Donnay ait subitement aboli toute sa verve, la vivacité et l’ingéniosité de son esprit, mais le sujet de Lysistrata ne prêtait point aux grâces de la poésie, ni ne permettait les sentiers pittoresques de la fantaisie.
Edmond Pilon Phocas : Voici un petit livre, qui, par l’artistique couverture qui l’enferme et le format élégant de ses feuillets, non moins que par l’ironie douce et pieuse du sujet, mérite de prendre place à côté des Histoires moroses, des Proses magiques, du Château singulier.
Rien n’était en dehors de sa large et intelligente critique : il était aussi maître de son sujet quand il retraçait l’histoire de la poésie lyrique des Grecs que quand il expliquait Dante et la poésie du moyen âge.
Voir les lettres que nous avons échangées à ce sujet : Études sur la France contemporaine, pp. 52-62.
« Ensuite, si vous lisez ce petit Ouvrage, vous serez étonné de n’y trouver qu’un homme raisonnable, humain, philosophe même, qui combat un préjugé, qui pourroit avoir tort dans le fond, sans qu’il fût possible de lui faire le moindre reproche dans la forme ; enfin, qui n’a point cherché à justifier cette abominable catastrophe dont on le suppose le panégyriste, qui a tenu, à ce sujet, le langage d’un cœur compatissant & d’un esprit éclairé.
L’Elégie, dont le sujet principal est le combat de la Raison contre l’Amour, offre sur-tout de très-beaux Vers, beaucoup de morale, & des sentimens bien rendus.
Peu de nos Fabulistes ont montré plus de talens pour faire ressortir une morale saine, instructive & touchante, des sujets qui paroîtroient d’abord le moins s’y prêter ; plus d’aisance & de vivacité dans la versification ; plus de naturel & d’aménité dans la maniere d’exprimer leurs pensées.
Par son secours, il se trouvoit en état de citer à tout propos & sur toutes sortes de sujets, des morceaux Grecs, Latins, Italiens, François, quantité d’Historiettes & de Bons Mots qu’il avoit appris, soit dans les livres, soit dans les sociétés.
C’est là qu’on admire à la fois tout ce que le sentiment a de plus vif, tout ce que la piété a de plus noble & de plus tendre, tout ce que la Langue Latine a de plus énergique & de plus mélodieux, tout ce que la Religion peut ajouter à l’enthousiasme, en lui fournissant des sujets vraiment propres à l’échauffer.
En méditant ce sujet, j’en ai imaginé une autre composition que voici.
Aussi ne me reste-t-il plus que deux mots à dire sur ce sujet.
Il fallait bien que la Raisin en passât par là ; mais ces huit jours lui donnèrent beaucoup d’argent, avec lequel elle voulut faire un établissement près de l’hôtel de Bourgogne, mais dont le détail et le succès ne regardent plus mon sujet. […] XXIII Le Misanthrope, le meilleur de ses drames, et dont le seul défaut est que le dénouement ne sort pas du caractère, mais de l’autorité, tomba ; le sujet était trop triste pour un parterre de Français. […] Molière se résigna et il attendit ; il avait tellement travaillé son sujet, qu’il ne pouvait s’imaginer qu’il se fût trompé. […] XXVIII Le troisième acte sort du sujet, mais il en sort en un style de satire qui dut faire honte à Boileau le satirique. […] Il y rêvait un jour dans son jardin d’Auteuil, quand son ami Chapelle, qui s’y promenait par hasard, l’aborda, et le trouvant plus inquiet que de coutume, il lui en demanda plusieurs fois le sujet.
Saint-Georges de Bouhélier qui a, à maintes reprises, exprimé ces pensées, nous a chuchoté à ce sujet quelques exquis propos : « Tout palpite, tressaille eucharistiquement. […] Ses rythmes deviennent pour les nations, un sujet d’allégresse. […] Il existe, sur ce sujet, dans la série d’études sur les Romanciers Naturalistes, des passages d’une intuition supérieure. […] De là, une intensité de rendu, inconnue jusqu’ici, une méthode qui tient du spectacle et qui fait toucher du doigt toutes les matérialités du sujet. […] À ce sujet, dans sa coquette revue qui nous vient d’Aix en Provence, les Mois Dorés, M.
Les auteurs anciens Tel étant le rôle de la parole intérieure dans la vie psychique, c’est pour nous un légitime sujet d’étonnement que ce fait capital ait été négligé par la plupart des psychologues et des théoriciens du langage. […] Un siècle plus tard, Rivarol, dans son mémoire sur l’Universalité de la langue française, nomme et décrit sommairement la parole intérieure : « L’idée simple a d’abord nécessité le signe, et bientôt le signe a fécondé l’idée ; chaque mot a fixé la sienne, et telle est leur association, que, si la parole est une pensée qui se manifeste, il faut que la pensée soit une parole intérieure et cachée ; l’homme qui parle est donc l’homme qui pense tout haut… Que dans la retraite et dans le silence le plus absolu un homme entre en méditation sur les sujets les plus dégagés de la matière, il entendra toujours nu fond de sa poitrine une voix secrète qui nommera les objets à mesure qu’ils passeront en revue. […] Nous allons essayer d’exposer méthodiquement la suite logique de cette doctrine, en citant textuellement les courts passages qui ont sur notre sujet une valeur psychologique, et en critiquant à mesure celles des thèses de l’auteur qui ne sont pas d’accord avec une saine observation : 1° Description de la parole intérieure. — D’après Bonald, la « parole simplement pensée, parole mentale, parole intérieure », souffle la parole extérieure, dicte l’écriture, accompagne la méditation : il ne dit rien de la lecture. […] De l’universalité de la langue française, sujet proposé par l’Académie de Berlin en 1783 ; publié à Paris en 1797 ; p. 13-14 et 49 note. […] Ces chapitres sont loin d’épuiser le sujet dont les discussions qui précèdent viennent de montrer l’étendue : leur objet propre est la définition de la parole intérieure comme fait psychique ; or la parole intérieure n’est pas seulement un fait intéressant par ses caractères distinctifs : ce fait est à peu près universel dans l’humanité, à peu près constant en chacun de nous ; on ne saurait pourtant dire qu’il est nécessaire, et en tout cas, il ne saurait être primitif ; son extension, son histoire, ses causes, mériteraient d’être étudiées à part ; de même aussi les perturbations qu’il éprouve dans certains états de l’âme qui ne sont pas l’état normal.
En d’autres termes, ce sont des propositions analytiques, où le sujet contient l’attribut soit d’une façon très visible, ce qui rend l’analyse inutile, soit d’une façon très masquée, ce qui rend l’analyse presque impraticable. […] Au bas de l’échelle, il y en a qui semblent insignifiants ; c’est que l’analyse demandée y est toute faite ; les termes de l’attribut se trouvent par avance dans les termes du sujet ; le lecteur ne trouve point la proposition instructive ; il juge qu’on lui dit deux fois la même chose. […] Par elle, nous relions l’attribut au sujet ; nous la voyons présente dans les deux ; mais, avant de l’y voir, nous l’y pressentions ; elle y était et témoignait de sa présence par la contrainte qu’elle exerçait sur notre affirmation ; quoique non démêlée, elle faisait son office. […] À ce sujet, deux écoles originales et encore vivantes font deux réponses opposées. […] Lire à ce sujet Duhamel, ibid.
Ils se gardent bien, en un sujet triste, de pousser l’émotion jusqu’au bout ; ils évitent les grands mots. […] Voyez cette peinture du vaisseau qui amène en Angleterre la mère du roi Richard : « Le gouvernail était d’or pur ; — le mât était d’ivoire ; — les cordes de vraie soie, — aussi blanches que le lait, — la voile était en velours. — Ce noble vaisseau était, en dehors, tout tendu de draperies d’or… — Il y avait dans ce vaisseau — des chevaliers et des dames de grande puissance ; — et dedans était une dame — brillante comme le soleil à travers le verre128. » En pareils sujets ils ne tarissent jamais. […] Après tout, il faut bien que les nouveaux venus tiennent compte de leurs sujets : car ces sujets ont un cœur et un courage d’hommes ; les Saxons, comme les plébéiens de Rome, se souviennent de leur rang natal et de leur indépendance première. […] Les meurtrissures une fois données et reçues, ils se prennent par la main et dansent ensemble sur l’herbe verte147. « Trois hommes joyeux, trois hommes joyeux, nous étions trois hommes joyeux. » Comptez, de plus, que ces gens-là, dans chaque paroisse, s’exercent tous les dimanches à l’arc, et sont les premiers archers du monde, que, dès la fin du quatorzième siècle, l’affranchissement universel des vilains multiplie énormément leur nombre, et vous comprendrez comment à travers tous les tiraillements et tous les changements des grands pouvoirs du centre, la liberté du sujet subsiste. […] Ils maintiennent les garanties du sujet aux dépens de la sécurité du public et préfèrent la liberté turbulente à l’ordre arbitraire : mieux vaut souffrir des maraudeurs qu’on peut combattre que des prévôts sous lesquels il faudrait plier.
Elle aimait écrire sur ces sujets de prédilection, et le faisait à la dérobée, ainsi que pour certaines lectures que Mme Necker n’eût pas choisies. […] D’une autre part, soit hasard et oubli involontaire, soit gêne de parler à ce sujet convenablement, elle s’exprime bien rarement sur lui dans ses nombreux ouvrages. […] Lorsque Delphine parut, la critique ne put se contenir : elle avait trouvé un riche sujet. […] Necker, en son Cours de Morale religieuse, aime aussi à traiter ce sujet du bonheur garanti par la sainteté des liens. […] Bailleul et M. de Bonald firent à ce sujet des brochures en sens contraire ; il y eut d’autres brochures encore.
Elle est toujours en mouvement, presque toujours en progrès, et à cause d’elle, nos institutions et nos lois sont sujettes au changement. […] Dans le tombeau où ils vivaient, ils n’avaient pas d’autre sujet d’inquiétude que celui-là. […] On a conservé le souvenir d’un grand nombre de poèmes grecs qui avaient pour sujet la fondation d’une ville. […] Virgile s’empara de ce sujet et écrivit le poème national de la cité romaine. […] Le sujet de l’Énéide, c’est la lutte des dieux romains contre une divinité hostile.
Je vous conjure à genoux de me supporter : ne plus vous être rien qu’une connaissance indifférente serait bien pis que les persécutions des sottes gens qui font le sujet de cette sotte lettre. […] Elle n’a pas la main blanche, elle le sait aussi et en badine, mais elle voudrait bien n’avoir pas sujet d’en badiner… » 102. […] Mme de Charrière, en apprenant par les journaux que l’Académie française proposerait probablement l’Éloge de Jean-Jacques Rousseau pour sujet de concours, écrivit à Marmontel, secrétaire perpétuel de l’Académie, pour s’enquérir du fait. […] C’est un de ses points de contact avec Mme de Staël d’avoir traité le même sujet ; mais cette concurrence littéraire entre ces deux dames fut précisément une des causes de leur brouillerie. […] « Un sujet de plaisanterie que nous aurons perdu, c’est la littérature allemande.
