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1894. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre quatrième. Éléments sensitifs et appétitifs des opérations intellectuelles — Chapitre deuxième. Les opérations intellectuelles. — Leur rapport à l’appétition et à la motion. »

Ravaisson dans une de ses pages les plus souvent citées : « des profondeurs de la mémoire sort aussitôt tout ce qui peut y servir des trésors qu’elle contient.

1895. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1890 » pp. 115-193

À ce propos quelqu’un cite la phrase que j’ai écrite dans Idées et sensations, sur le remplacement, comme agents de destruction dans les sociétés modernes, des Barbares par les ouvriers.

1896. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre VI » pp. 394-434

À peine si mademoiselle Madelon cite Clélie, ou voyage en barque dorée sur le Fleuve de Tendre, et voilà nos déesses en haillons, et nos furies en falbalas qui parlent, sans frémir, la langue horrible du Père Duchêne et de Danton !

1897. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Paul Féval » pp. 107-174

semble sorti des flancs de la grande histoire de Crétineau, ou, pour mieux parler, c’est l’histoire de Crétineau, citée à beaucoup de pages, refaite, mais condensée, mais affinée, mais couronnée de la flamme légère d’une âme et d’un esprit charmants que n’avait pas ce violent brûle-tout de Crétineau.

1898. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre I. De l’intensité des états psychologiques »

Wundt parle également d’une sensation d’origine centrale, accompagnant l’innervation volontaire des muscles, et cite l’exemple du paralytique, qui a la sensation très nette de la force qu’il déploie à vouloir soulever sa jambe, quoiqu’elle reste inerte 2.

1899. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « Remarques finales. Mécanique et mystique »

Nous venons de citer une satisfaction de luxe issue d’une invention mécanique.

1900. (1890) Dramaturges et romanciers

Il est l’auteur d’une des tentatives les plus extraordinaires que l’on puisse citer, c’est d’avoir essayé de transporter toute la poésie d’une littérature d’imagination dans la vie calme et modeste, d’avoir voulu faire bénéficier la vertu de tous les enivrements dangereux de la passion la plus hasardée. […] Que l’on ne s’étonne pas de me voir citer un livre d’éducation. […] Je sais bien qu’on peut me citer l’exemple contraire des États-Unis ; mais les États-Unis sont une société neuve et non renouvelée, dont l’origine est démocratique et où, tous les citoyens étant de même condition, il n’y a de choix qu’entre des égaux véritables. […] Je n’ai pas besoin de citer des noms et des titres qui sont dans toutes les mémoires, un Goethe, un Chateaubriand ; mais pour prendre un exemple récent, lorsqu’il y a quelque vingt ans une jeune Anglaise pauvre et sauvage, perdue dans un coin du Yorkshire, voulut exprimer tout ce qu’elle avait rêvé de cette nature humaine dont elle ne connaissait pas les raffinements civilisés et les passions mondaines, est-ce que cette forme du roman ne lui fut pas suffisante pour créer d’emblée un personnage de la race de Mirabeau et un personnage de la race de Calvin, c’est-à-dire pour exprimer tout ce que l’instinct a de plus pathétique et la volonté de plus redoutable ?

1901. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre V. La Renaissance chrétienne. » pp. 282-410

Quand l’appariteur ecclésiastique venait citer les délinquants, on le chassait en l’injuriant […] Comme tous ces écrivains, comme Montaigne, il est imbu de l’antiquité classique ; il cite en chaire des anecdotes grecques et latines, des passages de Sénèque, des vers de Lucrèce et d’Euripide, et cela à côté des textes de la Bible, de l’Évangile et des Pères.

1902. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « La religion statique »

Tous les objets et tous les êtres y sont impliqués dans un réseau de participations et d’exclusions mystiques 7. » Et un peu plus loin : « Ce qui varie dans les représentations collectives, ce sont les forces occultes auxquelles on attribue la maladie ou la mort qui sont survenues : tantôt c’est un sorcier qui est le coupable, tantôt l’esprit d’un mort, tantôt des forces plus ou moins définies ou individualisées… ; ce qui demeure semblable, et on pourrait presque dire identique, c’est la préliaison entre la maladie et la mort d’une part, et une puissance invisible de l’autre 8. » A l’appui de cette idée, l’auteur apporte les témoignages concordants des voyageurs et des missionnaires, et il cite les plus curieux exemples. […] Je viens de citer un exemple où le caractère « bon enfant » de l’Accident est ce qu’il y a de plus frappant.

