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697. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 416-419

En suivant cette méthode, qui prouve beaucoup de sagacité, beaucoup de connoissances, il est parvenu à donner non seulement une Collection intéressante des actions principales des Saints que l’Eglise révere dans ses Fastes, mais encore de présenter dans l’ensemble de l’Ouvrage un tableau assez suivi de l’Histoire de l’Eglise. Les Notes qu’il a cru devoir ajouter, pour éclaircir certains points, soit de l’Histoire Littéraire, soit de l’Histoire Sacrée ou Profane, portent l’empreinte d’une érudition étendue & d’une critique éclairée.

698. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Nouvelle correspondance inédite de M. de Tocqueville (suite et fin.) »

C’est l’histoire du Français. […] Les libres jugements que j’v porte et sur mes contemporains et sur moi-même rendraient cette publication impraticable, quand même il serait dans mon goût de produire ma personne sur un théâtre littéraire quelconque, ce qui assurément n’est, pas. » Ainsi il y a de lui un livre commencé sur la Révolution de 1848 ; les Œuvres dites complètes aujourd’hui ne le sont que provisoirement : il restera encore beaucoup à y ajouter, et pour la Correspondance et pour les fragments d’histoire. […] Je ne puis rencontrer cela qu’en écrivant l’histoire, en m’attachant à une époque dont le récit me serve d’occasion pour peindre les hommes et les choses de notre siècle, et me permettre de faire de toutes ces peintures détachées un tableau. […] Le modèle inimitable de ce genre est dans le livre de Montesquieu sur la Grandeur et la Décadence des Romains : on y passe, pour ainsi dire, à travers l’histoire romaine sans s’arrêter ; et cependant on aperçoit assez de cette histoire pour désirer les explications de l’auteur et pour les comprendre. […] Montesquieu, qui savait l’histoire et qui a si fortement parlé de la République romaine, n’avait pas cette horreur des Trajan ; il a sur eux, à la rencontre, d’humaines et de magnifiques paroles, et il s’est montré en cela un parfait philosophe.

699. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. EUGÈNE SUE (Jean Cavalier). » pp. 87-117

Le roman maritime l’ayant mené à étudier l’histoire de la marine française, cette histoire elle-même l’a conduit bientôt à se former, sur le règne et le personnage de Louis XIV, certaines vues particulières. […] Sue a esquissé la nouvelle de Cécile, histoire analytique d’une mésalliance morale. […] Ils y sont du moins plus de mise que dans l’histoire, qui en a tant abusé de nos jours. […] Sue, dans le portrait de son héros, a bien tenu compte des principales données de l’histoire. […] Histoire des troubles des Cévennes, 3 vol.

700. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre II. Deuxième élément, l’esprit classique. »

Sa lacune originelle. — Signes de cette lacune au dix-septième siècle. — Elle s’accroît avec le temps et le succès. — Preuves de cet accroissement au dix-huitième siècle. — Poèmes sérieux, théâtre, histoire, romans. — Conception écourtée de l’homme et de la vie humaine. […] Au dix-huitième siècle, il est impropre à figurer la chose vivante, l’individu réel, tel qu’il existe effectivement dans la nature et dans l’histoire, c’est-à-dire comme un ensemble indéfini, comme un riche réseau, comme un organisme complet de caractères et de particularités superposées, enchevêtrées et coordonnées. […] Il est de principe que naturellement tout esprit humain parle et pense comme un livre  Aussi quelle insuffisance dans l’histoire ! […] Siéyès a le plus profond dédain pour l’histoire, et « la politique est pour lui une science qu’il croit avoir achevée381 » du premier coup, par un effort de tête, à la façon de Descartes, qui trouva ainsi la géométrie analytique. […] Descartes déprime « les simples connaissances qui s’acquièrent sans le secours du raisonnement, telles que les langues, l’histoire, la géographie, et en général tout ce qui ne dépend que de l’expérience… Il n’est pas plus du devoir d’un honnête homme de savoir le grec et le latin que le langage suisse et le bas-breton, ni l’histoire de l’empire romano-germanique que celle du plus petit État qui se trouve en Europe ».

701. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre II. Des poëtes étrangers. » pp. 94-141

Il donna la préférence à l’histoire de Sophonisbe, & à ce qu’il y a de plus intéressant dans cette histoire, aux malheurs de cette Reine qui meurt par le poison que Massinissa lui envoie. […] Il entremêle avec art, dans le troisiéme & le quatriéme Chant l’histoire du Portugal. […] Les faits, leurs circonstances, leur arrangement sont les mêmes dans l’histoire que dans le Poëme. […] La regle des trois unités n’y est pas observée ; c’est une histoire mise en dialogue, dont les différentes parties sont autant de scènes détachées, qui n’ont d’autre liaison que celle qu’ont entr’elles les actions particuliéres exposées par la suite de cette histoire. […] Eidous, sous ce titre : Hau-Kiou-choan, histoire chinoise, à Lyon 1766. en quatre parties in-12.

702. (1913) La Fontaine « IV. Les contes »

Voilà cette histoire. […] Apulée nous a raconté l’histoire de Psyché comme un conte de fées que raconterait un vieux sachem un peu austère et même un peu morose. […] C’est l’histoire de la fable de La Fontaine intitulée le Berger et le Roi. […] Surtout il l’est devenu depuis que nous avons eu beaucoup d’histoires de ce genre. […] Dans ce livre amoureux une histoire d’amour ?

703. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre VI. De la politique poétique » pp. 186-220

Aussi voyons-nous souvent dans l’histoire romaine combien les héros rougissaient virtute parta per flagitium amittere. […] Leurs réunions furent les comices curiata, les plus anciens dont fasse mention l’histoire romaine. […] Depuis cette époque, nous voyons le cens reparaître dans l’histoire romaine. […] En lisant l’histoire romaine, un lecteur raisonnable doit se demander avec étonnement que pouvait être cette vertu si vantée des Romains avec un orgueil si tyrannique ? […] Nous avons observé dans la table chronologique que cette époque est pour l’histoire grecque celle de la plus grande lumière, comme pour l’histoire romaine l’époque de la seconde guerre punique ; c’est alors que Tite-Live déclare qu’il écrit l’histoire avec plus de certitude ; et pourtant il n’hésite point d’avouer qu’il ignore les trois circonstances historiques les plus importantes.

704. (1903) Le problème de l’avenir latin

Ce sont là des dates significatives dans l’histoire du monde occidental.‌ […] L’étude des événements de notre naissance peut seule illuminer notre singulière histoire. […] Jugement auquel d’ailleurs notre histoire courante a rigoureusement souscrit. […] L’histoire répond. […] Une histoire de l’art serait esquissée, surtout au moyen de reproductions.

705. (1938) Réflexions sur le roman pp. 9-257

Comme Lamartine dans l’histoire de l’abbé Dumont et dans les accents de son pays mâconnais, M.  […] Elle avait lu dans son Histoire sainte, etc. » Cela est profond. […] Le livre roule donc sur deux idées, l’une qui intéresse l’histoire des sentiments et de la civilisation, l’autre qui concerne l’histoire du roman. […] Or si l’histoire de la poésie et du théâtre s’accommode de cette coupure (et encore au prix d’une déformation certaine), l’histoire du roman ne s’en accommode pas. […] L’histoire du roman jusqu’au xviiie  siècle, c’est l’histoire d’un genre foisonnant, capital dans l’ordre historique, mais littérairement manqué.

706. (1897) La vie et les livres. Quatrième série pp. 3-401

que l’Histoire des origines du christianisme et l’Histoire du peuple d’Israël, sans compter l’Histoire générale des langues sémitiques, pourraient un jour s’enclore dans une aussi brève formule. […] I, p. 278-282 ; Histoire de la littérature anglaise, t.  […] Si vous désirez connaître la véritable histoire de don Juan, lisez Miremonde. […] La cadette est professeur d’histoire à Girton. […] Une vieille inscription nous raconte la touchante histoire de ces enfants.

707. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. A. Thiers : Histoire de la Révolution française — II. La Convention après le 1er prairal. — Le commencement du Directoire. »

C’est après avoir ainsi retracé les victoires toutes républicaines de la première campagne d’Italie, que, jetant les yeux sur la France, alors si florissante et pourtant dévouée à de si prochains malheurs, il couronne son récit par cet éloquent épilogue, par cet hymne enivrant dont le ton poétique sied encore à la voix de l’histoire : « Jours à jamais célèbres, à jamais regrettables pour nous ! […] Observons pourtant qu’en histoire, les faits étant du domaine de tous, l’historien, s’il veut que son œuvre soit durable, doit la marquer fortement de son empreinte, et y apposer en chaque endroit comme un sceau ineffaçable. […] Thiers, affirmons hardiment qu’aucune histoire ne mérite à plus juste titre la vogue contemporaine. […] Telle est en somme l’Histoire qu’il ne faut pas plus comparer à celle de M. Thiers, qu’on ne comparera bientôt les Mémoires de d’Aubigné ou le Journal de l’Étoile à l’Histoire de la Ligue par M. 

708. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Tourgueneff »

Charrière, que nous ne connaissons pas, est probablement un homme d’esprit, et d’ailleurs il a trop vécu en tête à tête de son auteur dans le vis-à-vis d’une traduction, pour ne pas savoir la différence qu’il y a entre les tablettes d’un humouriste, écrites au courant de cette plume, mi-partie d’imagination et de réalité, qui est la plume des humouristes, et des Mémoires d’un seigneur russe, daguerréotypant, pour le compte de l’Histoire, avec une inflexible exactitude, les institutions et les mœurs politiques de son pays. […] Ces Mémoires qui révèlent la Russie à elle-même, et qui sont , dit l’introduction avec l’enflure des joues d’un sonneur de trompe, un de ces ouvrages hardis et venus à propos qui agissent fortement sur les idées d’un peuple et prennent date dans son histoire , méritent fort peu ce grand fracas, et s’ils prennent date quelque part, ce ne sera pas dans l’histoire des mœurs et des institutions de la Russie, mais dans la belle histoire aux pages vastes et vides de la littérature Russe ; car ces Mémoires étincellent d’un talent très vif, et le talent littéraire, comme on le sait, ne neige point là-bas14… Seulement, hors cela, — le talent littéraire que nous allons tout à l’heure mesurer, — il n’y a réellement pas dans le livre d’Yvan Tourgueneff de quoi justifier les illusions de son enthousiaste traducteur. […] Tourgueneff raconte quelque touchante histoire, saisie au vol ou ramassée à l’affût, quand il nous peint, comme Sterne le fait souvent avec une perfection si divinement désespérante, et comme tous les humouristes le font avec plus ou moins de talent, ces têtes étranges dans lesquelles l’humanité prend des plis et des creux que l’on n’oublie plus dans les physionomies humaines, une fois qu’on les a contemplées, M. 

709. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « J.-J. Ampère ; A. Regnault ; Édouard Salvador »

Pas plus que son bienfaiteur et son maître il ne sait conclure résolument et profondément sur ces États-Unis, qui ne sont pas unis, sur ces blocs de granit qui ne valent pas plus que des grains de sable si le ciment que rêvait pour nous l’empereur Napoléon ne les retient pas adhérents, sur ce pays, enfin, sans analogue dans l’histoire, et qui est comme la frontière neutre de toutes les nations. […] D’un autre côté, les événements qui font en ce moment fermenter cette vieille terre, qu’on croyait épuisée, et qui se remue comme si elle était immortelle, donnent à un livre de voyage en ce pays un intérêt de hauteur d’histoire. […] Son histoire de Marseille, qui comprend tant de faits et à laquelle il sait rattacher tant de choses, est écrite avec une rapidité pleine d’éclairs. […] Malheureusement, s’il est toujours écrivain et peintre, Édouard Salvador est aussi presque toujours un penseur plus ingénieux que solide, qui touche de l’Histoire en artiste, au profit d’intérêts et d’idées que nous ne pouvons accepter dans l’éclat de leur prétention. […] À travers l’histoire, très variée et très piquante, de Marseille et des Échelles du Levant comme l’a écrite Édouard Salvador, on reconnaît cette préoccupation de notre âge qui prend, selon nous, notre pays à rebours de son instinct et de son génie.

710. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLIXe Entretien. L’histoire, ou Hérodote »

Voyage historique, littéraire, religieux, à travers le monde alors connu des Grecs, ce serait le vrai nom de ce qu’on appelle son Histoire. […] À quarante ans, il lut devant le même public son Histoire achevée. […] Il y continue l’histoire des Perses, mœurs et politique. […] Hérodote la raconte avec la simplicité du fait le plus vulgaire ; mais l’histoire elle-même a des solennités. […] Il vaudrait autant prendre aujourd’hui Voltaire pour le père de l’histoire moderne.

