Il ne lui a pas échappé que le mysticisme moderne se sert de la religion, mais ne la sert pas ; que la théologie n’a plus de servantes, qu’elle balaie elle-même ses sanctuaires, et que, sans le vouloir expressément mais par son attitude, elle en défend l’entrée à tout ce qui est intelligence, originalité, poésie, art, libération. […] Car, tandis que, dans la série des notions générales, positivisme prenait le sens, tout moderne, de réalisme philosophique, pour les adeptes, le mot gardait un sens religieux, sentimental et presque amoureux.
Le présent lui deviendra plus acceptable ; les conquêtes de l’esprit moderne, dont on leur parle trop souvent d’un ton de légèreté affectée, leur sembleront moins à dédaigner. […] Les futilités du luxe moderne n’ont pas pénétré dans cette austère maison. […] Le Caliban, le démon, c’est, le titre le fait pressentir, Césarine, la femme de Claude, la Messaline moderne.
De là vient la laideur du monde moderne.
Je suis intimement persuadé que Chardin répète ici la même erreur que j’ai déjà relevée, et confond la langue et l’écriture qofthes ou égyptiennes modernes avec l’écriture kufyque, dont les Arabes se servaient autrefois.
Si on s’intéresse aux généralisations de la physique moderne, comment ne s’intéresserait-on pas davantage encore aux grandes conclusions de la psychologie, qui touchent de si près à la morale, à la science sociale, enfin à la métaphysique et à la religion ?
Quoiqu’au fond je me défie De nos modernes Titus, Rassurez-vous, ma mie : Je n’en parlerai plus.
Figure humaine de tous les âges, de tous les états, de toutes les nations ; arbres, animaux, paysages, marines, perspectives ; toute sorte de poésie, rochers imposans, montagnes éternelles, eaux dormantes, agitées, précipitées, torrens, mers tranquilles, mers en fureur, sites variés à l’infini, fabriques grecques, romaines, gothiques ; architecture civile, militaire, ancienne, moderne, ruines, palais, chaumières, constructions, gréemens, manœuvres, vaisseaux ; cieux, lointains, calme, temps orageux, temps serein, ciel de diverses saisons, lumières de diverses heures du jour, tempêtes, naufrages, situations déplorables, victimes et scènes pathétiques de toute espèce ; jour, nuit, lumières naturelles, artificielles, effets séparés ou confondus de ces lumières.
Il y a de grandes analogies, toute métaphysique mise à part, entre la psychologie de Bain et celle de Maine de Biran ; grâce à cette double influence, le toucher et son complément, sens musculaire, ont pris dans les théories psychologiques modernes une place exagérée, au détriment de la vue et de l’ouïe [ch.
voilà, pour le théâtre, les deux noms culminants du monde moderne ; accorder la supériorité à l’un des deux, ce serait convenir de l’infériorité de l’autre.
et dans ce temps on n’avait pas encore découvert ce dissolvant des temps modernes, la plaisanterie, qui veut remettre en doute tout ce que l’âme nous inspire.
. — Différence des réalistes anciens et des réalistes modernes. — Ses œuvres
Explications, récits, dissertations, anecdotes, peintures, rapprochements, allusions aux événements modernes, tout se tient dans son livre.
La Grèce antique avait ses sages, la France moderne avait ses hommes de lettres.
C’est la lutte des traditions du passé avec la science moderne, la lutte des dogmes chrétiens, auxquels la société livre l’enfance (comme si le rebut des hommes mûrs était assez bon pour l’enfance), et de la philosophie, qui ne sait encore que détruire ; c’est un mélange hétérogène de toutes sortes de principes qui ne sont pas des principes, de vérités et d’erreurs mêlées à dessein.
Seulement, n’y cherchez point de subtiles analyses, à la façon des modernes. […] Au fait, vous savez que le mélodrame moderne, — non dans sa forme, hélas ! […] Et notez que les décors ne sont ni moins spéciaux, ni moins modernes que les gens.
Déjà, dans l’Ingénue, il avait accommodé à la moderne l’intrigue classique de l’Amour peintre et de l’Amour médecin. […] Et c’est plaisir d’entendre le moineau de la blague boulevardière s’ébattre irrévérencieusement dans la cathédrale symbolique de l’industrie moderne. […] Et, dans leurs rêveries solitaires et maussades, hostiles à la société moderne, leur nom, c’est-à-dire tout ce qui leur reste des grandeurs de jadis, devient à leurs yeux je ne sais quoi de sacré, de démesuré et de prodigieux.
Tandis que les philosophes passés se préoccupaient surtout d’une prétendue essence des choses qu’ils avaient tant de mal à déterminer et à laquelle ils ne croyaient parvenir que par une sorte d’abus de mots ; tandis qu’ils s’efforçaient à constituer sur un plan au-dessus des contingences une vie supérieure de laquelle nul revenant n’a témoigné, le penseur moderne s’en tient à la vie terrestre et par ses spéculations ne veut pas arriver à un autre résultat qu’une méthode de la vie selon les méthodes mêmes de la nature et de l’homme.
. — Au bout d’un temps fort long, après beaucoup de correspondances ainsi vérifiées, les hommes de certaines races et de certaines civilisations, les Européens modernes par exemple, ont fini par croire qu’il en est ainsi dans tous les cas, que telle est la constitution des choses, que toute la nature est régie par des lois, que tout son cours est uniforme, qu’en tout temps et en tout lieu, dans le monde moral et dans le monde physique, tout caractère donné a des conditions dont la présence entraîne sa présence.
Ainsi se forme l’anglais moderne, par compromis et obligation de s’entendre.
Les grands romans furent manqués, mais les épisodes furent parfaits, plus parfaits que dans la plupart des aurores modernes de la France ou de l’Angleterre, et l’étrangeté des sujets et des mœurs donna à Tourgueneff un intérêt et un charme de plus.
Le parti pris de Mme Dacier de toujours préférer les anciens aux modernes, quoi qu’ils aient fait les uns et les autres, aura donné naissance à cette historiette. On aura dit, pendant la querelle des Anciens et des Modernes : « Si Mme Dacier avait été là au temps d’Amphitryon, elle aurait prouvé la supériorité de celui de Plaute ! […] Dans certains romans modernes, à mesure qu’une femme s’aperçoit que celui qu’elle aime devient davantage un coquin, elle l’aime aussi davantage.
C’est ainsi que dans le numéro du 19 août 1830, vingt jours après la révolution, nous insérâmes dans Le Globe une pièce de vers de Victor Hugo ; et dans les volumes de Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie, l’auteur a cru devoir citer tout au long l’article du journal qui venait à propos en aide au poète et garantissait le libéralisme de ses sentiments auprès des générations modernes.
Soyez persuadés que mes compatriotes, fiers comme moi de l’amitié de l’Angleterre, comme moi convaincus que l’union de la France et de la Grande-Bretagne, ces deux reines de la civilisation moderne, sera pour nos deux pays une source de prospérité, qu’elle encouragera tous les généreux efforts de la liberté, qu’elle hâtera dans toute l’Europe les progrès de l’ordre social, et assurera le bonheur de l’humanité ; croyez, Messieurs, que tous mes concitoyens se lèveraient avec moi, s’uniraient à mon enthousiasme pour soutenir le toast que je demande la permission de proposer : la France et l’Angleterre pour le bonheur du monde !