Peintre donc, mais peintre tempéré et savant dans un sujet qui demandait à l’Art ses plus magnifiques violences, M.
C’est la science, les notions demandées à tout, l’encyclopédisme, cette rage des vieux siècles littéraires, qui a fait faiblir la poésie aussi dans Gœthe ; et je cite Gœthe, ce poète, qui n’a pas selon moi la grandeur qu’on lui donne, mais que je prends comme un exemple, parce qu’il est superstitieusement respecté !
Un pas de plus dans le sens de cette poésie, qui est l’extrémité du rayon dont l’âme est le centre ; un pas de plus vers la circonférence des choses, et on trouverait la matière sèche, — sourde-muette inféconde, — la chinoiserie ; et le vers oubliant bientôt sa profonde destinée d’harmonie, ne demanderait plus sa mesure à l’oreille, mais aux yeux !
Il est bon de faire remarquer que l’œuvre dont je parle est d’un genre simple et sérieux, et qu’elle ne demande aucune des qualités qu’on a attribuées plus tard gratuitement à un artiste aussi incomplet dans le comique.
On peut demander pourquoi les peuples sauvages, dans la sorte d’éloquence qu’on leur remarque quelquefois, n’ont jamais de mauvais goût, tandis que les peuples civilisés y sont sujets ; c’est sans doute parce que les premiers ne suivent que les mouvements impétueux de leur âme, et qu’aucune convention étrangère ne se mêle chez eux aux cris de la nature.
» À ces demandes le poëte répond comme un inspiré : « Le Seigneur a étendu sa main toute-puissante ; il a revêtu de nuées ta lumière ; il a donné sa voix à tes flots déchaînés, et paré de son arc ton front terrible. » Après ces grandeurs de la nature, après le soleil de Cuba, les forêts de la Virginie, ce qui possède l’âme d’Heredia, ce qui la fortifie et l’élève, c’est l’amour de la liberté, mais aussi de la justice, de la modération, de tout ce qui manquait aux révolutions du Mexique, tour à tour célébrées et maudites par le poëte.
Lui remarquant un air qui me parut extraordinaire et un visage qui me faisoit voir que la paix et la sérénité de son cœur étoient grandes (il avoit soixante ans), je lui demandai s’il prenoit plaisir à l’occupation dans laquelle il passoit ses jours : il me répondit qu’il y trouvoit un repos profond, que ce lui étoit une si sensible consolation de conduire ces animaux simples et innocents, que les journées ne lui sembloient que des moments ; qu’il trouvoit tant de douceur dans sa condition qu’il la préféroit à toutes les choses du monde, que les rois n’étoient ni si heureux ni si contents que lui, que rien ne manquoit à son bonheur, et qu’il ne voudroit pas quitter la terre pour aller au ciel s’il ne croyoit y trouver des campagnes et des troupeaux à conduire.
« Après le tableau que nous venons de faire de la passion de Laurent, on peut se permettre sans doute de demander quel était l’objet d’un amour si délicat, quel était le nom de cette femme qu’il adore sans la désigner autrement que d’une manière vague, qu’il célèbre sans la nommer.
la lune de miel fut courte : en novembre, de secrètes angoisses le travaillent ; en décembre, il écrit à sa nièce « à côté d’un poêle, la tête pesante et le cœur triste » ; il se demande : « Pourquoi suis-je donc dans ce palais ?
La foule ne demande qu’une action, les femmes de la passion.
L’un demande à tous les éléments de plastique, de musique, de syntaxe, l’expression vive et nouvelle d’une idée ; il se glorifie souvent par des luxuriances qu’on s’étonne de ne guère rencontrer dans les Cygnes.
Louis XI demandait à la Vierge la permission et le pouvoir de duper ses ennemis.
Tout bon Citoyen doit être jaloux de voir sa Patrie l’emporter sur les autres Peuples par la prééminence des lumieres & des talens : mais, je vous le demande, Lecteur impartial, un zele sage, un zele éclairé peut-il adopter ces célébrités* capricieuses qu’un moment fait naître, & qu’un autre moment voit s’anéantir ?
Car elle ne demande à un remède que de guérir le mal immédiat, et lorsqu’elle a trouvé ce topique, elle ne se préoccupe pas des modifications profondes que peut déterminer dans l’organisme, l’ingérence d’une substance étrangère.
Demandons encore aux livres saints, même avant David, un exemple de cette poésie religieuse et populaire, animée des passions de l’Orient.
À de tels esprits chez qui domine la culture et la politesse, n’allez pas demander de grandes passions ou des enthousiasmes profonds. […] Pendant des heures ils ont discuté chaque mot en l’examinant au point de vue de l’oreille et de l’œil ; non seulement ils se sont préoccupés de la phrase en grammairiens, mais encore ils ont demandé une musique, une couleur, jusqu’à une odeur.
