Tous ses Ouvrages ont eu un succès qui se soutient encore, & lui ont procuré l’honneur d’être choisi pour donner des leçons de Physique à feu M. le Dauphin, auxquelles le Roi & la Famille Royale assisterent plus d’une fois.
Lemercier (Népomucène) racontait l’avoir vu, après un dîner chez Bonaparte, et tandis que celui-ci causait, l’arrêter par le bras au moment où il allait boire son café trop chaud, prendre la tasse, la poser sur un guéridon, et de temps en temps, quitter la conversation pour s’assurer du degré de chaleur de la tasse, puis la rapporter au général qui avait continué de causer avec feu sans trop s’apercevoir de ce manége. — La lettre publiée rentre bien dans le sens de cette anecdote.
Maurice Bouchor Les deux dernières séries de poèmes, Au coin du feu et Dans la rue, sont peut-être les plus originales.
Si j’avais eu à peindre la descente de Venus dans les forges de Lemnos, on aurait vu les forges en feu sous des masses de roches ; Vulcain debout, devant son enclume, les mains appuyées sur son marteau ; la déesse toute nue lui passant la main sous le menton ; ici le travail des Ciclopes suspendu ; quelques-uns regardant leur maître que sa femme séduit, et souriant ironiquement ; d’autres cependant auraient fait étinceler le fer embrasé.
Entre tous ces portraits aucun qui arrête, un seul excepté, qui est de Roslin et que je viens d’attribuer à Perronneau, c’est celui de cette femme dont j’ai dit que la gorge était si vraie qu’on ne la croirait pas peinte, c’est à inviter la main comme la chair ; la tête est moins bien, quoique gracieuse et fesant bien la ronde bosse ; les yeux étincelent d’un feu humide ; et puis une multitude de passages fins et bien entendus, un beau faire, une touche amoureuse.
Quel service n’avez-vous pas rendu au feu pape Honorius, en me chicanant un peu sur sa personne ? […] Les esprits de feu, les esprits subtils et rapides, vont plus vite ; ils franchissent les intervalles, ils ne s’arrêtent qu’au rêve et à la chimère, si toutefois ils daignent s’y arrêter ; mais, après tout, il est un moment d’épuisement où il faut revenir ; on retombe toujours, on tourne dans un certain cercle, autour d’un petit nombre de solutions qui se tiennent en présence et en échec depuis le commencement.
Persuadé par des personnes âgées que les jeunes gens doivent commencer par imiter, j’évoquai la méthode de feu Henry de Lapommeraye. […] Catulle Mendès, morceaux certes d’élévation, nourris de souvenirs amusants et à qui ne manquent point les hauts points de vue, ont beau n’être que les coupures de ses livres de critique et d’histoire musicale, quand il les lit lui-même on l’acclame ; mais tout seul, auprès de son feu, on ne songerait pas à les lire, parce qu’on ne lit pas, parce qu’on est trop paresseux.
Mais on ne sent pas quand on le lit ce que nous recherchons, même en histoire : le voisinage d’une âme qui chauffe la nôtre, ou bien cette âpre froideur de l’intelligence qui finit, comme la neige, par brûler autant que le feu, et que possèdent seuls les grands historiens, les grands observateurs de la nature humaine dont la pensée est toutes les passions. […] Alors Saint-Simon, par exemple, Saint-Simon, malgré ses injustices, l’improbité de ses passions, les fureurs de ses engouements et le feu livide de sa haine, se trouve avoir l’utilité de sa flamme, comme le tison qu’on prendrait pour faire un flambeau.
Du temps de la Trêve de Dieu et de l’établissement des communes, on comptait par feux ou familles. […] L’unité du feu délibérait.
malgré tout ce qu’on a dit déjà sur la République américaine, et peut-être à cause même de cela, il y avait un livre à faire… Le feu livre de feu Tocqueville ne suffisait plus.
Elle ne fut point la Vestale de ce feu sacré du cœur, qui ne doit brûler qu’une fois dans la poitrine des femmes et ne pas s’éteindre, — dût-il se rallumer ! […] Il n’a pas laissé éteindre le feu sacré… Chevaleresque, en ces temps modernes et corrompus, ce chevalier de l’amour dans le mariage a, comme les Chevaliers du Moyen-âge, fait une veillée d’armes, mais la sienne a duré toute sa vie… Cœur aussi mâle qu’il était un esprit robuste, il a aimé comme il a pensé.
