nous n’entendons pas seulement un gouvernement, mais une époque, — rechercher comme le botaniste cherche dans la fleur le point noir qui doit la faire périr, rechercher le point d’erreur ou de faiblesse par lequel tout ce qui semblait si vivant devait s’altérer et durer si peu, qu’à quelques années de distance, c’était fini ou à peu près de ce qui paraissait éternel, n’est-ce pas là un magnifique sujet d’histoire, plus beau, selon nous, et plus tentant pour une forte pensée, que l’histoire d’une époque qui eût construit des œuvres durables et accompli tout son destin ? […] Si un talent pareil, sans grand ressort naturel, comme on vient de le voir, s’anime donc quelque part, et se met à vivre, comme dans cette histoire littéraire de la Restauration, par exemple, avec une intensité qui étonne, il faut chercher, dans la loyauté des convictions et la profondeur des croyances, le secret de cette vie soudaine et de cette inspiration sur laquelle, avec le talent, un peu cotonneux de l’auteur, on n’était pas en droit de compter. […] Vous cherchiez un esprit littéraire, occupé de choses littéraires, et vous ne trouvez plus que le soldat d’un parti qui fait l’exercice, en douze temps, de l’embrassade avec tout le monde, pour le compte de la Fusion ! […] Nettement ne va pas chercher ses points de départ si avant.
franchement, nous avons vainement cherché dans ce livre des Consolations cet accent sincère qui traduit, de manière à ce qu’on ne puisse pas s’y tromper, ces deux choses qui sont consubstantielles dans les grands poètes, leur moralité et leur génie, et font du tout, quand on l’exprime bien, ce qu’on appelle une originalité. […] Il y est toujours, cet accent d’une réalité qui palpite, et qui, en somme, n’a perdu que de son intensité, tandis qu’au contraire l’Augustin vrai que je cherche, l’Augustin dans lequel le poète veut fondre le René pour en faire un type inattendu, une autre création poétique vivante, je ne le vois pas. […] Le ton augustinien de cette préface n’est que l’imprégnement de la lecture des Confessions en un esprit qui cherche à réaliser son procédé poétique, comme il le dit un peu trop, avec des airs de littérateur à projets et à combinaisons, à la fin de ce petit traité de l’Amitié, qu’il achève par de… l’amour-propre d’auteur. […] Les exceptions y sont ; voyez, par exemple, ce marbre ailé, dédié à David d’Angers, sur un de ses ouvrages, Le Joueur d’orgue, quelques Sonnets vigoureusement frappés, etc. : mais il faut les chercher à travers une langue et une inspiration si laborieuses que je ne pense pas que M.
Ce n’est pas un homme libre, c’est un esclave : ne cherchez pas en lui un artiste désintéressé. […] L’artiste ne cherche pas, on dirait plutôt que l’idée lui échappe. […] Il a passé sa vie à chercher des idées, les trouvant quelquefois. […] En dehors de ses études et de ses représentations grotesques, il passait son temps à chercher un ami, et, quand il avait bu, ses yeux pleuraient abondamment les larmes de la solitude.
Il serait peut-être curieux de chercher comment l’éloquence, perdue depuis tant de siècles, après avoir régné à Athènes, à Rome et dans Byzance, reparut au bout de douze cents ans chez les descendants des Celtes, et dans un pays où il n’y avait ni liberté à venger, ni intérêts d’état à défendre. […] Lingendes fit le premier des efforts heureux pour la chercher ; et dans son oraison funèbre de Louis XIII, d’ailleurs assez médiocre, on en rencontre assez souvent des traces. […] Cicéron contre Catilina et contre Antoine, s’abandonnait à son génie ; et les expressions, les tours, les mouvements, venaient le chercher en foule, et se précipitaient au-devant de lui : ce même orateur, quand César régna dans Rome, voulut lui adresser une espèce de discours en forme de lettre, où il conciliât ce qu’il se devait à lui-même, et ce qu’il fallait accorder au nouveau maître que lui avait donné Pharsale ; il recommença six fois, et n’en put venir à bout ; et il y eut, dans l’éloquence même, quelque chose d’impossible à Cicéron. […] De là, souvent notre espèce d’incrédulité pour les mouvements extraordinaires et passionnés de l’âme ; de là, surtout, dans l’éloquence comme au théâtre, cette facilité à saisir les petites teintes de ridicule qu’une circonstance étrangère mêle quelquefois aux grandes choses, et qui, surtout, sont si voisines du pathétique que l’on cherche.