Ce grand art de la parole improvisée est devenu, pour nos voisins, un juste sujet d’envie et d’étonnement. […] Même, à ce sujet, j’ai retrouvé une lettre piquante de l’amie de Molière, mademoiselle de Brie, sa fidèle conseillère, celle qui venait en dernier ressort, après la vieille Laforest. […] Forcer le roi Louis XIV (qui sera le sujet de madame de Maintenon) à dire son terrible : Je le veux ! […] Le détail est digne du sujet ; quand, après cette belle étude d’un chef-d’œuvre très rare, on se retourne vers la comédie que M. […] À peine mort, il devint le sujet de louanges sans fin… le héros de mille apothéoses !
Ses poèmes, composés avec science et certitude, ont cela de très remarquable, qu’ils contiennent tout ce qui convient au sujet et pas une syllabe de plus.
Son génie, plus constamment appliqué à des objets convenables à son état & à sa plume, nous eût laissé des Productions utiles, au lieu de ces Ecrits polémiques qui tombent d’eux-mêmes avec les sujet qui les a fait naître.
Elle n’a ni expressions triviales, ni images basses, parce que le Peuple y donne le ton, & qu’une Langue qui n’est point sujette au caprice des Cours & des Académies, ne peut ni s’appauvrir, ni dégénérer*.
Les desseins des rois, les abominations des cités, les voies iniques et détournées de la politique, le remuement des cœurs par le fil secret des passions, ces inquiétudes qui saisissent parfois les peuples, ces transmutations de puissance du roi au sujet, du noble au plébéien, du riche au pauvre : tous ces ressorts resteront inexplicables pour vous, si vous n’avez, pour ainsi dire, assisté au conseil du Très-Haut, avec ces divers esprits de force, de prudence, de faiblesse et d’erreur, qu’il envoie aux nations qu’il veut ou sauver ou perdre.
. — Première cause : beautés des sujets antiques.
On trouvera des idées beaucoup plus justes, des principes plus certains, des réfléxions plus sages dans la Science du Gouvernement, où l’on explique les droits, les devoirs des Souverains, ceux des Sujets, &c. en huit vol.
Qu’il s’agisse de poésie ou de géographie, la méthode est la même : une dissertation qui résume le sujet et qui a la prétention de le représenter. […] Ses questions, au nombre de soixante, portent sur des sujets fort variés, les parfums aussi bien que la religion, le bal aussi bien que la littérature. […] Mais elles affectent sur ces sujets un pédantisme vraiment bien ridicule. […] Quant au sujet absolu, la substance, elle ne peut pas être dans les phénomènes extérieurs, autrement, elle serait conditionnelle et non pas absolue. Pour que cette substance devienne une pensée, il faut qu’elle soit en relation avec le moi ; elle dépendra alors du sujet pensant.
On s’est livré, sur ce sujet, à une véritable débauche d’ethnographie. […] Barras n’a pas craint de répandre sur ce sujet les plus injurieuses rumeurs. Mais Barras est sujet à caution. […] Mais on sait que les affirmations de Barras sont parfois sujettes à caution. […] C’était là le point central de son sujet, le nœud du drame.
La préface d’Héloïse Paranquet a pour sujet une de ces revendications si fréquentes entre collaborateurs. […] Durantin un sujet vrai et original, mais qui, dans la réalité, n’avait pas eu la solution définitive qu’on exige au théâtre, après une situation aussi tendue que celle-là. […] … Vous-même êtes sujette à des crises d’épilepsie… Vous tombez, vous bavez et ça vous cuit dans la nuque… Au suivant !” […] Un Australien veut un jour citer un verset de la Bible pour éclairer le sujet d’une conversation qui roulait alors sur la théologie. […] La correspondance de Talleyrand, citée à ce sujet, est du plus haut intérêt.
Le sujet n’est pas d’une surprenante nouveauté. […] Supposez qu’un poète de second ordre, de souffle modéré, et d’inspiration moyenne se fût avisé de ce sujet. […] Le sujet de Maître Gratien est à peu près celui du Marquis de Villemer. […] Le contraste de sa tenue avec sa parole, surtout quand il abordait les sujets les plus scabreux, donnait un piquant singulier à ce qu’il racontait. […] Enfin, tandis que Maupassant aborde des sujets infiniment variés et prend ses modèles dans tous les coins du monde et dans tous les mondes, M.
Un gouvernement de province n’est pas une charge exercée pour le service des sujets, mais un bénéfice exploité au profit du possesseur. […] L’Histoire des variations et des progrès de ces théories depuis Adam Smith fera le sujet du quatrième cours. […] Ce sont encore des sujets, non plus sous un roi, mais sous un maître anonyme. […] Il aimait les sujets calmes, et l’on a de lui un Cavalier arabe poursuivi qui, par la hardiesse, l’élan, la furie du mouvement, fait penser à Delacroix. […] Faute d’un moule préalable et applicable à tous les sujets, il était conduit pour chaque sujet nouveau à des recherches nouvelles.
Il s’agissait d’Atrée et Thyeste, sujet plutôt sévère et, à vrai dire, peu excitant. […] À ce sujet de mélo, il fallait le moule du mélo. […] J’imagine que vous connaissez le sujet. […] Je me dis, tout naturellement : — Tirons notre sujet de la personne même de M. […] Le sujet est celui de Télémaque.
Brieux continue à ne pas redouter ce qu’on appelle les grands sujets. […] D’un sujet que notre scepticisme banal et nos chétives habitudes de raillerie nous portaient à considérer comme vaudevillesque, M. […] Jules Case n’est que la « femme incomprise » et que le sujet n’est donc qu’un malentendu conjugal. […] C’est une comédie qui a grand souci d’être vraie ; curieuse par le sujet, et d’une assez fine recherche d’exécution. […] Les grands sujets traînent : on n’a qu’à prendre.
Tout ce qui n’a pas été révélé est sujet au doute. […] C’est un sujet qui me convient et dans lequel M. […] Vous aimez votre sujet, et vous nous le gardez aimable. […] Mais cela n’est pas toujours convenable au sujet. […] Ce sera le sujet d’une prochaine lettre.
Le sujet tient à la fois de la critique et de la morale. […] On dogmatise en vain à son sujet pour justifier ses envahissements ; on cherche à trouver à son langage une portée morale, une signification positive. […] Suivre cet enseignement est-ce s’imposer les mêmes sujets, le même coloris, la même manière de poser et de draper les personnages ? […] Il doit envisager toujours le sujet particulier qu’il a choisi sous son aspect le plus général, le plus rationnel, le plus idéal. […] Tout sujet, même un sujet de commande, peut renfermer en lui la grâce inspiratrice ; et cette grâce peut être retirée aux conceptions que l’artiste a puisées dans le plus vif et le plus profond de sa croyance et de son émotion personnelles.
Je l’écrirai peut-être, car le sujet me tente, si l’indulgence du public continue à m’encourager. […] Ils sont trop faibles pour porter le poids de ce sujet immense. […] Le sujet même voulait qu’il nous fît le tableau d’un monde abominable, digne du déluge. […] Il est trop revenu sur ces sujets, a trop étalé son foyer, comme lui-même. […] Il m’est pas le premier qui ait l’idée de ce sujet.
Après tant de témoignages de constante attention, on ne saurait dire assurément que je l’aie négligé : je crains cependant de n’être pas tout à fait arrivé, à son sujet, au niveau des exigences de quelques-uns, — et je ne parle pas seulement de sa famille, mais des admirateurs enthousiastes qu’il n’a cessé de recruter dans les générations survenantes.
— Je n’ai voulu traiter dans cet ouvrage que des passions ; les affections communes dont il ne peut naître aucun malheur profond, n’entraient point dans mon sujet, et l’amour, quand il est une passion, porte toujours à la mélancolie : il y a quelque chose de vague dans ses impressions, qui ne s’accorde point avec la gaîté ; il y a une conviction intime au-dedans de soi, que tout ce qui succède à l’amour est du néant, que rien ne peut remplacer ce qu’on éprouve, et cette conviction fait penser à la mort dans les plus heureux moments de l’amour.
Ce n’est pourtant pas une simple traduction versifiée du Nouveau Testament, l’imagination y prend sa place, la légende aussi, mais avec la discrétion qui convient à un pareil sujet.
Mais les cadres, les sujets, et jusqu’aux tons de conversation du poète antique, voilà ce que s’est assimilé Marcel Schwob, avec l’aisance charmante d’un talent averti patient et heureux.
Songez bien que les Rois sont, à la vérité, les plus remarquables personnes de l’Histoire, mais que les grands changemens en sont le véritable sujet ; que, comme souvent un Ministre, & quelquefois une femme, y a plus de part que les Rois, on est obligé, en plusieurs endroits, de donner plus de place & de relief à ce qu’a fait ce Ministre, ou cette femme, qu’à ce que le Roi de leur temps a fait.
D’où il résulte que nos ouvrages n’ont plus d’ensemble, et que notre esprit, ainsi divisé par chapitres, offre les inconvénients de ces histoires où chaque sujet est traité à part.
Le ressort et la direction venaient d’ailleurs ; la croyance et l’obéissance étaient des héritages ; un homme était chrétien et sujet parce qu’il était né chrétien et sujet Autour de la philosophie naissante et de la raison qui entreprend son grand examen, il y a des lois observées, un pouvoir reconnu, une religion régnante ; dans cet édifice, toutes les pierres se tiennent, et chaque étage s’appuie sur le précédent. […] Bien loin de détruire, elle consolide ; en effet, jusqu’à la Régence, son principal emploi, consiste à faire de bons chrétiens et de fidèles sujets. […] Il est dans la nature de l’égalité de s’accroître ; c’est pourquoi l’autorité des uns a grandi en même temps que la dépendance des autres, tant qu’enfin, les deux conditions étant arrivées à l’extrême, la sujétion héréditaire et perpétuelle du peuple a semblé de droit divin comme le despotisme héréditaire et perpétuel du roi. — Voilà l’état présent, et, s’il change, c’est en pis. « Car423 toute l’occupation des rois ou de ceux qu’ils chargent de leurs fonctions se rapporte à deux seuls objets, étendre leur domination au dehors, et la rendre plus absolue au dedans. » Quand ils allèguent un autre but, c’est prétexte. « Les mots bien public, bonheur des sujets, gloire de la nation, si lourdement employés dans les édits publics, n’annoncent jamais que des ordres funestes, et le peuple gémit d’avance, quand ses maîtres lui parlent de leurs soins paternels. » — Mais, arrivé à ce terme fatal, « le contrat du gouvernement est dissous ; le despote n’est maître qu’aussi longtemps qu’il est le plus fort, et, sitôt qu’on peut l’expulser, il n’a point à réclamer contre la violence ».