711. (1888) Poètes et romanciers

Il y a trois histoires mêlées et confondues dans ce volume : l’histoire du sentiment de la nature, les conceptions diverses que l’humanité s’est formées de ses rapports avec Dieu, et enfin le développement de l’activité humaine sous la loi du beau, ou l’histoire de l’art. […] On nous annonce l’histoire du sentiment de la Nature avant le Christianisme. […] Cela était possible avec les ressources abondantes que lui offrait l’humanité telle que l’imaginent les naturalistes de cette école, l’histoire avant l’histoire. […] C’est l’histoire d’une soirée, d’une journée peut-être. […] il se plaint d’avoir une histoire, l’ingrat !

712. (1891) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Première série

Cette remarque-là, c’est à peu près toute l’histoire moderne. […] D’une part, il dissipe cette illusion, née de l’histoire et de l’histoire naturelle, ses deux ennemies personnelles, que le monde est très ancien. […] C’est sa philosophie de l’histoire, et particulièrement sa philosophie de l’histoire de la révolution française. […] L’histoire des idées de 1780 à 1817 est dans ses œuvres. […] Leur malheur a été de ne pas savoir l’histoire.

713. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Geoffroy de Villehardouin. — II. (Fin.) » pp. 398-412

Je ne sais si je m’abuse : il y a ici un dernier soupir de la Grèce érudite, mais sincère encore, une application imprévue et patriotiquement ingénieuse de l’Anthologie à l’histoire. […] Quand je vois ces qualités et ces défauts de l’historien d’une époque finissante, cet arrangement élégant et peigné, ces comparaisons disparates où les images d’Endymion ou de tel autre personnage mythologique sont jetées à travers les événements les plus positifs et les plus désastreux de l’histoire, je les oppose aux qualités et aux défauts du narrateur français qui commence, à cette simplicité grave, sèche et roide, mais parfois épique, et je me demande : « Lequel des deux est véritablement le plus voisin d’Homère ou d’Hérodote ?  […] La chronique de Villehardouin, à sa manière et dans sa rudesse, rouvrait donc une ère littéraire de l’histoire. […] La poésie, comme l’histoire, à voir les choses simplement, elle était plutôt à cette heure du côté des croisés que des Byzantins, malgré toutes leurs divinités et leurs Aréthuses, — la poésie, et j’entends par là la véritable, à la fois le souffle, l’inspiration, la fleur et déjà l’art de l’expression, et aussi l’artifice du rythme. […] (Fauriel, Histoire de la poésie provençale, tome II, p. 58-68.)

714. (1890) L’avenir de la science « XII »

Et, pourtant, il y a là des trésors pour la critique et l’histoire de l’esprit humain. […] En histoire, le trait est grossier ; chaque linéament, au lieu d’être représenté par un individu ou par un petit nombre d’hommes, l’est par de grandes masses, par une nation, par une philosophie, par une forme religieuse. […] Et pourtant il n’est pas mort ; car il a servi à esquisser Alexandrie, et Alexandrie demeure un fait immense dans l’histoire de l’humanité. […] L’histoire littéraire est destinée à remplacer en grande partie la lec-ture directe des œuvres de l’esprit humain. […] que l’Histoire universelle, objet d’une admiration conventionnelle, œuvre d’un théologien arriéré, pour apprendre à notre jeunesse libérale la philosophie de l’histoire !

715. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Lawrence Sterne »

Cette biographie, qui pouvait ne pas être du tout, — car l’histoire des hommes célèbres par leurs ouvrages n’est souvent que dans leurs ouvrages, et Voltaire même a fait une loi (fausse, il est vrai, parfois), de ne la chercher que là, — cette biographie s’est trouvée, par hasard (cette étoile de Sterne !) […] On s’était battu dans une chambre avec la furie irlandaise, et le père de Sterne fut cloué au mur par l’épée de son adversaire, qui perça le mur et s’y enfonça…, si bien qu’embroché de cette rude manière, il demanda le plus poliment du monde à celui qui l’avait embroché, d’ôter le plâtre attaché à l’épée avant de le débrocher… Histoire réelle, qui enfile — comme l’épée enfila son père — toutes les histoires inventées par Sterne et racontées par l’oncle Toby et le caporal Trim dans le Shandy ! […] Il est, lui, le Rabelais des Délicats et des Tendres, dans les parties du Tristram Shandy qui sont réussies : l’histoire de Le Fèvre, l’abbesse des Andouillettes, etc., et surtout ces types heureux de M.  […] Or, s’il est un nom significatif et qui précise dans l’esprit l’image d’une civilisation tout entière, n’est-ce pas ce nom si singulièrement choisi de Koran, que Mahomet — l’un des quatre hommes de l’Histoire qui ont le plus laissé leur empreinte dans les choses humaines — a consacré en l’écrivant, avec la pointe d’un cimeterre, sur le frontispice de sa Loi ? […] Quant au livre lui-même, que ne devait-il pas être pour soutenir ce titre écrasant et terrible de Koran, qui éclate comme un météore dans l’Histoire, et avec lequel une colossale humour aurait seule pu lutter ?

716. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre III. Contre-épreuve fournie par l’examen de la littérature italienne » pp. 155-182

L’histoire de l’Italie a la beauté poignante d’une tragédie. […] Quand Garibaldi s’écriait : Roma o morte, il exprimait à la fois un programme héroïque et une vérité de l’histoire. […] — À la voir dans l’ensemble, cette histoire est une tragédie, et c’est de ce point de vue que je la résume ici en quelques traits essentiels. […] Je ne connais pas d’histoire plus instructive ni plus tragique à étudier dans le détail30. L’histoire littéraire nous en donne une éclatante confirmation : au lieu d’une période de lente élaboration (dramatique), Pétrarque s’élance d’un bond dans un monde nouveau.

717. (1936) Réflexions sur la littérature « 6. Cristallisations » pp. 60-71

Delacroix annonce dans sa préface l’intention d’intégrer expressément Stendhal à l’histoire de la psychologie française au XIXe siècle, histoire que lui-même, l’ayant professée ou devant la professer à la Sorbonne, se propose d’écrire en toute sa suite. […] Trop de philosophes, d’historiens de la philosophie paraissent encore demeurer à un stade de leur science analogue à celui où en étaient je ne dis pas les historiens, mais les auteurs de manuels d’histoire au temps de l’histoire-batailles. […] Dès qu’on nous parle d’une histoire de la psychologie française écrite par un philosophe professionnel, nous avons instinctivement l’image d’une série de chapitres non seulement sur Maine De Biran (qui a, celui-là, vraiment avancé l’étude de l’homme), mais sur Jouffroy, qui invoque souvent, et de façon touchante la révélation de la psychologie, et que la psychologie traite comme l’esprit saint fait des prélats dans la chanson de Béranger ; sur Garnier dont le Traité des facultés de l’âme réalisa assez longtemps dans les bibliothèques universitaires une summa psychologica ; ou, plus près de nous, sur Alfred Fouillée, dont la savonneuse Psychologie des idées-forces et ses complémentaires ne contiennent pas plus de sens utile. […] Il aura d’ailleurs de la peine à définir ce sujet sous forme d’une « histoire » suivie : si la psychologie est la connaissance de l’homme individuel en tant qu’il sent, pense et agit, nous voyons que cette connaissance, extériorisée en livres, résulte de quatre lignées qui, au XIXe siècle, tantôt se coupent et tantôt divergent : les philosophes, les médecins, les moralistes et les romanciers ; et il va falloir sans doute (pensons à Tarde et à un livre comme les Fonctions mentales dans les sociétés inférieures de M.  […] S’il faut entendre, comme cela paraît raisonnable, par histoire de la psychologie, l’histoire de la suite qui a contribué à notre connaissance de l’homme intérieur, peu de noms y compteront plus éminemment que Stendhal.

718. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 390-393

Brumoy s’est exercé aussi dans l’Histoire, & nous croyons pouvoir assurer, d’après la lecture des onzieme & douzieme volumes de l’Histoire de l’Eglise Gallicane & de quelques autres morceaux historiques de sa façon, que ce n’étoit pas là son talent le plus décidé. […] Son Ovide Chrétien est dans le même goût ; tout y change de face : les Héroïdes sont des Lettres pieuses ; les Fastes, les six jours de la création ; les Tristes, les Lamentations de Jérémie ; un Poëme sur l’amour de Dieu, remplace celui de l’Art d’aimer, l’Histoire de quelques Conversions tient lieu des Métamorphoses.

719. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 472-474

Il est moins connu par son Histoire Romaine, son Histoire des Indes, celle des Amazones, celle des Empires, & son Essai critique sur celui d’Occident, que par l’Oracle des nouveaux Philosophes. […] de Voltaire, pour servir de suite à ses Ouvrages, & de Mémoires à l’Histoire de sa Vie, à Paris, chez le Jay, Libraire, rue S.

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