Selon la seule expérience historique, en dehors des arguments de philosophie, il ne semble nullement prouvé que l’art, pour avoir droit à l’existence — et à l’admiration — doive subir aucune prédominance quelconque. […] Notre scène déjà, en dépit de sa vogue populaire en France et à l’étranger, indique par sa profonde déchéance quel argument on est en droit de tirer du consentement universel. […] On serait en droit de se défier. […] Mon moi qui vit, qui aime, qui pense, qui souffre, qui espère au point de croire à ce que rien ne lui prouve, ce moi, guenille je veux bien, mais guenille qui m’est chère, ce moi a autant de droits que le reste de l’univers à l’expression de son amour, de sa douleur, de son espérance, de sa foi, de son rêve. […] Mais, dès aujourd’hui, des signes non équivoques nous mettent au moins en droit de formuler une présomption.
« L’esclave a-t-il sur son maître le droit de vie et de mort ? […] » Il ajoute : « J’ai aussi quelques droits sur les races futures ; je puis sauver un nom de l’oubli, et partager mon immortalité avec un ami…. » Qu’on doit être heureux par cette pensée ! […] On n’est pas en droit de se plaindre de la vie ; elle ne retient personne. […] Il était important qu’il se vengeât lui-même au temps où il n’y avait aucun tribunal protecteur de ses droits. […] Sénèque n’aurait laissé que ce morceau, qu’il aurait droit au respect des gens de bien et à l’éloge de la postérité.
C’est merveilleux de fini, et l’on entend, ce semble, vibrer l’arc perfide dont l’Amour mouillé frappa, par une nuit sans lune, droit au cœur le poète de Téos. […] Apollon et Mercure plaident longuement le droit de l’une et l’autre partie. […] Il étudia le droit à Bourges, sous Cujas, puis il plaida au barreau de Paris avec beaucoup de succès. […] Droit à son cœur dresse ta viré, Et ne faux point ce beau coup-là, Afin qu’elle ne puisse rire. […] Je ne sais pas si Bacchylide et Ion marchaient constamment si droit !
D’une allure aisée en sa lenteur, défilent ensuite, tantôt noblement droites, tantôt frêles et penchées, de mélancoliques méditations. […] Elle poursuit : « Ce n’est pas la terre », et la terre reçoit les hommages auxquels elle a droit. […] Les autres personnages n’ont pas le droit d’entendre. […] Mais il est ridicule de réclamer des droits apparents, dont on ne saura rien faire, tant qu’on laisse entre quelques mains les capitaux et par conséquent toutes les puissances réelles. […] sorte de Jocelyn mélodramatique où j’ai surtout admiré des épigraphes en langues fort diverses : français, latin, italien, allemand, anglais et même droit.
Cousin, s’emparant du sujet de Mme de Sablé comme c’était son droit, mais ayant soin d’oublier que j’avais été l’un des premiers à puiser dans le fonds des portefeuilles de Valant, affectant d’ignorer que j’avais à y revenir et à parler nécessairement et en détail de Mme de Sablé dans mon ouvrage de Port-Royal qui importunait, je ne sais pourquoi, ce grand esprit, M.
Ils veulent absolument voir dans la pièce grecque une autorité et un précédent direct pour les drames d’aujourd’hui, et non-seulement quant à la franchise et la crudité des actions, mais quant au style, mélange, assurent-ils, de naïveté et de recherche ; tellement qu’ils ont pu entrer tout droit chez le poëte d’Antigone en sortant de chez le poëte de Falstaff (ces messieurs ont en effet traduit et arrangé pour la scène quelque chose de Shakspeare).
Philippe le Long, Charles le Bel, Philippe de Valois et toute celte branche des Valois… n’auraient régné que par le droit d’une ancienne possession ; et cette immense irrégularité se serait prolongée jusqu’en la personne de Henri III.
Ayant achevé ses études et son droit à Paris avant la Révolution, il s’essaya, durant ses instants de loisir, à composer pour le théâtre.
C’était l’occasion sans doute de revenir sur cet arbitraire mesquin qui s’acharnait à des titres littéraires et à des droits consacrés.
Ces petites phrases aux facettes bien taillées, aux arêtes droites, où la pensée est comme cristallisée, s’incrustent dans la mémoire au lieu de se fondre et de s’assimiler dans l’esprit.
Oui, dans le premier et célèbre portrait, malgré la robe de moyen âge de pendule, malgré la coiffure à la Ninon, malgré la lyre venue de chez le luthier, la grande Marceline, avec ses beaux yeux enflammés et humides, avec ce front droit et ces sourcils fièrement tracés, avec ce nez si caractérisé, aux bosses hardies et spirituelles, avec ce menton pointu, finement pensif, ces lèvres épaisses et si arquées, ce col énergique, attire, charme et retient le regard, qui se sent en face d’une pensée et d’une âme.
Nous les retrouverons tout à l’heure, descendus de leur tour d’ivoire, l’un pour susciter les foules et y répandre son vœu de justice, l’autre pour assurer l’ordre du vieux lyrisme français et le rétablir dans ses droits.
Sans s’embarrasser d’une barrière inutile, il donna au vers ternaire le droit de cité : Il a vaincu — la Femme belle — au cœur subtil… Néoptolème — âme charmante — et chaste tête… Et sur mon cœur — qu’il pénétrait — plein de pitié… Ces braves gens — que le Journal — rend un peu sots… Quoi que j’en aie — et que je rie — ou que je pleure… Rien de meilleur — à respirer — que votre odeur… Pour supporter — tant de douleur — démesurée… Pour, disais-tu, — les encadrer — bien gentiment… Cette coupe nouvelle de vers, d’où l’on allait tirer des effets si imprévus, offrait toutes les garanties d’une réforme née viable, puisqu’elle était l’épanouissement naturel d’une idée lentement mûrie et qu’elle avait subi le contrôle à la fois du Génie et du Temps.