Dieu est le sujet du peuple ou du roi ! […] Les titres de ces divers survivants à la totalité ou à des proportions équitables d’héritage sont divers, opposés, contestés, affirmés, contradictoires, sujets à des controverses incessantes, à des législations aussi variées que les climats, les natures de propriétés, les monogamies ou les polygamies, les religions ou les lois civiles, les aristocraties ou les démocraties. […] Vérité ou sophisme, il n’y avait rien à répondre au premier aperçu à cet axiome, du moment qu’on admettait pour convenu cet autre axiome très contestable : L’homme est égal à l’homme devant le champ ; l’enfant plus avancé en âge et en force est égal à l’enfant nouveau venu, dénué d’années, de force, d’éducation, d’expérience de la vie ; l’enfant du sexe faible et subordonné par son sexe même est égal à l’enfant du sexe fort, viril et capable de défendre l’héritage de tous dans le sien ; l’enfant inintelligent est égal à l’enfant doué des facultés de l’esprit et du cœur, privilégié par ces dons de la nature ; l’enfant vicieux, ingrat, rebelle, oisif, déréglé, est égal au fils tendre, respectueux, obéissant, actif, premier sujet du père, premier serviteur de la maison, etc., etc. […] Mais la société politique doit-elle l’égalité des conditions et des biens à tous les hommes venant dans ce monde, rois ou sujets, nobles ou peuple, riches ou pauvres, avec l’avantage ou le désavantage de ce qu’on appelle le fait accompli ?
C’est sous l’empire des plus tendres rêveries de son âge qu’il interrompit alors ses chants épiques, et qu’il écrivit sa délicieuse pastorale de l’Aminta, drame amoureux et tragique dont l’amour est le sujet, dont des bergers et des bergères sont les personnages, et dont les vallées, les montagnes, les forêts, sont la scène. […] Dans l’Aminta du Tasse, comme dans les Églogues de Virgile, le poète paraît d’autant plus parfait qu’il est moins tendu ; il semble se complaire à racheter la simplicité du sujet par l’inimitable perfection des images, des sons et des vers. […] « Hier », dit le Tasse, dans une lettre confidentielle à son ami Scalabrino, « Madame Léonore m’a dit dans la conversation, sans que rien eût amené un pareil sujet, que jusqu’alors ses revenus avaient été extrêmement bornés ; mais qu’à présent que sa fortune s’était améliorée par l’héritage de sa mère, elle serait heureuse d’ajouter à mon traitement, de son trésor, tout ce qui pourrait m’assister ; ceci, je ne l’ai pas recherché ni ne le rechercherai jamais, et je n’aurai jamais recours ni au duc ni à ses sœurs ; mais, s’ils m’accordent d’eux-mêmes une faveur, quelque petite soit-elle, bien loin de la refuser, je la recevrai avec reconnaissance. » Les biographes et les commentateurs les plus versés dans les mystères de la cour de Ferrare en ce moment, ont cru que la froideur avec laquelle le Tasse accueillit la gracieuse prévenance de son amie Léonora tenait à une passion passagère qu’il affichait pour une autre Léonora qui éclipsait toutes les beautés de son temps. […] Après avoir parlé ainsi, il n’insista pas davantage sur ce sujet : il voyait que je ne voulais pas me faire connaître.
Pour les règles, l’auteur n’en reçoit que de son sujet : et dans le mépris de la rhétorique il trouve le plus juste emploi et le maximum de puissance de tous les moyens de la rhétorique, qui, chez lui, sont reçus de la nature des choses, qui partout sont les formes propres et nécessaires, partout aussi les formes simples et naturelles. […] C’est une œuvre de raison, non seulement parce que l’objet en est une démonstration et la méthode une suite de raisonnements, mais surtout parce que, selon la raison, elle ne nous parle jamais de son auteur, toujours de son sujet, et parce qu’elle a un caractère universel de vérité et de beauté. […] Il est curieux de remarquer combien Pascal, sur les sujets de morale individuelle ou générale, a l’intelligence et l’imagination obsédées par les Essais. […] Ou bien qu’on lise ceci : « Quelle est donc cette nature sujette à être effacée ?
Ses sujets légendaires me semblent puérils, et son génie, enserré dans les liens étroits du leitmotiv, me paraît moins fécond que lorsque, sans esprit de système, il écrivait Lohengrin, qui, à mon avis, restera son chef-d’œuvre devant la postérité. […] Tant de gens ont écrit tant de choses à ce sujet, tant de littérateurs se sont mis à nous expliquer la musique, tant d’élégants mondains à nous dévoiler les profondeurs de la psychologie, qu’il reste peu à dire et que, pour devenir intéressant, il faudrait peut-être avouer, sans pudeur, ce qui se passe là-bas, là-bas, au fond du « moi ». […] La poésie dans le drame wagnérien ; le système poétique ; la langue, le vers ; l’invention poétique, les sujets, leurs origines. […] L’ouvrage de Martine Kahane, Wagner et la France, Herscher, 1984, présente des documents très riches sur ce sujet.
La facilité du sujet le retenait. […] Voici comment il s’exprime à ce sujet dans le journal inédit du baron Gourgaud (il s’agit d’une entrevue avec la reine de Prusse après Iéna) : « Elle me reçut sur un ton tragique, comme Chimène : Sire, justice ! […] On sait qu’il est possible d’évoquer chez un sujet hypnotisé, par simple suggestion, des visions hallucinatoires. […] Il partira alors des objets réellement perçus par le sujet, et il tâchera d’en rendre la perception de plus en plus confuse : puis, de degré en degré, il fera sortir de cette confusion la forme précise de l’objet dont il veut créer l’hallucination.
Ces seigneurs en perruques majestueuses, ces princesses aux coiffures étagées, aux robes traînantes, ces magistrats, ces prélats agrandis par les magnifiques plis de leurs robes violettes, ne s’entretenaient que des plus beaux sujets qui puissent intéresser l’homme ; et si parfois des hauteurs de la religion, de la politique, de la philosophie, de la littérature, ils daignaient s’abaisser au badinage, c’était avec la condescendance et la mesure de princes nés académiciens. […] La source est bourgeoise, mais l’argent est toujours bon. — Et comme le roi, en véritable père, entrait dans les affaires privées de ses sujets, on ajoutait : Sire, ma femme me trompe, mettez-la au couvent. […] On le voit les yeux fixes et le corps frissonnant, lorsque, dans le suprême épuisement de la France, Desmarets établit l’impôt du dixième : « La capitation doublée et triplée à la volonté arbitraire des intendants des provinces, les marchandises, et les denrées de toute-espèce imposées en droit au quadruple de leur valeur, taxes d’aides et autres de toute nature et sur toutes sortes de choses : tout cela écrasait, nobles et roturiers, seigneurs et gens d’église, sans que ce qu’il en revenait au roi pût suffire, qui tirait le sang de ses sujets sans distinction, qui en exprimait jusqu’au pus. […] Il n’écrivait pas sur des sujets d’imagination, lesquels dépendent du goût régnant, mais sur des choses personnelles et intimes, uniquement occupé à conserver ses souvenirs et à se faire plaisir.
La philosophie, spéculant sur les résultats de l’expérience et de la science positive, et en formant telle ou telle de ces synthèses qu’on nomme des systèmes, a besoin de voir les choses de très-haut pour pouvoir en saisir les rapports généraux, et s’élever ainsi, selon le sujet de ses recherches, à l’unité de loi, de type, de cause ou de substance, Or, dans cette contemplation suprême, il est presque inévitable, ou bien que les caractères propres de la réalité échappent au philosophe placé à un tel point de vue d’observation, ou bien qu’ils s’effacent et tendent à disparaître dans le vaste horizon ouvert sous ses pieds à ses yeux éblouis. […] Quant à la réalité elle-même, pour qu’elle la saisit également, il faudrait qu’elle pénétrât jusqu’à l’être lui-même, sujet et cause des actes qu’elle perçoit. […] Cette critique se résume dans les deux arguments suivants : 1° la conscience n’atteint que les phénomènes, et ne peut rien nous apprendre sur la cause : 2° le problème du libre arbitre est sujet à la contradiction antinomique comme tous les problèmes métaphysiques. […] C’est que l’homme a conscience non-seulement de ses actes, mais de l’être qui les produit, du moi, sujet ou cause de ces phénomènes.
Il lui indiqua pour sujet à traiter la Mort de Néron, et Béranger exécuta cette tâche avec plus d’application que de réussite. […] Il a déjà son sujet abstrait, sa matière aveugle et enveloppée ; il tourne, il cherche, il attend : les ailes d’or ne sont pas venues. […] Sa conversation est prompte, discursive, abondante, également nourrie sur tous les sujets, initiée aux mœurs des métiers différents, suppléant au manque de voyages par la pratique assidue de la grande ville ; on y reçoit mille traits qui pénètrent avant et se retiennent.
Il écrivait à un ami, au sujet d’un des premiers mensonges de la Restauration : « Je viens de lire le projet de loi napoléonienne sur la liberté de la presse ; cela passe tout ce qu’on a jamais vu. […] Le style de l’Essai sur l’indifférence, qui s’est épuré, affermi encore, s’il se peut, dans les deux écrits subséquents de l’auteur (la Religion considérée dans ses rapports, etc., et les Progrès de la Révolution), possède au plus haut degré la beauté propre, je dirai presque la vertu inhérente au sujet ; grave et nerveux, régulier et véhément, sans fausse parure ni grâce mondaine, style sérieux, convaincu, pressant, s’oubliant lui-même, qui n’obéit qu’à la pensée, y mesure paroles et couleurs, ne retentit que de l’enchaînement de son objet, ne reluit que d’une chaleur intérieure et sans cesse active. […] Mais au moment où commença de se prononcer l’émancipation des peuples, le Saint-Siège devint inhabile, les princes et les sujets se montrèrent récalcitrants ; ces derniers s’entendirent pour ne plus recourir à l’autre, sauf à vider bientôt leurs différends réciproques sans arbitre et dans un duel irréconciliable.
Sainte-Beuve eut la parole au début et prononça le discours suivant : Messieurs, Il faut que ce soit le sentiment bien vif d’un devoir à remplir qui m’amène ici, — qui m’y ramène malgré un état de santé très-peu satisfaisant, et quoique je sache à l’avance que la faveur du Sénat, qu’il m’a publiquement retirée dans une circonstance regrettable et mémorable, — je veux dire regrettable pour d’autres que pour moi, — quoique cette faveur, dis-je, ne doive point m’être rendue au sujet des quelques observations que j’ai aujourd’hui à lui soumettre. […] Lacaze sur le même sujet. […] « Je n’apporte dans ce débat aucun sentiment étranger ni personnel, en dehors du sujet même.
