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1900. (1853) Portraits littéraires. Tome I (3e éd.) pp. 1-363

Tout entier aux évolutions de ses strophes, occupé à les discipliner, à les faire marcher sur deux, sur trois rangs de profondeur, à les dédoubler, à les diviser en colonnes, il n’a pas le loisir de se demander si ces rangs dorés qui éclatent au soleil sont prêts pour la guerre ou pour la parade. […] Hugo produira dans la seconde moitié de sa vie le consoleront de la guerre qu’il a soutenue.

1901. (1875) Revue des deux mondes : articles pp. 326-349

Les Indiens se servent du curare pour empoisonner leurs flèches de chasse ou leurs flèches de guerre. […] Les flèches de guerre ont un dard fixe très-acéré, formé par des os d’animaux ou par du bois très-dur ; quelquefois le dard est garni d’épines disposées en sens inverse, de manière à empêcher le trait de sortir de la blessure.

1902. (1874) Portraits contemporains : littérateurs, peintres, sculpteurs, artistes dramatiques

La seconde réputation de Méry date de cette trilogie de romans : Heva, la Guerre du Nizam, la Floride, où les caractères les plus étranges et les plus originaux se meuvent à travers de fantastiques complications d’événements, dans des paysages grandioses, sauvages ou édéniques. […] Le poids du harnois de guerre leur pèse, quoiqu’ils n’en disent rien et qu’ils se redressent avec la fierté de ceux qui jadis ont pris part aux batailles des géants. […] Denecourt Le Sylvain Henri Heine, dans un charmant article, a décrit les occupations et les déguisements des dieux eu exil ; il nous a montré, après l’avènement triomphal du christianisme, les olympiens forcés de quitter leurs célestes demeures, comme aux temps de la guerre des Titans, et s’adonnant à diverses professions en harmonie avec le prosaïsme de l’ère nouvelle ; sans les renseignements positifs qu’il a recueillis de la bouche de Nichol Anderson, le baleinier, nous ignorerions que Zeus, le dieu au noir sourcil et à la chevelure ambrosienne, est devenu un simple marchand de peaux de lapin comme l’ami du pair de France d’Henry Monnier, et qu’il vit de cet humble commerce au milieu d’une petite île de la mer Polaire, entre son vieil aigle à demi déplumé et la chèvre Amalthée aux pis éternellement roses, répondant en dactyles et en spondées homériques aux demandes de ses rares clients ; nous ne saurions pas non plus qu’Ampélos, jetant la nuit le froc de moine qui le couvre le jour, célèbre, avec toute la pompe antique, les mystères des bacchanales, au fond des forêts de la Thuringe, en compagnie du père cellérier, transformé en Silène, et des jeunes novices reprenant le pied de bouc de l’ægipan, ou la peau de tigre de la mimallone.

1903. (1890) Dramaturges et romanciers

Ce qui distingue précisément le sentiment de défiance dont nous avons parlé, c’est une coquetterie affectée, une petite guerre de ruses et de manœuvres taquines, une recherche obstinée et patiente du point faible par où l’on pourra faire brèche et entrer en conquérant dans la citadelle du cœur. […] on en conviendra, ne pouvait arriver en meilleur temps qu’à la veille de la terrible guerre de 1870, et le remarquable tableau des discordes civiles qui porte pour titre la Haine, venant dans les années qui ont suivi la Commune aux durables souvenirs, ne pouvait certes être accusé de manquer d’actualité. […] Le grand mouvement d’affaires lancé par le coup d’État de décembre avait atteint alors son apogée ; il était à la veille de baisser, il est vrai, avec la guerre d’Italie et ses conséquences, mais nul ne s’en doutait encore, et les préoccupations des intérêts matériels absorbaient seules les esprits.

1904. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CLe entretien. Molière »

Il n’y avait pas pour lui assez de philosophie dans la guerre ; il ne l’aimait pas.

1905. (1896) Essai sur le naturisme pp. 13-150

C’était la guerre à l’alexandrin et l’on brûlait, en grande pompe et publiquement, le traité de versification de Monsieur de Banville.

