Scipion avait pour amis tout ce qu’il y avait de grands dans la république, et je me doute bien que le chemin de Rome à Linterne et de Linterne à Rome était souvent embarrassé de litières.
« Les prétoriens de Rome ne connaissaient que leur chef et le plaçaient au-dessus des lois : pour eux la patrie était le camp et non pas la cité. […] Giacomo Barzelotti, le savant professeur d’histoire de la philosophie à l’Université de Rome, un Essai sur Taine 12, dû à notre jeune compatriote, M.
Le saint homme Siméon ne salue pas la venue du Christ avec un transport plus puissant d’allégresse ; Anchise ne rencontre pas de terme plus vif pour peindre la grandeur future de Rome ; Tacite a moins de vigueur lorsqu’il maudit la race perverse et misérable des tyrans d’un jour. […] Tout au plus pouvait-on placer à côté des empereurs et des chevaliers ces fiers citoyens de Rome qui avaient conquis le monde par les armes, ou ces premiers martyrs du christianisme qui l’avaient subjugué par la foi.
Les paysans ne sont pas libidineux pour deux raisons : d’abord ils n’ont pas le temps, ensuite cela les fatiguerait… nous le savons bien… Le pape Alexandre VI, simplement pour avoir passé une nuit au spectacle des filles de la banlieue de Rome accouplées aux porte-faix, ne put dire sa messe le lendemain ; Zola, lui, nous montre des paysans, levés à l’aurore, travaillant comme des chevaux, et, malgré cela, s’adonnant à une fornication perpétuelle. […] vous connaissez sans doute ses grandes fresques hallucinées, où grouillent, en un style polychrome et d’une barbarie voulue, les foules mortes de Rome sous Héliogabale, et de Byzance sous Constantin Copronyme.
Les provinces de cette littérature sont aussi nombreuses et aussi riches que le furent les provinces de l’ancienne monarchie espagnole ; elle a ses récits picaresques comparables à de joyeuses Flandres, ses caprices et ses fantaisies, ses saynètes et ses comédies de cape et d’épée comparables à un brillant royaume de Naples, son théâtre tragique et religieux comparable à un nouveau monde aux riches mines d’or et d’argent, et enfin sa littérature mystique et sacrée comparable à cette domination religieuse qui fit connaître à Rome même les douleurs de l’asservissement, qui par Ignace de Loyola garrotta l’Église des liens de l’infaillibilité pontificale, et qui un moment plaça le roi Philippe II au-dessus du pape comme chef de la catholicité. […] Si Pétrarque tourne les yeux vers le ciel, c’est que là habite Laure ; s’il espère le paradis, c’est qu’il y retrouvera Laure ; si la terre n’a plus de charmes, c’est que Laure n’est plus ; s’il reçoit des messages d’en haut, c’est pour lui parler de Laure ; s’il échappe aux embûches du monde, c’est par la protection de Laure ; s’il lui arrive quelque pieuse et sainte pensée, c’est par la grâce de Laure plutôt que par celle de Dieu ; s’il a encore une patrie, ce n’est plus le natal Arezzo, ni Florence, patrie des ancêtres, ni Rome, ni Parme, ni Naples, c’est Avignon, ce sont les lieux où a respiré Laure.
Chassagnol est le théoricien, l’orateur dont l’éloquence s’allume à l’heure de l’absinthe, le parleur aux conceptions nuageuses mais intolérantes, enragé contre Rome, l’École, l’institut, l’esthéticien dont le cerveau est en gestation continue de la formule d’art de l’avenir, contempteur de tous les talents, dénigreur de toutes les œuvres, traînant dans tous les ateliers, où il déverse sur le travail d’autrui ses paradoxes impuissants et sa faconde improductive. […] En arrivant à Rome, Mme Gervaisais avait cette santé de l’esprit, ce bon sens un peu étroit, qui se ferme à tout ce qui n’est pas connaissances positives et échappe à l’action mystérieuse du surnaturel.
