Viennet est et sera l’une des originalités littéraires de ce temps-ci : “Je suis le seul homme, disait-il un jour gaiement, qui se soit relevé d’une chose dont on meurt ordinairement en France, du ridicule.”
Voici, en attendant, et comme signe de bien gracieuse espérance, deux pièces inédites que nous empruntons au dernier recueil, l’une plus tendre l’autre plus légère, et toutes deux sensibles.
Ces deux rivales peuvent être bienveillantes par raison l’une pour l’autre, jamais identifiées l’une à l’autre : la nature, plus forte que la raison, s’y oppose. […] Demandez-le au congrès de Varsovie : tout son mystère est percé à jour par qui sait lire à travers les murailles. » La monarchie unitaire piémontaise en Italie, à la tête de cinq cent mille hommes, et l’Autriche toujours menacée, seraient donc sans cesse l’arme au bras, l’une pour insurger, l’autre pour se défendre et reconquérir. […] Ces deux puissances, l’Autriche et la France, sont donc nécessaires l’une à l’autre.
En sorte que, dans l’une ou l’autre de ces hypothèses, l’axiome vrai, l’axiome évident est précisément l’axiome contraire à celui de ce législateur du paradoxe. […] Le droit de la société ne vient point de la nature. » Cet axiome suppose de deux choses l’une : ou que l’obéissance, dénuée de toute raison d’obéir et de toute moralité dans l’obéissance, n’est que la contrainte et la force brutale, sans autorité morale, et alors l’autorité morale de la loi sociale est entièrement niée par ce singulier législateur de l’illégalité ; ou cet axiome suppose que le joug des lois est une autorité morale, et alors ce cri d’insurrection personnelle contre toutes les lois est en même temps le cri de guerre légitime, perpétuel contre toute autorité. […] L’une a pour but de bien brouter la terre, en tirant chacun à soi la plus large part de la nappe terrestre ; l’autre a pour but de nourrir le corps, sans doute, par la loi impérieuse du travail, mais elle a un but supérieur : élever l’âme du peuple par la pensée de Dieu, par la piété envers Dieu, par le dévouement envers ses semblables, jusqu’à la dignité de créature intelligente et morale, jusqu’à la glorification du Créateur par sa créature ; en un mot, diviniser la société mortelle autant que possible sur cette terre, pour la préparer au culte de son éternelle divinisation dans un autre séjour. […] De tels hommes sont les Attilas de la Providence, car la propriété et l’inégalité des biens sont les deux providences de la société : l’une procréant la famille, source de l’humanité ; l’autre produisant le travail, récompense de l’activité humaine !
Nervat et Marie Caussé) publiaient vers ce temps Les Cantiques du Cantique, dont Henri de Régnier disait qu’ils contiennent de fort jolis vers où alternent deux voix, l’une plus grave, l’autre plus tendre. […] C’est pendant de longues fiançailles que ces vers ont jailli de deux âmes qui se sont penchées l’une vers l’autre pour se pénétrer », dit la préface, « et, comme des enfants qui ont trouvé un beau papillon le montrent à tout venant, au bout de l’épingle avec laquelle ils l’ont transpercé, elles ont fixé dans l’ombre, avec le rythme, le beau papillon de leur amour et fervemment, le portent à la clarté ». […] Les Pleureuses viennent l’une après l’autre ; tous leurs yeux n’ont pas les mêmes larmes, mais c’est le même convoi, qu’elles suivent, le convoi, dirait-on d’une âme morte avant de naître… C’est bien une âme, oui, plutôt même qu’un cœur, qui se désole en ce poème, tant tous les sentiments, l’amour, les désespoirs, et les haines aussi, s’y font rêve… Les Pleureuses pleurent en des limbes, de souvenance où se serait reflété le futur. […] Et, parmi le soleil où, toi blanche et moi nue Nous irons nous heurtant du front Ma tête bien nattée et ta tête cornue L’une à l’autre se sculpteront.
Tension et élasticité, voilà deux forces complémentaires l’une de l’autre que la vie met en jeu. […] L’effet comique est d’autant plus saisissant, l’art du dessinateur est d’autant plus consommé, que ces deux images, celle d’une personne et celle d’une mécanique, sont plus exactement insérées l’une dans l’autre. […] Nous allons les suivre l’une après l’autre, puis nous reprendrons notre chemin en ligne droite. […] Il y a donc bien une parenté naturelle, naturellement reconnue, entre ces deux images que nous rapprochions l’une de l’autre, l’esprit s’immobilisant dans certaines formes, le corps se raidissant selon certains défauts.
X Cependant l’immobilité des deux armées se prolongeait ; l’une n’osait pas avancer, l’autre ne pouvait pas reculer sans livrer le peuple. […] David et ses soldats étaient abrités sous l’une pendant que Saül dormait sous l’autre. […] Ils répandent leur âme l’une en larmes, l’autre en cantiques ; on les croit dans l’ivresse, et ils ne sont ivres que de leurs pensées, de leurs pleurs, de leur Dieu.
