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826. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mort de M. Vinet »

Profondément estimé en France de tous ceux qui avaient lu quelques-uns de ses morceaux de morale et de critique dans lesquels une pensée si forte et si fine se revêtait d’un style ingénieux et savant, il laisse un vide bien plus grand que la place même qu’il occupait, et il serait impossible de donner idée de la nature d’une telle perte à quiconque ne l’a pas vu au sein de ce monde un peu extérieur à la France, mais si étendu et si vivant, dont il était l’une des lumières.

827. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires relatifs à la Révolution française. Le Vieux Cordelier, par Camille Desmoulins ; Les Causes secrètes ou 9 thermidor, par Villate ; Précis du 9 thermidor, par Ch.-A. Méda, Gendarme »

Cette dernière pièce surtout, jusqu’à présent inédite, pourra jeter quelque lumière sur des détails encore contestés.

828. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bergerat, Émile (1845-1923) »

cette œuvre si douloureusement réclamée et souhaitée, la voici, étrange, originale, nouvelle, puissamment créée, jaillie comme l’éclair, écrite en vers larges, ingénieux, curieux, étincelants des ors, des pierreries et des inépuisables richesses de la rime, et en même temps exprimant nos doutes, nos angoisses, notre inextinguible appétit de la lumière et de joie, et l’hymne à la Beauté, qui, vainement étouffée et comprimée, s’échappe irrésistiblement de nos âmes.

829. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Introduction » pp. 2-6

Sa première obligation est de s’effacer pour laisser en pleine lumière ce qu’il tâche de comprendre et d’expliquer.

830. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre VI. Recherche des effets produits par une œuvre littéraire » pp. 76-80

Interrogez le répertoire des théâtres, les programmes d’enseignement ; regardez les morts que les vivants imitent ou combattent ; tout cela fournit des lumières sur la durée des renommées.

831. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Sophocle, et Euripide. » pp. 12-19

Ils n’eurent chacun qu’à choisir, qu’à diriger leur vol, qu’à marcher à la faveur d’une lumière éclatante & sûre.

832. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Girac, et Costar. » pp. 208-216

Il se donna pour la lumière qui devoit éclairer ses contemporains & dissiper leurs prestiges, réduisit Voiture à sa juste valeur, & fit une critique de ses œuvres.

833. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre premier. Que la Mythologie rapetissait la nature ; que les Anciens n’avaient point de Poésie proprement dite descriptive. »

Au lieu de ce soleil couchant, dont le rayon allongé, tantôt illumine une forêt, tantôt forme une tangente d’or sur l’arc roulant des mers ; au lieu de ces accidents de lumière, qui nous retracent chaque matin le miracle de la création, les anciens ne voyaient partout qu’une uniforme machine d’opéra.

834. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Méry »

., peints avec la fièvre d’un pinceau que nous avons vu trembler bien des fois de cette inspiration mystérieuse qui n’en distribua pas moins justement et splendidement la lumière.

835. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre premier. Sujet de ce livre » pp. 101-107

Nous essaierons dans ce livre de traiter le même sujet, autant que nous le permet la faiblesse de nos lumières et le peu d’étendue de nos connaissances.

836. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. VILLEMAIN. » pp. 358-396

Tout au contraire ; et, si l’on regarde dans le passé, combien, sans remonter plus haut que le règne de Louis XIV, cette rencontre inouïe, cette émulation en tous genres de grands esprits, de talents contemporains, ne contribue-t-elle pas à la lumière distincte dont chaque front de loin nous luit ! […] Chacun, dans cette lecture, peut apprécier la marche du critique, le procédé savant des tableaux, la nouveauté expressive des figures, cette théorie éparse, dissimulée, qui est à la fois nulle part et partout, se retrouvant de préférence dans des faits vivants, dans des rapprochements inattendus, et comme en action ; cette lumière enfin distribuée par une multitude d’aperçus et pénétrant tout ce qu’elle touche. […] L’histoire, chez lui, prête sa lumière à l’imagination, le précepte se fond dans la peinture.

837. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIIIe entretien » pp. 223-287

La lune du foyer, la lampe, luit dans l’ombre ; La flamme du sarment l’enivre de chaleur, Et le feu, la lumière, harmonieux mélange, Éclairant le poète avec un jour étrange, De leur chaude auréole enflamment sa pâleur ; D’un geste familier sa main gauche caresse Ses deux blancs lévriers, amis et fils d’amis, Dans l’épaisse fourrure à ses pieds endormis. […] XXIII J’étais, je le confesse, intimidé par cette véritable apparition de lumière dans mes ténèbres. […] Je la reconduisis tout ébloui d’intelligence jusque sur le palier de ma petite maison ; elle marchait devant moi dans le soleil, et j’avoue qu’au lieu d’une trace d’ombre derrière elle, elle me semblait laisser une trace de lumière sur les dalles qu’elle avait foulées en se retirant.

838. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXIXe entretien. Tacite (2e partie) » pp. 105-184

« Une multitude immense était accourue avec des lumières, et, quand on sut qu’Agrippine était sauvée, cette foule s’agitait et se groupait pour se féliciter mutuellement, quand l’aspect d’une troupe d’hommes armés, marchant dans une attitude menaçante, la dispersa de tous côtés. » XLVI « Anicétus, ayant investi la maison de campagne de sentinelles, et brisé la porte, arrête tous les esclaves qui s’offrent à lui jusqu’à ce qu’il touche à la chambre à coucher d’Agrippine. […] « Tout le reste de la nuit, tantôt plongé dans le silence, tantôt se levant en sursaut d’effroi, et sentant défaillir sa raison, il tremblait de voir reparaître la lumière comme devant éclairer son supplice. […] Voyez la première nuit du coupable après le crime, sa terreur de la lumière qui va renaître, son horreur pour les lieux, scène de son forfait, pour cette physionomie de la terre et de la mer qui ne change pas comme le visage des hommes, et qui le force à se sauver à Naples.

839. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXIIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (3e partie) » pp. 369-430

La nature semblait avoir créé exprès, et les différents ordres de la société avoir mis en réserve pour cette œuvre, les génies, les caractères et même les vices les plus propres à donner à ce foyer des lumières du temps la grandeur, l’éclat et le mouvement d’un incendie destiné à consumer les débris d’une vieille société, et à en éclairer une nouvelle. […] La Révolution moderne appelait les Gentils comme les Juifs au partage de la lumière et au règne de la fraternité. […] Est-ce que le fanatisme est une lumière ?

840. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIIIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou Le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (1re partie) » pp. 305-364

Relisons-le pour nous complaire et nous attendrir sur ces amours de deux êtres innocents, dans un jardin redevenu inculte, forêt vierge pour ce couple virginal de la rue Plumet, site que Bernardin de Saint-Pierre est allé chercher à l’île de France pour Virginie, Chateaubriand en Amérique pour Atala, et que Hugo a su découvrir tout fait et peindre en grisaille sans couleurs dans un vil faubourg de Paris, Éden dépaysé dont il est le Milton, le Théocrite, le Bernardin de Saint-Pierre et le Chateaubriand, avec plus de vérité, de larmes, de passions, de couleur et de lumière dorée que ces grands modèles. […] IX Je n’ai pas renoncé à l’espérance pour le genre humain ; mais, comme un avare plusieurs fois volé, je l’ai placée, comme mon trésor, dans un autre monde où les hommes ne seront plus des hommes, mais des êtres de lumière et de justice, sans inconstance, sans ignorance, sans passions, sans faiblesses, sans infirmités, sans misères, sans mort, c’est-à-dire le contraire de ce qu’ils sont ici-bas : le monde des utopistes, le paradis des belles imaginations, la société d’Hugo et de ses pareils ! […] Vous ne voudrez gâter ni ce passé ni cet avenir, j’en suis sûr ; faites donc de mon livre ce que vous voudrez : il ne peut sortir de vos mains que de la lumière !

841. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXIXe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin (2e partie) » pp. 321-384

Jamais je n’ai vu de plus bel effet de lumière sur le papier, à travers des arbres en peinture. […] Comme on y lit des vérités, comme on y trouve des lumières, comme les illusions, les rêves de la vie s’y dissipent, et tous les enchantements ! […] … » Et plus loin… « En entrant dans ma chambrette ce soir à dix heures, je suis frappée de la blanche lumière de la lune qui se lève ronde derrière un groupe de chênes aux Mérix ; la voilà plus haut, plus haut, toujours plus haut, chaque fois que je regarde.

842. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXIVe entretien. Chateaubriand, (suite.) »

Les ruines étaient décorées de ronces et de plantes safranées par l’automne et noyées dans la lumière ; la femme expirante abaissa ensuite, de gradin en gradin, jusqu’à l’arène, ses regards qui quittaient le soleil. […] Le médecin présenta un miroir et une lumière à sa bouche : le miroir ne fut point terni du souffle de la vie et la lumière resta immobile.

843. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre sixième. »

S’il a rarement l’espèce de beautés supérieures qui naissent d’un plan fortement conçu et d’un sujet traité en rigueur, ni cette perfection intérieure et secrète de l’ensemble qui se fait sentir par la réflexion, il a une diversité infinie de pensées justes, délicates profondes, qui sont comme des lumières répandues sur tout le domaine de la pensée. […] Le caractère de Montaigne, tel que nous le montrent les Essais, est celui d’un homme nonchalant par humeur, non moins que par la faveur d’une condition qui lui permettait le repos ; irrésolu, tantôt par l’effet des lumières, qui font voir autant de raisons pour s’abstenir que pour agir, tantôt par la fatigue de délibérer, détestant l’embarras des affaires domestiques, et préférant l’inconvénient d’être volé à l’ennui de veiller sur son bien ; ennemi de toute contrainte, jusqu’à regarder comme un gain d’être détaché de certaines personnes par leur ingratitude ; ne donnant prise sur lui à rien ni à personne, ne se mettant au travail qu’alléché par quelque plaisir simple, naïf, vrai avec lui-même et avec les autres ; ayant le droit de parler de sa facilité, de sa foi, de sa conscience, de sa haine pour la dissimulation, dans un temps où toutes ces qualités étaient autant de périls142 ; « ouvert, dit-il, jusqu’à décliner vers l’indiscrétion et l’incivilité » ; délicat à l’observation de ses promesses jusqu’à la superstition, et pour cela prenant soin de les faire en tous sujets incertaines et conditionnelles143 ; franc avec les grands, doux avec les petits ; le même homme que le besoin d’ouverture pouvait rendre incivil ; poussant la civilité jusqu’à être prodigue de bonnetades 144, notamment en été, dit-il, sans doute parce qu’on risque moins en cette saison de s’enrhumer en général, ayant les vertus de l’honnête homme, et sachant, en un cas pressant, en montrer ce qu’il en fallait, mais n’en cherchant pas l’occasion un mélange de naïveté et de finesse, d’ouverture et de prudence, de franchise et de souplesse ; modérant ses vertus comme d’autres modèrent leurs vices ; mettant pour frein à chacune ce grand amour de soi, dont il ne se cache pas et qui formait son état habituel ; enfin, s’il fut vain, ne l’étant guère moins de ses défauts que de ses qualités. […] Il recherche les plus contestables comme prêtant plus aux développements ingénieux ou à la contradiction abondante, et il répand de la même main les vraies lumières, sans injonction de les suivre ; et les fausses, sans s’inquiéter si les esprits faibles s’y laisseront prendre.

844. (1881) La psychologie anglaise contemporaine «  M. Georges Lewes — Chapitre II : La Psychologie »

Cela forme pour ainsi dire la lumière du jour de notre existence. Habituellement nous n’y prenons pas garde, parce que notre attention tombe sur ces sensations particulières, plus ou moins intenses, de plaisir et de douleur, qui prédominent sur les objets de ce panorama sensitif. » « La quantité de lumière qui nous vient des étoiles peut être petite, mais elle existe. L’éclat plus grand du soleil peut rendre inappréciable la lumière stellaire, mais elle n’empêche pas son action.

845. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Victor Hugo » pp. 106-155

Au centre de ces étoiles, dans un trou tournoyant, tremblait une phosphorescence assez semblable à cette réverbération féline de la lumière disparue qui est dans la prunelle des chouettes. […] Que l’on rapproche de ces grands nocturnes, la descente de Gilliatt dans la caverne sous-marine dont la mer a fait un écrin et un antre, cette voûte, aux lobes presque cérébraux, éclairée d’une lumière d’émeraude, tapissée d’herbes déliées, mouvantes et molles, où roulent des coquillages roses, que frôle le gonflement des vagues, venant polir un noir piédestal où s’évoque « quelque nudité céleste, éternellement pensive, un ruissellement de lumière chaste sur des épaules à peine entrevues, un front baigné d’aube, un ovale de visage olympien, des rondeurs de seins mystérieux, des bras pudiques, une chevelure dénouée dans de l’aurore, des hanches ineffables modelées en pâleur » ; la description des halliers sombres, ces « lieux scélérats » d’où les chouans fusillaient les bleus », et dans l’Homme qui rit, ce merveilleux tableau de la baie de Portland par un crépuscule d’hiver, où les côtes blafardes se profilent en contours linéaires, puis encore l’enterrement de Hardquannone, emporté silencieusement à la brune, le glas toquant à coups espacés et discords, et cette molle nuit grise où Gwynplaine, dans l’amertume de son cœur, suit les quais gluants de la Tamise, portant le sourd désir de se suicider ; M. 

846. (1913) La Fontaine « VI. Ses petits poèmes  son théâtre. »

De lui vient la lumière, La chaleur, qui descend au sein de notre mère, Les simples, leur emploi, la musique, les vers, Et l’or, si c’est un bien que l’or pour l’univers. […] Vous me direz que mon information est bornée, j’en conviens, mais enfin, en tout cas, ce n’est pas un grand esprit qui a mis cette idée en lumière. […] Et, plus tard, dans les Fables, il a repris ce thème-là et il en a fait le quatrain célèbre : A l’heure de l’affût, soit lorsque la lumière Précipite ses traits dans l’humide séjour, Soit lorsque le soleil rentre dans sa carrière Et que, n’étant plus nuit, il n’est pas encore jour.

847. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre VI. L’espace-temps à quatre dimensions »

Laissons maintenant de côté notre figure de lumière avec ses déformations successives. […] Elles sont toutes soumises à cette loi que le carré de leur partie Espace, diminué du carré de leur partie Temps (on est convenu de prendre pour unité de temps la vitesse de la lumière) donne un reste égal au carré invariable de la ligne droite A′ B′, celle-ci ligne de pur Espace, mais réelle. […] Et il y aura beaucoup gagné, car l’expression qu’on lui apporte est celle d’une vérité physique nouvelle : elle indique comment la « transmission » de la lumière se comporte vis-à-vis de la « translation » des corps.

848. (1927) Des romantiques à nous

Puisse le lecteur juger qu’elles font passer dans cette matière confuse quelque filet de lumière ! […] Ce rapprochement de vues successives jette des lumières sur le développement du romantisme lui-même à travers le XIXe siècle. […] parce que le grand, ce serait d’avoir, par-delà les lumières de cette intelligence, de cette pénétration universelle, qui, plus elle s’étend, plus elle rend malaisé d’aimer et de croire, conservé l’énergie d’aimer malgré tout et le feu de croire quand même. […] Il a répudié les lumières de Platon et celles du christianisme. […] La perte de ce compagnon si cher de toute ma vie répand sur cette terre béarnaise qui nous réunissait, où nous courions au devant l’un de l’autre, une ombre qu’aucune lumière ne dissipera.

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