumes formaient un livre.

941. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCVIIIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (3e partie) » pp. 81-152

La comtesse, l’abbé de Caluso, Fabre, recueillirent en une seule édition les œuvres d’Alfieri et livrèrent tout ce fatras à l’œil du public avec un soin religieux. C’est ici le moment pour nous de jeter un coup d’œil impartial sur cette œuvre. […] Elle consacra tout ce qui venait de lui à l’édition de ses pauvres œuvres et à la dépense de son monument en marbre par Canova. […] Alfieri ne laissa pas une œuvre mais un nom ; Mme d’Albany alla dormir à l’ombre de ce nom dans le mausolée de son amant. […] Pour capter le pape, il sollicite de lui une audience obséquieuse et lui présente l’édition de ses œuvres.

942. (1834) Des destinées de la poésie pp. 4-75

Ce sera aussi le dernier cri que le créateur entendra s’élever de son œuvre quand il la brisera. […] Elle ne veut plus de mannequin, elle n’invente plus de machine ; car la première chose que fait maintenant l’esprit du lecteur, c’est de dépouiller le mannequin, c’est de démonter la machine et de chercher la poésie seule dans l’œuvre poétique, et de chercher aussi l’âme du poète sous sa poésie. […] Dans cette œuvre, la poésie a sa place, quoique Platon voulût l’en bannir. […] La presse commence à pressentir cette œuvre, œuvre immense et puissante qui, en portant sans cesse à tous la pensée de tous, abaissera les montagnes, élèvera les vallées, nivellera les inégalités des intelligences, et ne laissera bientôt plus d’autre puissance sur la terre que celle de la raison universelle qui aura multiplié sa force par la force de tous. […] Ne laisserai-je ma pensée poétique que par fragments et par ébauches, ou lui donnerai-je enfin la forme, la masse et la vie dans un tout qui la coordonne et la résume, dans une œuvre qui se tienne debout et qui vive quelques années après moi ?

943. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre II. La poésie lyrique » pp. 81-134

Mais il y a aussi dans son œuvre de l’humanitairie, du wertherisme. […] Et ces défauts sont encore plus apparents dans le théâtre actuel de Maurice Magre, toute son œuvre présente ainsi l’aspect du camp de Wallenstein. […] Muchart a rendu admirablement le pittoresque de son pays ; il ne l’a pas pénétré de cette pointe spirituelle dont palpitent les œuvres françaises. […] Lacuzon est, en tous cas, un artiste puissant, et, s’il n’avait autant l’air de s’en rendre compte à travers son œuvre, on admirerait celle-ci sans restrictions. […] Paul Souchon fut l’ami de ce grand et déjà oublié Emmanuel Signoret dont les dons lyriques promettaient une œuvre importante.

944. (1870) La science et la conscience « Chapitre IV : La métaphysique »

On ne sait jamais, dans les analyses et les descriptions de la psychologie théologique, où finit l’œuvre de l’homme, où commence l’œuvre de Dieu, quelle part de mérite et de démérite reste en définitive à la nature humaine ainsi tiraillée entre la grâce ou la tentation. […] Que toute force élémentaire, physique, chimique, même mécanique, soit une tendance, c’est ce qui nous est révélé par les œuvres mêmes de cette force obéissant à l’irrésistible attraction du bien. […] Or, quelle peut être l’autorité d’une pareille méthode quand il s’agit de modifier, sinon de supprimer, le témoignage de la conscience touchant la liberté des actes et le mérite des œuvres ? […] Mais à ce double esprit il faut un contrepoids, et ce contre-poids ne peut se rencontrer que dans le sens psychologique, trop rare aujourd’hui et trop peu fécond en œuvres. […] Fénelon, Œuvres spirituelles, t. 

945. (1912) Réflexions sur quelques poètes pp. 6-302

Le poète en témoigne en mille endroits de ses œuvres. […] Espérez-vous que l’œuvre d’une lyre Puisse acquérir telle immortalité ? […] Mais la grâce et le charme captivant abondent dans l’œuvre de la jeune femme. […] Cependant, il ne serait pas exagéré de dire qu’elle le garda de l’oubli mieux que toute autre de ses œuvres. […] Avait-il donc connu l’œuvre du grand tragique ?

946. (1891) Esquisses contemporaines

Elle joue un rôle immense dans les œuvres de Pierre Loti. […] Toute la dramaturgie sémitique m’est apparue comme une œuvre d’imagination. […] L’œuvre de M.  […] L’histoire de cette maîtrise est l’histoire de la civilisation ; son œuvre est loin d’être achevée. […] Œuvres de Joubert, Pensées, 4e édit., p. 40-41.

947. (1859) Critique. Portraits et caractères contemporains

Ainsi comprise, l’histoire de la littérature moderne offre au lecteur une œuvre qui commence, une œuvre qui finit. […] Vous croyez avoir les œuvres de Diderot recueillies par Naigeon ? […] Elle exigeait de sa mère — pour dernière faveur — le serment de publier ses œuvres complètes. […] Il exaltait les choses ignorées ; il glorifiait les forces méconnues ; il racontait les œuvres dédaignées ; lui aussi, il aurait pu dire en toute sécurité de conscience : « À chacun selon ses œuvres !  […] Son poème ne serait pas un si beau livre, que ce serait encore l’œuvre d’un grand courage.

948. (1892) Impressions de théâtre. Sixième série

J’estime que c’est ainsi qu’il fallait entendre et interpréter l’œuvre d’Ibsen. […] Je ne m’étais pas trompé : cette œuvre d’adolescent est tout à fait originale. […] et combien peu nous trouverions de vérité et de vie dans cette œuvre de tant de mouvement ? […] D’abord, notre jeune littérateur s’excite sur son œuvre. Cette œuvre doit être une pièce de théâtre.

949. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre VI. La littérature et le milieu social. Décomposition de ce milieu » p. 155

Entre les œuvres d’une époque et les œuvres antérieures ou étrangères, on peut trouver ou bien un développement parallèle, par suite des causes semblables, ou un rapport d’effet à cause, ou un rapport de cause à effet.

950. (1888) Petit glossaire pour servir à l’intelligence des auteurs décadents et symbolistes « Préface »

Sans vouloir préjuger de l’avenir probablement heureux qu’atteindront les efforts de cette littérature neuve il demeure aujourd’hui indéniable que l’attention du dilettante se doit astreindre à connaître des œuvres si bruyamment discutées. Or, le plus considérable reproche vise l’étrangeté des termes mis en usage par ces œuvres.

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