Laurent, qui ne se borne pas à jouer un rôle passif dans cet entretien, combat des principes qui, poussés à la rigueur, isoleraient l’homme et le rendraient étranger à ses devoirs ; il soutient qu’on ne doit pas séparer la vie contemplative de la vie active, mais que l’une doit servir de base et de moyen de perfection à l’autre. […] On donna deux fêtes militaires, dont l’une représentait un combat de cavalerie, et l’autre l’attaque d’une citadelle fortifiée. […] La cérémonie était commencée quand François Pazzi et Bandini, voyant que l’une des principales victimes, Julien, était en retard et manquait au sacrifice, allèrent au-devant de lui pour presser sa marche, et l’ayant trouvé en chemin, affectèrent l’enjouement et la familiarité d’anciens compagnons de plaisirs, pour le prier de se rendre à l’église et pour tâter, en l’embrassant, s’il n’avait point de cuirasse sous ses habits ; ils badinèrent même avec lui en entrant dans l’église, pour prévenir tout soupçon et l’empêcher de songer à revenir sur ses pas.
Sa méthode est difficile à pratiquer à l’égard des contemporains et l’une des faiblesses de la critique actuelle, c’est précisément qu’elle ne s’occupe que du dernier livre paru. […] Celle de Souday et celle d’Henriot, qui tiennent des rubriques dans le même journal, se complètent l’une l’autre et sont justement appréciées par les amateurs de littérature. […] Montfort ajoute : « Du caractère. » De toutes les réponses qui nous ont été faites sur cette question, l’une des plus curieuses, et qui mérite le mieux d’être soulignée, est celle de M.
Tocqueville décrit l’Amérique, et il pense à l’Europe : de là des traits discordants qui ne peuvent s’appliquer à la fois à l’une et à l’autre. […] Je conclus que la souveraineté de la raison n’est pas un principe contraire à celui de la souveraineté du peuple, que ces deux doctrines s’expliquent l’une par l’autre. […] Il peut se faire entre la raison et la foi une lutte généreuse à l’avantage de l’une et de l’autre.
L’une a presque un caractère d’évidence. […] Nous sommes à Waterloo ; nous voyons les campagnes plates avec les villages et les fermes aux noms fameux, les moulins, les fossés ; nous voyons l’armée de Napoléon au repos, l’armée de Wellington au repos, et puis les estafettes qui partent, le premier coup de canon, la mêlée, les charges, l’héroïque jeunesse qui tombe ou qui s’élance, la Vieille Garde qui donne, la vie et la mort qui s’affirment, l’une et l’autre, avec la plus effroyable énergie, dans l’espace le plus restreint et dans le temps le plus court, c’est-à-dire l’objet des plus fortes impressions et des plus durables souvenirs qui puissent se graver en nous. […] C’est une épopée encore, et l’une de celles qui seront éternellement populaires, celle de l’orpheline battue et déjà femme par la douleur.
Le « droit du marché » ne voulait connaître aucune différence de naissance, et c’est peut-être parce que le droit urbain est sorti de ce droit commercial qu’on a pu dire, de l’air des villes, qu’il rendait tous les hommes également libres : « Städtische Luft macht frei182. » D’ailleurs, il n’est pas nécessaire, pour que l’entrecroisement des sociétés aide au succès de l’idée de l’égalité, que l’une ou l’autre des sociétés entrecroisées soit hostile à toute espèce de hiérarchie ; il suffit que les hiérarchies qu’elles acceptent diffèrent, qu’on ne les voie pas toujours parallèles et de même sens, mais que l’une, parfois, renverse l’ordre de l’autre. Et c’est ce qui devient de plus en plus probable à mesure qu’avec leur nombre augmente la variété des sociétés enchevêtrées ; lorsqu’elles diffèrent réellement par leur nature et leurs fins, conséquemment par ce qu’elles demandent à l’individu, il est rare que les premiers dans l’une soient aussi les premiers dans l’autre.
Deux élégies qui se suivent, après la rupture, l’une dans laquelle l’amant trahi menace l’infidèle de tristesse et de remords au sein de son nouveau bonheur (« Toi qu’importune ma présence… ») ; l’autre dans laquelle il la devine, il la plaint et a peur que sa menace ne s’accomplisse (« Par cet air de sérénité… »), sont d’une tendresse bien délicate et ingénieuse. […] Ne confondons pas, pour déprécier l’une ou l’autre, des inspirations si inégales d’haleine, des œuvres d’un genre et d’un ordre tout différent.