» Toutefois il paraît que la facilité de madame de Sévigné était contraire à l’usage, puisque Bussy-Rabutin ajoute encore ce trait de satire : « Il n’y a guère que l’usage qui la pourrait contraindre ; mais elle ne balance pas à le choquer plutôt que les hommes 29. » Il paraît que Voiture, après avoir reçu de Julie une leçon de réserve, se crut en droit d’en donner de semblables à d’autres.
Mais si je dis ; « le vent soupire », c’est que j’ai voulu exprimer plus que je n’ai senti et nul ne m’ôtera ce droit.
Elle pensait sans doute, et avec raison, que rien n’était d’une importance sociale plus profonde que d’écrire l’histoire, et qu’il en fallait défendre le droit par une institution contre les atteintes du premier venu, qui se délivre à lui-même mandat et brevet d’historien.
ceux qui ont de quoi achèteraient le droit de mourir vieux. […] Un étudiant en droit, noble et pauvre, Eugène de Rastignac, récemment arrivé par le coche, vient y prendre pension. […] Dès que son fils Tiburce a eu fini son droit, il lui a coupé les vivres, car « un jeune homme doit se tirer d’affaire tout seul ». […] Vous n’avez pas le droit de distinguer entre elles. […] Mais, vraiment, cela ne saurait compter en droit.
— De quel droit interviendrez-vous ? […] L’art n’a pas ce droit. […] Mais, après tout, il en a bien le droit : la langue est faite pour lui comme pour nous. […] Heureux l’homme et le bœuf qui tracent leur droit sillon ! […] J’ai été vrai, et par là, du moins, j’ai gardé le droit de parler aux hommes.
En perdant la foi, nous avons perdu tout droit d’être violents. […] C’est dépasser de beaucoup les droits sacrés de la défense. […] Mais la passion a des droits éternels, qu’elle ne perd jamais. […] C’était l’effet de la monarchie absolue et du droit divin. […] Pichon, au nom des droits de l’homme, refuse à M.
Elle aboutit dès aujourd’hui à une conception du droit historique qui justifie les adeptes du droit divin, à une théorie de l’hérédité qui justifie le principe de l’aristocratie transmise, à une vue des rapports de la terre avec l’homme qui comporte le rétablissement des biens de mainmorte et des majorats. […] Avez-vous le droit de parler ? […] On eût aimé qu’il ne se contentât point d’affirmer le droit et le devoir de dire toute la vérité, mais qu’il exprimât quelques-unes des raisons de ce droit et de ce devoir. […] Ils n’ont pas propagé des vérités, mais des opinions, et ils n’en avaient pas le droit. […] Mais en présence de la complexité d’un homme moderne, la logique a bientôt fait de perdre ses droits.
Il étudie le droit à Paris. — 1645. […] À son retour du midi de la France, Poquelin se livra à l’étude du droit ; c’est du moins ce qu’attestent plusieurs écrivains. […] Quant à l’étude du droit, il est à peu près constant que le jeune Poquelin s’y est livré. […] Rien n’était moins établi à cette époque que la propriété littéraire et les droits des théâtres. […] Mais il profitait beaucoup plus de son déguisement pour faire des dettes au nom de celui qu’il remplaçait que pour user de ses droits conjugaux.
Molière y fait jouer, outre L’Étourdi, Le Dépit amoureux 8, et quelques canevas dont on ne connaît guère plus que les titres, tels que Le Docteur amoureux, Les Trois Docteurs rivaux, Le Maître en Droit, Le Médecin volant, La Jalousie de Barbouillé. […] Le Maître en droit. […] La maison du roi jouissait des entrées gratis à tous les spectacles ; les camarades de Molière exigèrent qu’il sollicitât la suppression d’un droit aussi contraire à leurs intérêts. […] Tout le monde connaît assez le roman de Dom Quichotte, pour s’apercevoir que madame Jourdain doit à Thérèse Pança son droit bon sens, ses brusqueries, son obstination à refuser un gendre au-dessus d’elle, son caractère enfin. […] Jusques à quand voudront-ils feindre d’ignorer que le droit d’ancienneté au théâtre, est l’éteignoir des talents ?
Notre âme, au contraire, sent le besoin de résister aux raisonnements de Pline, et d’abattre cette raison si fière: il semble que le convaincre d’erreur, c’est restituer à l’homme tous ses droits, à la nature sa grâce et sa beauté, à Dieu sa justice et son pouvoir. […] Ce livre, véritablement divin dans son but, plut infiniment aux esprits pieux et droits, qui l’adoptèrent avec une consciencieuse ivresse. […] Voyez comme l’esprit de parti aveugle les hommes, et leur fait méconnaître jusqu’aux faits qui sont sous leurs yeux: non-seulement cet hommage rendu à la Divinité existe au frontispice des anciennes églises qui servent aujourd’hui à rassembler les citoyens ; mais il est à la tête même de notre Constitution ; il en est le début, le témoignage, la sanction sacrée, c’est sous ses auspices qu’elle est faite. « Le peuple français, y est-il dit, proclame, en présence de l’Être suprême, la déclaration des droits et des devoirs de l’homme et du citoyen. » La classe des sciences morales et politiques rougirait-elle de terminer un rapport sur ces mêmes droits et ces mêmes devoirs, par un hommage dont l’Assemblée nationale s’est honorée à la tête de la Constitution ? […] Vos vues seules étaient légitimes, parce qu’elles étaient pures, simples, désintéressées, et que vous aviez sur Virginie des droits sacrés qu’aucune fortune ne pouvait balancer.