1906. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1892 » pp. 3-94

Je le revoyais encore à Breuvannes, le jour de la rentrée des fruits, encadré dans l’œil-de-bœuf d’un grenier, et canonnant à coups de pommes, dans la cour de notre maison, tous les gamins du village, baptisés par lui de noms drolatiques, et dont les ruées, et les bousculades, et les batailles autour de ce qui les lapidait, semblaient être, pour mon père, un amusant rappel en petit de la guerre.

1907. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre huitième. L’introduction des idées philosophiques et sociales dans la poésie (suite). Victor Hugo »

Où, deux torches aux mains, rugit la guerre infâme, Où toujours quelque part fume une ville en flamme, Où se heurtent, sanglants, les peuples furieux ; Et que tout cela fasse un astre dans les cieux !

1908. (1730) Discours sur la tragédie pp. 1-458

Remarquez d’ailleurs que ces larmes sont avant la piéce ; que cette année d’attente, dont on veut lui faire une foiblesse, a été remplie par des guerres où il n’a songé qu’à mériter Hersilie à force d’exploits et de triomphes ; qu’enfin je le fais débuter par la violence, puisqu’il menace la princesse de l’épouser malgré elle, et que jusqu’au bout il demeure inflexible dans ce dessein. […] Le fanfaron dit plus qu’il n’a fait, ou qu’il n’entreprendroit de faire, au lieu que le fanatique croit pouvoir encore plus qu’il ne dit : l’un proprement songe à se faire valoir, l’autre se fait valoir sans y penser ; ainsi Cesar entre les mains des corsaires qui pouvoient disposer de sa vie, ose encore se croire maître de la leur ; ainsi Alexandre abandonne avec mépris ses soldats lassés de la guerre, et croit avec les estropiés qui lui restent pouvoir achever ses conquêtes : s’ils le pensoient, rien n’étoit plus déraisonnable ; et c’est pourtant parce qu’ils le pensoient, qu’ils intimidoient ou regagnoient les esprits.

1909. (1892) Portraits d’écrivains. Première série pp. -328

Les événements de la guerre franco-allemande, les malheurs de l’année terrible ont pour effet tout à la fois d’exalter sa sensibilité et de fortifier la confiance où il est de posséder un don de seconde vue. […] L’auteur est parti en campagne contre les travers de l’humanité : un renard paye les frais de la guerre. […] Sans doute, il est puéril de pousser jusqu’à la superstition le respect de l’Académie, mais il ne l’est pas moins de partir en guerre contre elle.

1910. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLe entretien. L’homme de lettres »

On disait que vous étiez au service d’une impératrice, que le roi de Prusse vous menait à la guerre, que vous aviez fait fortune, et cela je l’ai toujours prédit, car vous aimiez tant les gros livres !

1911. (1853) Propos de ville et propos de théâtre

Méry, — un jour qu’il était parvenu à retrouver la plume avec laquelle il écrivait jadis Héva et la Guerre de Nizam, a écrit dans les Nuits anglaises vingt pages qu’il peut revendiquer comme étant l’invention de la photographie. […] L’esprit du jour … À propos des pièces en vogue, la critique qui s’en irait en guerre courrait le risque de se compromettre gravement ; les petits agneaux lui bêleraient ironiquement au nez, et les vaches landaises ne se laisseraient pas écarter par les plis de sa toge sans la trouer préalablement de quelques coups de corne.

1912. (1891) Esquisses contemporaines

Mais la dictature, à son tour, ne saurait subsister que par des armements formidables, dont les frais écrasants tarissent les ressources d’une nation, et par des guerres de conquêtes également ruineuses pour l’un et l’autre parti. […] Des sentiments plus nobles, des principes généreux se mêlèrent, pour l’exalter, à la valeur physique, et la guerre universelle développa l’héroïsme chevaleresque.

