Louis Bouilhet, reproduit trop visiblement (j’en demande très pardon au jeune auteur) le ton, les formes et le genre de boutade de Mardoche.
Remy de Gourmont Puisqu’il ne nous laissa que de trop brèves pages, l’œuvre seulement de quelques années ; puisqu’il est mort à l’âge où plus d’un beau génie dormait encore, parfum inconnu, dans le calice fermé de la fleur, Mikhaël ne devrait pas être jugé, mais seulement aimé… Parallèlement à ses poèmes, Mikhaël avait écrit des contes en prose ; ils tiennent dans le petit volume des Œuvres, juste autant, juste aussi peu de place que les vers… Il suffit d’avoir écrit ce peu de vers et ce peu de prose : la postérité n’en demanderait pas davantage, s’il y avait encore place pour les préférés des dieux dans le-musée que nous enrichissons vainement pour elle et que les barbares futurs n’auront peut-être jamais la curiosité d’ouvrir.
Oser cela, c’est être sûr de soi, c’est avoir la conscience d’une maîtrise, c’est affirmer tout au moins que, venant après Leconte de Lisle et après M. de Heredia, on ne faiblira pas en un métier qui demande, avec la splendeur de l’imagination, une certaine sûreté de main.
Demandez son nom à la préposée, et achetez-lui un exemplaire de votre roman.
On ne devrait pas chercher le mouvement perpétuel ; on devrait bien plutôt se demander où il n’est pas. — « Tout passe, tout s’écoule », disait déjà un philosophe grec. — « Tout est un flux perpétuel, répète Diderot.
Nous avons à nous demander maintenant si l’historien peut se borner à constater des faits ; s’il n’est pas obligé en une certaine mesure de juger les œuvres dont il parle ; si dès lors n’intervient pas une question de goût qu’il faut poser et résoudre.
D’ailleurs une présomption d’irréalité pèse déjà sur ces objets : lorsque, regardant de près à leur genèse on les voit émerger de la sensibilité même du sujet, n’est-on pas tenté de se demander s’ils ne sont pas de simples signes auxquels le moi confère la réalité par un acte de volonté arbitraire ?
Nous parlions des philosophes, et voilà que les orateurs viennent nous demander si nous les oublions.
Il faudroit pour un pareil livre, non un compilateur, mais un homme qui écrivît parfaitement dans le genre épistolaire, & qui composât lui-même toutes les Lettres avec le soin qu’un pareil travail demande.
Plusieurs personnes m’ayant déjà demandé quelques éclaircissements relativement au titre de ce cours, je crois utile d’indiquer ici, à ce sujet, une explication sommaire.
Si je vous demandais une aurore, comment vous y prendriez-vous ?
Et, en effet, si vous la séparez un instant des passions terribles qui s’en sont servies et qui sont prêtes à s’en servir encore, si, la regardant aux entrailles, vous lui demandez, comme aux autres spéculations de la pensée, ses titres réels à l’estime ou à l’admiration des hommes, vous serez bientôt convaincu de l’impuissance et de l’inanité de cette espèce de littérature, qui depuis le commencement du monde de la métaphysique pivote sur trois ou quatre idées dont l’esprit humain a cent fois fait le tour, qui tient toute, en ce qu’elle a de vrai, dans sept chapitres d’Aristote, sans que jamais personne en ait ajouté un de plus, et à laquelle Dieu a plusieurs fois envoyé des hommes de génie inutiles, comme s’il avait voulu par là en démontrer mieux le néant !
Ce point demande une explication très franche.
Ce que nous demandons à la littérature, c’est de nous émouvoir. […] Les héros de Byron demandent au risque de ruiner le remords. […] Alors il demandait l’oubli au jeu. […] On se demande si par le lyrisme descriptif d’Esparbès ne rejoint pas le lyrisme de l’acte. […] Je me demande avec angoisse ce que devient dans ce cas M.
… » Est-il possible de se tromper, quand on a demandé à ses travaux seulement d’être des travaux, c’est-à-dire des étapes de sa vie intérieure ? […] C’est à elles qu’il a demandé son pain dans sa jeunesse, c’est à elles qu’il a demandé son arme dans sa guerre sociale, et, par une contradiction suprême, ce sont elles aussi, ces Lettres indulgentes et immortelles, qui garderont sans doute son nom de prosateur, âpre et violent, contre l’éternel oubli. […] Il y a une question à se poser devant chaque existence consacrée aux lettres : quelle sorte de volupté l’écrivain leur a-t-il demandée, à ces lettres complaisantes ? […] Je comprenais plus clairement alors ce que la littéraire a été pour cet homme dépaysé, et quel alibi sa mélancolie a demandé à son imagination. […] On se demande : quelle est la valeur psychologique d’un poème, quelles idées il défend, quelle inspiration l’anime, quelle conséquence morale il emporte ?
