Il me prédit un échec complet auprès du public et me conseilla de donner à la Revue des Deux Mondes et au Journal des Débats des articles sur des sujets variés, où j’écoulerais en détail le stock d’idées qui, présenté en masse compacte, ne manquerait pas d’effrayer les lecteurs. […] Je résolus alors de m’en rapporter simplement à l’indulgence du lecteur.
Après avoir indiqué ce qu’il doit aux travaux de ses modernes compatriotes, physiologistes ou psychologistes, il ajoute qu’il renvoie aussi le lecteur à l’école contemporaine de psychologie allemande, et en particulier à celle qui est issue de Herbart. […] II Il n’est guère possible, qu’en parcourait les études qui précèdent, le lecteur n’ait pas été frappé de deux choses : de l’accord des philosophes que nous avons passés en revue, sur les questions capitales de la psychologie, et de leurs dissentiments sur quelques points secondaires.
Nous trouverions dans l’Écriture plusieurs autres morceaux de narration, de la même excellence que celui de Joseph ; mais le lecteur peut aisément en faire la comparaison avec des passages d’Homère. […] Par là nous espérons (du moins aussi loin que s’étendent nos lumières) avoir fait connaître aux lecteurs quelques-unes des innombrables beautés des livres saints : heureux si nous avons réussi à leur faire admirer cette grande et sublime pierre qui porte l’Église de Jésus-Christ !
En vain nous auroit-on repeté cent et cent fois durant l’enfance que l’éneïde charme tous ses lecteurs, nous ne le croirions plus si elle ne nous plaisoit que médiocrement, quand nous sommes devenus capables de l’entendre sans secours. […] C’est par l’impression qu’ils font sur les lecteurs que ce grand homme les définit, et le public qui en juge par la même voïe a toujours été de son avis.
Ainsi avant que de rapporter les passages des auteurs grecs ou latins qui en parlant de leur musique par occasion, ont dit des choses qui prouvent, s’il est permis d’user de cette expression, l’existence de la melodie qui n’étoit qu’une simple déclamation, je prie le lecteur de trouver bon que je transcrive encore ici quelques endroits de ceux des anciens auteurs qui ont traité de leur musique dogmatiquement, et qui prouvent cette existence. […] Cet auteur grec est un de ceux que Monsieur Wallis a inserez avec une traduction latine dans le troisiéme volume de ses oeuvres mathematiques : voici ce que dit Bryennius. " il y a deux genres de chant ou de melodie… etc. " il seroit inutile de faire observer ici au lecteur que dans la déclamation on peut faire sa progression par les moindres intervalles, dont les sons soient susceptibles, ce qui ne peut pas se faire en musique.
Nous sommes bien loin du temps où le critique se bornait à dire, ou à peu près : « Il vient de paraître tel ouvrage par un tel ; lisez-le ; j’y ai trouvé du profit et du plaisir. » Il est vrai que l’éloquence n’y trouvait pas son compte, et qu’il n’y avait guère moyen de réunir ces articles sous un titre plus ou moins modeste : « Mélanges, Causeries de tel ou tel jour de la semaine » ; mais le lecteur avait du moins un renseignement précis. […] Beaucoup se plaignent de l’injustice des hommes ; mais on n’est pas tenu de les en croire, et dans ce siècle moins que jamais on peut accuser les lecteurs d’ingratitude.
Or, cette traduction porte invinciblement le lecteur à préjuger que les εἴδη de Platon sont des concepts hypostasiés. » En aucune façon ! […] Le mouvement instinctif du lecteur est de courir d’abord au texte de Rodin. […] Néanmoins les Mélanges trouveront toujours des lecteurs contre vents et marées. […] Une sorte d’électricité, de crépitement d’étincelles, se dégage de ses livres et s’empare des nerfs du lecteur. […] Mais celle dont ils se contentent pour eux-mêmes ne suffit peut-être pas à ceux de leurs lecteurs qui sont des lettrés.
Pourtant il lutte encore contre l’indifférence publique ; mais quelques-uns de ses derniers lecteurs lui font tort. […] Il s’agit de trouver des combinaisons de mots qui évoquent chez le lecteur l’objet lui-même tel que l’artiste l’a perçu avec ses sens à lui, avec son tempérament particulier. […] Enfin, pour dispenser décidément le lecteur de tout effort, le plan de chaque discours est scrupuleusement résumé à la fin du volume. […] non, ce n’est pas cela, ma loyauté me force d’en avertir le lecteur. […] Zola d’immoralité et de croire qu’il spécule sur les mauvais instincts du lecteur.
