Cependant il est nécessaire de revenir sur les dix dernières années du règne de Henri IV, ainsi que sur la régence de Marie de Médicis, et de faire connaître avec détail les mœurs de la cour de 1600 à 1620, pour montrer clairement comment s’échappa de cette cour dissolue la grande exception qui donne naissance à une société de mœurs pures et d’esprits délicats, dont la filiation et les traditions sont venues jusqu’à nous, et dont l’existence a été illustrée par le respect des étrangers. […] Tout cela est nécessaire chez un peuple où les mœurs ont admis les femmes dans la société en parfaite parité avec les hommes.
Un grand nombre d’Auteurs nous étoient échappés dans la premiere édition ; nous les avons insérés dans celle-ci : plusieurs articles demandoient plus d’étendue, nous les avons augmentés : quelques-uns nous ont paru trop foibles, nous les avons changés ou refondus : tous, ou presque tous, ont éprouvé des corrections plus ou moins considérables, selon que nous les avons jugées nécessaires. […] Il est donc peu nécessaire d’avertir que tous les efforts de l’animosité ne seront pas capables de nous ébranler.
Dans les choses tout à fait essentielles à l’État, si un accident imprévu cause une ruine, si une des poutres qui soutiennent l’édifice s’écroule, il vient un moment où le besoin absolu qui se fait sentir à tous peut amener une réparation ; mais dans l’ordre délicat, en ce qui touche les intérêts de l’esprit, les ruines une fois faites, par le temps qui court, ont grande chance de rester des ruines, et, quand la société a tant à lutter pour subvenir au strict nécessaire, il peut arriver que le jour de la réparation se fasse longtemps attendre pour le superflu. Le superflu pourtant, chose si nécessaire !
Comment donc s’expliquer cette union nécessaire de l’âme et du corps ? […] La morale d’ailleurs vient ici au secours de la métaphysique : ce que celle-ci déclare simplement possible, l’autre le proclame comme nécessaire.
Est-il bien nécessaire, dira-t-on, de s’engager dans des démonstrations aussi rigoureuses, pour goûter et même pour créer la poésie ? […] Chez le poète, il est nécessaire que cet état d’âme passe du mode affectif à l’état actif, se dynamise en quelque sorte, et c’est sans doute alors qu’il prend le nom d’inspiration.
Édouard Schuré déclare : « Or, parmi les temples nécessaires, il n’en est pas que notre temps appelle d’un plus impérieux désir que le théâtre. […] François de Curel, c’est que sa réputation est trop justement établie pour qu’il soit nécessaire d’y revenir.
Le repos est nécessaire aux maîtres et l’exercice aux élèves. […] Est-ce qu’il est si nécessaire qu’il y ait un grand nombre de savants ?
De ce que j’ai écrit des articles de critique, il ne s’ensuit pas que j’aie les qualités nécessaires à ce travail, et encore moins que j’aime beaucoup ce genre de littérature. […] Ce n’est pas un trop grand âge pour la connaissance des choses et des hommes, nécessaire à qui veut juger autrui.
Or, les signes indicateurs de nos entraînements et de nos instincts, que Gall a vus dans les protubérances du crâne et Lavater dans les traits de la physionomie, je crois les avoir trouvés — non pas tous, mais ceux qui ont trait à l’intelligence, — dans les formes de la main… » Posé et annoncé dans de tels termes, le livre de d’Arpentigny est certainement acceptable, et il n’est pas nécessaire de recommencer, contre des prétentions qui n’existent pas, le travail terrible que le philosophe Hamilton fit un jour, dans l’Edinburgh-Review, contre Gail. […] Voués à la guerre et au mouvement par l’organisation que leur transmirent les gens de main et les héros d’audace accourus à la voix du nourrisson de la louve d’airain, les Romains reçurent en partage le génie des arts nécessaires aux hommes d’action.
On me dira que, des idées, il n’est point si malaisé d’en acquérir et qu’il n’est pas si nécessaire qu’un poète en ait beaucoup.
Un tel usage du pouvoir est si contraire à l’idée du Gouvernement, que ce fut pour enchaîner ce pouvoir aveugle & féroce, que le Gouvernement fut institué : c’étoit pour que les hommes fussent libres, qu’il étoit nécessaire qu’ils fussent gouvernés : car le caractere de la multitude est de se laisser entraîner par la fougue des passions ; & ce fut pour nous soustraire à la tyrannie de la foule, que les Rois nous furent donnés.
Un Dictionnaire des Arrêts seroit bien nécessaire.
Sans entraîner comme conséquence nécessaire l’hypothèse d’un Temps universel, elle s’harmonisait avec cette croyance très naturellement.
