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695. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — K — Kahn, Gustave (1859-1936) »

Gustave Kahn est aujourd’hui fort diverse, et pour écarter tout ce qui n’appartient pas à son labeur de poète, il est encore difficile, sinon impossible, d’esquisser en lignes hâtives ce qui fait le caractère particulier de sa physionomie.

696. (1890) L’avenir de la science « VII »

Car la perfection est impossible sans la science.

697. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1851 » pp. 1-9

Impossible de le voir.

698. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Lépicié » pp. 275-278

Il est impossible de le regarder sans se rappeler la figure du feu gros-Thomas.

699. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 1, du génie en general » pp. 1-13

La nature a donc choisi les uns pour leur distribuer l’aptitude à bien faire certaines choses impossibles à d’autres, et ces derniers ont pour des choses differentes une facilité qu’elle a refusée aux premiers.

700. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre cinquième. Retour des mêmes révolutions lorsque les sociétés détruites se relèvent de leurs ruines — Chapitre II. Comment les nations parcourent de nouveau la carrière qu’elles ont fournie, conformément à la nature éternelle des fiefs. Que l’ancien droit politique des romains se renouvela dans le droit féodal. (Retour de l’âge héroïque.) » pp. 362-370

De même il est impossible maintenant de trouver de pareils alleux.

701. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIe entretien. Suite de la littérature diplomatique » pp. 5-79

J’ai vu naître moi-même cette fantaisie royaliste, et non cette politique sérieuse, dans le cabinet d’un ministre des affaires étrangères des Bourbons que je ne nommerai pas ; mais je dois attester que cette fantaisie diplomatique, que les historiens de cette époque prennent aujourd’hui au sérieux, n’alla jamais plus loin que la porte de ce cabinet, et qu’elle ne fut jamais qu’un sujet de conversation entre des diplomates français étourdis et impatients des tracasseries de l’Autriche contre nous, forfanterie de cabinets, politique désespérée qu’on jette au vent comme une menace, mais qui ne retombe que sur ceux qui ont rêvé l’absurde ou imaginé l’impossible. […] Or la monarchie unitaire de l’Italie, sur la tête d’un roi de Piémont, rend à jamais impossible l’alliance entre la France et l’Autriche. […] L’alliance anglaise est impossible, puisque l’Angleterre, par sa nature, ne peut pas abdiquer la prépondérance sur les mers, et que la France, par sa nature, ne doit pas abdiquer sa prépondérance sur le continent.

702. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXVIe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (2e partie) » pp. 417-487

VIII Quand Rousseau touche à la question des gouvernements, il devient plus inintelligible encore ; il est impossible de tirer de ses divisions, subdivisions, pondérations, un seul mode de gouvernement applicable. […]  » Idéalité abstraite substituée à toute réalité pratique, et qui rend tout gouvernement impossible en le rendant purement idéal. […] Voilà la révolution française, voilà la sublime démocratie divine entendue comme elle peut être seulement entendue par les esprits politiques à qui la démagogie, l’esprit de radicalisme, la manie des sophisme ou la rage suicide du nivellement impossible, qui ne serait que l’extrême injustice, n’ont pas faussé le bon sens.

703. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLVIe Entretien. Marie Stuart (reine d’Écosse) »

Mais toutes les grandes passions sont des prodiges ; si on les mesure à la nature ordinaire de nos sentiments, on se trompe ; il ne faut les mesurer qu’à elles-mêmes ; l’impossible est la mesure de ces passions. Cet impossible fut dépassé par la promptitude avec laquelle Marie Stuart séduisit, reconquit et posséda plus que jamais les yeux et le cœur de son jeune époux. […] Dargaud et par la plupart des historiens les plus accrédités de l’Angleterre, mais il nous est impossible de ne pas reconnaître que l’intervention de Marie Stuart dans ce piége de mort tendu à Darnley ne fut que le commentaire en action des perfidies que la correspondance lui prête.

704. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre II. Attardés et égarés »

De là les fortes parties des Tragiques : cette sorte de psaume où le croyant appelle son Dieu, et crie vers lui pour qu’il se montre et se venge ; ces chants de triomphe en l’honneur des martyrs qui ont vaincu l’iniquité, les tourments et la mort ; ces scènes d’épopée lyrique qui placent d’Aubigné entre Dante et Milton, celle où la Justice et la Paix portent leurs plaintes à Dieu, celle surtout qu’a dictée à la fin le désespoir de l’irrémédiable défaite, quand, à la trompette de l’Ange, les morts s’éveillent, les éléments de la nature viennent témoigner de l’infâme abus qui a tourné entre les mains des hommes les excellentes oeuvres de Dieu en instruments d’injustice ; et Dieu, appelant les élus, qui ont souffert pour lui, aux délices éternelles, envoie les maudits aux gouffres ténébreux d’où il ne sort Que l’éternelle soif de l’impossible mort. […] la pastorale prend pied sur le sol de l’Espagne, et mêle des lieux, des noms connus à son impossible action. […] Le paganisme est un amas de fictions impossibles à croire, dont les cuistres farcissent leurs cervelles : le vrai, le réel (on ne dit pas le beau), c’est le christianisme.

705. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Proudhon » pp. 29-79

Jamais Proudhon, qui croyait si fort à l’égalité des hommes, qui nous en a donné une théorie impossible, n’aurait voulu être laquais, comme Rousseau. […] Mais la sincérité n’est pas tout le génie ; Proudhon, malgré la puissance de son intellect, n’avait pas l’ensemble inspiré, harmonieux et grandiose qui constitue le génie, cette rareté de l’esprit humain, impossible, d’ailleurs, en dehors de la vérité Proudhon n’était qu’un esprit de grande force, mais c’était assez pour l’emporter sur Rousseau, esprit maladif et inflammatoire, qui fît croire à ses muscles parce qu’il convulsait ses nerfs. […] est d’avoir rendu impossible et même inconcevable un autre Proudhon.

706. (1870) La science et la conscience « Chapitre IV : La métaphysique »

Ce n’est pas seulement la justice, dans certaines de ses applications sociales, qui manque à la morale théologique, c’est le principe même de la justice, la personnalité humaine, qu’on n’y retrouve plus, ou qu’on y retrouve tellement confondue avec la personnalité divine qu’il devient impossible à la conscience de l’homme religieux de fixer le degré de mérite de ses actes. […] Si ces attributs tombaient directement sous l’œil de la conscience, tout le monde les verrait et le doute serait impossible. […] Alors il lui est impossible d’accepter ce panthéisme qui fait des êtres individuels de purs modes de l’Être universel.

707. (1888) Impressions de théâtre. Première série

Il est impossible de mieux ressembler à un très vieux et très vénérable portrait de famille. […] Et ce serait fort beau, du moins sous la forme du conte, mais impossible sur les planches. […] Pourquoi est-ce impossible ? — « Parce que c’est impossible, vous dis-je. […] Il passe son temps à regarder Marceline ; puis, quand il l’a bien regardée, il se regarde et il compare, et il tire des conclusions. « Il est impossible qu’elle m’aime et il est impossible qu’elle ne me trompe pas… Moi même, si j’étais à sa place, je me tromperais !

708. (1905) Promenades philosophiques. Première série

On n’en sait rien, et il est impossible de le savoir. […] S’il fallait toujours, avant d’agir, nous mettre en possession de la vérité, l’action serait impossible. […] Il m’a toujours été impossible de regarder un Degas sans penser à Mallarmé. […] Il est impossible, en effet, d’établir entre ces deux ordres d’idées aucun rapport légitime. […] Cette construction hiérarchique est des plus arbitraires, car il est impossible d’établir une chronologie universelle des langues.

709. (1887) George Sand

L’habitude contractée, presque dès le berceau, d’une rêverie dont il lui était impossible plus tard de se rendre compte, lui donna de bonne heure l’air bête. […] Mais plus je suis touché de votre suffrage, plus il m’est impossible d’accepter votre blâme à certains égards… Vous dites, monsieur, que la haine du mariage est le but de tous mes livres. […] Il était impossible de s’approcher d’elle, même avec les préventions les plus contraires, sans être désarmé par cette grâce rayonnante du sentiment. […] Ces girouettes pleurardes et radoteuses, avec leurs notes d’une ténuité impossible, sont comme les ténors aigus qui dominent l’ensemble. […] Le point de départ, ce fut un de ces amours réputés impossibles et qui sont précisément ceux qui éclatent avec le plus de violence.

710. (1825) Racine et Shaskpeare, n° II pp. -103

Auger était un critique sage et froid (Nº du 26 avril), il aurait dû dire très froid, à l’effet qu’il produit sur vous ; car enfin, messieurs, à l’exception du titre de mon pamphlet, je ne vous ai pas encore lu une phrase de mon cru ; et je ne vous en lirai point ; je vois que toute réfutation est impossible, puisque, rien qu’en exposant les raisons de ma partie adverse, j’endors le lecteur. […] Si des hommes tels que Corneille et Racine avaient travaillé pour les exigences du public de 1824, avec sa méfiance de toutes choses, sa complète absence de croyances et de passions, son habitude du mensonge, sa peur de se compromettre, la tristesse morne de la jeunesse, etc., etc., la tragédie serait impossible à faire pour un siècle ou deux. […] Pourquoi tenter dans votre art, messieurs les poètes comiques, précisément la seule chose qui soit impossible ? […] On sait que les sifflets et les huées commencèrent avant la pièce anglaise dont il fut impossible d’entendre un mot. […] Le manque de finesse et le pédantisme puritain rendent impossible, dans cette république, la comédie d’Aristophane.

