petits moutons, que vous êtes heureux ; Vous paissez dans nos champs sans souci, sans alarmes ; Si-tôt qu’êtes aimés, vous êtes amoureux ; Vous ne savez que c’est de répandre des larmes, Vous ne formez jamais d’inutiles désirs ; Vous suivez doucement les loix de la Nature ; Vous avez, sans douleur, tous ses plus grands plaisirs, Exempts de passions qui causent la torture.
Au fond, c’était mon désir.
Bien entendu, je ne parle que de celles qui seraient libres et à qui ils pourraient se marier sans enfreindre les prescriptions d’Allah. » Les Peuhl ont, à l’unanimité, déclaré qu’il en serait selon son désir.
Notre admiration pour ce physicien, la conviction qu’il ne nous apportait pas seulement une nouvelle physique mais aussi certaines manières nouvelles de penser, l’idée que science et philosophie sont des disciplines différentes mais faites pour se compléter, tout cela nous inspirait le désir et nous imposait même le devoir de procéder à une confrontation.
Un vague désir, un désir sans nom, saisit l’âme du jeune homme ; il erre dans la solitude, fuyant les réunions tumultueuses de ses frères et pleurant à l’écart. […] tendre désir ! […] Ce que nous nommons amour est le désir d’un bonheur hors de nous ; l’amour est la boussole aimantée du monde intellectuel ; c’est l’amour qui nous attire à Dieu. […] « Elle me lisait ses poésies, et se réjouissait de mon approbation comme si j’avais été un grand public ; c’est qu’aussi je témoignais un vif désir de les entendre : non pas que je comprisse ce que j’entendais ; c’était plutôt pour moi un élément inconnu, et ses doux vers agissaient sur moi comme l’harmonie d’une langue étrangère qui vous flatte sans qu’on puisse la traduire.
L’inspiration et même, pour parler plus simplement, le désir de se mettre à l’œuvre, le désir de prendre la plume et de tenter quelque chose, étaient intimement attachés pour Alfieri à la présence de la comtesse. […] « Pendant que j’essayais de poursuivre ce quatrième chant, je ne cessais de recevoir et d’écrire de longues lettres ; ces lettres peu à peu me remplirent d’espérance, et m’enflammèrent de plus en plus du désir de revoir bientôt mon amie. […] Quelques amis de mon ami, et qui m’aimaient à cause de lui, comme moi-même je les aimais, accrurent démesurément mon désespoir, pendant ces premiers jours, en ne me servant que trop bien dans mon désir de savoir jusqu’aux moindres particularités de ce funeste accident. […] Le général me répondit directement deux mots pour me dire que mes ouvrages lui avaient inspiré le désir de me connaître ; mais que désormais, averti de mon humeur sauvage, il ne me chercherait plus.
« Je veux, dit-il, que mon Eugénie soit un modèle de raison, de dignité, de douceur, de vertu, de courage… Je veux qu’elle soit seule, et que son père, son amant, sa tante, son frère, et jusqu’aux étrangers, tout ce qui aura quelque relation avec cette victime dévouée, ne fassent pas un pas, ne disent pas un mot qui n’aggrave le malheur dont je veux l’accabler. » « Tenez vos personnages dans la plus grande gêne possible », avait dit le maître. « Je veux, dit le disciple, que la situation des personnages soit continuellement en opposition avec leurs désirs, leurs intérêts, leurs caractères. » Soit. […] La première raison des innovations au théâtre, c’est l’ardeur du succès, qui s’accroît à mesure que le désir et la force de le mériter diminuent. […] Son désir secret, c’est de rendre l’accès du théâtre plus facile. […] La célébrité était hors de sa portée ; la réputation à laquelle il a borné ses désirs attirera toujours quelques lecteurs de choix vers le coin modeste qu’il occupe dans le temple. […] Sur l’autorité de cet exemple, le dernier et non le moins frappant que nous offre l’histoire de la comédie au dix-huitième siècle, j’oserai dire, en finissant, aux auteurs comiques qui se sentent au cœur le désir secret de faire des choses qui durent : Méditez Molière.
Et si vous ne parvenez à étouffer dans le cœur de l’homme le désir d’acquérir pour lui et les siens ; si vous ne lui liez les bras en présence des forces de la nature ; si vous ne pouvez empêcher que sa lutte avec elle, nécessaire sous peine de périr, ne suscite les arts et les sciences, et par eux la richesse ; comment, dans votre impuissance absolue d’anéantir la cause, supprimerez-vous ou modérerez-vous l’effet ? […] Rousseau avait ignoré l’amour parce qu’il n’était capable que de désirs. […] Sa correspondance ne contient qu’une seule lettre d’amour ; le désir s’y trahit à toutes les lignes, non l’amour. […] La cause réelle de l’esprit d’utopie n’est pas le désir naturel du mieux, tel que l’éprouvent de très honnêtes gens qui savent se faire estimer, et se rendre relativement heureux dans la société où ils vivent ; c’est en général une fureur de perfection absolue, où s’emportent les gens incapables du bien qui est à la portée de tous. […] Il n’est rien que Rousseau ait plus aimé, ni d’un amour plus pur de tout désir de singularité.
Mais parfois Hrotswitha donne au désir un visage plus tragique. […] Éternelle vérité des antiques théogonies : le désir a créé le monde, le désir est tout-puissant . […] Les poupées poètes furent bien inspirées quand elles eurent ce désir. […] Ô douce pollution de la nature en rêve, baptise de désir celle qui va venir ! […] Ils emporteront une illusion, un désir, tout au moins une curiosité.