Que fait au lecteur de nos temps la noble succession des petits princes d’Este, dont l’Arioste et le Tasse surchargèrent leurs récits pour aduler les vanités d’un duc et d’un cardinal de Ferrare ? […] Les lecteurs ne devraient donc pas être plus surpris de rencontrer Phèdre et Myrrha dans l’enfer chrétien que l’épouse de Putiphar et les filles de Loth. […] Par le magique effet de cette exactitude dans le détail, le lecteur, présent partout, s’intéresse à tous les mouvements, assiste à toute l’action, et ne peut rien confondre ni rien perdre de vue. […] La suite en dérive par une succession de faits nécessaires, et par un enchaînement de conséquences qui ne doivent jamais tromper l’attente du lecteur dont le souvenir remonte sans cesse au principe que les premiers mots ont posé. […] Dès lors commencent des fictions éclatantes dont la grande opposition étonne, éblouit d’autant plus que la durée de ses fables ténébreuses consternait l’âme du lecteur.
COLLÉ, [Charles] Secrétaire ordinaire & Lecteur de M. le Duc d’Orléans, premier Prince du Sang, né à Paris en 1709.
Un peu de réflexion leur suffit, pour s’appercevoir que la justesse est rarement le partage du Philosophe discoureur ; qu’il ne suit jamais le plan qu’il s’est d’abord proposé ; qu’errant sans cesse entre le pour & le contre, tout se réduit, chez lui, à un scepticisme qui indigne le Lecteur jaloux d’apprendre quelque chose & de se fixer à un objet.
L’amour de Pyrrhus & de Téglis est le seul objet d’intérêt qui y regne ; mais cette passion est conduite avec tant d’art, que seule elle suffit pour attacher le Spectateur, & même le Lecteur.
Nous renvoyons les Lecteurs de bonne foi à l’Ouvrage même : ils verront combien l’Auteur est éloigné de favoriser l’autorité arbitraire & le gouvernement despotique ; ils verront avec quelle force il défend les droits des Sujets, avec quel noble courage il présente au Prince, non seulement le tableau des devoirs de la Royauté, mais une infinité de principes & de vérités propres à écarter du cœur des Souverains, l’orgueil qui cherche sans cesse à les séduire & à leur faire oublier qu’ils ne sont sur le Trône, que pour rendre leurs Peuples heureux.
Le Constitutionnel compte des milliers de lecteurs, et d’une nature très variée.
Ainsi, après avoir balancé les avantages et les désavantages de l’histoire ancienne et moderne, il est temps de rappeler au lecteur que si les historiens de l’antiquité sont en général supérieurs aux nôtres, cette vérité souffre toutefois de grandes exceptions.
Mais comme les lecteurs qu’on a en vue, n’ont besoin que de quelques bons livres sur chaque matiere, nous nous contenterons de leur indiquer les suivans.
XXXVe entretien À Messieurs les abonnés au Cours familier de Littérature et à tous mes lecteurs Nota. […] Il faut m’expliquer complétement à cet égard avec ces correspondants littéraires les plus affectionnés et les plus constants de mes lecteurs : ce sont mes abonnés à ces Entretiens. […] Chaque lecteur bénévole de ce Cours est un ami auquel je voue un battement de mon cœur reconnaissant ; chaque nouveau lecteur qu’il pourra s’adjoindre parmi les amis des lettres sera une souscription indirecte que je me glorifierai de lui devoir. […] On laisse au lecteur le soin d’en sentir la vérité, la beauté et la supériorité sur celle des autres livres qu’on cite, lors même qu’ils la contredisent.
Croyez-moi, lecteur, quand je me résolus à sacrifier ce nid, c’était autant pour vous que pour moi. — Extérieurement, il mesurait sept pouces de haut sur quatre et demi de large ; l’épaisseur de ses murailles, composées de mousses et de lichen, était de près de deux pouces, de façon qu’à l’extérieur il offrait l’apparence d’une poche étroite dont la paroi était réduite à quelques lignes, du côté où elle se trouvait en contact avec l’écorce de l’arbre. […] Et vous, cher lecteur, qu’en pensez-vous ? […] Jamais je n’oublierai l’impression produite sur mon esprit par la rencontre qui fait le sujet de cet article, et je ne doute pas que la relation que j’en vais donner n’excite dans celui de mon lecteur des émotions de plus d’un genre. […] Il remarqua l’emphase avec laquelle je prononçai ces derniers mots, et parut en comprendre si profondément la portée que, se tournant vers moi, il me dit : « Voici, maître, prenez mon grand couteau ; tandis que, vous le voyez, moi je jette l’amorce et la pierre de mon fusil. » Lecteur, je restai confondu ! […] Lecteur, réfléchissez à ma situation.