Je cherche sous quelle nuance subtile se laisse concevoir chez cet esprit de tant de supériorité et de clairvoyance la perfide forfaiture dont on l’accuse. […] Pourtant elle s’accorde par quelque côté aux préoccupations morales de ceux qui sentent et comprennent notre temps et cherchent à le définir sans convention. […] On n’a guère la curiosité de les y chercher, tant ce qu’il crée de son fond est de même venue, de même famille. […] Rien de franc, rien de pur ; jamais, et pour cause, la mélodie à nu, la belle ligne qui s’élance, se déroule et ne cherche à valoir que par soi. […] De ce qu’a de particulier l’émotion qui le soulève et le met en état de grâce artistique, il cherche toujours à dégager les lignes de l’universel.
Collin, ils n’y cherchent plus ni ménagements ni finesse. […] C’est certainement sur le théâtre que la foule cherche le plus des sermonnaires. […] Jourdain et ne cherche qu’à le préserver de ceux qu’on lui joue. […] Cela donne envie de mendier. » De même un spectateur à Tartuffe peut penser : « Cherchons une bonne dupe. […] Donc que l’honnête fille ne cherche point à être un « honnête homme ».
On donna huit jours de répit au pauvre Joubert ; après quoi tu iras chercher fortune ailleurs ! […] Quels beaux comédiens il va chercher pour former cette illustre compagnie à son poète ! […] Cet homme a des duels, comme on a des poignées de main dans la rue, et il envoie chercher un témoin, par son domestique, comme on envoie chercher sa bourse, quand on l’a oubliée sur sa table. […] D’abord la soubrette va chercher un portrait dans l’habit de M. […] On les chercha longtemps elle et lui, elle surtout.
Aujourd’hui même le moment ne me semble pas encore venu pour chercher et pour donner la clef de cette organisation d’artiste et de poëte qui est assurément la plus extraordinaire et la plus inattendue qu’ait vue paraître la littérature française . Que si ma pensée se reporte, non plus sur le poëte, mais sur l’homme auquel tant de liens de ma jeunesse m’avaient si étroitement uni et en qui j’avais mis mon orgueil, ressongeant à celui qui était à notre tête dans nos premières et brillantes campagnes romantiques et pour qui je conserve les sentiments de respect d’un lieutenant vieilli pour son ancien général, je me prends aussi à rêver, à chercher l’unité de sa vie et de son caractère à travers les brisures apparentes ; je m’interroge à son sujet dans les circonstances intimes et décisives dont il me fut donné d’être témoin ; je remue tout le passé, je fouille dans de vieilles lettres qui ravivent mes plus émouvants, mes plus poignants souvenirs, et tout à coup je rencontre une page jaunie qui me paraît aujourd’hui d’un à-propos, d’une signification presque prophétique ; je n’en avais été que peu frappé dans le moment même.
Vives et piquantes, elles abondent en saillies de gaieté et en railleries de bon goût ; on dirait que par ses agaceries elle cherche à relever l’âme contrite de sa dévote amie. […] Ils devraient, ce me semble, laisser leurs disputes jusqu’à ce que la paix générale fût faite, et ensuite recommencer leurs guerres civiles, s’arracher leurs bonnets de la tête, s’ils en avaient envie ; mais présentement nous avons des choses plus sérieuses ; et pour moi, j’ai si fort regardé ces deux partis avec indifférence, que je n’ai pas voulu presque en entendre parler, et que je cherche toujours mes confesseurs exempts de haine ou d’amitié pour eux. » Grâce à madame des Ursins et à la reine d’Espagne, princesse remplie de force et de prudence, l’intérieur de cette cour demeura libre de toute intrigue religieuse, quoique le roi Philippe méritât d’être appelé un grand saint ; et, malgré l’exemple de la France, on n’eut à s’occuper en Espagne que des soins de la guerre.