On parlait assez couramment, entre autres Paul Adam qui réalisa son désir, de romancer sur Byzance. […] Il y a dans ses croquis de Londres de jolies visions, des poèmes en prose insuffisamment rythmés, un désir d’ailleurs et de plus large. […] Attiré par les aimants du désir, attrait originel, si tu leur cèdes, tu épaissis les liens pénétrants qui t’enveloppent. […] À la vue d’Aelis (le portrait en est délicieux), Rainouart sent de plus en plus en lui le désir de guerroyer et d’acquérir de la gloire. […] Mais je ne pense point que, en son désir de se retremper au passé, ses désirs d’Antée se bornent à la Grèce.
. — Les Désirs de Jean Servien (1882). — Abeille, conte (1883). — Le Livre de mon ami (1885). — Nos enfants, scène de la ville et des champs (1887)
Georges Pioch vient d’exaucer notre désir, et j’affirmerai ici, en toute sincérité de cœur et d’esprit, que mon plaisir fut grand à la lecture de ces œuvres : Toi ; la Légende blasphémée.
Une nation, c’est pour nous une âme, un esprit, une famille spirituelle, résultant, dans le passé, de souvenirs, de sacrifices, de gloires, souvent de deuils et de regrets communs ; dans le présent, du désir de continuer à vivre ensemble.
Il faut assouvir ces microcosmes compliqués des nombreux désirs dont ils sont capables ; soigner et dorloter ces jolies cervelles comme de petits estomacs malades et délabrés. […] Mais l’homme rencontrait ici une faune asservie, des fleurs comme attentives, proportionnées à ses désirs, qui semblaient lui offrir amoureusement les douceurs des saveurs, des miels et des ombrages. […] Le Cantique des cantiques, anima en lui des désirs latents et il se laissa séduire au miel enivrant et sucré de ses phrases. […] Nous sommes voués à certains paysages, et le bonheur réside à nous y maintenir perpétuellement, et si le sort nous en a séparé, s’efforcer d’y parvenir sera le but suprême de nos désirs. […] C’est ce même désir de simple sublimité qui nous séduit chez l’auteur de la Vie Héroïque et de l’Hiver en Méditation.
Ils étaient pris du même désir d’introduire dans leurs vers plus de mystère, plus de rêve, plus de musique, et de substituer au mode narratif et didactique une méthode synthétique aux raccourcis violents.
Ce désir, après tout, n'indique que la confiance qu'on a dans les talens de M.
Tout ce que nous avons dit a été animé par ce désir, & dirigé vers cet objet ; mais notre zele n'a jamais excédé les bornes de l'honnêteté.
Mais alors j’étais mordu du désir amer de me raconter à moi-même les derniers mois et la mort du pauvre cher, et presque aussitôt les tragiques événements du siège et de la Commune m’entraînaient à continuer ce journal, qui est encore, de temps en temps, le confident de ma pensée.
Mais alors j’étais mordu du désir amer de me raconter à moi-même les derniers mois et la mort du pauvre cher, et presque aussitôt les tragiques événements du siège et de la Commune m’entraînaient à continuer ce journal, qui est encore, de temps en temps, le confident de ma pensée.
Toujours des petites filles, des jouets qui ne se plaignent point d’être prises pour tels ; soumission, désir, volupté. […] Enfin, son instinct de malice, son besoin de liberté, lui inspiraient le désir de rester dans l’opposition. […] Plus sentimentales par nature que les hommes, elles versaient du côté du sentiment qui, chez elles, prenait ainsi le pas sur le désir, ou bien il fallait — et elles y étaient toutes disposées — que le désir prît la forme du sentiment. […] Un homme pouvait exprimer les désirs et les extases de sa chair. […] Ce désir, elle n’y cède pas, elle n’ose y céder, elle le refoule.
Si puissant est l’instinct de notre nature qui nous porte à interpréter les événements dans le sens de nos désirs et à colorer l’avenir de la teinte de nos espérances ! […] Hantée du désir de jouer un grand rôle, elle avait fait choix de Bonaparte pour qu’il gouvernât d’après ses inspirations : elle aurait été la tête, il aurait été le bras. […] Enfin le bruit s’apaise, l’illusion se décolore ; il nous vient un désir de savoir ce qu’il y a derrière ces apparences dont le jeu a cessé de nous suffire. […] Il a aidé Balzac à discerner cette ambition effrénée et ce désir de parvenir à tout prix dont est travaillée l’âme de ses jeunes gens. […] Dans l’amour qui tue le premier élément que nous apercevons, c’est le désir des sens.
Le goût du théâtre, prétend Diderot, est fait d’abord du désir de coucher avec les actrices. Il y avait évidemment autre chose qu’un désir analogue dans l’amour des lettres chez Flaubert. […] Si « une âme se mesure à la dimension de son désir », Emma apparaît très grande. […] Elle pourrait s’appeler le livre de la solitude et du désir. […] C’est lui qui personnifie les tentations de la pensée, donne à Antoine le désir de s’instruire, et ces tentations et ce désir ne réussissent pas très bien à Flaubert.
On sent en elle le besoin de vêtir chaque jour une âme nouvelle, le désir d’écarter la Réalité navrante et de s’évader chaque soir Vers les horizons bleus dépassés le matin.