N’est-il pas répugnant d’employer une grande partie de sa vie à feuilleter des catalogues sans tables, ou à balayer des yeux, les unes après les autres, toutes les pièces qui composent des fonds de miscellanea non catalogués, pour se procurer des renseignements (positifs ou négatifs), que l’on aurait eus sans peine, en un instant, si ces fonds étaient catalogués, si les catalogues avaient des tables ? […] Sous nos yeux, l’outillage de l’Heuristique se perfectionne continuellement, par deux voies. […] Il faut se représenter toute la chaîne des actes effectués par l’auteur du document à partir du fait observé par lui jusqu’au manuscrit (ou à l’imprimé) que nous avons aujourd’hui sous les yeux. […] Ils critiquent pour critiquer, et l’élégance de la méthode d’investigation importe bien davantage, à leurs yeux, que les résultats, quels qu’ils soient. […] » Si le savoir-faire pouvait, en effet, suppléer au savoir, comme il est plus facile de travailler mal que de travailler bien, et l’important, à leurs yeux, étant de réussir, ils concluraient volontiers que peu importe de travailler mal, pourvu que l’on réussisse. — Pourquoi n’en serait-il pas, en effet, ici, comme dans la vie, où le succès ne va pas nécessairement aux meilleurs ?
Cette dernière intuition est à nos yeux la seule intéressante, parce qu’elle est la seule que nous expérimentions véritablement en nous. […] Expression directe d’une physiologie individuelle, marquée d’un sceau authentique d’unicité et de véracité, l’intuition heurte de front les notions communes et en dévoile à nos yeux la vanité.
Le Misanthrope en est plein ; c’est une peinture continuelle, mais une peinture de ces ridicules que les yeux vulgaires n’aperçoivent pas. […] Il y a de la cruauté à vouloir avilir des hommes nécessaires à un État bien policé, qui exercent, sous les yeux des magistrats, un talent très difficile et très estimable.
Sa vraie supériorité est dans la manière dont il entend et dont il traite l’histoire, non pas celle de ce temps-ci et qui se passe sous nos yeux (elle est trop mobile et trop variable à chaque instant), mais l’histoire morte et telle qu’elle se refait après coup.
Le remède, à ses yeux, est donc de sortir de soi pour trouver la paix, et de s’élever par le cœur et par la prière, de se plonger et de se perdre autant qu’on le peut dans la pensée de l’Être infini, de l’Être paternel, aimant et bon, et toujours présent ; d’obtenir, s’il est possible, que sa volonté se substitue en nous à la nôtre : Alors on goûte la vraie paix réservée aux hommes de bonne volonté… ; alors les hommes ne peuvent plus rien sur nous, car ils ne peuvent plus nous prendre par nos désirs ni par nos craintes ; alors nous voulons tout et nous ne voulons rien.
Le président Jeannin, et ses collègues Buzenval et Bussy, mais lui plus qu’aucun, avaient charge d’avoir l’œil à cette grave affaire, de s’entendre avec l’ambassadeur du roi d’Angleterre Jacques Ier, et de ressaisir autant qu’il se pourrait l’arbitrage et la conduite d’une négociation si obliquement entamée.
Son œil était spirituel, son regard noble, sa parole douce ; il avait le maintien réservé, l’abord honnête et quelquefois un peu froid.
Avec de grandes draperies, on peut ajuster très bien toutes les poses, mais avec de malheureux haillons qui n’ont que l’aspect de la misère et qui n’inspirent que la pitié pour ceux qui les portent, trouvez-vous que, pour y donner un sentiment de noblesse et dégoût, on puisse copier ce qu’on a sous les yeux ?
Le portrait saillant, ineffaçable, qu’a tracé de lui Saint-Simon en sa fureur de peintre, reste dans les yeux, et empêche qu’on ne soit tenté de regarder le personnage en lui-même et d’une vue plus reposée.
Il n’était pas fâché, tout en rendant une éclatante justice à l’Antiquité et aux nations étrangères, de faire une sorte de réaction contre la gloire littéraire de la France. « Ce ne sera pas un désavantage à nos yeux, écrivait son traducteur anglais, qu’il ait été impitoyable dans ses hostilités contre la littérature de nos ennemis40. » Il y eut là un coin de faiblesse et, on peut dire, d’infirmité chez un si grand esprit.
Je n’ai sous les yeux, pour tout recueil, que le présent volume fort rempli, mais incomplet et insuffisant.
Il lui était souvent difficile d’y chercher un mot : comme on ouvre un dictionnaire à une page quelconque dans les environs du mot qu’on cherche, son œil tombait d’abord sur n’importe quel mot ; il le lisait, puis le suivant, puis un autre et un autre encore, tant qu’il oubliait quelquefois le mot qu’il voulait chercher.
J’ai sous les yeux une ingénieuse brochure sans nom d’auteur, imprimée à Porto en 1858, écrite en français et qui a pour titre : Don Quichotte expliqué par Gœtz de Berlichingen.
Les Grands qui étaient tous les jours chez lui durant sa maladie montraient bien par leurs soins combien ils le chérissaient et combien ils craignaient sa mort, et la comtesse de Grammont, qui y était presque tous les jours, me dit le soir de la grande fête, les larmes aux yeux : « Hélas !
Qu’il nous apparaisse de loin tel qu’il fut, qu’il demeure à nos yeux comme une belle image.
Je sais ce qu’on peut dire juridiquement sur ce traité ; mais à mes yeux il compte ; le traité, à son moment, a été un excellent procédé à mon égard, et il faudrait des circonstances extrêmes pour dégager ma délicatesse.
Au moment de pire souffrance, un volume de Bernardin de Saint-Pierre tomba sous la main du jeune homme ; il n’avait rien lu ; ce fut comme un rayon consolateur qui vint luire à ses yeux et lui révéler un monde nouveau.
Le plus plaisant, c’est que pour cette démonstration esthétique, comme on dirait aujourd’hui, il s’est imaginé de recourir à l’ombre d’Alcée : Je la vois ; c’est l’Ombre d’Alcée Qui me la découvre à l’instant, Et qui déjà, d’un œil content, Dévoile à ma vue empressée Ces déités d’adoption, Synonymes de la pensée, Symboles de l’abstraction.
»211 Vienne l’occasion, et l’ambition, nourrie par toute la véhémence et toute la ténacité de cette imagination exaltée, se tournera en démence, et l’homme, poussé de crime en crime par un destin intérieur, hors de soi, les yeux fixés vers ses visions funèbres, marchera, à travers les meurtres, vers sa ruine inévitable.
Les réformés y recoururent de bonne heure, pour légitimer aux yeux des peuples leurs nouveautés et la rupture de l’unité religieuse : Calvin, Viret écrivirent vigoureusement, injurieusement contre les superstitions et l’immoralité de l’Eglise romaine.
Sous l’œil des barbares, l’Homme libre, le Jardin de Bérénice, trois romans idéologiques, sur ce titre commun : le Culte du moi, 3 vol. in-18, 1888-1891 ; l’Ennemi des lois, 1 vol. in-18 ; Huit Jours chez M.
Vous allez vous montrer là-bas à des hommes de peu d’art et de peu de littérature, qui vous comprendront mal, qui vous regarderont du même œil qu’on regarde un veau à cinq pattes, qui verront en vous l’être extravagant et bruyant, non l’artiste infiniment séduisante, et qui ne reconnaîtront que vous avez du talent que parce qu’ils payeront fort cher pour vous entendre.
Cela saute aux yeux, et M.