Les thèses qu’il soutint à la fin de sa première année de philosophie et qu’il dédia à l’évêque de Lisieux, Cospéan, furent célèbres ; il était cité comme l’une des merveilles de l’Université, une des gloires de Navarre. […] Un jour, à l’une de ces thèses dite la tentative, le prince de Condé, ami et protecteur de sa famille, à qui il l’avait dédiée et qui y assistait, voyant le répondant assailli de toutes parts et faisant face à tous, eut la tentation lui-même de faire comme sur le champ de bataille, de courir à son secours et d’entrer dans la mêlée : instinct de héros, qui ne peut voir un ami, un brave dans le péril, sans s’y jeter et sans prendre sa part à la fête. — Ou bien encore (car ces sortes de légendes sont flottantes) ce fut contre le brillant bachelier en personne qu’il se sentit, dit-on, l’envie de disputer, le voyant si redoutable et si vainqueur : autre instinct de héros et d’Alexandre, jaloux de toutes les palmes, avide et amoureux de toutes les gloires.
Dans ces diverses branches de la littérature, il faut distinguer ce qui appartient à l’imagination, de ce qui appartient à la pensée : il est donc nécessaire d’examiner jusqu’à quel point l’une et l’autre de ces facultés sont perfectibles ; nous saurons alors quelle est la principale cause de la supériorité des Grecs dans les beaux-arts, et nous verrons ensuite si leurs connaissances en philosophie ont été au-delà de leur siècle, de leur gouvernement et de leur civilisation. […] Le paganisme des Grecs était l’une des principales causes de la perfection de leur goût dans les arts ; ces dieux, toujours près des hommes, et néanmoins toujours au-dessus d’eux, consacraient l’élégance et la beauté des formes dans tous les genres de tableaux.
Et l’une de ses grandes joies a été d’apprendre, par des expériences de Bouchardat, que, contrairement au préjugé de l’Église et du moyen âge, le sang féminin dont les mouvements composent ce rythme harmonieux est un sang parfaitement pur. […] L’achèvement de l’amour, c’est-à-dire de l’histoire de deux âmes s’élevant et s’épurant l’une par l’autre, c’est la bonté.
Les difficultés pour Bethsaïde sont plus grandes encore ; car l’hypothèse, assez généralement admise, de deux Bethsaïdes, l’une sur la rive occidentale, l’autre sur la rive orientale du lac, et à deux ou trois lieues l’une de l’autre, a quelque chose de singulier.
L’homme idéal serait celui chez qui les émotions auraient une grande puissance, l’intelligence une force extraordinaire de reproduction et dont la volonté tiendrait l’une et l’autre dans une sujétion égale. […] Ce procédé abandonné depuis longtemps pour l’une avec un grand succès, on est en train de l’abandonner peu à peu pour l’autre ; et cette manière de traiter la psychologie comme une division de l’histoire naturelle, montre que l’abandon sera bientôt complet.
Toutefois l’une et l’autre vous donnent des espérances indéfinies ; c’est à peu près comme si et les donnaient infinies ; et c’est ce qui fait qu’on les ambitionne non seulement comme moyen, mais comme but. […] Nous avons deux éditions des lettres de Maintenon, l’une de 1756, l’autre de 1806.
Madame de Thianges, sœur de madame de Montespan, et madame d’Heudicourt, amie commune de la favorite et de madame Scarron, s’en mêlèrent aussi ; elles écrivirent l’une et l’autre à madame Scarron. […] J’allais souvent de l’une à l’autre, à pied, déguisée, portant sous mon bras du linge, de la viande, et je passais quelquefois les nuits chez un de ces enfants malades dans une petite maison hors de Paris.
L’une jugeoit Marie d’Agréda une grande sainte, & l’autre la traitoit d’esprit foible. […] Il perdit l’une & l’autre affaire.
C’est ce qui fait dire à Virgile, en parlant du bonheur inestimable d’un heureux loisir que goûte un philosophe solitaire : « Il n’est point dans la nécessité de compatir à la misère d’un vertueux indigent, ou de porter envie au riche coupable. » La crainte et la pitié sont les passions les plus dangereuses, comme elles sont les plus communes : car, si l’une, et par conséquent l’autre, à cause de leur liaison, glace éternellement les hommes, il n’y a plus lieu à la fermeté d’âme nécessaire pour supporter les malheurs inévitables de la vie, et pour survivre à leur impression trop souvent réitérée. C’est pour cela que la philosophie a employé tant d’art à purger l’une et l’autre (pour user du terme d’Aristote), à dessein de conserver ce qu’elles ont d’utile, en écartant ce qu’elles peuvent avoir de pernicieux.
L’expérience lui offre donc l’image d’une double ligne de lumière tendue entre O et B, d’une double ligne de lumière tendue aussi entre O et A, ces deux doubles lignes de lumière étant perpendiculaires l’une sur l’autre et égales entre elles. […] Quand on les écarte en tirant sur les deux tiges extrêmes, elles s’entrecroisent comme des X et les soldats se dispersent ; quand on les repousse l’une contre l’autre, elles se juxtaposent et les soldats se retrouvent en rangs serrés.