1903. (1929) Amiel ou la part du rêve

Bernard Bouvier, qui nous fait connaître ce premier Journal dans la préface de son édition des fragments du Journal définitif, cite les lectures d’Amiel entre le 24 juin et le 17 octobre 1839, les Chansons de Béranger, du Victor Hugo, Corinne, l’Introduction à l’Histoire universelle de Michelet, les Lettres sur la Botanique de Rousseau, la Peau de Chagrin, d’autres romans, d’autres livres d’histoire, et, ce qui est d’un bon Genevois, le Perfectionnement moral. […] Rimé une chansonnette priapique Bacchante et Satyre. » Après la chansonnette priapique voici la chaste contre-partie, l’image d’Égérie, qui lui a remis comme un doux reproche cette pièce de Milnes, que j’ai citée tout à l’heure, et qu’il se met à traduire.

1904. (1853) Histoire de la littérature française sous la Restauration. Tome I

Suard, qui jusque-là n’avait point fait preuve d’un grand stoïcisme, adressa au ministre une lettre remarquable, dans laquelle il disait : « L’âge qui commence à roidir mes membres n’a pas assoupli ma conscience, et je ne chercherai certainement pas à redresser une opinion que je partage. » Nous citons ces traits pour l’honneur de la littérature de l’empire en particulier, et à la gloire de la république des lettres en général ; ils rappellent le beau mot de Sénèque après le meurtre d’Agrippine : « Il est plus facile de commettre un parricide que de le justifier. » Il est d’autant plus nécessaire de rappeler de pareils faits, qu’ils restèrent inconnus de presque tous les contemporains. […] Le feuilletoniste, qui avait bien souvent raison dans le fond, mais qui se donnait presque aussi souvent tort par la forme, car le respect d’autrui fait partie du respect de soi-même, n’avait garde d’omettre, à l’intention du vainqueur d’Iéna, quand il parlait de Voltaire, le billet dans lequel ce philosophe courtisan disait au roi de Prusse : « Toutes les fois que j’écris a Votre Majesté, je tremble comme nos régiments à Rosbach. » Le lendemain il citait cette autre phrase : « Il me fallait le roi de Prusse pour maître et le peuple anglais pour concitoyen. » Puis venaient ces paroles étranges, à l’occasion d’un procès intenté en France à un officier du grand Frédéric, paroles dans lesquelles le philosophe cosmopolite traitait bien durement les Welches, c’est-à-dire les Français, qui avaient la faiblesse de lui décerner des ovations : « L’uniforme prussien ne doit servir qu’à faire mettre à genoux les Welches. » Enfin, pour tout couronner, Geoffroy, homme de beaucoup de lecture et de mémoire, apportait les témoignages des historiens contemporains de l’événement, afin de prouver que l’infériorité de nos armes, pendant la guerre de Sept ans, provint surtout du découragement répandu dans l’armée par l’espèce de fanatisme des officiers pour le roi de Prusse, fanatisme si grand qu’ils ne voulaient pas même admettre la possibilité de vaincre les soldats du grand Frédéric.

1905. (1911) Visages d’hier et d’aujourd’hui

Et l’on en cite plusieurs qui ont mal tourné : il n’est pas d’église qui n’ait ses brebis turbulentes. […] Et l’on est sage, on est content de la citer d’abord, comme une excuse ou, au moins, comme une précaution, lorsqu’on va tracer le portrait de l’un des esprits les plus divers de ce temps. […] C’est, en vérité, le pur paysage de France Notes I. — Bjœrnstjerne Bjœrnson. — Les quelques lignes d’Au-delà des forces que j’ai citées, je les emprunte à la traduction de M. 

1906. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mademoiselle Aïssé »

Ce dut être en 1721 ou 1720 au plus tôt, que les relations de Mlle Aïssé et du chevalier d’Aydie commencèrent : elle le vit pour la première fois chez Mme du Deffand, jeune alors, mariée depuis 1718, et qui était citée pour ses beaux yeux et sa conduite légère, non moins que pour son imagination vive et féconde, comme elle le fut plus tard pour sa cécité patiente, sa fidélité en amitié et son inexorable justesse de raison.

1907. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre IV. Addison. »

Il annonce ce qu’il va dire, il marque les divisions et les subdivisions, il cite du latin, même du grec ; il étale et allonge indéfiniment l’enduit utile et pâteux de sa morale.