Amyot avait bien rencontré en s’arrêtant à Plutarque : un bon esprit plutôt qu’un grand esprit, un auteur lui laisse les questions ardues ou dangereuses, ou du moins qui ne parle ni politique ni religion ni métaphysique d’une façon offensive, un causeur en philosophie plutôt qu’un philosophe, moins attaché à bâtir un système d’une belle ordonnance, qu’à regarder l’homme, à chercher les règles, les formes, les modes de son activité : en un mot, un moraliste. […] Homme d’une époque tardive et raffinée où s’amalgamaient en une civilisation hybride et Rome et la Grèce et l’Orient, moraliste plus attentif au fonds humain qu’à la particularité historique, et, quand il cherche la variation et la singularité, plus curieux de l’individu que des sociétés, Plutarque offrait déjà les temps anciens dans l’image la plus capable de ressembler aux temps modernes.
Habitués au latin, au grec, à des langues mortes dont ils trouvaient les formes fixes, les règles certaines, le type désormais immuable dans les écrivains anciens, ils cherchaient le français et ne le trouvaient nulle part. […] Les soldats, les courtisans, les dames reçoivent par mode les mots des étrangers auxquels nos Français vont se frotter, ou qui viennent chercher fortune chez eux.
Charles Maurras devaient, quinze ans plus tard, entraîner dans le régionalisme toute une jeunesse inquiète, et qui, lasse du renanisme sceptique, cherchait un appui, se cherchait elle-même ses origines, ses racines, les moyens de se développer et de grandir.
La morale est une réalité vivante et agissante ; c’est un système de faits donnés ; en faire l’étude du point de vue de la science *, ce n’est pas chercher à la mettre d’accord avec telle ou telle doctrine métaphysique, c’est l’observer telle qu’elle est et tenter de l’expliquer. […] Au lieu de spéculer sur cette lacune au profit du mystère et de l’obscurantisme, il faut chercher à la combler.
Je compare, je cherche, je corrige, et, par ce seul effort de volonté, il se trouve que je parviens à sentir autrement, je découvre des images nouvelles, ma volonté a éveillé mon émotivité et ma sensibilité. […] Rousseau qu’il faut chercher le commencement de la couleur descriptive, bien que le Contrat social soit encore un bel exemple de style abstrait.
ou bien un philosophe qui était tout à la fois physicien, géomètre, naturaliste, politique, dialecticien, qui avait porté l’analyse dans toutes les opérations de l’esprit, assigné l’origine et la marche de nos idées, cherché dans les passions humaines toutes les règles de l’éloquence et du goût, et en qui le concours et l’union de toutes ces connaissances devaient former un esprit vaste et une imagination qui agrandissait tous les arts en réfléchissant leur lumière les uns sur les autres, ne devait-il pas en effet avoir moins d’estime pour un orateur qui avait plus d’harmonie que d’idées, et pour un maître d’éloquence qui savait mieux les règles de l’art, que l’origine et le fondement des arts même et des règles ? […] Cette manière de chercher de petits rapports qui étonnent l’esprit sans l’éclairer, n’a dû être approuvée dans aucun siècle.
Il conviendra de chercher la mesure dans laquelle fut ou non française l’œuvre de Mallarmé. […] Il ne tirait sa matière poétique que de lui. : Or un lyrique, s’Il a de l’étoffe, cherche toujours à dépasser le lyrisme. […] Le vrai mystificateur cherche à ne pas le paraître, mais à l’être. […] Chercher, par exemple, comme le veut M. […] Avec l’idée de l’éloquence est présente à ses côtés l’idée de la matière dont elle cherche à se passer.
