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592. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Alexandre Dumas fils » pp. 281-291

Pour qui se rappelle Antony, il est évident que Pierre Clémenceau est de la même race, avec les différences de tempérament et d’années qui séparent Alexandre Dumas père d’Alexandre Dumas fils.

593. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Les honnêtes gens du Journal des Débats » pp. 91-101

Il y a enfin (n’oublions jamais cette fondamentale différence !)

594. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Avellaneda »

Germond de Lavigne est un traducteur de haute distinction et de merveilleuse aptitude ; mais cependant, nous devons l’avouer, il y a pour nous, entre lui et Filleau de Saint-Martin, à peu près la même différence qu’entre l’immortel auteur du Don Quichotte et Avellaneda, son continuateur.

595. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Dupont-White »

Le génie de la figuration d’un peuple, qui dresse ce peuple tout vivant et le fait flamber par les différences en face des autres peuples, sur le fond d’une civilisation commune, ce génie spécial de la figuration qui est le génie de l’histoire, Dupont-White n’en a pas une lueur.

596. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Louis Wihl »

Sans doute, il y a entre les poésies de la Bible et les poésies des Hirondelles la différence de l’inspiration divine à l’inspiration humaine, — à l’inspiration chétive d’un homme seul ; mais celle-ci est si vraie qu’elle en contracte un sérieux réellement plein de grandeur.

597. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Pierre Dupont. Poésies et Chansons, — Études littéraires. »

Pierre Dupont, qui joue à l’affamé, ne fera jamais comparer aux connaisseurs l’auteur du Myosotis et l’auteur des Véroniques, si ce n’est pour noter les différences de leurs deux génies.

598. (1898) Introduction aux études historiques pp. 17-281

. — En second lieu, que de différences entre les inventaires déjà exécutés ! […] Notons, toutefois, une différence. […] De là, des différences. […] Elle étudie les états de société à des moments différents et constate entre eux des différences. […] Il est donc probable que des différences héréditaires moindres ont dû contribuer à déterminer les événements.

599. (1904) Propos littéraires. Deuxième série

Une différence dans le ton ; rien de plus. […]  » Et voyez ici les différences. […] Il n’y a aucune différence. […] Il n’y a aucune différence. […] Entre eux et ceux qui répondent : « rien », la différence me semble insensible.

600. (1890) Le massacre des amazones pp. 2-265

La plus grande différence est dans l’âge auquel on nous présente le héros. […] Il y a entre les idées des différences, des distances inégales, mais réelles, et ce sont précisément ces distances, ces différences entre les idées que la ponctuation et les divers signes de la ponctuation ont pour objet de marquer. […] Et ni lui ni elle ne s’avise un instant que la femme est un peu fille de l’homme, l’homme un peu fils de la femme et qu’il est enfantin d’attribuer à une hérédité commune une aggravation quelconque des différences naturelles entre les deux sexes. […] Seulement moi je l’avoue, voilà toute la différence. » La différence me paraît insuffisante. […] La vie extérieure de la femme est moindre que celle de l’homme, sa vie intérieure est plus profonde ; c’est peut-être cette différence qui constitue tout le fameux « mystère féminin ».

601. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE LA FAYETTE » pp. 249-287

., » pour bien connaître le train de vie de Mme de La Fayette et saisir sa différence de ton d’avec Mme de Sévigné. On y lit ces mots souvent cités :« Vous êtes en Provence, ma belle ; vos heures sont libres, et votre tête encore plus ; le goût d’écrire vous dure encore pour tout le monde ; il m’est passé pour tout le monde ; et si j’avois un amant qui voulût de mes lettres tous les matins, je romprois avec lui. » Mme de La Fayette était très-vraie et très-franche ; il fallait la croire sur parole 110 :« Elle n’auroit pas donné le moindre titre à qui que ce fût, si elle n’eût été persuadée qu’il le méritoit ; et c’est ce qui a fait dire à quelqu’un qu’elle étoit sèche, quoiqu’elle fût délicate111. » Mme de Maintenon, avec qui Mme de La Fayette avait eu liaison étroite, était d’un esprit aussi merveilleusement droit, mais d’un caractère moins franc ; aussi judicieuse, mais moins vraie ; et cette différence dut contribuer à leur refroidissement. […] Nous l’avons été autrefois pour des bagatelles112. »Et dans les Mémoires de Mme de La Fayette sur les années 1688 et 1689, à propos de la comédie d’Esther, on lit : « Elle (madame de Maintenon) ordonna au poëte de faire une comédie, mais de choisir un sujet pieux : car, à l’heure qu’il est, hors de la piété point de salut à la cour aussi bien que dans l’autre monde… La comédie représentoit, en quelque sorte, la chute de Mme de Montespan et l’élévation de Mme de Maintenon ; toute la différence fut qu’Esther étoit un peu plus jeune et moins précieuse en fait de piété. » En citant ces paroles de deux femmes illustres, je ne me plais pas à en faire ressortir l’aigreur qui gâta une longue affection.

602. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Ampère »

Il était myope, et il vint jusqu’à un certain âge sans porter de lunettes ni se douter de la différence. […] Quelle différence il y a entre nous et Noël ! […] Ampère, avec des différences d’originalité, irait naturellement s’asseoir entre La Condamine et La Fontaine.

603. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre troisième. La connaissance de l’esprit — Chapitre premier. La connaissance de l’esprit » pp. 199-245

Nous avons classé ses événements et les faits que ses événements provoquent selon leurs ressemblances et leurs différences, et nous avons logé chaque groupe dans un compartiment distinct et sous un nom commun, ici les sensations, là les perceptions extérieures, là-bas les souvenirs, plus loin les volitions, les mouvements volontaires, et ainsi de suite. […] Les associations ainsi répétées deviennent toujours plus tenaces ; notre passé est une ligne que nous ne nous lassons pas de repasser à l’encre et de rafraîchir. — Parmi ces événements, des classes s’établissent ; ils se groupent spontanément selon leurs ressemblances et leurs différences ; les plus usités, marcher, saisir avec la main, soulever un poids, sentir, toucher, flairer, goûter, voir, entendre, se souvenir, prévoir, vouloir, s’assemblent chacun sous un nom ; nous les concevons comme possibles pour nous, et ces possibilités, incessamment vérifiées et limitées par l’expérience, constituent nos pouvoirs ou facultés. […] Par conséquent, dans un intervalle de temps, si long et si divisé qu’il soit, nous ne pouvons imaginer un moment où, l’un des deux composés étant donné, l’autre ne puisse et ne doive être aussi donné, en sorte que la possibilité et la nécessité de l’un et de l’autre durent sans discontinuité, pendant tous les moments de l’intervalle ; ce que nous exprimons en disant qu’il y a là un quelque chose stable, qui d’une manière permanente est tangible, résistant et revêtu de couleur. — À ce composé ainsi accru s’ajoute l’image des sensations visuelles distinctes que, selon les différences de l’éclairage et de la distance, la bille provoquerait en nous ; de toutes ces apparences liées se forme le simulacre interne qui aujourd’hui jaillit en nous en présence de la bille. — Joignez-y deux autres composés, l’image des sensations par lesquelles nous constatons les changements qu’à certaines conditions elle subit elle-même, et l’image des sensations par lesquelles nous constatons les changements qu’à certaines conditions elle provoque dans tel autre corps. — Tel est le vaste ensemble d’atomes intellectuels soudés un à un et groupe à groupe, dont tous les groupes surgissent ou sont prêts à surgir en nous, lorsque la sensation visuelle brute de la forme blanche ou la sensation tactile brute du contact lisse, du froid et de la résistance se produit en nous.

604. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre I. De l’action »

III Il décrit comme il conte, pour les yeux et avec les détails : car décrire, c’est raconter, et la seule différence c’est que dans le second cas les détails se succèdent, et que dans le premier ils sont ensemble. […] A la fin indignée, et voulant s’enfler encore plus fortement, son corps creva et elle resta morte. » La Fontaine n’ajoute rien et met seulement le récit en dialogue ; on va voir la différence. […] Le poëte remplace ici les couleurs du peintre par des mots passionnés qui font plaindre « les pauvres servantes. » Il montre l’âme, au lieu du corps ; c’est la différence de la poésie et de la peinture.

605. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIVe entretien. Cicéron (3e partie) » pp. 257-336

« Mais ce qui fait, dit-il, la différence entre les infirmités de l’âme et celles du corps, c’est qu’il peut nous survenir des maladies corporelles sans qu’il y ait de notre faute, et que nous sommes toujours coupables de nos maladies de l’âme. […] « Il y a d’ailleurs une grande différence entre les âmes grossières et celles qui ne le sont pas. […] Quel devin, s’il était privé de la vue comme Tirésias, pourrait discerner le blanc du noir, ou, s’il était sourd, distinguer les différences des voix et des sons ?

606. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre premier. Le Moyen Âge (842-1498) » pp. 1-39

On y croirait d’abord apercevoir des différences, mais pour peu qu’on essaie de les préciser, elles s’évanouissent, et tout se confond. […] Entre la Chanson de Roland, que l’on date de l’an 1080, et celle de Raoul de Cambrai, dont on place la rédaction aux environs de 1220, s’il y a quelques différences, n’étant guère que « philologiques », elles ne se révèlent donc aussi qu’aux seuls érudits. […] 2º Le Contenu du Roman. — Les deux auteurs du Roman, Guillaume de Lorris et Jean de Meung ; — et de ne pas oublier qu’il y a quarante ans de différence entre eux ; — soit à peu près la distance qui sépare Le Couronnement Renart ou Renart le Nouvel des branches principales du Roman de Renart.

607. (1840) Kant et sa philosophie. Revue des Deux Mondes

Cette différence se remarque à la fois et dans la poésie et dans la religion et dans les institutions politiques. […] Mille et mille généralisations successives n’engendrent pas la nécessité, elle en diffère d’une absolue différence. […] Pour marquer plus fortement encore la différence de ces deux jugemens et les caractères auxquels on peut reconnaître chacun d’eux, liant leur impose aussi d’autres noms également significatifs.

608. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XVIII. »

Mais, s’il y a là quelque chose pour la raison philosophique, pour la conception spéculative de l’essence divine, il n’y a rien pour le cœur ; rien de cette touchante médiation et de cette mystérieuse unité qui fait quelque peu comprendre la Divinité, par l’infini même des différences que sa miséricorde a comblées pour l’homme, en s’assimilant, par une naissance humaine, à l’être faible et déchu qu’elle voulait sauver. […] À quelques égards, et dans la différence des temps et des mœurs, son éloignement de Constantinople était la disgrâce de Fénelon au dix-septième siècle : c’était plus encore, car il était banni de son église comme de la cour ; il était, non pas exilé dans son diocèse, mais relégué comme inutile dans un obscur village. […] Les différences sont nombreuses aussi, cependant.

609. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. NISARD. » pp. 328-357

Mais sous cette fatalité générale (et toute réserve faite des causes qui peuvent introduire plus d’une différence essentielle dans le parallèle entre les anciens et nous), il y a encore place pour les exceptions, pour les individus qui luttent, pour les hommes de talent qui cherchent à sauver l’œuvre de la dureté des temps et de la difficulté croissante. […] Quand il aura triomphé, les critiques expliqueront comme quoi en effet, dans son imprévu même, il avait des points communs avec ses grands prédécesseurs ; mais les critiques réguliers et restrictifs auront surtout vu, à son début, les différences.

610. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Racine — I »

Cette différence de renommée est une conséquence nécessaire de celle des talents. […] Si les esprits supérieurs, les génies à pic, ne prêtent pas pied à divers degrés aux esprits inférieurs, ils en portent un peu la peine, et ne distinguent pas eux-mêmes les différences d’élévation entre ces esprits estimables, qu’ils voient d’en haut tous confondus dans la plaine au même niveau de terre.

611. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Du génie critique et de Bayle »

La différence entre les sectes ne va qu’à quelque probabilité de plus ou de moins. […] D’elle à nous, c’est toute la différence de l’ancien au nouveau notaire, si bien marquée l’autre jour par M. de Balzac dans sa Fleur des Pois 133.

612. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Discours préliminaire » pp. 25-70

En observant les différences caractéristiques qui se trouvent entre les écrits des Italiens, des Anglais, des Allemands et des Français, j’ai cru pouvoir démontrer que les institutions politiques et religieuses avaient la plus grande part à ces diversités constantes. […] Mais ce qui est également vrai, c’est que l’égalité politique, principe inhérent à toute constitution philosophique, ne peut subsister, que si vous classez les différences d’éducation, avec encore plus de soin que la féodalité n’en mettait dans ses distinctions arbitraires.

613. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Introduction »

Une grande différence, cependant, existe entre le système du bonheur de l’individu et celui du bonheur des nations ; c’est que dans le premier, on peut avoir pour but l’indépendance morale la plus parfaite, c’est-à-dire, l’asservissement de toutes les passions, chaque homme pouvant tout tenter sur lui-même ; mais que dans le second, la liberté politique doit toujours être calculée, d’après l’existence positive et indestructible d’une certaine quantité d’êtres passionnés, faisant partie du peuple qui doit être gouverné. […] J’étudierai d’abord les pays, qui dans tous les temps ont été gouvernés despotiquement, et motivant leurs différences apparentes, je montrerai que leur histoire, sous le rapport des causes et des effets, a toujours été parfaitement semblable ; et j’expliquerai quel effet doit constamment produire sur les hommes, la compression de leurs mouvements naturels par une force au-dehors d’eux, et à laquelle leur raison n’a pu donner aucun genre de consentement.

614. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre premier. Mécanisme général de la connaissance — Chapitre premier. De l’illusion » pp. 3-31

Elle la possède donc encore lorsqu’elle est précédée de ses antécédents normaux ; par conséquent, lorsque la tête de mort est réelle et présente, lorsqu’un faisceau de rayons gris et jaunâtres en rejaillit pour aller frapper la rétine, lorsque cette impression de la rétine est propagée le long des nerfs optiques, lorsque l’action des centres sensitifs y correspond, la sensation visuelle ainsi provoquée donnera naissance au même fantôme interne, et le simulacre de tête de mort, qui se produit en nous pendant l’hallucination proprement dite, se produira aussi en nous pendant la perception extérieure, avec cette seule différence que, dans le premier cas, la main, tout autre sens, tout autre observateur appelé à vérifier notre jugement affirmatif, le démentira, tandis que, dans le second, la main, tout autre sens, tout autre observateur appelé à vérifier notre jugement affirmatif, le confirmera ; ce que nous exprimons en disant, dans le premier cas, que l’objet n’est qu’apparent, et, dans le second cas, qu’il est réel. […] De l’idée à l’hallucination, il n’y a d’autre différence que celle du germe au végétal ou à l’animal complet.

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