Il proclame l’existence nécessaire d’un premier moteur sans lequel le mouvement ne pourrait se produire ni durer sous aucune forme dans l’univers, et il sonde l’abîme avec une sagacité et une énergie dignes d’en découvrir le fond. […] Je ne dis pas certainement que Descartes ou Newton y eussent rien appris ; mais, en écoutant un moment ces leçons de l’antique sagesse, ils se seraient aperçus combien de choses ils avaient eux-mêmes omises, les supposant probablement assez connues, ou trop claires pour qu’il fût nécessaire de les rappeler. […] Oui, avant d’étudier le mouvement, il fallait le définir ; oui, avant de scruter les faits, il était nécessaire de préciser la notion sous laquelle ils apparaissent d’abord à notre intelligence. […] Kant, tout en parlant de l’équilibre nécessaire, qu’il ne voit que dans la vie future, ne s’est pas trouvé, j’en suis sûr, trop malheureux dans celle-ci. […] C’est un compagnon nécessaire, quoique dangereux ; et durant cette vie, nous ne pouvons pas nous en séparer un seul instant, puisque, sans lui, notre destinée morale n’est pas même possible.
Et ici une remarque est nécessaire. […] Mais aujourd’hui, déjà depuis bien des années cette voix est muette, et le bonheur dont je jouissais dans ce contact avec sa personne est bien loin derrière moi ; aussi je ne pouvais trouver l’ardeur nécessaire que dans les heures où il m’était donné de rentrer en moi-même, assez profondément pour pénétrer dans ces asiles de l’âme que rien ne trouble ; là je pouvais revoir le passé avec ses fraîches couleurs ; il se redressait devant moi, et je voyais de grandes pensées, des fragments de cette grande âme apparaître à mes regards, comme apparaîtraient des sommets lointains, mais éclairés par la lumière du jour céleste, aussi éclatante que la lumière du soleil. […] « Je me suis occupé d’un logement, ajouta-t-il, et j’ai pris tous les soins nécessaires pour que vous ayez là toutes vos aises. […] Les révolutions seront absolument impossibles, dès que les gouvernements seront constamment équitables, et toujours en éveil, de manière à prévenir les révolutions par des améliorations opportunes, dès qu’on ne les verra plus se roidir jusqu’à ce que les réformes nécessaires leur soient arrachées par une force jaillissant d’en bas. […] Il était évidemment avec le Christ et avec ses premiers disciples, car l’apparition de cette nouvelle doctrine d’amour était un besoin pour les peuples ; il était aussi évidemment avec Luther, car il n’était pas moins nécessaire de purifier cette doctrine défigurée par le clergé.
Comme il n’est pas nécessaire à un professeur pour inventer un problème de ressentir l’embarras qu’il causera à ses élèves, qu’un acteur sait simuler la joie et la douleur sans l’éprouver, ou qu’un fabricant de jouets n’a pas à prendre plaisir à ses toupies et à ses cerceaux pour que ceux-ci amusent des enfants, il semble qu’aux artistes que leurs œuvres ont émus, peuvent succéder des artistes passionnants non passionnés, réfractaires à tout sentiment artistique, fournissant, intacts d’émotions fictives, leur génération. […] Le développement excessif de ce département de l’Âme, l’hypertrophie de tout l’appareil sensitif, amène une diminution de celle des facultés qui est le plus nécessaire à la vie : la volonté. […] Pour l’artiste, cet homme qui vient de le juger est à la fois une brute abhorrée pour qui la vie réelle a plus d’intérêt que les images qu’il lui en présente, — et un protecteur nécessaire qui applaudit et qui paie. […] Il paraît évident que la somme nécessaire de révolutions fortes et immédiates va diminuant de la vie sauvage à la vie civilisée, que plus l’équilibre interne et externe de la société est délicatement balancé, plus l’activité des unités humaines pourra être restreinte et lente L’artiste est en progrès dans cette évolution, où les sensations et les idées, de moins en moins contraintes de se transformer en actes volitionnels, pourront être posément contemplées et méditées, Il développe le plus richement l’exercice de ces facultés intuitives, étant, par excellence, celui qui, au dire de Th. […] La sociologie moderne se trompe en reconnaissant qu’il est légitime de perpétuer cet état de guerre quand la subsistance pouvant être assurée à tous sans qu’il soit nécessaire que l’on s’affame, l’homme uni à d’autres pourrait aspirer à ce que l’on s’associât pour le bonheur et non pour lutter encore à répartir inégalement la profusion des richesses.
Cette négation de tout le passé théologique, philosophique, poétique, architectural, historique même, de l’humanité antérieure à nous, leur est nécessaire ; car, sans cela, comment pourraient-ils se justifier à eux-mêmes cette progressivité indéfinie et continue de l’esprit humain, progressant de Brahma, de Job, de l’Égypte, de la Judée, de la Grèce et de Rome, jusqu’à Paris, au siècle de Louis XV, et au nôtre ? […] L’effet sans cause, ou Dieu, est absurde, et, si cet être sans cause n’était pas nécessaire, on pourrait le nier ; mais, comme il est nécessaire et évident, il faut le reconnaître, et reconnaître, par le même acte de foi et d’humilité, que notre sublime intelligence n’est cependant pas infinie, et que, toute vaste qu’elle soit, cette intelligence a une borne, et que cette borne est Dieu. […] Nous pouvons et nous devons conjecturer d’abord qu’il l’a voulu ainsi, puisque cela est ainsi, et que, puisqu’il l’a voulu ainsi, c’est que cela est nécessaire et parfait ; car rien que de nécessaire et de parfait ne peut émaner de la volonté et de la perfection suprêmes.