Je n’ai jamais vu jouer cette pièce ; mais si j’étais comédien, je chercherais la tradition dans l’ouvrage même. […] L’ouvrage fut généralement désapprouvé ; les premiers succès de l’auteur, rendaient ses juges difficiles ; d’ailleurs les comédiens des cinq troupes, qui rivalisaient alors avec la sienne, ne cherchaient pas à lui faire des amis. […] Le jeune homme profite des leçons de son maître, cherche fortune, plaît à une belle, et cette belle est la femme du docteur. […] Amphitryon furieux, proteste qu’il arrive à l’instant de l’armée, et va chercher des témoins pour attester la vérité de ce qu’il avance. […] Baron, reconnaît ses torts, il ne cesse de répéter qu’il ne cherche pas à se rapprocher de Molière, parce qu’il se croit indigne de ses bontés.
Lui, cependant, s’en alla tout imprégné d’une joie profonde, comme s’il avait enfin trouvé la paix morale si longtemps cherchée. […] À son tour, il voulut chercher dans un cloître l’oubli et le repos, en même temps que son âme indécise continuait à lui suggérer mille prétextés contraires. […] Son âme naturellement religieuse apprit de ce maître à chercher dans la beauté l’absolu dont elle avait soif. […] Et il proteste contre cette confusion ; après quoi il cherché querelle à M. […] Voyez, par exemple, et sans chercher plus loin, le cas de M.
Sa mémoire est riche, exacte et presque infaillible ; son jugement est sain, exempt de troubles autres que ceux qu’il cherche, de passions autres que ses colères contenues ; il est studieux et calme. […] Cherchez et trouvez pour lui une vie assurée, car à lui seul il ne saura trouver que la mort ! […] Il fait lentement le tour du cercle et cherche partout un passage impossible. […] Il cherche des bienfaiteurs, il en trouve et il écrit contre eux. […] Tandis que le Quaker s’achemine vers l’escalier, Kitty Bell cherche à voir, à travers les portes vitrées, s’il n’y a personne qui puisse donner du secours ; puis, ne voyant rien, elle suit le Quaker avec terreur, en écoutant le bruit de la chambre de Chatterton.
— Eh bien, allez la chercher ; je ne puis quitter Meisenthâl sans lui dire adieu. » Orchel entra dans la maison, et quelques instants après Sûzel paraissait, toute rouge. […] Mais bientôt tu t’en chercheras une toi-même. […] Longtemps il la chercha, de plus en plus inquiet ; enfin il la découvrit au loin, cachée derrière une guirlande de chêne tombant du pilier à droite de la porte. […] — Çà, dit Christel, sauf votre respect, monsieur Kobus, et malgré tout le plaisir que j’aurais à rester, je ne puis le prendre sur moi ; il faut que je parte… et je venais justement chercher Sûzel. — Chercher Sûzel !
Cherchez au loin ! […] Çà donc, prenez votre loupe, prenez votre crochet, prenez votre hotte, et cherchez bien ! […] Peut-être bien qu’à la fin de cette course, nous trouverons la solution du problème que nous cherchons. […] Il cherche ce qui est simple, réglé, contenu dans de justes bornes. […] tel cherche bien loin ce qui est sous sa main.”
