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2794. (1890) L’avenir de la science « XV » pp. 296-320

Combien la littérature hébraïque, par exemple, si admirable, si originale, n’a-t-elle pas souffert aux yeux de la science et du goût en devenant la Bible !

2795. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VIII »

D’autres encore voient dans le Ring le système poussé à ses dernières limites, et saluent avec joie, comme une concession au goût du public, la forme mélodique souvent plus arrondie dans Tristan, la réintroduction de la rime, etc.

2796. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre VII, seconde guerre médique. »

Elles lui avaient donné le goût du sang et des sacrifices homicides, elles l’avaient initié aux atrocités des conjurations et des magies scélérates.

2797. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1887 » pp. 165-228

Vendredi 22 juillet Un détail sur le goût littéraire de Gambetta.

2798. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Le Comte Léon Tolstoï »

Le lecteur sent le goût amer de ce désenchantement effleurer ses lèvres ; une ironie oblique et tacite, une arrière-pensée de déplaisir, comme un immense désir d’autre chose que le réel se glisse en son esprit lentement lassé, sans qu’un aveu soit sorti du livre, sans qu’une page formule le mécompte de l’écrivain et donne au lecteur le droit d’être sûr, la joie de la création et de l’existence, la joie de la perception de la force se ranime sans cesse et s’éteint dans son esprit, comme une flamme menacée, mal entretenue, et qui brûle en pure perte.

2799. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Conclusions »

Voir Fechner Vurschule der Aesthetik, chapitre du Goût.

2800. (1894) Textes critiques

Combien je trouve plus exacte la réflexion d’un des figurants polonais, qui jugea ainsi la pièce : « Ça ressemble tout à fait à du Musset, parce que ça change souvent de décors. »‌ Il aurait été aisé de mettre Ubu au goût du public parisien avec les légères modifications suivantes : le mot initial aurait été Zut (ou Zutre), le balai qu’ou ne peut pas dire un coucher de petite femme, les uniformes de l’armée, du premier Empire ; Ubu aurait donné l’accolade au tsar et l’on aurait cocufié diverses personnes ; mais ç’aurait été plus sale.‌

2801. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIe entretien » pp. 5-85

Question de goût, d’imagination et de préférence !

2802. (1856) Cours familier de littérature. II « XIIe entretien » pp. 429-507

« Le goût du pain leur devient amer, et ils cessent de désirer leur nourriture.

2803. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIIe entretien. Littérature italienne. Dante. » pp. 329-408

Cette nourriture ne lui fît pas perdre totalement le goût des lettres profanes.

2804. (1813) Réflexions sur le suicide

Le goût des écrivains allemands pour l’esprit de système se retrouve dans presque tous les rapports de la vie ; ils ne peuvent se résoudre à vouer toutes les forces de leur âme aux simples vérités déjà reconnues ; on dirait qu’ils veulent innover en fait de sentiment et de conduite comme dans une œuvre littéraire.

2805. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIIe entretien. Vie du Tasse (3e partie) » pp. 129-224

Nous emprunterons, pour ces citations, la seule traduction peut-être qui ait égalé jamais et quelquefois surpassé en goût le modèle ; c’est celle du consul Lebrun, homme de lettres studieux et exquis, avant d’être homme d’État et collègue de Bonaparte à la première magistrature de la république.

2806. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVe entretien. Alfred de Vigny (2e partie) » pp. 321-411

Ces rigueurs paternelles, ces tendresses voilées, ont été exprimées et nuancées avec une perfection rare et un goût exquis.

2807. (1893) Du sens religieux de la poésie pp. -104

Les informations du reportage et les calembours de la chronique, la perpétuelle faute d’orthographe du journal, ont perverti le goût, créé ce fameux style courant, coulant, auquel on est que trop tenté de rapporter, comme à une commune mesure, toute œuvre écrite.

2808. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre quatrième. Éléments sensitifs et appétitifs des opérations intellectuelles — Chapitre deuxième. Les opérations intellectuelles. — Leur rapport à l’appétition et à la motion. »

La deuxième loi de l’attention est que le courant nerveux, plus intense dans une direction déterminée, rend les nerfs plus sensibles à des impressions faibles : l’ouïe, la vue, l’odorat, le goût gagnent en finesse et distinguent des différences qui, sans cela, n’auraient pas été distinctes ; c’est là une loi bien connue.

2809. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIVe entretien. Épopée. Homère. — L’Odyssée » pp. 445-524

C’est là que nous avons pris tous le goût passionné et l’habitude de la vie des champs, qui élargit l’âme, en opposition avec le séjour des villes, qui la rétrécit.

2810. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Granier de Cassagnac » pp. 277-345

L’auteur, qui s’est caché trente ans de son goût fringalique pour la philologie, s’en donne pour ses trente ans, en une seule fois.

2811. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Lamartine »

Cette bonne vieille critique à la façon de La Harpe et, ma foi, aussi de Voltaire, où cette chose un peu surannée et ancien régime, « le goût », a le principal rôle. […] Les anciens le savaient, que l’amour n’est pas bon, et qu’il contient, « virtuellement », le goût de faire souffrir.

2812. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre sixième. Le roman psychologique et sociologique. »

Tout ce que nous ne savons pas, tout ce qui nous échappe encore, c’est pour lui « l’idéal », et le but de notre effort humain est chaque jour de « réduire l’idéal, de conquérir la vérité sur l’inconnu ». « Il appelle idéalistes « ceux qui se réfugient dans l’inconnu pour le plaisir d’y être », qui n’ont de goût que pour les hypothèses les plus risquées, qui dédaignent de les soumettre au contrôle « sous prétexte que la vérité est en eux et non dans les choses71. » Mais il est philosophiquement inadmissible d’appeler idéal l’indéterminé, l’inconnu ; il n’est pas moins inadmissible de l’appeler le fantastique, le faux.

2813. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre I. Les personnages »

104 Apres, grivoises, ces plaisanteries ont le goût rude et piquant du cru, et sentent l’économie campagnarde :          Ils usent leurs souliers !

2814. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIIe entretien. Littérature cosmopolite. Les voyageurs »

Le roi Abbas II étant mort en son absence, toutes ses espérances de fortune étaient mortes avec lui, la cour avait changé de goût.

2815. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre septième. Les altérations et transformations de la conscience et de la volonté — Chapitre deuxième. Troubles et désagrégations de la conscience. L’hypnotisme et les idées-forces »

Les excitations uniformes des sens émoussent la sensibilité ; c’est une loi générale : une sensation d’odeur uniforme et répétée finit par user l’odorat ; de même pour le goût.

2816. (1895) La science et la religion. Réponse à quelques objections

Mais quand il se fut aperçu qu’en somme les conclusions de ses Origines du christianisme ressemblaient beaucoup à celles de Voltaire, il changea d’opinion, ce qui fait honneur à sa loyauté, et dans son Histoire d’Israël on vit le mépris d’autrefois se changer en une émulation d’assez basses plaisanteries, qui fait moins d’honneur à son goût.

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