Comme Byron, Georges Lawrence a le rire gastralgique et saccadé dans lequel tombent les larmes et qui les dévore, et cette passion infinie qui fait trembler le feu de l’esprit dans des plaisanteries désespérées et qui ressemble à une pâmoison de la flamme ! […] La Bible, — cette éducation de l’Angleterre, ce livre grand et terrible où le Dieu jaloux frappe Satan, l’autre jaloux, — la Bible a empreint pour jamais l’imagination anglaise de sa grandeur et de sa terribilité, et c’est elle que je vois rayonner de son feu sombre et âpre aussi bien dans Richardson, qui a fait Lovelace, que dans Milton, qui a fait Satan ; aussi bien dans ce nouvel écrivain qui ajoute dans Livingstone une grande figure à ces grandes figures aimées et hantées par l’imagination de son pays, que dans ce Byron dont il est l’enfant intellectuel.
éteint en lui le feu sacré. […] Il a un diamant de gaieté qui rit et lutine de ses feux, et cela le met à part dans l’Heptarchie romantique.
Je sais bien que ce n’est pas facile à éteindre, ce feu grégeois, ce feu Richepin, qui repart sous le pied mais dont le pied finit pourtant par être le maître.
Georges Lawrence a le rire gastralgique et saccadé dans lequel tombent les larmes et qui les dévore, et cette passion infinie qui fait trembler le feu de l’esprit dans des plaisanteries désespérées et qui ressemble à une pâmoison de la flamme ! […] La Bible, — cette éducation de l’Angleterre, ce livre grand et terrible où le Dieu jaloux frappe Satan, l’autre jaloux, — la Bible a empreint pour jamais l’imagination anglaise de sa grandeur et de sa terribilité, et c’est elle que je vois rayonner de son feu sombre et âpre aussi bien dans Richardson, qui a fait Lovelace, que dans Milton qui a fait Satan, aussi bien dans ce nouvel écrivain d’aujourd’hui qui vient d’ajouter dans Livingstone une grande figure à ces grandes figures aimées et hantées par l’imagination de son pays, que dans ce Byron dont il est l’enfant intellectuel.
L’esprit humain enferme de telles contradictions et de telles particularités qu’au moment où, par un sentiment généreux, Parny jetait au feu son poëme galant sur les reines de France, parce qu’alors on les égorgeait, il se mettait à composer à loisir et sans le moindre remords cet autre poëme où il houspillait, selon son mot, les serviteurs de Dieu, tandis qu’ils étaient bien houspillés en effet au dehors, c’est-à-dire égorgés aussi ou pour le moins déportés. […] Garat applaudit au poëme188… » Comme on était alors dans tout le feu du projet de descente en Angleterre, Fontanes termina la séance par la lecture d’un chant de guerre contre les Anglais, mêlé de chœurs et dialogué, avec musique de Paisiello. […] Tissot, qui venaient de traduire avec feu les Baisers de Jean Second ; aux compliments gracieux qu’expriment ces petits billets rimés, il savait mêler en simple prose et dans la conversation des conseils d’ami et de maître191. […] Il parlait, ai-je dit, avec un petit défaut de prononciation : c’était un parler un peu court, un peu saccadé, pourtant agréable et doux ; quand il s’animait, son feu se faisait jour, et sa conversation, sans y viser, arrivait au brillant et au charme. […] Il est à croire que, si l’on avait conservé quelques-unes de ces élégies toutes premières de Lamartine qui ont été jetées au feu, on aurait le lien par lequel ce successeur, trop grand pour être nommé un rival, se serait rattaché un moment à Parny. — Voilà tout ce qu’il m’a été possible de ramasser et de combiner ici sur le gracieux poëte, trop longtemps oublié de nous ; et je n’ai voulu autre chose, en produisant ces divers souvenirs et ces jugements, que lui apporter en définitive un hommage, de la part de ceux-là même qui eussent le moins trouvé grâce devant lui.