Il y aura toujours des spectateurs et des lecteurs pour les auteurs de comédies qui ont suivi les voies de Molière, pour Dufresny, quoiqu’il ne lui ait pas trouvé d’esprit, pour Marivaux, quand il n’abuse pas du sien, pour Dancourt, pour Lesage, pour Regnard, en tête de tous. […] L’effet a confirmé mon jugement. » Soyez-en témoins, lecteurs, vous à qui j’apprends sans doute qu’il a existé un auteur au nom de Bret et une pièce appelée le Faux Généreux 64. […] Et de même, dialoguer court, par mots entrecoupés de points, est à la portée de plus de gens que le dialogue à tirades éloquentes, où se répand le caractère et s’épanche la passion, où le poète pense au lecteur tout en travaillant pour le parterre, et conquiert le succès du moment par les beautés qui font les succès durables. […] Pour moi, qui n’en juge qu’en lecteur, l’Optimiste, l’Inconstant, les Châteaux en Espagne ne sont que d’ingénieuses esquisses tracées d’une main incertaine. […] La célébrité était hors de sa portée ; la réputation à laquelle il a borné ses désirs attirera toujours quelques lecteurs de choix vers le coin modeste qu’il occupe dans le temple.
Ils doivent se défendre d’eux-mêmes devant le lecteur impartial. […] On eût dit qu’il n’avait d’autre but que de torturer son lecteur, de blesser en lui non seulement les libres les plus délicates, mais les facultés les plus vitales. […] Bon gré mal gré, le lecteur se chargera toujours de nous en faire souvenir. […] Le fond étant stérile et insignifiant, il a fallu y introduire de force des développements d’emprunt et tromper le lecteur, à force de l’éblouir, sur l’inanité de la matière. […] On invente une intrigue que l’on complique à plaisir et qu’on dénoue ensuite pour la plus grande joie du lecteur.
Non seulement c’est inutile, mais cela déroute un peu le lecteur. […] Faut-il mettre le lecteur dans le secret ? […] Car il n’y a pas un lecteur sur cent qui vous lira. […] Je préviens tout d’abord mes lecteurs catholiques qu’ils seront blessés. […] À la vérité un seul sur cent mille des lecteurs de M.
Ce n’est qu’à cette condition que l’historien est un homme, ce n’est qu’à cette condition qu’il fait penser, sentir, juger son lecteur. […] Il y a là des scènes de haut comique qui donnent au lecteur la comédie de l’ambition sur une scène encore trempée de sang. […] Or le lecteur a souvent besoin que l’écrivain lui arrache le mot ou le cri de la circonstance qui gronde dans la poitrine, mais qui ne peut en sortir faute d’un sublime interprète. […] Un historien plus sévère aurait discuté avec lui-même et avec ses lecteurs la moralité d’un pareil abandon de ses troupes par celui qui avait mission de les guider et de les sauver. […] Thiers conduit son lecteur par le fil des événements avec une clarté de vue, une sûreté de marche et une universalité de science historique qui entraînent sans cesse sans jamais lasser.
Il veut bien remarquer que « de la difficulté vaincue naît un plaisir très sensible pour le lecteur. » La raison est bonne ; mais il y en a une meilleure. […] Ces exemples d’inversions gracieuses, tirées de Virgile, ne prouvent rien ; car que voulait Virgile par l’inversion, sinon ce que veulent, en menant leurs lecteurs droit au sens par l’ordre naturel et logique des mots, Corneille, Racine et Molière ? […] L’écrivain n’est pour Fénelon que l’honnête homme qui excelle à bien dire, et qui ne s’adresse, dans le lecteur, qu’à l’honnête homme cherchant le vrai pour s’y conformer. […] Un écrit qui ne persuade pas quelque vérité ou ne redresse pas quelque erreur, une peinture qui ne fait pas aimer le beau ou haïr le laid, un ouvrage d’esprit où l’écrivain ne communique pas avec le lecteur par ce qu’il a de meilleur en lui, n’est qu’une production méprisable ou un vain jeu d’imagination. […] Pour l’estimer à son prix, il serait besoin de se rappeler en le lisant, quel but s’y est proposé Fénelon et pour quel lecteur il l’a écrit.