About pourrait se dire : « Les grands mouvements de l’opinion ne se produisent jamais autour des petites œuvres : à Rome, la roche tarpéienne était aussi élevée que le Capitole ; en France, à certains jours de crise sociale, la populace, hors d’elle-même, déterrait les morts illustres pour les traîner sur la claie : le feuilleton en masse s’est rué sur feu-Guillery : donc si Guillery a péché, ç’a été un grand coupable !
Je suis un peu comme ces deux bons Espagnols venus du fin fond de l’Ibérie pour voir Tite-Live et « cherchant dans Rome autre chose que Rome même ».
Chaque tableau ressemble un peu (style à part) aux lettres que le bonhomme Dezobry prête à son jeune Gaulois dans Rome sous Auguste. […] Elle lui annonce tranquillement qu’elle va se remarier avec Jacques ; mais elle ne veut point se passer de la bénédiction de l’Eglise, et, pour l’obtenir, il faut que la cour de Rome annule sa première union.
Dumas, une autre merveilleuse page sur les phénomènes sociaux qui ont marqué la seconde moitié du règne de Napoléon III et plus encore ces vingt dernières années : « La prise de possession de Paris par l’étranger ; l’avènement de la race juive qui peut devenir bientôt prépondérante ; l’émancipation de la courtisane, qui était autrefois une espèce d’excommuniée civile, et qui forme de plus en plus maintenant une classe régulière, admise, consacrée, considérée ; la concentration progressive des capitaux et du commerce, par le jeu du crédit, entre les mains de Compagnies peu nombreuses qui, avant un demi-siècle, seront devenues pour la France ce que furent pour Rome ces latifundia, d’où sortit la guerre sociale en permanence. » Vient alors la description la plus brillante, — et la plus inquiétante, — du cosmopolitisme parisien, et de « cette légion d’étrangers multicolores, depuis le Mexicain et le Yankee jusqu’au Mongolien et au Sarmate, qui occupent, de la gare des Batignolles à la Muette, le splendide Parisian-West », et des mœurs de cette société nouvelle, et des travers, des ridicules, des influences pernicieuses, des vices nouveaux introduits par elle dans notre vie habituelle et notre état public. […] … » Alors, il a, lui, comme un regret de la laisser partir et, s’il osait… Il sollicite un mot d’affection ; il avoue qu’il n’est pas heureux : « … Marguerite n’est pas l’amie qu’il me faudrait… Vous l’avez vue… Vous aie voyez… Cela suffit, je n’ai pas besoin d’en dire plus long. » Mais elle : « Je suis restée honnête et ma satisfaction est médiocre ; vous avez servi vos passions, et votre félicité est mince… Mon pauvre ami, tous les chemins mènent à Rome… Je vous plains, plaignez-moi… Je n’ai pas vécu plus seule dans mon abandon que vous dans vos intimités… Il pleut du ciel des croix qui ne choisissent pas les épaules… » Singulière pièce !
Et Severo Torelli est peut-être, en effet, une des trois meilleures tragédies de ces vingt-quatre dernières années, les deux autres étant la Fille de Roland et Rome vaincue. […] Et il lui explique que ce n’est pas commode à l’heure qu’il est, allègue la situation de l’Europe, et la France, et Rome et Luther : Renonce au lourd fardeau qui me pèse à moi-même.
Réalistes et Naturalistes I. Pierre Loti. Mon frère Yves. — 1883. Voici une nouvelle œuvre de cet écrivain plein de charme qui signe Pierre Loti. Le livre est intitulé : Mon frère Yves (C.
La cour de Rome, consultée, n’osa point accorder son autorisation. […] Voici ce que disait ce bruit mystérieux : — Vous vous êtes trompés comme se trompait Rome.
Théophile Gautier. Pages choisies publiées par Paul Sirven. Samedi, 29 août 1896. M. Émile Bergerat, dans une oraison funèbre consacrée à la mémoire de Théophile Gautier, son beau-père, a écrit cette phrase mélancolique et grondeuse : « Certaines œuvres ne sont pas pour le public, et celle de Gautier est du nombre.