711. (1854) Causeries littéraires pp. 1-353

Il était impossible de se tirer de ce mauvais pas avec moins de frais et plus de grâce. […] Mérimée, par ses qualités de perfection sobre, un peu froide, et même un peu hautaine, rend le blâme impossible et la louange inutile. […] Non, c’est impossible, ce n’est pas là la pensée de M.  […] Et pourtant il n’est pas impossible d’expliquer par quelle pente nous sommes ainsi arrivés d’un extrême à l’autre. […] il est impossible de rappeler ce nom et ce souvenir sans songer à un inévitable parallèle.

712. (1907) Propos de théâtre. Quatrième série

Comme ce sont des choses impossibles à prouver, cela ferait une histoire et m’attirerait des désagréments graves. […] Avec les mœurs du reportage actuel, le théâtre deviendra impossible. […] — Alors, désormais, il sera surtout impossible de tirer une pièce de théâtre d’un roman ? […] quand le criminel est absolument impossible même à excuser, quelle belle plaidoirie ! […] Il est impossible de le voir.

713. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Étienne de La Boétie. L’ami de Montaigne. » pp. 140-161

Elle en réserve la perfection et l’exquise délicatesse pour les femmes qui ont su rester fidèles aux vertus de leur sexe, et pour les hommes qui savent le leur pardonner, mais qui, près d’elles et avec les années, y retrouvent leur compte : « Quand elles n’ont point usé leur cœur par les passions, leur amitié est tendre et touchante ; car il faut convenir, à la gloire ou à la honte des femmes, qu’il n’y a qu’elles qui savent tirer d’un sentiment tout ce qu’elles en tirent. » J’insiste sur cette espèce et cette qualité d’amitié que Montaigne a oubliée et qu’il semble avoir regardée d’avance comme impossible ; elle est le produit d’une culture sociale très perfectionnée. […] Télémaque a fait de nos rois des guides et des amis… Il n’est pas impossible, à la rigueur, que l’éditeur ingénu de La Boétie en 89 ait cru à ces niaiseries.

714. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) «  Essais, lettres et pensées de Mme  de Tracy  » pp. 189-209

Mme de Coigny n’aime pas assez Shakespeare ; l’original lui donne trop de peine, et elle déteste les traductions impossibles… Je raconte à Mme de Coigny mes lectures anglaises, et elle dit que ces lectures (aidées de Dieu) m’ont donné un esprit original et sain. » Mme de Coigny avait raison ; ces lectures croisées sont un excellent régime et fortifient une jeune nature. […] Seule, elle s’occupe de sa musique, de ses oiseaux, de ses fleurs ; il lui est impossible de ne pas mettre de la passion à tout ce qu’elle fait.

715. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire du règne de Henri IV, par M. Poirson » pp. 210-230

Cependant la haute noblesse, et dans le camp de Mayenne et dans le camp de Henri IV, élevait des prétentions exorbitantes et mettait tout accommodement à un prix impossible. […] [NdA] Il m’est impossible, en réimprimant cet article, de ne pas avoir présente une séance intérieure de l’Académie française (14 mai 1857) dans laquelle, à propos du prix Gobert qu’on avait à décerner, des jugements et opinions détaillés ont été donnés par chaque membre sur les deux ouvrages qui étaient en concurrence, l’Histoire de France de M. 

716. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Madame Roland, ses lettres à Buzot. Ses Mémoires. »

Elle avait l’évidence d’une justice divine qui la consolait dans une mesure infinie de l’atroce iniquité dont elle était la victime, et lui donnait cette résignation à la fois enthousiaste et calme qui efface l’horreur de l’agonie et triomphe du supplice et du néant. » Il m’est impossible, malgré la déférence et le respect que j’ai pour le témoignage de M.  […] Faugère, de vouloir écrire ses dernières pensées, conçues pendant le trajet même ; qu’elle ait demandé du papier, une plume et de l’encre au pied de l’échafaud, qu’elle se soit exposée à ce refus, c’est impossible, c’est contradictoire, c’est petit, c’est puéril.

717. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Joséphine de Saxe dauphine de France. (Suite et fin.) »

Il dut céder à l’exigence française ; sa bonne étoile ne lui fit pas défaut ; il fut heureux ; son lieutenant Lœwendal mena à bien cette entreprise réputée impossible et fort inutile de Berg-op-Zoom qui n’était que pour l’honneur et pour la montre : le succès de Lawfeld, dès cette campagne, put sembler couronné d’un résultat. […] Et ici encore une courte digression n’est pas inutile ; et, bien qu’il ne s’agisse que d’une anecdote, cette anecdote a pris de telles proportions sous la plume des écrivains de nos jours, qu’il devient presque impossible de la passer sous silence, dès qu’on s’entretient un peu longuement du héros saxon.

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