Quoiqu’il ait rejeté loin de lui tout le luxe de la royauté, qu’il n’ait conservé qu’un seul bracelet devenu trop lâche, et qui retombe incessamment sur son poignet amaigri ; que ses lèvres soient desséchées par l’ardeur de ses soupirs, et que ses yeux soient enflammés par la continuité des veilles auxquelles le condamnent ses pensers douloureux ; eh bien, malgré tout cela, il éblouit encore par l’éclat de ses vertus : semblable à un magnifique diamant qui, par les mille feux dont il brille, ne laisse point soupçonner qu’il ait rien perdu de son poids sous les doigts habiles du lapidaire qui l’a taillé. » Le roi paraît, s’avançant lentement et comme abîmé dans ses pensées. […] Rama et son épouse se retirent dans un pavillon au milieu du jardin ; là, une scène de chaste amour conjugal : les expressions brûlent comme le feu consacré qui dévore l’encens sans laisser de cendre. […] Un silence profond règne dans la forêt, excepté dans les endroits où les sources, en murmurant, jaillissent du rocher, où l’écho de la montagne répond au mugissement du tigre, où les branches deviennent, en éclatant, la proie des flammes qui pétillent, et qu’au loin s’étend l’incendie qui allume le souffle du feu… Oui, je reconnais cette scène, et tout le passé se présente à mon souvenir… Ces terribles ombres n’effrayaient pas Sita, heureuse de braver les horreurs de la forêt obscure avec Rama à son côté. […] Le guerrier, dit le poète par la voix du chœur, apparaît au milieu d’une lueur livide ; son char est d’un blanc cendré par la poussière des nuées, tout est flamme autour de lui ; le feu pétille, flamboie, dévore, il roule sous ses rames comme les vagues. […] Il sait que, quand le soleil lance ses rayons de feu, la pierre solaire les renvoie encore plus brûlants. » Son second fils, Cousa, paraît à son tour, revenant des lieux consacrés.
S’il y avoit des Orateurs qui inspiroient des desseins justes & honnêtes, qui fournissoient des vues utiles pour l’avantage du genre humain, on en voyoit aussi qui ne servoient que leur ambition particuliére, qui flattoient & qui condamnoient sans raison, qui souffloient le feu de la discorde entre leurs concitoyens, qui échauffoient & éternisoient les haines nationales, au mépris de l’humanité. […] Bourdaloue, génie vif & tout de feu, fut applaudi à la Cour & dans la Capitale du Royaume. […] Gautier, leur contemporain, avoit la déclamation forte, beaucoup de feu, une imagination aussi brillante que féconde, une action qui entraînoit après elle le suffrage de ses juges & l’esprit de ses auditeurs. […] “Si j’avois à nommer, dit l’Abbé Trublet, celui de tous les hommes qui me paroît avoir été le plus parfait dans sa profession, dans son art, dans son talent, &c. je nommerois feu Mr. […] Alors se livrant à tout le feu qui lui étoit naturel, & qu’excitoit encore l’action de l’Orateur & la vue d’une assemblée infiniment attentive, M.
Verdy se réveillait d’heure en heure pour entretenir le feu. […] Plus de deux cents pièces de canon ouvrirent sur nous un feu épouvantable. […] À notre feu de bivouac j’aperçois Marbot mangeant des pommes de terre qu’il faisait cuire sous la cendre. […] Nos feux furent bientôt entourés des feux de beaucoup de traîneurs qui vinrent s’y réunir. […] À neuf heures du soir, il en est le maître et le feu cesse.
— Dans la cendre tu pourrais trouver du feu, dit le paysan continuant à ricaner ; j’y ai vu beaucoup de coqs de bruyère. […] Je m’approchai : il était assis sous un sapin ; il avait fait un petit feu de bois vert ; une épaisse fumée blanche était entrée dans les branches de sapin, et empêchait la pluie d’y tomber. […] C’est peut-être lui qui a mis le feu, et pas pour la première fois. […] Ce n’était ni difficile ni dangereux ; le feu courait à travers un bois de pins, peu serré et contre le vent. Il s’avançait en lignes ondoyantes, ou, pour parler plus exactement, en petites murailles dentelées, formées de langues de feu rejetées en arrière par le vent qui emportait la fumée.
Elle vient d’affronter pour la première fois, je ne dirai pas les feux de la rampe, mais les lustres tout aussi redoutables d’une grande salle de concert ; mais, depuis longtemps déjà, elle est connue, appréciée, classée… C’est plaisir de voir les fermes convictions, les consciences artistiques estimées à leur valeur.
Les Littérateurs les moins portés à lui rendre justice n’ont pu s’empêcher de reconnoître dans l’Ode sur le Jugement dernier, dans la Satire du dix-huitieme siecle, & dans celle que l’Auteur a intitulée Mon Apologie, un excellent ton de versification, des images grandes & sublimes, des pensées courageuses, des tableaux pleins de feu & d’énergie, & un grand nombre de vers que les meilleurs Poëtes du siecle dernier n’auroient pas désavoués.
Mais si l’on se sent enflammer D’un feu dont l’ardeur est extrême, Et qu’on n’ose pas l’exprimer, Qu’on est sot alors que l’on aime !