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885. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — George Sand. Cosima. »

Et puis, il y avait bien des femmes du monde, charmantes, spirituelles, bonnes au fond et même très indulgentes quelquefois, mais railleuses au dehors et très prononcées contre tout scandale de la scène ; elles n’eussent pas été si fâchées d’en voir un, et elles espéraient bien en faire justice à coup d’épigrammes, avec cette espèce de cant si naturel et si facile au beau monde de tous les pays. […] Si le fond et l’idée sont parfois plus à discuter que le style, il est en tout une certaine précision, une certaine franchise et un sérieux (nous y reviendrons), qui ne l’abandonnent jamais.

886. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre X. L’antinomie juridique » pp. 209-222

Au fond, encore aujourd’hui, quelle est la fin du droit et de la justice ? […] Peu importe au fond que l’une des deux parties ou peut-être les deux se sentent et se croient, dans l’intimité de leur conscience, lésées par le jugement rendu.

887. (1890) L’avenir de la science « I »

La première victoire philosophique de ma jeunesse fut de proclamer du fond de ma conscience : Tout ce qui est de l’âme est sacré. […] Au fond, toutes ces catégories des formes pures perçues par l’intelligence ne constituent que des faces d’une même unité.

888. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVIII » pp. 305-318

Mais ce sont au fond les mêmes personnages. […] C’est sans doute une preuve de sagacité d’avoir reconnu le fond des intentions du poète ; mais n’avoir point remarque que la direction franche et naturelle est détournée dans l’exécution, que le trait primitif du dessin tracé dans la pensée de l’auteur s’est à peu près effacé et pour ainsi dire oblitéré dans l’ouvrage, et n’avoir point pénétré le motif de cette altération, c’est n’avoir pas porté la sagacité assez loin.

889. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 24-41

Quand on conviendroit, avec ceux qui ont voulu le justifier, que le fond de ce Poëme est ingrat, qu’il prête plus à la discussion qu’aux images, ce ne seroit qu’une raison de plus pour prouver qu’il ne falloit pas l’entreprendre. […] Vaniere, la Callipédie de Quillet, le Poëme de Scevole de Sainte Marthe, sur la maniere d’élever les enfans à la mamelle, celui de Arte graphicâ de Dufresnoy, celui de l’Abbé de Marsy sur le même sujet, l’Anti-Lucrece, sont regardés comme d’excellens Ouvrages, malgré le fond des matieres, au dessus du commun des Lecteurs ; malgré la Langue dans laquelle ils sont écrits, dont la connoissance est encore plus bornée que celle des matieres.

890. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Japonisme » pp. 261-283

» Et détachant une feuille de papier d’un cahier qu’il avait sur lui, il me traduisait incontinent dessus l’inscription gravée sur le fond du seau de l’écritoire. […] Après le désastre de la maison de son maître, il est venu à Yedo, en cachant au fond du cœur l’idée de la vengeance.

891. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre III. Mme Sophie Gay »

Quoiqu’elle ait écrit bien davantage, elle était au fond très au-dessous de Mmes de Flahaut et de Duras, ses contemporaines, que les jeunes gens du temps, dans de jeunes journaux, ont appelées des femmes de génie, mais dont les œuvres, quand on les relit (et qui les relit ?) […] J’ai en commençant ce chapitre exprimé des doutes sur les chances d’avenir qu’avait cette réimpression des œuvres complètes d’une femme qui a fait, par la force de sa coterie et le bavardage toujours prêt de sa plume, l’illusion du talent aux gens de son temps, aux éternels badauds qui sont le fond de tous les publics.

892. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Le Christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet »

Avec les besoins de plus en plus marqués de précision et d’exactitude qui tendent à devenir le fond même de l’esprit moderne, l’historien, pour bien comprendre l’histoire et la ressusciter en la peignant, doit vivre là où elle a vécu et s’est faite. […] La Chine maintenant ne peut plus être cette indifférente séculaire dont nous avons secoué quelquefois la torpeur, avec des rites et des dogmes qui n’étaient au fond que des nouveautés amusantes pour son loisir de peuple ennuyé.

893. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Paul de Saint-Victor » pp. 217-229

L’auteur des Deux Masques, parmi tant d’autres facultés, n’a pas au même degré le génie sévère et perscrutant de la Critique, qui perce et déchire un sujet, et, du bec et des ongles, va au fond de ses défauts et de ses beautés. […] Il l’a fait pour ce fond de croyance, de mythologies et de légendes sur lequel a poussé et s’est détachée l’immense fleur noire et de couleur de sang de la poésie d’Eschyle, de ce tragique religieux, idéal et terrible !

894. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Jacques Demogeot » pp. 273-285

Au fond, nous ne croyons pas beaucoup plus aux hypocrisies de la pensée qu’aux hypocrisies du cœur. […] Enfin, s’il n’y affirme aucun de ses symboles, le tempérament de son esprit, ce tempérament vainqueur de tout et qui donne la clef de ce qu’on tient le plus enfermé au fond de sa pensée, ferait croire qu’il est bien au-dessus des préjugés, des éducations et des opinions collectives de son métier.

895. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Lenient » pp. 287-299

Mais je dis que, tel qu’il soit au fond, s’il a un fond, il paraît cultivé à la surface, renseigné, orné de connaissances, fort bien appris dans les matières qu’il traite.

896. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Eugène Talbot » pp. 315-326

Eugène Talbot dans le discours préliminaire de son édition, — c’est que le français de Saliat ne fait aucune disparate avec le français de Montaigne, et qu’il s’y fond comme dans son élément naturel… » La traduction d’Hérodote par Saliat est donc un livre comme Montaigne aurait pu l’écrire. […] Or, il est bien certain que cette chose est commune à Hérodote, ancien et véritable historien, aussi bien qu’à ces poètes, afin que je passe sous silence ce qu’il a de particulier en ce qui sent à plein son vrai chrétien. » L’expression va peut-être un peu loin, mais au fond Saliat a raison.

897. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Révolution d’Angleterre »

Oui, il est nécessaire de le répéter aux esprits superbes qui depuis quelque temps ont exagéré les proportions de chaque chose : dans l’orgueil de leurs sciences trompeuses, comme dans les grandes pyramides, il n’y a, au fond de l’Histoire, que des cadavres qui se remuèrent quelques jours ! […] Dieu était au fond des cœurs anglais, au plus épais de leurs péchés et de leurs crimes.

898. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Laïs de Corinthe et Ninon de Lenclos » pp. 123-135

On a trouvé le néant au fond de tant de choses, que les ivresses sont difficiles… À cet âge tristement viril, quand on parle de courtisanes, quand on se tache les doigts à cette poussière légère que toute la sainteté de la mort ne peut sauver des profanations de la vie, il faut le faire en moraliste et en observateur, non pour glorifier des mémoires trop heureuses, selon nous, de couler à fond dans l’oubli, mais pour prendre le niveau moral d’un pays ou d’une époque et mesurer le vice de tout le monde à la taille de celles qui l’ont inspiré. […] « Ôtez le père, — a dit suprêmement bien un moraliste religieux, — nous autres hommes, nous sommes tous des jeunes gens. » Il faut, en effet, tout le trouble de la jeunesse, pour ne pas s’apercevoir de l’immense bêtise qu’il y a au fond de ces empires qui ont des flatteurs et des poètes à des siècles de distance.

899. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Armand Hayem »

C’est de beaucoup plus que de la société en surface ; c’est du fond d’elle-même, — de son axe, — de son être enfin, qu’il s’agit. […] Et, au fond, c’est toujours la même bête qu’on ne peut pas monter, un cheval incertain qu’on ne saurait affirmer quand on est un peu de ces hardis esprits qui mettent leur honneur à n’oser pas affirmer le cheval pâle de l’Apocalypse !

900. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Henri Murger. Œuvres complètes. »

Tous ceux qui avaient été étudiants pauvres, déchirés, dérangés, déboutonnés, et c’est à peu près tout le monde à un certain niveau social, furent touchés, du fond de la tenue qu’impose plus tard la vie, de toutes les bêtises qu’ils avaient dites ou faites, et qu’on leur montrait dans cette lanterne magique de leur libre jeunesse, et ils parlèrent de M.  […] ………………………………………… Et encore : Notre jeunesse est enterrée Au fond du vieux calendrier, Ce n’est plus qu’en fouillant la cendre Des beaux jours qu’il a contenus Qu’un souvenir pourra noua rendre La clef des paradis perdus.

901. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Pécontal. Volberg, poème. — Légendes et Ballades. »

Pécontal, doué d’une inspiration qui n’a pas voulu ou qui n’a pas pu descendre, doit sentir amèrement que le fond des âmes et l’écho des cœurs vont lui manquer ! […] Cette simplicité que le poète a trouvée dans une grande délicatesse d’organisation et plus encore dans le sentiment chrétien qui est le fond de sa vie vraie et non pas uniquement de sa vie littéraire, cette simplicité communique à sa poésie quelque chose de la pénétrante grandeur des hymnes de la liturgie qu’il rappelle et le fait arriver à des effets où l’art disparaît plus profondément que dans les chœurs même de Racine.

902. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Henri Heine »

II C’est qu’en réalité, — au fond, — Henri Heine n’est qu’un poète, et que, comme tous les poètes, il porte dans la vie morale des impuissances particulières à ces enfants terribles et charmants. […] Seulement, en la voyant, on se dira que Henri Heine n’était, après tout, ni un historien, ni un critique, ni un jugeur d’hommes, et comme le poète est encore au fond de sa faute, il sera bien vite pardonné !

903. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Duranty » pp. 228-238

C’est qu’au fond M.  […] Que le réalisme s’applaudisse de ce dénoûment, s’il lui plaît ; nous nous en affligeons, nous, pour un livre qui pouvait se sauver par là de l’immense et universelle vulgarité de fond dans laquelle il se perd, malgré les qualités et les efforts de son auteur.

904. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 116

Abram,[Nicolas] Jésuite, né en Lorraine en 1589, mort à Pont-à-Mousson en 1655 ; Auteur du Commentaire latin sur les Oraisons de Cicéron, où le texte est noyé dans la multitude & la longueur des notes ; défaut assez ordinaire à ces sortes d’Ouvrages, où la forme emporte le fond.

905. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Guerin et Roland de la Porte »

Le peuple s’est extasié à la vue d’un bas-relief représentant une tête d’empereur et peint avec sa bordure sur un fond qui représente une planche de bois.

906. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lapointe, Savinien (1812-1893) »

Vinçard aîné Par Béranger, la chanson s’est complètement transformée et comme fond et comme forme.

907. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « L — I »

Elle est bien rédigée, assez habile et spécieuse ; mais au fond violente, pleine d’insinuations assez calomnieuses, et même d’une menace mal déguisée vers la fin.

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