— Comment me connaissez-vous ? […] XXI Telle est cette histoire ; malgré le petit nombre de défaillances de pensée ou de style, nous n’en connaissons aucune qui ait fourni d’une si forte haleine une si longue course à travers un si long temps.
Il incline à proposer le maréchal de Belle-Isle, qui exercerait réellement l’autorité : « Il a de la confiance en moi ; je pourrais lui être utile et le conseiller sur bien des choses ; je connais ses défauts, mais il a des qualités et un acquis qui fait beaucoup.
Nous n’avons dû nous attacher ici qu’au Cid connu de tous, au magnifique produit de la greffe pratiquée par Corneille sur l’arbre castillan.
Sur ce point délicat je me borne encore à dire, en écartant tout ce qui est indigne d’être entendu, que si, vers l’âge de trente ans, Marie-Antoinette en butte à toutes sortes d’intrigues et d’inimitiés, entourée d’amis qui la compromettaient fort et qui n’étaient pas tous désintéressés ni bien sincères, avait cherché et distingué dans son monde et dans son cercle intime un homme droit, sûr, dévoué, fidèle, un ami courageux, discret, incapable d’épouser d’autre intérêt que le sien, et si elle s’était appuyée sur son bras à certain jour, même avec abandon, il n’y aurait à cela rien de si étonnant ni de fait pour révolter ; et de ce qu’on admettrait, sur la foi des contemporains d’alors les mieux informés, cette sorte de tradition qui, à son égard, me paraît, si j’ose l’avouer, la plus probable, il ne s’ensuivrait pas qu’elle dût rien perdre dans l’estime de ceux qui connaissent le cœur humain et la vie, ni qu’elle fût moins digne de tout l’intérêt des honnêtes gens aux jours de l’épreuve et du malheur.
Le bien parler me jette dans le ravissement quand j’écoute, mais je n’entretiens guère en moi qu’une délicieuse rêverie, et je n’en suis pas plus savante pour connaître mes fautes, etc., etc. » La lettre est signée Marceline, et non pas Hélène.
On les connaîtra plus tard et par leurs actions elles-mêmes, quand, en Touraine, ils assommeront à coup de sabots le maire et l’adjoint de leur choix, parce que, pour obéir à l’Assemblée nationale, ces deux pauvres gens ont dressé le tableau des impositions, ou quand, à Troyes, ils traîneront et déchireront dans les rues le magistrat vénérable qui les nourrit en ce moment même et qui vient de dresser son testament en leur faveur Prenez le cerveau encore si brut d’un de nos paysans contemporains, et retranchez-en toutes les idées qui, depuis quatre-vingts ans, y entrent par tant de voies, par l’école primaire instituée dans chaque village, par le retour des conscrits après sept ans de service, par la multiplication prodigieuse des livres, des journaux, des routes, des chemins de fer, des voyages et des communications de toute espèce730.
Car n’allez pas imaginer qu’un poëte naturel ne connaisse que les mots familiers et les tournures simples.
Or il est impossible d’affirmer que les causes définies et connues sont les véritables causes, nécessaires et suffisantes, des effets, plutôt qu’un inconnu, qu’on néglige ; et par suite on se trompe quand on dit que, ces causes étant données, ces effets devaient suivre ; car ils pouvaient ne pas suivre, si le résidu inaperçu, inexpliqué, n’y avait été joint.
Ce n’est pas leurs succès qui nous rassurent : leurs meilleures œuvres furent mal reçues : Les Corbeaux, si supérieurs à La Parisienne qu’on affecte de seule connaître, subirent un accueil moins que médiocre ; fut jouée trois fois.
Ce ne sont pas leurs succès qui nous rassurent : leurs meilleures œuvres furent mal reçues ; les Corbeaux, si supérieurs à la Parisienne qu’on affecte de seule connaître, subirent un accueil moins que médiocre ; Grand’mère fut jouée trois fois.
La date de ce jour, si elle était connue, serait celle de l’avènement du genre humain à la royauté de la Création.
Les Danaïdes répondent et se font connaître ; elles se déclarent de race argienne, filles d’Io, comme il est son fils.
Il se connaît en femmes, il sait le prix des choses ; aussi le ménage Pommeau n’a-t-il point pour lui de mystères.