Par-dessus l’homme naturel, il a créé un homme artificiel, ecclésiastique ou laïque, noble ou roturier, roi ou sujet, propriétaire ou prolétaire, ignorant ou lettré, paysan ou citadin, esclave ou maître, toutes qualités factices dont il ne faut point tenir compte, puisque leur origine est entachée de violence et de dol. […] Je n’ai pas le droit d’élever mes enfants chez moi et de la façon qui me semble bonne. « Comme on ne laisse pas la raison445 de chaque homme unique arbitre de ses devoirs, on doit d’autant moins abandonner aux lumières et aux préjugés des pères l’éducation des enfants, qu’elle importe à l’État encore plus qu’aux pères. » — « Si l’autorité publique, en prenant la place des pères et en se chargeant de cette importante fonction, acquiert leurs droits en remplissant leurs devoirs, ils ont d’autant moins de sujet de s’en plaindre qu’à cet égard ils ne font proprement que changer de nom et qu’ils auront en commun, sous le nom de citoyens, la même autorité sur leurs enfants qu’ils exerçaient séparément sous le nom de pères. […] Car le pacte social ne tolère pas une religion intolérante ; une secte est l’ennemi public quand elle damne les autres sectes ; « quiconque ose dire hors de l’Église point de salut doit être chassé de l’État » Si enfin je suis libre-penseur, positiviste ou sceptique, ma situation n’est guère meilleure. « Il y a une religion civile », un catéchisme, « une profession de foi dont il appartient au souverain de fixer les articles, non pas précisément comme dogmes de religion, mais comme sentiments de sociabilité, sans lesquels il est impossible d’être bon citoyen ou sujet fidèle ».
Prenant parfois les sujets que la conversation dans le salon de son amie lui fournissait, ou bien apportant sa matière dégrossie et taillée en formes encore imparfaites il creusa, polit, compléta, corrigea ses Maximes pendant cinq ou six années ; il soumettait tout au jugement de Mme de Sablé, à celui de leurs communs amis. […] Non par une nécessité seulement de son sujet, mais par un goût qui fut celui de toute sa génération, Retz se complaît aux réflexions sur la politique : et il y a peu de morceaux plus amples à la fois et plus profonds que le début de sa seconde partie où il recherche les causes de la guerre civile. […] Même le sujet, c’est Polyeucte moins la religion : une honnête femme qui aime un autre que son mari, et qui va chercher auprès de son mari un appui contre l’amour.
Les écoles primaires, les traitements des petits employés, les paperasseries plus que chinoises des bureaux, les bourdes solennelles de la magistrature et l’élevage des nourrissons, le divorce et les réceptions de l’Académie, les caisses d’épargne, la question des égouts et les questions de grammaire… il faudrait, comme on dit en vers latins, une bouche de fer et beaucoup de temps devant soi pour énumérer seulement les sujets où M. […] Les tentatives originales l’ont presque toujours trouvé hostile ou défiant : Je vois avec chagrin Meilhac et Halévy se préoccuper de moins en moins, à mesure qu’ils prennent plus d’autorité sur le public, et du choix du sujet et des situations dramatiques qu’il comporte. Ils semblent ne plus attacher qu’une médiocre importance à ce point, qui avait été jusqu’ici pour les écrivains de théâtre le point capital… Le sujet leur est, je ne dis pas indifférent ; mais, s’il prête à des développements de morale et d’esprit, il ne leur en faut pas davantage ; ils ne se piquent point d’émouvoir cette curiosité, qui pour eux sans doute est vulgaire et brutale, qu’excite un roman dont on veut savoir la fin.
Dès lors, point de sujet qui ne s’agrémente d’une intrigue amoureuse, quand ce n’est pas l’intrigue amoureuse qui fait le fond de l’ouvrage. […] Je pourrais suivre chez les romanciers et les auteurs dramatiques de notre siècle les métamorphoses subies par les idées et les sentiments qui se rapportent à ce sujet si grave : l’union de l’homme et de la femme. […] Il y a encore là bien des sentiments, bien des situations, bien des luttes qui ont fourni aux écrivains de tous les temps une abondance inépuisable de sujets.
Que deviendroit mon autorité, si mes Sujets étoient assez corrompus pour goûter de pareilles maximes, comme ce Philosophe est assez insensé pour les débiter ? […] L’Auteur de la Dunciade, moins touché des éloges que je lui avois départis, qu’offensé de ce que je n’avois pas trouvé assez de gaieté dans son Poëme, a cru m’humilier, en cherchant à m’enlever la partie la moins foible de mon travail ; il termine l’article dont il m’a gratifié dans la derniere édition de ses Mémoires Littéraires, par dire que les morceaux des Trois Siècles qu’on trouve mieux travaillés que les autres, ne sauroient être de la même main qui a rédigé le reste de l’Ouvrage, comme s’il y avoit d’autre différence que celle qu’exigeoit naturellement la diversité des sujets. […] Il n’est pas inutile de remarquer qu’un autre Abbé, qui se pique aussi de Religion [je ne le nommerai point, pour ne pas lui nuire dans la place de confiance qu’il occupe], me poursuit depuis trois ou quatre ans avec une haine & un acharnement d’autant plus inconcevables, que je ne lui ai donné aucun sujet de se plaindre de moi : il n’est question de lui dans aucun de mes Ouvrages ; je ne le connois même point, & je puis assurer que je n’ai entendu prononcer son nom, qu’à l’occasion de son monstrueux déchaînement.
Les Mémoires de Mme Du Hausset, sa femme de chambre, nous édifient à ce sujet, et nous montrent avec une grande naïveté de propos les sentiments habituels et vrais de Mme de Pompadour : je n’en citerais qu’un exemple qui éclaircira ma pensée. […] Rapprochez de ces paroles prophétiques celles qui échappaient à Louis XV lui-même au sujet des résistances du Parlement : « Les choses, comme elles sont, dureront autant que moi. » C’était là son bout du monde. […] Ce sont pour la plupart des sujets allégoriques destinés à célébrer quelques événements mémorables du temps ; mais il y en a aussi qui rentrent davantage dans l’idée que réveille l’aimable artiste : L’Amour cultivant un myrte, L’Amour cultivant des lauriers.
Mais d’abord, à la manière dont il présente les choses et dont il attaque son sujet, nous voyons bien que nous ne sommes ici ni avec Mirabeau ni avec Montaigne. […] André Chénier en tire sujet d’adjurations éloquentes et véritablement patriotiques : Ô vous tous, dont l’âme sait sentir ce qui est honnête et bon ; vous tous qui avez une patrie, et qui savez ce que c’est qu’une patrie ! […] Il est évident qu’ils ont là-dessus des idées de gens de commerce et de petit commerce, des idées de détaillants, et ils vont prendre pour des défaites tout ce que ce galant homme leur répondra à ce sujet.
Dans les premiers moments où ce livre parut, je me suis abstenu d’en parler, estimant qu’un tel sujet revenait de droit à notre vaillant et hardi collaborateurq, M. […] Dans le repos maintenir mes sujets, Et tous les jours de mon empire auguste Seraient marqués par de nouveaux bienfaits. […] Ces images de Scévola, de Tarquin, de Brutus, reviennent à tout propos dans sa bouche ou à son sujet.
Il y a dans les Mémoires de l’abbé Le Dieu une douzaine de pages, entre autres, que je recommande : ce sont celles (109-121) dans lesquelles il raconte, d’après Bossuet lui-même et pour l’avoir entendu plusieurs fois à ce sujet, la manière dont ce grand orateur concevait l’éloquence de la chaire et la pratiquait. […] Écoutons l’abbé Le Dieu, ou plutôt Bossuet lui-même, dont Le Dieu n’est sensiblement ici que l’interprète et le secrétaire : La considération actuelle des personnes, du lieu et du temps, le déterminait sur le choix du sujet.
Nous parlions, à nous quatre, une bonne partie des différentes langues de l’empire des lettres, et tous les sujets de cette petite société se sont dispersés de là dans toutes les Académies. […] Au fur et à mesure qu’il s’appliquait à un sujet, selon sa méthode d’examen étrangère à toute considération historique, il était frappé de ce que les idées, les plus raisonnables selon lui, étaient le moins en usage, et que, sur chaque point, le genre humain semblait encore dans l’enfance.
Pour cela, je limite mon sujet comme les présents éditeurs eux-mêmes ont limité le choix des œuvres, comme Fontanes demandait qu’on le fît dès 1800 ; je laisse de côté le Parny du Directoire et de l’an VII, le chantre de La Guerre des dieux : non que ce dernier poème soit indigne de l’auteur par le talent et par la grâce de certains tableaux ; mais Parny se trompa quand il se dit, en traitant un sujet de cette nature : La grâce est tout ; avec elle tout passe.
Mais au fond, depuis la fatale découverte et la perspective mortelle, quelque chose de grave et de résigné, de religieux sans mots ni phrases du sujet, dominait dans sa pensée et se révélait indirectement dans ses discours par une plus grande douceur et une plus grande indulgence de jugement. […] Toutes les scènes qui se rapportent à la mort de Rosa sont d’une haute beauté morale ; il sera sensible à tout lecteur que celui qui les a si bien conçues et représentées travaillait, lui aussi, en vue du sujet même, c’est-à-dire du suprême instant et qu’il peignait d’après nature.
Quand elle se hasarde à des inductions sur l’avenir de l’homme, ce ne sont que des inductions sur l’avenir du moi, et ces inductions supposent toujours que la dernière grande évolution sociale est accomplie en ce monde ; c’est toujours d’après cette hypothèse que la psychologie s’enquiert des conséquences probables de destinée personnelle auxquelles l’individu est sujet, et dans cette recherche elle ne sort pas un seul instant du point de vue chrétien ; elle se pose l’âme comme substance distincte de la matière, Dieu comme un pur esprit, et l’autre vie comme n’étant pas de ce monde. […] L’inspiration réelle des grands artistes révélateurs ne consiste pas le moins du monde dans quelques phénomènes d’hallucinations auxquels leur nature fortement sentimentale est parfois sujette.
D’une part, dans un monde fondé sur la conquête, dur et froid comme une machine d’airain, condamné par sa structure même à détruire chez ses sujets le courage d’agir et l’envie de vivre, il avait annoncé « la bonne nouvelle », promis « le royaume de Dieu », prêché la résignation tendre aux mains du père céleste, inspiré la patience, la douceur, l’humilité, l’abnégation, la charité, ouvert les seules issues par lesquelles l’homme étouffé dans l’ergastule romain pouvait encore respirer et apercevoir le jour : voilà la religion. […] Voir dans les historiens du moyen âge, le zèle des sujets pour leur seigneur : Gaston Phoebus, comte de Foix, et Guy, comte de Flandre, dans Froissart ; Raymond de Béziers et Raymond de Toulouse, dans la chronique de Toulouse.
Ce n’est pas tout : il ne faut pas aller en tout sujet aux dernières limites de la vérité qui se prouve. […] On ne saurait trop distinguer aussi à quel ordre appartient le sujet que l’on traite : de là dépendent les principes sur lesquels on peut s’appuyer et la preuve qu’il y faut donner.