1913. (1902) Le problème du style. Questions d’art, de littérature et de grammaire

Voici un souvenir des Natchez ou du Dernier des Mohicans, le « sentier de la guerre ». […] En général, elles ne qualifient ni les actes, ni les sensations, ni rien d’accidentel ; les piques sont toujours éclatantes ; la terre est nourricière ; les nefs et les chevaux, rapides ; les flèches, amères ; la guerre, lamentable ; le lait est blanc ; les brebis sont blanches ; il y en a de plus vagues ; voici le doux baume, le solide baudrier, le rude combat .

1914. (1895) Le mal d’écrire et le roman contemporain

Le débordement de copie alimente la guerre de la littérature contre la littérature. […] Certains livres de Gautier ou de Méry, comme la Momie et la Guerre du Nizam, la popularité d’ordre Inférieur de Gustave Aimard, de Cooper et la Case de l’Oncle Tom n’ont pas d’autre raison que l’exotisme, cet exotisme qu’Alfred de Vigny a extrait le premier de l’histoire, dont Victor Hugo et fait un ton si nouveau dans sa Légende des Siècles, et qui a inspiré à M.  […] Si l’auteur d’Anna Karénine et de la Guerre et la Paix n’a pas encore conquis le grand public, qui demande à être amusé par l’idéalisation et le dramatisme, il a causé chez les liseurs amoureux de vérité un retentissement qui dure encore.

1915. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXIIe entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff (suite) » pp. 317-378

— à penser à sir Robert Peel, à l’histoire de France… à la victoire qu’il aurait remportée s’il eût été général ; il croyait entendre le canon et les cris de guerre.

1916. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxviiie entretien. Littérature germanique. Les Nibelungen »

Il lui persuada de feindre une guerre avec ses voisins et de faire tuer Sîfrit dans la mêlée, souvenir biblique de la trahison de David ; le roi accepte ; Kriemhilt, l’épouse de Sîfrit, conçoit des soupçons, fait venir Hagene, qu’elle croit fidèle et s’ouvre à lui sur le secret profond qui rend Sîfrit invulnérable.

1917. (1848) Études critiques (1844-1848) pp. 8-146

On se souvient de ce terrible cri de guerre où M. 

1918. (1903) La pensée et le mouvant

Au cours de la grande guerre, des journaux et des revues se détournaient parfois des terribles inquiétudes du présent pour penser à ce qui se passerait plus tard, une fois la paix rétablie. […] Mais tandis que l’empirisme, de guerre lasse, finit par déclarer qu’il n’y a pas autre chose que la multiplicité des états psychologiques, le rationalisme persiste à affirmer l’unité de la personne.

1919. (1896) Le livre des masques

Je suis toujours debout et forte dans l’épreuve, Moi, l’éternelle vierge et l’éternelle veuve, Gloire d’Hellas, parmi la guerre aux noirs tocsins.

1920. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre II. Les directions divergentes de l’évolution de la vie. Torpeur, intelligence, instinct. »

Dans des milliers d’années, quand le recul du passé n’en laissera plus apercevoir que les grandes lignes, nos guerres et nos révolutions compteront pour peu de chose, à supposer qu’on s’en souvienne encore ; mais de la machine à vapeur, avec les inventions de tout genre qui lui font cortège, on parlera peut-être comme nous parlons du bronze ou de la pierre taillée ; elle servira à définir un âge 61 Si nous pouvions nous dépouiller de tout orgueil, si, pour définir notre espèce, nous nous en tenions strictement à ce que l’histoire et la préhistoire nous présentent comme la caractéristique constante de l’homme et de l’intelligence, nous ne dirions peut-être pas Homo sapiens, mais Homo faber.

1921. (1896) Psychologie de l’attention (3e éd.)

Le sauvage est passionné pour la chasse, la guerre, le jeu ; pour l’imprévu, l’inconnu, le hasard sous toutes ses formes ; mais le travail soutenu, il l’ignore ou le méprise.

1922. (1865) La crise philosophique. MM. Taine, Renan, Littré, Vacherot

Il porte à son tour la guerre en pays ennemi, et fait aux théories adverses les plus sérieuses blessures.

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