Cela doit être d’autant plus poétique que la poésie a négligé davantage jusqu’ici ces trésors de descriptions, de sensibilité, de naturel, de passions douces, enfouis à notre insu sous la pierre du foyer domestique, dans le jardin, dans le verger, dans la prairie, dans la vigne, dans la montagne qui borne le court horizon, dans le coin de ciel en vue de la fenêtre où se couche le soleil, où se lève l’étoile, dans l’enfant à la mamelle, dans la mère souriante, dans le père sérieux, dans l’aïeul prévoyant, dans le fils docile, dans la jeune fille rêveuse, dans la servante attachée à l’âtre, seconde mère des enfants, et jusque dans le chien nourri d’affection, qui cherche aussi souvent la tendresse dans les yeux que le pain sous la table. […] Ils savent que je suis à l’étude avant le soleil : ils cherchent à me voir sans être vus. […] Les visiteurs et les enfants du château s’ingéniaient à chercher des yeux, à appeler de la voix ces petits bergers invisibles, et qui se gardaient bien de se montrer, quand j’arrivai moi-même au rendez-vous par le sentier opposé de la montagne. […] Alexandre a le charme : qu’il se garde bien de chercher mieux ; qu’il se garde de vouloir, à l’exemple de ses amis, planer plus haut que nature dans le vague espace des abstractions. […] J’appris, dans une longue conversation, que cette jeune fille était une Irlandaise, d’une famille aristocratique et opulente dans l’île d’Émeraude ; qu’elle était fille unique d’une mère veuve qui la faisait voyager pour que l’univers fût son livre d’éducation, et qu’elle épelât le monde vivant et en relief sous ses yeux, au lieu d’épeler les alphabets morts des bibliothèques ; qu’elle cherchait à connaître dans toutes les nations les hommes dont le nom, prononcé par hasard à ses oreilles, avait retenti un peu plus profond que les autres noms dans son âme d’enfant ; que le mien, à tort ou à raison, était du nombre ; que j’avais parlé, à mon insu, à son imagination naissante ; qu’enfant, elle avait balbutié mes poèmes ; que, plus tard, elle avait confondu mon nom avec les belles causes perdues des nations ; que, debout sur les brèches de la société, elle avait adressé à Dieu des prières inconnues et inexaucées pour moi ; que, renversé et foulé aux pieds, elle m’avait voué des larmes.… les larmes, seule justice du cœur qu’il soit donné à une femme de rendre à ce qu’elle ne peut venger ; qu’elle était poète malgré elle ; que ses émotions coulaient de ses lèvres en rythmes mélodieux et en images colorées.
Moi qui étais si en peine sur lui, qui cherchais tant à tout savoir, où qu’il soit maintenant, c’est fini. […] Que vais-je chercher dans les créatures ? […] Mon père est allé chercher quelques livres dans une bibliothèque voisine. […] » XIII À mesure que le chagrin lui retire sa vie, elle cherche évidemment à la retenir instinctivement par quelques riantes images, réminiscences impuissantes de la jeunesse. […] XX Mais vous qui vivez à la campagne, soit dans le château démantelé de vos pères, non loin de l’église du village et des pauvres du hameau, soit dans la maison modeste, château nivelé de l’honnête bourgeoisie du dix-neuvième siècle, élevant là des fils, des filles, des sœurs étagées par rang d’âge dans la vie, qui vous demandent des livres à la fois intéressants et sains, où respirent dans un style enchanteur toutes les vertus que vous cherchez à nourrir dans votre jeune tribu ; vous qui, après une existence laborieuse, vous êtes retirés à moitié de la vie active dans le verger de vos pères pour y soigner les plantes naissantes destinées à vous remplacer sur la terre, et qui voulez les saturer de bonne heure de ce bon air vital plein des délicieuses senteurs de l’air ; enfin vous qui, déjà vieillis et désintéressés de votre propre existence prête à finir, voulez cependant jeter un dernier regard consolant sur les péripéties intérieures de ceux qui traversent les sentiers que vous avez traversés, afin d’y retrouver vos propres traces et de vous dire : « Voilà ce que j’ai éprouvé, pensé, senti, prié dans mes moments de tristesse ou de consolation ici-bas ; voilà la moisson en gerbes odorantes que j’emporte à l’autre vie » ; mettez à part, ou plutôt gardez jour et nuit sur votre cheminée, comme un calendrier du cœur, non pas ce livre confus où l’on a entassé pêle-mêle les œuvres du frère et de la sœur pour que le génie de l’une fit passer sur la médiocrité de l’autre, mais le volume de Mlle de Guérin, cette sainte Thérèse de la famille, qui n’a écrit que pour elle seule, et dont une amitié longtemps distraite n’a recueilli que bien tard les chefs-d’œuvre involontaires qu’elle oublia de brûler au dernier moment.