On cause à bride abattue sur le siècle ou le sujet. […] Un esprit gagné à la fine psychologie de Marcel Proust, et à la métaphysique qui s’y implique, soutiendrait sans doute que le moi et le non-moi sont inséparablement mêlés dans nos perceptions et notre connaissance, que s’il y a une réalité extérieure, elle ne se révèle à nous que par des réactions qui ne sont jamais les mêmes au même instant chez deux hommes, ni chez le même homme à deux moments différents, que nous sommes dans l’impossibilité de choisir entre les vingt images d’une personne que la vie a mises en nous, qu’il n’y en a pas une qui soit la seule vraie ni la plus vraie, ou que toutes sont vraies également, sans que nous puissions y distinguer ce qui est de l’objet perçu et ce qui est du sujet sentant.
… » Et c’est pire encore, lorsque Michelet badine, car ce poète est dépourvu d’esprit à un surprenant degré. « Voici votre sujet, ô Reine ! […] Michelet, prêtre de la bonne Isis, de la sainte Cybèle, croit que ce qui est naturel, universel, inévitable, ne saurait être un sujet de honte non plus que de facéties.
Jules Barbier, c’est d’avoir conçu un sujet où le poète était obligé d’être génial, et où, le fût-il, il risquait de l’être avec trop d’uniformité et d’ajouter à la monotonie de l’horreur physique la monotonie de la sublimité spirituelle. Mais ce sujet trop beau, c’est aussi le mérite de M.
Le talent, incapable de donner un suffisant relief aux sujets universels, s’en tient loin, afin de se signaler par l’originalité des nuances. […] Le drame est assez splendide et assez pathétique pour n’avoir pas à craindre l’analyse ; les ombres ne sont pas des taches ; la réalité, en un si noble sujet, ne détruit pas l’harmonie ; et la vérité, même vue de près, est encore l’idéal.
Mme de Sévigné, comme La Fontaine, comme Montaigne, est un de ces sujets qui sont perpétuellement à l’ordre du jour en France. […] Ajoutez le parfum d’honnêteté antique qui circule à travers ces pages et qui trouve moyen de se mêler jusqu’au milieu de la chronique scandaleuse à laquelle elles sont souvent consacrées, un profond et naïf amour des lettres et de tout ce qu’elles amènent de délicat avec elles, une bonhomie parfaite qui épouse son sujet tout entier avec tendresse et réussit, après un peu de résistance, à nous le faire aimer et embrasser jusque dans ses replis.
La crainte du retrait de leurs privilèges les fait serfs et sujets, taillables et corvéables à merci, eunuques et muets. […] Le sujet véritable du drame, c’est la malédiction de M. de Saint-Vallier.
Je ne connais point de sujet plus compliqué, de question plus difficile. » Le poids du cerveau soit absolu, soit relatif, étant un symptôme si difficile à déterminer et d’une signification si douteuse, on a proposé un autre critérium pour mesurer l’intelligence par son appareil organique On a dit qu’il fallait moins considérer le poids que la forme et le type. […] Trop de détails sur ce sujet ne conviendraient pas à cette étude, plus philosophique après tout qu’anatomique ; mais nous ne devons pas omettre deux des conditions les plus importantes qui ont été signalées : le développement du cerveau d’avant en arrière, — la présence, l’absence, le plus ou moins de complication des circonvolutions cérébrales.
Tout sujet se regarde comme un petit monarque. […] Que tous les individus ne montrent pas également bien l’âge et la condition, et qu’on ne risque jamais de se tromper quand on établit la convenance la plus forte entre la nature dont on fait choix, et le sujet qu’on traite.
Personne, répondis-je à ce détracteur de l’étude, n’a plus sujet que vous d’être mécontent, et n’en a moins de se plaindre. […] Une partie de votre âme se rassasiait jusqu’au dégoût, tandis que l’autre périssait d’inanition ; vous auriez dû pressentir qu’un plaisir unique, auquel on se livre sans réserve, est trop sujet à s’user, et que le bonheur est comme l’aisance, qui se conserve par l’économie.
Jules Janin se servit du type inventé ou observé par Diderot, pour avoir un sujet qui lui permît de déployer toutes les ressources de son style. […] Je l’ai vu souvent les écrire joyeusement, sans se prendre le front une seule fois, sans se replier sur lui-même, sans cesser de causer avec nous, qui nous abattions sur lui comme des abeilles sur une grappe de raisin, qui bourdonnions autour de lui ; car il travaillait sa chambre pleine d’amis et… d’actrices, — ses sujettes de feuilleton, — qui, certes, ne l’induisaient pas au recueillement !
Ce n’est rien moins que quatre volumes chargés de ce titre qui oblige et qui ne manque pas d’une certaine grandeur : Histoire de la Liberté religieuse en France et de ses fondateurs, sujet triste et terrible qu’il n’a pas envisagé comme nous l’envisagerions, nous… nous le savons bien. […] Mais ni la fatuité nonchalante, ni la superficialité sans gêne d’une Critique qui n’aime que les livres bientôt lus ou aisés à pénétrer, ne suffisent aujourd’hui pour expliquer l’étrange silence, très injuste selon moi, qui, relativement à son importance, enveloppe, pour le moment, un livre fait, de sujet seul, pour retentir, et dont le titre pour les partis ressemble à une provocation d’amour ou de haine.
Puisqu’il s’agit inévitablement ici d’impressions personnelles, autant Eugène Fromentin est aimable, intelligent, ouvert aux grands spectacles des mœurs arabes, autant l’auteur d’En Hollande 33 est peu avenant, et, il faut bien le dire, fermé à la Hollande réelle et vivante, qu’il ne voit que dans ses tableaux ou comme un sujet de tableau ! […] On y discute des manières de peintre et des sujets de tableau ; on y trouve du respect pour Rembrandt, sentiment honorable, mais insuffisant pour parler dignement de ce grand homme.
Les critiques alexandrins, Aristophane, Aristarque66, en firent un de leurs sujets favoris d’étude ; et, comme il arrive au génie, ses hardiesses originales, ses brusques fantaisies, devinrent des beautés classiques servilement imitées. […] Après les élans et les aveux de son propre cœur, ses amours, ses jalousies, elle eut pour sujet de ses vers la louange des dieux, les fêtes de famille de la Grèce, les épithalames, les chants funèbres.
Je ne veux plus que lui adresser une simple observation au sujet d’un personnage de la Calomnie.
de Latena ; il a sur ce sujet des remarques fines, spirituelles et souriantes.
⁂ « Il n’est pas nécessaire, disait Montesquieu, d’épuiser un sujet, il suffit de faire penser ».
Les sujets, les entrelacements, les rimes, tous les secrets de la métrique, il les possède ; aussi son œuvre fourmille-t-elle de bons vers, de ces vers tout d’une venue et qui sont bons partout, dans le Lutrin comme dans les Châtiments… On m’objectera que toutes ces qualités sont perdues à la scène, bref, qu’il « n’entendait pas le théâtre !
Parurent ensuite : Le Chef des odeurs suaves, « poème dont les fleurs et les parfums groupés en symboles forment le sujet varié », Le Parcours du rêve au souvenir, « multiples feuillets recueillis au long des voyages du poète », Les Hortensias bleus, « modulations alternativement fortes et délicates », Les Perles rouges, 93 sonnets sur Versailles, qui font revivre, en lui gardant la grâce de sa vieillesse surannée, le grand siècle aboli.
Lui qui était tout émotion et trouvait là seulement son originalité, il s’astreignit à des sujets froids, ambitieux et ressassés, qu’il rendit sans lumière.
Les types de Chéret, leurs allures, leurs gestes, leurs accessoires, traduisent presque toujours une anecdote relative au sujet sur quoi se fait la publicité (Saxoléïne, Coulisses de l’Opéra, Théâtrophone, etc.).
A quoi bon se consumer en louanges froides & parasites, tandis qu’il eût pu s’exercer plus utilement sur d’autres sujets ?
Son Abrégé chronologique de l’Histoire d’Espagne, l’Histoire de la Maison de Montmorency, de la Maison de Bourbon, celle du Grand Condé, lui ont acquis l’estime du Public, par la sagesse avec laquelle il a traité ces différens sujets.
Je ne puis me dispenser, à ce sujet, de blâmer les Ecrivains qui, sous prétexte d’attaquer la superstition…… cherchent à saper les fondemens de la morale, & donnent atteinte aux liens de la Société ; d’autant plus insensés, qu’il seroit dangereux pour eux-mêmes de faire des prosélytes.
Cette Histoire réunit le ton qui convient à son sujet, & les qualités qui caractérisent un grand Historien.
Quoique la force & l'élégance ne soient pas son caractere dominant, elle ne manque ni d'esprit, ni d'imagination ; elle est d'ailleurs quelquefois gaie, toujours honnête, & ne s'est attachée qu'à des sujets que tout Poëte peut traiter sans honte, & tout Lecteur lire sans remords.
Mais ce même poëme, le sujet de sa gloire, fut également celui de ses malheurs.
Enfin Alvarez, commandant à son fils comme père, et lui obéissant comme sujet, est un de ces traits de haute morale, aussi supérieure à la morale des anciens que les Évangiles surpassent les dialogues de Platon, pour l’enseignement des vertus.
À cette première cause de l’infériorité de nos historiens, tirée du fond même des sujets, il en faut joindre une seconde, qui tient à la manière dont les anciens ont écrit l’histoire ; ils ont épuisé toutes les couleurs ; et si le christianisme n’avait pas fourni un caractère nouveau de réflexions et de pensées, l’histoire demeurerait à jamais fermée aux modernes.
Il ne faut pas pourtant les comparer aux Lettres Provinciales : ouvrage inimitable qui ne tombera pas, quoique les Jésuites qui en font le sujet soient tombés.
C’est un sujet de bataille.
Et vous ne songez pas que ces arbres doivent être touchés fortement, qu’il y a une certaine poésie à les imaginer selon la nature du sujet, sveltes et élégans, ou brisés, rompus, gercés, caducs, hideux ; qu’ici pressés et touffus, il faut que la masse en soit grande et belle ; que là rares et séparés, il faut que l’air et la lumière circulent entre leurs branches et leurs troncs ; que cette terrasse veut être chaudement peinte ; que ces eaux imitant la limpidité des eaux naturelles, doivent me montrer comme dans une glace l’image affaiblie de la scène environnante ; que la lumière doit trembler à leur surface ; qu’elles doivent écumer et blanchir à la rencontre des obstacles ; qu’il faut savoir rendre cette écume ; donner aux montagnes un aspect imposant ; les entr’ouvrir, en suspendre la cime ruineuse au-dessus de ma tête, y creuser des cavernes, les dépouiller dans cet endroit, dans cet autre les revêtir de mousse, hérisser leur sommet d’arbustes, y pratiquer des inégalités poétiques ; me rappeller par elles les ravages du temps, l’instabilité des choses, et la vétusté du monde ; que l’effet de vos lumières doit être piquant ; que les campagnes non bornées doivent, en se dégradant, s’étendre jusqu’où l’horizon confine avec le ciel, et l’horizon s’enfoncer à une distance infinie ; que les campagnes bornées ont aussi leur magie ; que les ruines doivent être solennelles, les fabriques déceler une imagination pittoresque et féconde ; les figures intéresser, les animaux être vrais ; et que chacune de ces choses n’est rien, si l’ensemble n’est enchanteur ; si composé de plusieurs sites épars et charmans dans la nature, il ne m’offre une vue romanesque telle qu’il y en a peut-être une possible sur la terre.