Mais il ne suffit pas même d’étudier les Principes de géologie ou de lire quelques traités spéciaux écrits par divers observateurs sur telle ou telle formation et de prendre note des supputations de chaque auteur s’efforçant de donner une idée adéquate de la durée de chaque période, ou même du temps nécessaire à la formation de chaque couche ; il faut avoir examiné soi-même, pendant des années, de puissantes masses de strates superposées ; il faut avoir vu la mer à l’œuvre, rongeant continuellement les vieux rochers de ses plages pour en faire de nouveaux sédiments. […] Bien que chaque formation représente une période d’années d’une longueur considérable, pourtant chacune de ces périodes est peut-être courte en comparaison de celle qui est nécessaire à la transformation des formes spécifiques. […] Il est bien constaté, par exemple, que certaines espèces ont quelquefois apparu plutôt dans les couches paléozoïques de l’Amérique du Nord, que dans les couches européennes correspondantes ; un certain temps ayant sans doute été nécessaire à leur migration des mers d’Amérique dans les mers d’Europe. […] Mais nous avons vu qu’une formation puissante et riche en fossiles dans toute son épaisseur ne peut guère s’accumuler que pendant une période d’affaissement ; et, pour que la mer garde à peu près la même profondeur, condition nécessaire pour que les mêmes espèces continuent à vivre dans le même lieu, la vitesse d’accumulation du sédiment doit être exactement contre-balancée par la vitesse d’affaissement131. […] Nous n’estimons pas ce qu’ils valent les immenses intervalles de temps qui ont dû s’écouler entre nos formations en apparence consécutives, intervalles peut-être plus longs cependant, en beaucoup de cas, que le temps qui a été nécessaire à l’accumulation de chacune de ces formations elles-mêmes.
Mais à ce moment aussi le nombre a cessé d’être imaginé et même d’être pensé ; nous n’avons conservé de lui que le signe, nécessaire au calcul, par lequel on est convenu de l’exprimer. […] Dès lors, aucun effort d’invention ou de représentation symbolique ne nous est nécessaire pour les compter ; nous n’avons qu’à les penser séparément d’abord, simultanément ensuite, dans le milieu même où ils se présentent à notre observation. […] Ce ne peut être par un nouveau déploiement de ces mêmes positions dans un milieu homogène, car une nouvelle synthèse deviendrait nécessaire pour relier les positions entre elles, et ainsi de suite indéfiniment. […] C’est de quoi Zénon ne tient nul compte quand il recompose le mouvement d’Achille selon la même loi que le mouvement de la tortue, oubliant que l’espace seul se prête à un mode de décomposition et de recomposition arbitraire, et confondant ainsi espace et mouvement. — Nous ne croyons donc pas nécessaire d’admettre, même après la fine et profonde analyse d’un penseur de notre temps 27, que la rencontre des deux mobiles implique un écart entre le mouvement réel et le mouvement imaginé, entre l’espace en soi et l’espace indéfiniment divisible, entre le temps concret et le temps abstrait. […] Pour retrouver ce moi fondamental, tel qu’une conscience inaltérée l’apercevrait, un effort vigoureux d’analyse est nécessaire, par lequel on isolera les faits psychologiques internes et vivants de leur image d’abord réfractée, ensuite solidifiée dans l’espace homogène.
Nous n’avons pour l’instant à présumer de quels plus nécessaires Demains l’un et l’autre sont en puissance. […] C’est ainsi qu’en Juillet 1891, Paul Adam, excipant de ce que « tout les vingt ans une saignée est nécessaire », demandait la Guerre, « immédiate, acharnée, définitive… » Ses déductions étaient surprenantes. […] Je lui adressais personnellement toutes Réponses qui me paraissaient nécessaires aux attaques trop erronées ou trop vives réponses également trop vives que sans délai insérait-il. […] Il est malaisé de déterminer, peut-on même déterminer en quoi la rencontre a été nécessaire ou simplement heureuse, et peut-être est-il plus exact de dire que par Edgard Poe Baudelaire s’est trouvé éclairé sur lui-même ? […] L’empreinte, si nous la trouvons si nette et durable en Mallarmé, c’est que Mallarmé seul était alors apte à s’assimiler l’entière et l’intime pensée de cet Art qui, comme toute expression de pensée vraiment neuve et nécessaire, dépassait la sensibilité et l’entendement de la génération.
Cependant, comme les hasards nécessaires arrivent toujours, les pérégrinations du comédien errant l’amenèrent à Alençon, où Malassis, l’éditeur artiste qui à ce moment-là n’habitait pas encore Paris, lui donna un recueil de vers quelconque d’un poète contemporain.
Cette attention est sur-tout nécessaire dans son Examen des Apologistes de la Religion Chrétienne, Ouvrage où il empoisonne & altere tous les faits qui contredisent ses idées, à peu près comme certains tempéramens convertissent en humeurs malignes tous les alimens qu’ils prennent, Sa Lettre de Trasibule à Leucipe est encore plus dangereuse.
Et si le changement est nécessaire, comment distinguer ce qui change de ce qui reste éternellement vrai ?