Préface J’ai fait quelques ouvrages de critique assez bons, qui, sûrement, n’étaient pas de ceux qui donnent la gloire, mais qui sont loin d’avoir obtenu la notoriété que j’avais, comme tous ceux qui écrivent, espérée pour eux. Je l’avoue avec une candeur qui fera rire d’elle (mais la bonne foi court souvent ce risque, et j’ai formé le dessein plus hardi que sage d’être vrai dans ce livre à ma propre confusion), cet accident vulgaire a été pour moi un coup plus sensible qu’on n’ose communément le reconnaître et le dire ; à travers la souffrance peu intéressante de ma vanité blessée, il a, d’une atteinte douloureuse, touché, au fond même de mon être, un instinct de la nature, le premier de tous et le plus universel : l’amour de la vie. Le néant est l’épouvantail de quiconque pense. Se distinguer de l’immense foule obscure des êtres périssables par quelque chose d’assez éclatant pour qu’il en reste après la mort au moins une lueur persistante, voilà l’ambition bien naturelle de tous ceux qui, ayant un peu réfléchi, ont pris conscience d’eux-mêmes comme individus, veulent exister et vivre, et ne se contentent pas, à la façon des bêtes, des plantes et des pierres, d’être les numéros anonymes d’une vague quantité collective. Les institutions charitables eû l’on impose son nom, les fondations de prix, certaines constructions de peu de goût qui ne sont faites que pour étonner par leur masse ou par leur hauteur, les cénotaphes, les inscriptions gravées dans le roc, toutes les entreprises d’une philanthropie vaniteuse, plusieurs sottises illustres et un bon nombre de grands crimes sont inspirés, comme les œuvres de la littérature et de l’art, par le désir passionné qu’a l’homme de laisser de lui-même un souvenir, fût-il terrible ou ridicule, et d’échapper à l’affreuse nuit du néant.
Félix est fonctionnaire à Rome, gros fonctionnaire. […] Il arrive de Rome ; on ne l’a pas vu depuis des années.
Les lettres datées de Rome (1849) nous donnent la même note, plus vibrante peut-être encore et plus pénétrante. L’impression de Rome sur Renan fut profonde, inouïe.
Dans Athènes comme dans Rome, qui n’eût point su parler n’eût pas pu seulement se défendre, et il fallait qu’il fût à peu près immanquablement de la clientèle ou de la domesticité politique d’un plus éloquent.
N’ayant ni santé, ni soldats, il hivernait en Germanie avec des recrues de gladiateurs, de mercenaires et d’esclaves, parmi les marais et dans la neige, passant les fleuves sur la glace, poursuivi par les révoltes de vaincus perfides, par l’obstination d’envahisseurs toujours nouveaux, par l’avidité d’une armée corrompue, désapprouvé à Rome, obligé, contre son cœur et ses maximes, de tuer et de détruire, attristé de ses propres victoires : « Une araignée se glorifie d’avoir pris une mouche, un autre un lièvre, un autre des sangliers, un autre des ours, un autre des Sarmates !
Les encouragements de l’État n’en seraient pas moins efficaces, le Musée du Luxembourg pourrait toujours s’approvisionner comme auparavant, et les commandes pour les églises et les monuments publics avoir cours ; l’État pourrait se décharger des frais inutiles que lui occasionnent les Écoles des Beaux-Arts et de Rome, qui lui coûtent peut être 4ou 500 000 fr. pour produire unpeintre par an, si ce sont là des peintres.
Elle ne s’est point élevée contre Mr Perrault, quand il a entrepris de faire voir la supériorité de nos écrivains sur les auteurs de Rome et d’Athenes.
De Turin à Venise et de Florence à Rome, Gianduja, Pantaleone, Stenterello, Meneghino viennent déposer de la verve ou de la sottise d’une province.
Du lac Asphaltite à la Rome de l’extrême décadence, des mauvaises lectures aux mauvais exemples, quel itinéraire !