Voici pourtant un critique — dont j’ignore la vie extérieure et s’il parle du haut d’une chaire — qui débute quelquefois par de la pensée ; mais il continue toujours par de la prudence et de la naïveté professorales. […] Méprise leurs outils gauches et le plomb dont ils s’alourdissent de peur que quelque vent d’extase ne les enlève trop haut.
Les regards de la postérité passeront rapidement sur ses premières satyres, & s’arrêteront à ses belles épîtres, à son Lutrin, & sur-tout à son Art poëtique ; ouvrages admirables, où la poësie est portée à son plus haut point de perfection. […] Il avoit toutes les prétentions ; celles de la plus haute naissance, du génie, de la figure, du courage, de l’homme à bonnes fortunes.
Il l’a possédée au plus haut dégré. […] Avec cette aménité qu’il mettoit dans le commerce de la vie, il passoit chez ses confrères pour être haut & fier.
Ces sortes de dieux, et la raison qui tient le haut bout est d’un style très-négligé. […] J’en ai dit la raison plus haut.
Encore me prendrais-je à contester que notre langue ne soit pas, sinon au même degré que l’espagnol et l’italien, au moins à un très haut peint, une langue musicale en dépit de certaines assonances trop lourdes, une langue réellement douée de sonorité rythmique et de mélodieuse douceur. […] De notre temps si la Prose s’altère sur quelques points, c’est pour s’enrichir par tant de conquêtes : rappelons-nous la comédie élargissant son domaine, le roman agrandi suscitant ses véritables chefs-d’œuvre, l’histoire faisant de son champ jadis étroit tout un monde d’explorations et de découvertes, la critique vraiment fondée et promue à la dignité d’un genre original où cinq à six hommes supérieurs ont véritablement créé, l’érudition réconciliée avec le beau style et devenue l’une des provinces de la haute littérature, la politique rendant parfois de mauvais services à la pureté de la langue, mais produisant aussi dans la presse et à la tribune d’admirables écrits de polémique et de non moins admirables discours, la philosophie et la religion enfin pour de nouveaux besoins et avec de nouveaux interprètes se créant aussi une langue nouvelle.
Maurice Barrès donna Sous l’œil des Barbares, les causeurs et les critiques trop nombreux qui parlent des livres après les avoir à peine feuilletés, s’imaginèrent que l’auteur entendait par ces Barbares, à la mode romantique, les imbéciles, les bourgeois, les Philistins, tandis qu’au contraire il comprenait dans ce terme tous les hommes, fussent-ils de la plus haute, de la plus délicate culture, qui attentent à l’intégrité de notre moi, ou empêchent que nous en prenions pleine conscience. […] Marguerite d’Angoulême, dame de haut goût et de très fine culture, écrivant un poème, où l’on releva plusieurs traces d’insigne hérésie, l’appelait : le Miroir de l’âme pécheresse (Alençon, 1531).
C’était ce qui repointait encore de ces herbes exécrées qui cependant doivent disparaître, si l’Évangile de la République démocratique et sociale est une vérité… En disant les derniers, on affirmait d’avance qu’il n’y en aurait plus et on les tuait dans le ventre de l’avenir, car c’est une manière de tuer les gens que dire hautement qu’ils sont morts… C’était donc le coup définitif de la guillotine… Malheureusement ce gratte-papier mollasse d’une plume de femme, n’avait pas l’affilé du couperet qui avait mordu dans l’herbe humaine, haute et drue, et cette plume ne pouvait que gratter la place où repoussait ce chiendent maudit ! […] Et ce n’est pas trop dire, dans sa brutalité : bêtises… On est, en effet, le dernier des bas-bleus, quand on a écrit ces deux livres… Parmi les bas-bleus qui pullulent, il en est de si piètres qu’ils ne méritent pas même ce nom de bas-bleu, qui monte trop haut, il faut les appeler des « chaussettes ».
Les uns l’en jugent plus méprisable, la dénonçant comme un concept a priori, rêve de philosophe, « chimère de Rousseau » ; les autres, plus admirable, rappelant qu’il est le résultat précieux des longs efforts spéculatifs des plus hauts représentants de l’humanité46. — Ainsi la thèse idéologique satisfait dès l’abord à des préférences diverses. […] Elles sont donc loin de barrer la route à toute autre hypothèse ; et si nous en rencontrons une qui, découvrant une relation constante entre l’expansion des idées égalitaires et certains phénomènes déterminés, montre aussi comment, suivant quelles lois générales, ces phénomènes peuvent contribuer au succès de cette idée, — nous aurons le droit de dire, au nom des principes rappelés plus haut, qu’elle satisfait, mieux que les précédentes, à notre soif d’explication.