Néanmoins nous consacrerons à ce sujet un livre particulier, afin d’éclairer les temps de la barbarie moderne, qui étaient restés plus obscurs que ceux de la barbarie antique, appelés eux-mêmes obscurs par le docte Varron dans sa division des temps.
Il ne prend dans chaque matière que ce qui se rapporte à son sujet. […] Par-dessus tout, ils avaient les plus beaux sujets. […] Pour nous, nous allâmes nous asseoir du côté opposé, où l’on était tranquille, et nous commençâmes à nous entretenir sur quelque sujet. […] Essayez de discuter avec quelqu’un : vingt lois vous êtes obligé de le ramener au sujet. […] Il est déjà pénétrant, et, quand il tient la vérité, il la serre avec force, et ne se laisse détourner du sujet par aucun artifice.
Dieu est pouvoir, Jésus est ministre, le monde est sujet. — L’âme est pouvoir, les organes ministres, la matière sujet. — L’époux est pouvoir, la femme ministre, l’enfant sujet. — Le roi est pouvoir ; les nobles, prêtres et magistrats sont ministres ; le peuple, sujet. — Voilà l’idée unique, ou plutôt voilà l’entendement même de M. de Bonald. — Il comprend ainsi et ne peut comprendre qu’ainsi ; les choses prennent la forme ternaire en entrant dans son esprit. […] Il sera pouvoir, ministre et sujet dans la société religieuse : pouvoir par sa pensée, ministre par sa parole, sujet comme victime de sa prédication même ; — et encore pouvoir, ministre et sujet même dans la société politique : pouvoir comme roi des Juifs, ministre comme prêtre, sujet comme patient résigné et martyr obéissant. […] Mais l’homme n’est un monde complet (cause, moyens, effets) que relativement, et une société complète (pouvoir, ministre, sujets), que relativement. […] Son « ministre » et ses « sujets » ne lui doivent qu’obéissance ; mais, pouvoir ici, il est sujet ailleurs, et son pouvoir sur ses sujets limité par l’obéissance qu’il doit au pouvoir supérieur, qui est le roi. — Et, de même, dans la société, le roi est pouvoir absolu au sens humain du mot ; ses ministres et ses sujets ne lui doivent qu’obéissance ; mais, pouvoir du côté de la terre, il est sujet du côté du ciel.
Taine, Montégut et Schérer, pour ne parler que de ceux-là, ont épuisé le sujet en France. […] Pouchkine ne se méprend pas sur son œuvre ; il a fait un drame shakespearien sur un sujet moscovite. […] La peinture des laideurs de l’homme serait-elle moins sujette à vieillir que les efforts de son imagination pour embellir la vie ? […] C’était le sujet des Âmes mortes. […] Étant donné le sujet, j’imagine comment diverses écoles littéraires l’auraient compris.
Il y avait, pour ce rideau, tant de sujets de décoration plus intéressants ! […] Si ce sujet ne vous plaît pas, en voici un autre. […] Préférez-vous un sujet moins sombre ? […] Je me demandais ce que fût devenu le même sujet entre les mains de Racine. […] Nous rentrons dans le vrai sujet de la pièce.
Fogazzaro ne s’est pas aventuré jusque-là et à peine a effleuré ce sujet tentant. […] Il y ajoute des considérations secondaires, inutiles, et qui rapetissent le sujet. […] Son génie ne s’explique pas du tout par cela ; mais le choix de ses sujets s’explique un peu par cela. […] Il est bien regrettable qu’il n’ait pas au moins essayé le sujet. […] C’eût été comme le portrait d’un Delobelle littérateur, et le sujet, qui reste à prendre, est déjà, comme en soi, bien joli.
Tel est le charme de ces livres qui remuent tous les sujets, qui donnent l’opinion de l’auteur sur toutes choses, qui nous promènent dans toutes les parties de sa pensée, et, pour ainsi dire, nous font faire le tour de son esprit. […] Herder conjura Gœthe de ne pas prendre un sujet si défavorable que Faust. […] Quelle que soit la question qu’il traite, économie politique, morale, philosophie, littérature, histoire, Macaulay se passionne pour son sujet. […] Penn, qui rejette entièrement l’Eucharistie, obtient la parfaite liberté de prêcher sans faire aucune déclaration, quelle qu’elle soit, à ce sujet. […] Le vieux Mac-Ian, qui avait été fort inquiet, ne sachant s’il était considéré comme sujet ou comme rebelle, paraît avoir vu cette visite avec plaisir.
Sa discrétion à ce sujet n’est pas le fait d’un spiritualiste comme M. de Lamartine. […] Toussenel au sujet du corbeau, du vautour, de l’aigle et d’autant d’autres bêtes plus ou moins analogues à certaines créatures humaines. Tant il est vrai qu’on ne peut faire qu’un livre avec des sujets semblables, et que dès qu’il y en a deux, il y a hostilité. […] Moi aussi, j’ai eu, il y a longtemps, le dessein de faire un livre sur un sujet analogue. […] Eh bien, il en arrive de même au poète qui travaille sur un certain sujet, qui est ce que j’appellerai sa pâte.
Il n’est pas un seul instant sorti de son sujet, et a su marquer au passage son opinion tout en satisfaisant aux conditions académiques et en parant aux dangers de son vis-à-vis.— On peut dire que si sa louange a été extérieure, sa critique a été intestine.
Le faux historique, l’absence d’étude dans les sujets, le gigantesque et le forcené dans les sentiments et les passions, voilà ce qui a éclaté et débordé ; on avait cru frayer le chemin et ouvrir le passage à une armée chevaleresque, audacieuse mais civilisée, et ce fut une invasion de barbares.
Serait-ce que ceux à qui la vraie jeunesse a manqué en sa saison sont plus sujets que d’autres à ces après-coup et à ces revenez-y de jeunesse ?
Pendant qu’on imprime ces volumes, il se peut que plus d’un sujet se dérobe à ma classification et acquière le droit de passer d’une série à l’autre.
Dites que cette littérature est ignorante, sans critique, se jetant à l’étourdie à travers tout, pleine de méprises, de quiproquos et de bévues que personne ne relève, ne prenant les choses et les hommes graves du passé que dans un caprice du moment ; s’en faisant une contenance, un trait de couleur, un sujet de charmante et folle fantaisie ; et quand il s’agit d’être érudite, l’étant d’une érudition d’hier, toute de parade, soufflée et flatueuse : et voilà qu’on peut vous nommer, même dans les jeunes, des esprits patients, analytiques, circonspects, en quête de l’antique et lointaine érudition, de celle à laquelle on n’arrive qu’à travers les langues, les années et les préparations silencieuses d’un régime de Port-Royal.
C’est ce dernier mode de perception, moins aisé apparemment à définir, et plus sujet à litige, que paraissent avoir eu en vue, dans leurs plaintes, les directeurs dont nous avons les pétitions sous les yeux.
Armand de Pontmartin La poésie de Paul Déroulède est prise dans les entrailles mêmes des sujets qu’elle traite ; elle en a les ardeurs, les fiertés, les tristesses viriles, l’humeur guerrière, le patriotisme invincible.
Ou est d’abord alléché par le sujet : la Hétrée, les Brumes, la Belle-Gelée, l’Hirondelle, le Rhône.
. — Injuste accusation du duc de Saint-Simon à ce sujet.
Par-tout le naturel, la force, l’érudition, la solidité, s’adaptent & se fondent, pour ainsi dire, dans les sujets qu’il traite.
Le talent particulier qu’il a eu de mettre à la portée de tout le monde les matieres les plus abstraites, de revêtir de la clarté & des agrémens du style les sujets les plus ingrats ; de répandre dans ses Ouvrages les connoissances les plus étendues sans affectation, avec ordre & dans la plus grande précision ; de dominer, par l’aisance de son esprit, tout ce qui se présentoit sous sa plume, dans les genres les plus opposés & les plus difficiles ; lui assure la gloire d’une intelligence prompte, fine, profonde, & celle du mérite rare d’avoir su communiquer aux autres, sans effort, ce qui paroissoit, avant lui, au dessus de la pénétration du commun des Lecteurs.
Mais on doit lui tenir compte de la richesse de l’invention, de la variété des sujets, & de la solidité de la morale, genre de mérite qui manque à plusieurs Fabulistes de nos jours.
Sans s’attacher à cet appareil scientifique, à ces phrases prétendues sentencieuses, à ce contour pénible de pensées qu’on appelle du nerf, & qui ne donne au langage que de la gêne & de l’obscurité ; son style est simple, noble, ferme, lucide, correct, toujours plein de sentiment quand le sujet l’exige.
C’est un des meilleurs sujets qu’ayent eu l’académie Françoise & le barreau.
Difficile car retrouver les dates de publications à tirage restreint, ces publications elles-mêmes, parmi l’amas de papier imprimé par la génération des « petites revues et des plaquettes », n’est point une tâche aisée ; les auteurs n’ayant pas gardé le plus souvent la mémoire des dates, des formats, ou nous ayant à ce sujet fourni des renseignements erronés qu’il nous a fallu rectifier à grand’peine.
On est avec eux sous les murs de Solyme ; on croit entendre le jeune Bouillon s’écrier, au sujet d’Armide : « Que dira-t-on à la cour de France, quand on saura que nous avons refusé notre bras à la beauté ?
Les dieux des anciens partageant nos vices et nos vertus, ayant, comme nous, des corps sujets à la douleur, des passions irritables comme les nôtres, se mêlant à la race humaine, et laissant ici-bas une mortelle postérité ; ces dieux ne sont qu’une espèce d’hommes supérieurs qu’on est libre de faire agir comme les autres hommes.
Lorsque, avec la grandeur du sujet, la beauté de la poésie, l’élévation naturelle des personnages, on montre une connaissance aussi profonde des passions, il ne faut rien demander de plus au génie.
Si c’était le titre de citoyen, plutôt que celui de sujet qui fit exclusivement l’historien, pourquoi Tacite, Tite-Live même, et, parmi nous, l’évêque de Meaux et Montesquieu, ont-ils fait entendre leurs sévères leçons sous l’empire des maîtres les plus absolus de la terre ?
On prétend que les Anciens n’en auraient jamais fait le sujet d’un tableau isolé ; qu’ils auraient réservé cette composition et celles du même genre, pour un cabinet de bains, un plafond, ou pour les murs de quelque grotte souterraine.
Malgré des formes élémentaires translucides de limpidité, on sent la force de l’esprit qui commande au sujet qu’il traite.
Sans doute la colère d’Achille lui semble un sujet plus convenable pour un jeune homme, les aventures du prudent Ulysse pour un vieillard.
La satire, telle qu’elle resta chez les Romains, ne traitait point de sujets divers.