Là, je suis aussi faible qu’une larme de femme1180. » Même il eut la crainte de ne pas finir en paix et l’amertume de demander l’aumône. « Un coquin de mercier, écrivait-il à son cousin, s’étant mis dans la tête que je vais mourir, a commencé une procédure contre moi, et va infailliblement envoyer ma maigre carcasse en prison… Oh ! […] on en sort ébloui, assourdi ; les sens défaillent sous cette inondation de magnificences ; mais en rentrant chez soi, on se demande ce qu’on a appris, ce qu’on a senti, si véritablement on a senti quelque chose. […] On pouvait s’en douter en regardant le caractère et la vie de l’auteur ; car que veut-il et que demandent ces hôtes empressés à l’écouter ? […] Bref, ils écrivent en bourgeois et pour des bourgeois, c’est-à-dire pour des gens rangés, enfermés dans une profession, dont l’imagination vit à terre et regarde les choses à la loupe, incapables de rien goûter franchement en fait de peinture, sinon des intérieurs et des trompe-l’œil ; demandez à une cuisinière quel tableau elle préfère au Musée, elle vous montrera une cuisine où les casseroles sont si bien faites qu’on est tenté d’y tremper la soupe. […] Ils lui demandent la glorification de la vertu et la flagellation du vice.
Lorrain y avait convié Mlle Nau qui avait tenu avec succès le rôle de la fille Elisa dans la pièce tirée du roman de Goncourt et qui, sur la demande de Lorrain, récita « la lettre d’Elisa » au petit pioupiou. […] Je le revois encore assis sur ce même divan auprès d’Edmond de Goncourt, avec entre ses jambes à demi paralysées la canne à bout de caoutchouc sur laquelle il appuyait sa marche incertaine et douloureuse, qui l’aidait à se lever quand, au bras de Goncourt, il se retirait un instant à l’écart pour demander à la piqûre bienfaisante un moment d’apaisement soulagé. […] A la demande de Heredia, le brave André Lemoyne ne se fait pas prier pour répéter comment Anatole, dans le bureau de l’éditeur Lemerre, n’évita la main levée sur lui d’un interlocuteur peu patient qu’en tournant autour d’une table, poursuivi par un geste, duquel il ne lui vint pas un instant à l’idée de demander raison… Qu’Anatole ne fût pas brave n’empêchait pas que France fût un charmant et subtil esprit, admirablement et pleinement lettré, et, comme tel, fort apprécié de José-Maria de Heredia. […] Moréas, qui ne négligeait pas « sa gloire » et savait fort bien tirer parti des circonstances, avait demandé à Maurice Barrès et à moi de signer les invitations à ce banquet qu’il avait provoqué et organisé lui-même avec un certain sens pratique de la réclame qui s’alliait en lui, je me plais à le reconnaître, avec une haute et stricte conscience littéraire. […] Il était souffrant et m’avait demandé de passer chez lui.
Je ne le crois pas ; mais, pour nous en assurer, c’est ce que nous demanderons à Bossuet, à Bourdaloue, à Massillon. […] S’il est d’ailleurs bien loyal, ou s’il sait très bien le grec, vous le demanderez à Boileau, dont la huitième Réflexion critique roule à peu près tout entière sur ce passage des Dialogues. […] » nous demande l’auteur des Dialogues, en mettant sous nos yeux un passage quelconque de Pindare ou d’Homère. […] » lui demandait un jour quelqu’un, et il répondait : « Il reste l’Amérique ». […] Et si nous nous demandons quels sont ces principes nouveaux, nous avons fait la réponse en l’étudiant lui-même.
Ouvrière, elle demande des outils de l’ordre spirituel. […] Autant vaudrait lui demander s’il a tort ou raison de subir une certaine manière de sentir. […] L’observateur se demande longuement : d’où cette fleur merveilleuse du talent est-elle éclose ? […] Il demandera aux milieux nouveaux, non plus des sensations, mais des idées. […] Elle lui doit sa vie maintenant, et il lui demande de fuir avec lui.
On ne se demande plus naturellement si elle agit. […] On ne se demande plus qu’une chose. […] C’est les preuves des autres qu’il faut demander. […] Et il n’eut point à demander où était le Calvaire. […] Et tout le monde s’affole et court lui en demander.
Je me demande si nos effroyables malchances sont suffisamment compensées par les jolis effets que les artistes savent en tirer. […] Ne fait-il pas bon voir ces cuysiniers chanter les Psalmes de la Penitence de David et demander, à chaque verset, le lard, le chapon, la perdrix ? […] » Et comme on lui demandait ce qu’elle voulait dire : « Eh ! […] Dès que l’on ferme sa porte, en déclarant qu’on ne l’ouvrira qu’à une élite, on peut être sûr que de nombreux candidats demanderont à être admis. […] Quel homme, demande M.
demande M. […] On se demande où le poète a trouvé cette histoire pleine de héros et de traîtres : elle est sortie tout armée de son cerveau. […] Ce que je vous demande là est ce qu’il y a de plus difficile à l’inventeur. […] « À quoi bon me battre avec vous, demande-t-il, quand j’ai le droit de vous tuer ? […] Il n’aurait pas mieux demandé que de se fixer tout de suite à Paris.
L’art du metteur en scène demande beaucoup plus de précaution que d’audace. […] Les costumes surtout demandent une appropriation heureuse, aussi éloignée de la correction que de l’excentricité banale. […] Seulement on n’a pas réussi, ce qui demandait un effort artistique, à constituer le type théâtral d’Antony. […] Cela demande une préparation savante, et une très grande sévérité de discipline. […] On se demande, non sans inquiétude, où s’arrêtera la mise en scène ?