Ce qui nous semble aujourd’hui si peu de chose était en 1829 de la plus haute gravité. […] Notre temps n’est pas aussi positif que l’assurent des gens qui le regardent de haut. […] Le héros, le chevalier des Grieux, un tricheur de haute volée ; l’héroïne, Manon, une courtisane de bas étage. […] Mme de Krüdener visa plus haut en écrivant Valérie. […] Le visage, le maintien et même le costume ont une éloquence qui n’est peut-être pas accessible au profane, mais qui parle haut pour l’observateur.
La vente qui a lieu depuis lundi dans les appartements du Palais-Royal, et qui finit aujourd’hui mercredi au profit de la Guadeloupe et sous les auspices de la reine, a mis en circulation dans la haute société un charmant recueil de nouvelles inédites, trois nouvelles, Marie-Madeleine, Une Vie heureuse et Résignation, composées par une jeune femme du monde12 pour elle seule et quelques amis ; mais la reine l’ayant su a désiré que ce fût imprimé à l’Imprimerie royale et vendu pour cette infortune extraordinaire : il a fallu obéir.
Il s’en est tiré cette fois, comme toujours, par un admirable talent, par un talent qui grandit plutôt sous les attaques, et il s’est élevé, au dire de tous, surtout dans son second discours, à la plus haute et à la plus ferme éloquence.
Bientôt, monsieur, appelé à leurs assemblées intérieures, vous les connaîtrez, vous les verrez tels qu’ils sont, affectueux, bienveillants, paisibles. » — On a cru voir dans certains de ces passages des admonitions tombées de haut sur la critique, cette tracassière des grands hommes.
Un soir que le public s’était retiré, que les derniers rayons mourants éclairaient encore la serre, que les calices qui s’ouvrent de jour n’étaient pas encore fermés, et que ceux qui attendent la nuit pour éclore commençaient déjà à s’entr’ouvrir, à cette heure charmante, les plus nobles des fleurs rapprochées et faisant cercle vers le haut de la serre se mirent à rêver, à s’enivrer de leurs propres parfums, et à causer entre elles dans la langue des fleurs.
Enfin, si nous remontons plus haut encore, si nous la suivons au Palais-Royal, dans le monde, nous la verrons sans cesse briguant avec fureur la célébrité, dans un temps où celle-ci était le prix des talents d’éclat, poursuivant tous ces talents, cultivant tous les arts, jusqu’à y trop exceller, transportant le théâtre dans les salons et l’école dans le théâtre, cumulant dans sa tête dévotion, galanterie, sensibilité, pédantisme, en un mot, toutes les inconséquences dont est capable une femme d’esprit, décidée à se créer en toute hâte une existence supérieure et plus que privée.
Cette poésie doit ressembler au manoir même et au paysage qu’elle décrit : une végétation forte et plantureuse, d’odorantes senteurs qui s’en exhalent, des herbes hautes qui envahissent (même dans ce qu’on appelle jardin) les sentiers mal dessinés ; une source qui coule dans un lit peu tracé et en déborde souvent.
C’est là qu’isolé, tout à fait aveugle, après avoir passé par les horreurs d’une tentation sinistre de mort, un matin de printemps, il s’avisa de demander à la poésie, au chant, quelque chose de ce qu’il avait demandé vainement au pinceau et à la lumière, un haut refuge du moins, une patrie idéale où se reposer.
Au théâtre, elle devenait volontiers une clameur ; on pouvait en craindre l’éclat faute d’issues naturelles et suffisantes, et l’applaudissement montait assez haut pour sembler une explosion.
Que, dans Gabrielle, qui est une comédie d’une haute moralité, il mît hardiment, dans la bouche des personnages contemporains, le ferme alexandrin du xviie siècle ; que, dans l’Aventurière, il fît passer, à travers ce même vers classique le souffle du lyrisme et de la fantaisie ; que, pris d’une vertueuse indignation, il marquât, dans le Mariage d’Olympe, la fille triomphante avec le fer rouge de la satire ; qu’après un regard épouvanté sur les progrès d’un luxe corrupteur, il dénonçât la courtisane mariée, la lionne pauvre ; — toujours il nous faisait admirer et applaudir des œuvres d’une composition solide et harmonieuse, d’un intérêt poignant et irrésistible.
Il faut louer très haut ce patient et vaillant effort.
L’exemple du roi produisait donc un désordre pire que le sien, en autorisant au plus haut degré le dérèglement général.
À travers leurs figures classiques, j’ai fait entrevoir le jeu des phénomènes atmosphériques ou solaires qui les ont créés à l’horizon lointain de la haute Asie.
Mademoiselle de Gournai le prit sur un ton fort haut, & lui demanda s’il venoit pour l’insulter.
Il est certain qu’on ne doit élever sur le cothurne que les personnages pris dans les hauts rangs de la société.