Cette abeille qui, non loin de lui, visita l’austère de Maistre lui-même dans ses rochers de Savoie, qui caressa et nourrit si longtemps Chateaubriand enfant sur ses grèves, il ne la connaît pas.
Aucun qui doive vous inquiéter, monseigneur, répondit d’Argenson, qui connaissait l’ouvrage.
Je comprends que la tragédie classique, telle que je viens de la définir et de l’expliquer, ait beaucoup de peine à plaire aux hommes de notre temps : c’est que nous préférons en tout le sensible à l’intelligible ; pour que le cœur humain nous intéresse, il faut qu’il soit mêlé à des événements réels plus ou moins semblables à ceux que nous connaissons.
Nous obtiendrons ainsi une certaine conception du Temps qui est relativiste à moitié, par un côté seulement, qui n’est pas encore celle d’Einstein, mais que nous jugeons essentiel de connaître.
Comme il parle de tout ce qu’il sait, et qu’il n’a point nommé Pindare, Eschyle ni Sophocle, je croirais que, peu versé dans leur langue, de la poésie grecque il ne connaissait guère qu’Homère, le poëte souverain.
Voilà comment ils vivent dans une extrême superstition, sans connaître la parole de Dieu, ne croyant ni à la résurrection de la chair, ni à la vie éternelle, et ne craignant que les plaies temporelles. […] Admirable livre où respire tout l’esprit de la réforme, où, à côté des touchantes tendresses de l’Évangile et des accents virils de la Bible, palpitent la profonde émotion, la grave éloquence, la générosité, l’enthousiasme contenu des âmes héroïques et poétiques qui retrouvaient le christianisme et qui avaient connu les approches du bûcher. « Père tout-puissant et miséricordieux, nous avons erré et nous nous sommes égarés hors de tes voies, comme des brebis perdues. […] Le petit Latimer étudia âprement, prit ses grades, et resta longtemps bon catholique, ou, comme il disait, « dans les ténèbres et l’ombre de la mort. » Vers trente ans, ayant fréquenté Bilney le martyr, et surtout ayant connu le monde et pensé par lui-même, il commença « à flairer la parole de Dieu et à abandonner les docteurs d’école et les sottises de ce genre », bientôt à prêcher, et tout de suite à passer « pour un séditieux grandement incommode aux gens en place qui étaient injustes. » Car ce fut là d’abord le trait saillant de son éloquence ; il parlait aux gens de leurs devoirs, et en termes précis. […] Il ne les connaît point par ouï-dire ; il les a vus.
Il connaît maintenant le nom du traître, et à cette idée il tombe dans des défaillances ou des transports63 : « Je le suivrai dans l’enfer, jusqu’à ce que je l’y trouve, — et j’habiterai là, furie acharnée pour le torturer. — Pour cette détestable main, pour ce bras qui ont guidé — l’acier maudit, — je les déchiquèterai pièce à pièce — avec des fers rougis, et je les mangerai comme un vautour que je suis, fait pour goûter pareille charogne. » Tout d’un coup, il halète et tombe ; Francesco y a pourvu, et le poison fait son office. […] Quand je rêve ainsi, je dors. — Comme une folle, les yeux ouverts. — Crois-tu que nous nous connaîtrons l’un l’autre, dans l’autre monde ? […] On les connaît les héros de cette population tragique, les Iago, les Richard III, les lady Macbeth, les Othello, les Coriolan, les Hotspur, tous comblés de génie, de courage et de désirs, le plus souvent insensés ou criminels, toujours précipités par eux-mêmes dans leur tombe.
Voici les principaux endroits de ces pages énergiques peu connues, digne prélude de celles de la Ménippée ; je n’ai fait qu’y couper des longueurs et en resserrer quelques phrases : Il y aurait lieu de décrire tout au long quel est le roi qui nous commande.
En France il n’en était pas ainsi ; on ne savait pas un mot du Cid avant Corneille : le poète et le père de notre scène avait à nous le faire connaître et admirer du premier coup et vite, par les profils les plus nets et les plus tranchés, en raccourci.
Que ne puis-je à mon gré, te choisissant pour maître, Dans tes sages leçons apprendre à me connaître, Et, de ma propre étude inconcevable objet, De ma nature enfin pénétrer le secret !