Alors tous les citoyens naissent libres, soit qu’ils jouissent d’un gouvernement populaire dans lequel la totalité ou la majorité des citoyens constitue la force légitime de la cité, soit qu’un monarque place tous ses sujets sous le niveau des mêmes lois, et qu’ayant seul en main la force militaire, il s’élève au-dessus des citoyens par une distinction purement civile.
Considérez Chaucer, quels sont ses sujets et comment il les choisit. […] Le sujet en valait la peine. […] Voilà déjà la satire du mariage ; vous la trouverez chez Chaucer à vingt reprises : il n’y a plus, pour épuiser les deux perpétuels sujets de la moquerie française, qu’à joindre à la satire du mariage la satire de la religion. […] Si lourd et si incommode que fût l’instrument qui leur était transmis, le syllogisme, ils s’en rendirent maîtres, ils l’alourdirent encore, ils l’enfoncèrent en tout sujet dans tous les sens. […] Duns Scott, à trente et un ans, meurt, laissant, outre ses sermons et ses commentaires, douze volumes in-folio en petit caractère serré, en style de Hégel, sur le même sujet que Proclus.
Nous parlerons peu du style des Études, continue le disciple ; les éloges à ce sujet sont épuisés. […] C’était gracieux comme son âge et poétique comme son sujet. […] Je ne vous citerai point à ce sujet le consentement universel des nations, l’autorité des hommes de génie dans tous les temps, et notamment celle des législateurs. […] Mais ce qui acheva la fin d’une si déplorable existence, fut le sujet même auquel elle avait sacrifié les sentiments de la nature. […] Elle chercha donc à en aliéner la meilleure partie ; mais ceux-ci, profitant des accès de vapeurs auxquels elle était sujette, la firent enfermer comme folle et mettre ses biens en direction.
Or la première est intimement liée à mon existence personnelle : que serait, en effet, une douleur détachée du sujet qui la ressent ? […] Mais pour le réalisme comme pour l’idéalisme les perceptions sont des « hallucinations vraies », des états du sujet projetés hors de lui ; et les deux doctrines diffèrent simplement en ce que dans l’une ces états constituent la réalité, tandis que dans l’autre ils vont la rejoindre. […] Il ne pourra donc subsister entre la perception et la mémoire qu’une simple différence de degré, et pas plus dans l’une que dans l’autre le sujet ne sortira de lui-même. […] Il suffirait de diviser idéalement cette épaisseur indivisée de temps, d’y distinguer la multiplicité voulue de moments, d’éliminer toute mémoire, en un mot, pour passer de la perception à la matière, du sujet à l’objet. […] Telle est du moins la conclusion qui se dégagera, nous l’espérons, de la dernière partie de ce travail : les questions relatives au sujet et à l’objet, à leur distinction et à leur union, doivent se poser en fonction du temps plutôt que de l’espace.
On lui a reproché aussi de ne traiter que des sujets menus. […] Et puis, il n’y a pas de sujets petits ou vastes. […] Henri Poincaré décida de traiter ce beau sujet : l’invention mathématique. […] Puis, il négligea « le sujet ». […] Ils n’ont pas de « sujet » ; cela ne veut pas dire qu’ils ne signifient rien.
Néanmoins Votre esprit transcendant n’est étranger à aucun sujet philosophique, et Vous voyez de trop haut pour que rien puisse Vous échapper. […] Je discuterai ce sujet sans malveillance comme sans exaltation. […] Nous laisserons de côté, comme tout à fait étrangers à notre sujet, ceux dont l’ambition a seulement pour but le pouvoir et la fortune : mais nous examinerons avec attention en quoi consiste la dignité morale de l’homme ; et cet examen nous conduira nécessairement à juger l’action d’immoler sa vie sous deux points de vue absolument contraires : le sacrifice inspiré par la vertu, ou le dégoût qui résulte des passions trompées. […] Le ciel du nord est bien moins agréable que celui de l’Angleterre, et cependant on y est moins sujet au dégoût de la vie, parce que l’esprit y a moins besoin de mouvement et de diversité. […] Asham revint le lendemain et nous allâmes encore une fois sur les bords de cette Tamise, l’orgueil de notre belle contrée ; j’essayai de reprendre mes sujets habituels d’entretien, je récitai quelques passages des beaux chants de l’Iliade et de Virgile, que nous avions étudiés ensemble, mais la poésie sert surtout à se pénétrer d’un noble enthousiasme pour l’existence, le mélange séducteur des pensées et des images, de la nature et de l’âme, de l’harmonie du langage et des émotions qu’il retrace, nous enivre de la puissance de sentir et d’admirer ; et ce n’était plus pour moi que ces plaisirs étaient faits !
Les grands poètes doivent surveiller leur sujet. […] III Ainsi, poète lyrique de premier ordre dans Moïse, poète dramatique de première sensibilité dans Chatterton, romancier de première conception dans Cinq-Mars, il ne manquait à M. de Vigny qu’un sujet fécond pour être philosophe de première vérité. […] Le sujet était neuf et prodigieusement difficile. […] C’était le sujet de l’armée. […] Il ne nia ni ne confirma ce bruit ; il me jura seulement qu’on ne lui avait jamais fait à ce sujet aucune ouverture.
Deux ans après, ma mère devint encore grosse ; et comme les femmes dans cet état sont sujettes à certaines envies, qui furent les mêmes que dans sa dernière grossesse, on crut qu’elle mettrait encore au monde une fille à laquelle on donnait d’avance le nom de Reparata, en l’honneur de la mère de ma mère. […] Un jour mon tour étant venu d’être le sujet de ses plaisanteries, je me mis si fort en colère, et je lui donnai un coup de poing si serré sur la figure, que je sentis l’os et les tendons de son nez fléchir sous ma main, comme un cornet, et qu’il en restera marqué toute sa vie8. […] Firenzola eut à ce sujet une grande querelle avec lui, et lui tint, en ma présence, mille propos injurieux ; mais je pris sa défense, en disant que j’étais né libre, que je voulais vivre de même, et travailler chez qui je voudrais, pourvu que je ne fisse tort à personne ; que je m’étais d’ailleurs acquitté avec lui. […] VII « Le lendemain, j’allai remercier Mme Chigi, et je lui dis que, loin de faire rire le diable, elle l’avait fait renier Dieu une seconde fois ; ce qui fut entre nous un sujet de plaisanterie. […] Je fis jouer mes pièces de canon sans relâche pendant un mois entier que nous fûmes assiégés, et il m’arriva des choses dignes d’être racontées ; mais j’en laisserai une partie pour n’être pas long, et ne pas trop m’éloigner de mon sujet principal. » IX Le pape, ébloui de ses services, vint plusieurs fois le visiter à son poste.
Quoiqu’on ne puisse juger d’une langue morte aussi sûrement que de la sienne, le style d’Horace paraît non-seulement plus élégant, mais aussi plus propre au sujet qu’il traite. […] Puis, il s’élève à des sujets plus hauts, et il traite de la tragédie, du poème épique, de la comédie, pour finir par de nouveaux conseils, que couronnent des flatteries au grand roi sous lequel il vit. […] Mais ici admirons Aristote : il vient de montrer toute l’étendue de son sujet ; il en a fixé les détails et les limites ; il en a déterminé la méthode, par la nature même de la science à laquelle il l’attribue. […] Après une vue générale et rapide des parties principales de son sujet, Aristote s’enquiert de la tradition, qu’il examine assez longuement ; puis, traitant la question du point de vue qui lui est propre, il étudie l’une après l’autre les quatre grandes facultés qu’il reconnaît à l’âme ; et il termine par des généralités qui résument ce qui précède. […] Nous voudrions que, dans cet essentiel sujet, le philosophe se fût prononcé plus résolument, et n’eût pas laissé à d’autres le soin périlleux de développer sa vraie pensée.
Cette réforme doit porter sur l’art lui même : c’est le sujet de L’œuvre d’art de l’avenir (Leipzig, 1850). […] Un coup d’œil sur l’étendue de ce poème vous montre aussitôt que le détail infini auquel le poète, en traitant un sujet historique, est astreint pour expliquer l’enchaînement extérieur de l’action aux dépens du développement clair des motifs intérieurs, ce détail, dis-je, j’osai le réserver exclusivement aux derniers. […] Après une préface explicative sur son sujet, l’auteur parle avec sa compétence habituelle des commencements de la musique à l’époque de Palestrina, et arrive à Bach, au grand Sébastien Bach, issu, lui, en quelque sorte du protestantisme et du choral, ces deux bases sur lesquelles se développera librement l’esprit allemand. […] Weber, sérieux, juste et avisé critique, a-t-il traduit ces essais de plaisanteries, bons mots délaissés par le Tam-Tam ; pas une observation : louanges et blâmes de collégien ; nulle intelligence de l’œuvre, ni des sujets, ni de la musique, ni des vers, ni de la représentation… L’auteur est, surtout en les derniers chapitres, favorable à Richard Wagner ; les articles sur Parsifal et la mort de Wagner laissent voir une admiration que l’auteur tâche à dissimuler par un ton badin ; il faut donc mettre son livre au rang des ouvrages pour Richard Wagner : cela importe peu. […] On se reportera à ce sujet au Dictionnaire encyclopédique Wagner chez Actes Sud et au catalogue de l’exposition Wagner et la France (Herscher, Paris, 1983) qui en donnent de nombreux exemples.
Le penchant naturel des courtisans pour l’ignorance se trouva beaucoup plus à son aise sous les rois qui suivirent, et qui furent tous protecteurs peu zélés des lettres ; je n’en excepte ni Charles IX, auteur de quelques vers, dont on n’aurait peut-être jamais parlé s’ils n’eussent été d’un souverain ; ni même d’Henri IV, qui faisait, dit-on, assez d’accueil aux savants, mais qui traitait à peu près aussi bien tous ses sujets ; parce qu’après avoir conquis son royaume, il lui restait à s’assurer le cœur de ses peuples, et que des distinctions trop marquées pour un petit nombre d’hommes rares n’eussent peut-être servi qu’à éloigner la multitude. […] Je m’écarte en cela d’autant moins de mon sujet, qu’étant aujourd’hui bien reçus partout, principalement lorsqu’ils sont riches et d’un grand nom, ils forment dans le monde comme une classe particulière qui mérite d’être observée, et dont les gens de lettres cherchent aussi à tirer parti pour cette réputation qu’ils ont si fort à cœur. […] En effet, pour ne parler que des états extrêmes, le souverain doit la justice au dernier de ses sujets aussi rigoureusement que celui-ci lui doit l’obéissance. […] Aussi les éloges qu’il reçoit ne se bornent pas au suffrage de ses sujets ; ratifiés par toute l’Europe, dont la voix unanime est la pierre de touche du mérite des souverains, ils le seront par le jugement des siècles futurs, qu’on peut lui annoncer d’avance parce qu’il n’a point à le redouter. […] An reste je ne parle ici de l’éducation des grands qu’en passant, et à cause de son rapport nécessaire à mon sujet.