— Les adversaires de la théorie que j’expose ont demandé comment, par exemple, un animal carnivore terrestre peut avoir été transformé en animal aquatique. […] Mais l’on aurait pu choisir d’autres exemples : si l’on avait demandé comment un quadrupède insectivore peut avoir été métamorphosé en une Chauve-Souris, capable de vol, la question eût été plus difficile à résoudre, et je n’aurais pu y répondre pour le moment d’une manière satisfaisante.
Eh bien, je me demande si un livre, indépendamment de ce qu’il dit, ne peut pas produire le même effet ? […] Ne me refusez pas ce que je vous demanderai, je vous donnerai ce qu’il vous faudra. […] demandai-je, quel est Ce village ? […] Moréas » avait d’ailleurs été écrit à la demande expresse de Gide : voir Gide à Ghéon, mai 1909 : « Je t’envoie cet article de Maurras, qui pourra t’exciter à écrire ton article sur le classicisme, très souhaité pour le numéro de juillet de la NRF ». […] Maurice Donnay (1859-1945), Les Amants (1895) ; Georges de Porto-Riche (1849-1930), Amoureuse (1891) ; la satire la plus connue de Mirbeau reste Les Affaires sont les affaires (1903) ; Alfred Capus (1857-1922) est l’auteur d’une dizaine de pièces entre 1895 et 1901, dont Notre Jeunesse (1901) ; Edmond Sée (1875) dramaturge prolifique, a notamment donné L’Indiscret, en 1903 ; à cette époque, Jules Renard a déjà donné, sur scène, La Demande (1895), Le Plaisir de rompre (1897), Le Pain de ménage (1898), ou encore Poil de Carotte (1900).
* * * Il ne serait pas absolument juste de dire que les années 80 du xixe siècle aient été marquées par une renaissance des lettres et des arts, car les arts et les lettres n’étaient pas morts et ne demandaient pas qu’on les ressuscitât. […] Et quelle élévation pourrait avoir un homme qui se demande avec gravité si l’on apprivoise les mouches, et qui nous apprend de même que la pluie mouille ? […] Dans un ordre différent, si on leur demande : — Qu’est-ce que ces situations fausses et ces sentiments sans vérité ? […] » (Le Bois Sacré) Une amie de Mme de Staël lui demandait dans le temps qu’elle écrivait ses mémoires, comment elle s’y prendrait pour se peindre elle-même lorsqu’elle en serait à la sensibilité de son cœur, à ses aventures galantes ?
Tout cela demande, ainsi que nous le savons, un maximum de dix à douze minutes pour s’accomplir. […] Toutefois ces réactions de la modification circulatoire sur les organes nerveux demandent pour s’opérer un temps très-différent selon les espèces. […] Serait-ce pour se moquer de cette tendance anti-scientifique de la médecine qui résulte de l’absence du sentiment de cette limite de nos connaissances que Molière a mis dans la bouche de son candidat docteur, à qui l’on demandait pourquoi l’opium fait dormir, la réponse suivante : Quid est in eo virtus dormitiva cujus est natura sensus assupire ? […] Or voilà un principe faux ; donc toutes les conséquences doivent être marquées au même coin. » Si maintenant nous demandons quels sont les caractères propres à cette science des êtres vivants, Bichat nous répond : « C’est une science dont les lois sont, comme les fonctions vitales elles-mêmes, susceptibles d’une foule de variétés, qui échappe à toute espèce de calcul, dans laquelle on ne peut rien prévoir ou prédire, dans laquelle nous n’avons que des approximations le plus souvent incertaines. » Ce sont là des hérésies scientifiques d’une énormité telle qu’on aurait de la peine à les comprendre, si l’on ne voyait comment la logique d’un système a dû fatalement y conduire.
Ceux qui cherchent dans les parents des grands hommes la trace et la racine des vocations éclatantes, ceux qui demandent aux mères de Walter Scott, de Byron et de Lamartine, le secret du génie de leurs fils, remarqueront ce caractère à la fois mélancolique et cultivé de madame de Chateaubriand ; ils auraient à remarquer aussi que deux des sœurs du poëte, et l’une particulièrement, ont laissé des pages touchantes ; qu’un de ses oncles paternels, prêtre, faisait des vers, et qu’un autre oncle paternel vivait à Paris, voué aux recherches d’érudition et d’histoire.
Hobbes, l’un des premiers auteurs de cette théorie, raconte qu’au milieu d’une conversation sur la guerre civile d’Angleterre quelqu’un demanda tout d’un coup combien valait, sous Tibère, le denier romain ; question abrupte et que rien ne semble lier à la précédente ; il y avait pourtant un lien, et après un peu de réflexion on le retrouva.
Si elle manquait, ces suites seraient la folie ; le malade imaginerait et raisonnerait d’après ses fantômes, comme il imagine et raisonne d’après les objets réels ; le micrographe essayerait d’effacer les taches grises qui recouvrent son papier ; Nicolaï demanderait aux amis imaginaires, qui viennent le visiter, comment ils se portent.