1908. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIIe entretien. Cicéron (2e partie) » pp. 161-256

« Mais, puisque j’ai parlé du pouvoir et de l’inconstance de la fortune, je n’ai besoin, pour en donner des preuves éclatantes, que de citer ces mêmes hommes que j’ai choisis pour mes interlocuteurs dans ces trois dialogues que je mets aujourd’hui sous vos yeux.

1909. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Discours prononcé à la société des visiteurs des pauvres. » pp. 230-304

… Il détesta, ou, mieux, il ignora les poésies et les littératures, car il avait horreur de toutes les exagérations, étant un homme précis et régulier… Et si les spectacles de la misère humaine ne lui inspirèrent jamais que le dégoût, en revanche, les spectacles de la nature ne lui suggérèrent jamais rien… » Je cite pour ma démonstration, mais pour mon plaisir aussi, car toute cette oraison funèbre du bourgeois est, en soi, un bon morceau de rhétorique.

1910. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quatorzième. »

Plus libre que Pascal, qui parle trop dédaigneusement des poètes, quoiqu’il connût les anciens et qu’il écrivît après le Cid, Fénelon est plein de leurs vers ; il pense avec eux tout haut comme Montaigne, et cite Horace d’abondance, comme Bossuet les Pères de l’Eglise.

1911. (1925) La fin de l’art

Dans son poème de La Médecine, Marcellus Empiricus cite l’opium parmi soixante ou quatre-vingts produits aromatiques de l’Orient.

1912. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre II. De la reconnaissance des images. La mémoire et le cerveau »

Graves cite le cas d’un malade qui avait oublié tous les noms, mais se souvenait de leur initiale, et arrivait par elle à les retrouver.

1913. (1927) Des romantiques à nous

Parmi les admirateurs décidés, mais qui ne renoncent pas à tout esprit critique, il faut citer le pasteur Vernes. […] Je pourrais citer un professeur de droit qui devait pour sept mille francs de repas quand il fut reçu agrégé, et plusieurs médecins arrivés à de hautes places qui auraient dû abandonner la partie, si Baptiste n’avait pressenti à coup sûr leur génie clinique.

1914. (1896) Le IIe livre des masques. Portraits symbolistes, gloses et documents sur les écrivains d’hier et d’aujourd’hui, les masques…

Vallette, des marques personnelles, çà et là, de ces empreintes qui prouvent à Robinson qu’un homme a passé par là, mais le Vierge n’en est pas moins un des romans les plus objectifs que l’on puisse citer, un de ceux qui furent écrits avec un sentiment parfait de l’inutilité définitive de tout. […] Voici une page à laquelle pour être une sextine il n’a manqué que la volonté du poète : alors Banville l’eût citée parmi les modèles, et elle semble d’ailleurs une fleur destinée à tous les futurs florilèges : Sur le basalte, au portique des antres calmes, Lourd de la mousse des fucus d’or et des algues Parmi l’occulte et lent frémissement des vagues S’ouvrent en floraisons hautaines dans les algues Les coupes d’orgueil de glaïeuls grêles et calmes.

1915. (1864) Études sur Shakespeare

Les traits qu’on en cite ne valent plus aujourd’hui la peine d’être recueillis. […] On réimprimait donc et on commentait Shakespeare ; mais les mutilations de ses œuvres obtenaient seules les honneurs de la scène ; le Shakespeare amendé par Dryden, Davenant et tant d’autres, était le seul qu’on osât représenter, et le Tatler ayant à citer des vers de Macbeth, les prenait dans le Macbeth corrigé par Davenant.

1916. (1891) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Première série

Il le considère, il l’admire, il le cite, il le combat ; il songe toujours à lui, le plus souvent il est « Rousseau retourné. » Rousseau a cru à un « état de nature » ; de Bonald croit que la société a toujours existé. […] Son arrière-grand-père, David Constant de Rebecque, avait écrit un Abrégé de politique que Bayle cite quelque part ; son oncle Samuel Constant, ami de Voltaire, était un romancier, un moraliste, un publiciste ; il avait beaucoup écrit, des drames et comédies morales dans le goût de Diderot, des romans d’instruction et d’édification, un Traité de la religion naturelle, des Instructions de morale, etc. […] Mais il a rédigé une constitution, et cette constitution citait exactement, littéralement, sa doctrine d’auparavant et sa doctrine de plus tard.

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