Ce n’étaient pas seulement les événements auxquels touche ce livre : la chute de Louis-Philippe et l’érection de l’Empire sur une République en poussière, que l’on était curieux de voir retracés par une main compétente et profondément renseignée, mais c’était l’écrivain, c’était l’homme, aux prises avec ce grand sujet. […] Par la hardiesse de son esprit, qui n’a peur de rien, et par la nature de son sujet, qui renferme tout ce qui peut effrayer des esprits moins fermes, — car il ne s’agit de rien moins, ici, sous tous ces noms de Monarchie de Juillet, de République et d’Empire, que de s’interroger et de se répondre sur la destinée du pouvoir dans les sociétés de ce temps, et aussi de recueillir la haine, l’indomptable haine des partis qu’on démasque et qu’on déshonore, — Cassagnac était digne d’écrire cette terrible histoire, et elle, à son tour, était digne de lui. […] En se montrant peintre à ce degré, en prenant si particulièrement les hommes à partie dans le sujet qu’il abordait, Cassagnac n’obéit pas seulement à l’inspiration naturelle de son esprit, à cette projection intérieure qui est l’impulsion du talent. […] Dans ce sujet assez ingrat de la fin d’un règne qui, en tout, manqua de grandeur, et sous lequel les chefs de parti, racornis en chefs de coterie, ne réalisaient même pas le mot de Goethe : « Un chef de parti n’est guères plus à mes yeux qu’un bon caporal », Cassagnac a montré sa puissance de peintre historique bien plus, selon nous, que s’il avait eu dans les mains un sujet plus grand.
A l’appui de cette assertion, ils citent quelques phrases de Bossuet lui-même, celle-ci, par exemple, extraite d’un placet au roi : « Nous avons à cœur d’établir un ordre et union à Metz entre tous les sujets de Votre Majesté » ; ou encore cette autre : « Attirons les Réformés par la douceur, par l’insinuation, par de solides instructions, comme faisaient les Saints Pères. » Quel que soit mon respect pour le zèle pieux qui anima les Bausset, les Le Dieu, les Guettée et autres panégyristes du grand homme, je suis contraint, devant l’évidence des faits, de les accuser soit d’ignorance, soit de mensonge et d’hypocrisie. […] Quand le futur évêque de Meaux écrivait dans un placet au roi : « Nous avons à cœur d’établir un ordre et union à Metz entre tous les sujets de Votre Majesté », cela voulait dire qu’il prétendait user de tous les moyens pour refuser le droit de vivre à une fraction de la population de Metz ; plus tard dans un prêche aux Nouvelles Converties, s’adressant aux protestantes arrachées par la force à leurs maris ou à leurs pères, puis incarcérées, il les nommera : « ces pauvres filles, qui sont venues à l’Église, … qui ont couru à nous… » ! […] L’insupportable péronnelle qu’est la Sévigné s’écrie en parlant de la Révocation : « C’est la plus grande et la plus belle chose qui ait été imaginée et exécutée. » Fléchier, Massillon, l’abbé Tallemand, de l’Académie font éclater leur enthousiasme au même sujet. […] L’opinion de Henri Martin (Histoire de France, tome XIV) est intéressante à connaître à ce sujet : « Louis avait longtemps conservé quelques scrupules sur la violation des engagements pris par son aïeul Henri IV ; mais ses derniers doutes avaient été dissipés, depuis quelques mois, par un conseil de conscience particulier, composé de deux théologiens et de deux jurisconsultes, qui avaient décidé qu’il pouvait et devait révoquer l’Édit de Nantes. […] Le grand nom de l’évêque de Meaux se présente naturellement à la pensée ; mais ni la correspondance de Bossuet, ni les documents relatifs à sa vie, ne fournissent de lumières à ce sujet, et l’on ignore s’il faut ajouter une responsabilité matérielle et directe a la responsabilité morale que les maximes de Bossuet et l’esprit de ses ouvrages font peser sur sa mémoire ».
M.Lasserre prononce à son sujet le mot de cornélien. […] Cette variété des sujets atteste l’étendue de sa culture et les élans de sa curiosité. […] Il vous apportait, sur le sujet à traiter devant vous, des faits contrôlés et des idées réfléchies. […] Mais dans sa vie personnelle, comme il s’appliquait à pratiquer tous les préceptes de ce Décalogue qui n’est que l’ordre d’un législateur souverain envers un sujet responsable ! […] Woledge, qui a puisé le sujet de sa thèse de doctorat dans notre précieux manuscrit du treizième siècle, consacré aux romans de la Table ronde.
Un sujet en galvano bronzé représentait Paul sous un palmier, la main droite au-dessus des yeux, regardant tous les jours vers la mer et le cher vaisseau qui ne ramènera Virginie que pour le naufrage et pour la mort. […] Et je me souviens, à ce sujet, d’un détail amusant que je veux dire aux grands enfants qui me lisent et qui montrent ce puissant poète sous l’une de ses faces les plus charmantes. […] On a pu voir si c’était un excentrique, et la meilleure preuve du contraire n’est-elle pas le choix précisément du sujet de sa conférence, de cette poésie sublime et chaste jusque dans l’expression de la plus véhémente passion ? […] de vivre est tout le sujet de ce recueil de « lyrics ». […] Le sujet dont je vous parlerai durant ces quelques instants pour moi si flatteurs et si émouvants, j’en ai certes quelque connaissance.
Plusieurs questions intéressantes et sur le goût et sur la morale sociale se rattachent, d’ailleurs, de très-près aux variations de sa renommée, et peuvent relever, agrandir même un sujet qui semblerait périlleux par trop de grâce. […] J’ai souvent pensé qu’un poëte élégiaque, qui, son amour une fois chanté, se tairait à jamais et obstinément, comme Gray, par exemple, agirait bien plus dans l’intérêt de sa gloire ; il se formerait autour de son œuvre je ne sais quoi de mystérieux, de conforme au genre et au sujet. […] Au moment de l’apparition du volume, Ginguené, ancien camarade de collége de Parny, mais poussé surtout par son zèle pour la bonne cause, donna dans la Décade jusqu’à trois articles favorables181, analyses détaillées et complaisantes, dans lesquelles il étalait le sujet et préconisait l’œuvre : « L’auteur, disait-il, l’a conçue de manière que les uns (les Dieux) sont aussi ridicules dans leur victoire que les autres dans leur défaite, et qu’il n’y a pas plus à gagner pour les vainqueurs que pour les vaincus. » Après toutes les raisons données de son admiration, le critique finissait par convenir qu’il se trouvait bien par-ci par-là, dans les tableaux, quelques traits « qu’une décence, non pas bégueule, mais philosophique, et que le goût lui-même pouvaient blâmer » ; il n’y voyait qu’un motif de plus pour placer le nouveau poëme à côté de celui de Voltaire, de cet ouvrage, disait Ginguené, « qu’il y a maintenant une véritable tartufferie à ne pas citer au nombre des chefs-d’œuvre de notre langue. » Le succès de la Guerre des Dieux fut tel, que trois éditions authentiques parurent la même année, sans parler de deux ou trois contrefaçons. […] dont le sujet n’est autre que cette descente en Angleterre, la parodie de la vieille lutte de Harold et de Guillaume.
Ce génie même, quand il a abordé les grands sujets religieux, philosophiques, patriotiques, est quelquefois élevé, mais jamais complétement sérieux. […] Mais tout à coup, le cœur de l’ami satisfait, le poète reparaît, et, par un retour bien naturel vers les dangers maudits de la navigation et vers les perfidies des flots, il s’élance, avec un apparent oubli de son sujet, dans une imprécation sublime contre le premier qui, en inventant cet art funeste, exposa la vie des hommes aux périls qui le font trembler pour son ami. […] « Mais de tels sujets, dit-il, ne siéent pas à une pensée enjouée comme la mienne. […] Souvent même il donnait à son poète favori le sujet des odes, des satires, des épîtres qu’Horace lui rapportait après les avoir composées à loisir.
Nous devenons des sujets révoltés, des citoyens rebelles. […] Si je parle surtout de l’obéissance, plutôt que du commandement, de l’autorité qu’elle suppose, c’est que mon sujet m’amène à la considérer particulièrement et que d’ailleurs elle s’impose à tous les êtres sociaux. […] Et l’on pourrait, sur le même sujet, dire bien des choses encore ; rechercher, par exemple, le rapport de l’obligation morale avec les formes primitives de la religion et de l’état, analyser les prescriptions et les interdictions religieuses, le tabou, etc. […] Les conflits des autres en nous ne sont pas moins nombreux sans doute, ni moins importants que leurs conflits avec nous-mêmes, mais ils ne rentrent guère dans mon sujet actuel.
Il est simple assurément, simple comme une pyramide, ce plan de Bossuet : commandement d’un côté, obéissance de l’autre ; Dieu et l’homme, le roi et le sujet, l’Église et le croyant. […] Medhurst, qui a écrit récemment une dissertation spéciale sur ce sujet, imprimée à Shanghaï, en Chine, se borne encore à discuter le sens dans lequel les auteurs classiques se servent de chacun des termes qu’on a proposés comme équivalents du mot Dieu. […] Le mot âme, si excellent pour désigner la vie suprasensible de l’homme, devient fallacieux et faux, si on l’entend d’un fond permanent, qui serait le sujet toujours identique des phénomènes. […] L’Inde aurait presque autant de droits que la Grèce à fournir des thèmes à nos arts, je ne désespère pas qu’un jour nos peintres n’empruntent des sujets à la mythologie indienne, comme à la mythologie grecque.
Wagner n’eut jamais d’emploi ; sa vie entière fut consacrée aux études philologiques et de littérature, et il fit preuve, par le nombre de sujets qu’il a traités, de cette universalité qui, plus tard, caractérisa le génie de son neveu. […] L’avenir du drame parlé se fera probablement en rejetant les modes et les conventions, et en retournant au « théâtre populaire », pour lequel le peuple même fournit les acteurs, et qui traitera, avant tout, de sujets, ou, plutôt, de grands personnages, pris dans l’histoire même du peuple. […] Wilhelm Tappert), une série de notes sous la rubrique « Wagneriana », et, dans le numéro du 18 octobre, une lettre inédite de Richard Wagner écrite au chroniqueur musical du Neuer Oder-Zeitung, en 1854, au sujet des représentations de Lohengrin à Breslau. […] Nous recevons à ce sujet, — trop tard pour la publier, — de notre collaborateur M.
Les traditions ajoutent que le poète postérieur Valmiki, auteur ou compilateur du poème le Ramayana sur le même sujet, ayant découvert un jour ces fragments de poésie gravés sous les eaux sur les rochers, tomba dans une mélancolie mortelle, par le désespoir d’égaler jamais dans son poème, qu’il composait alors, la force et la beauté de ces fragments antiques. […] Cette règle de l’unité d’action dans le drame admet néanmoins dans la pièce une diversion légère qu’on appelle l’épisode, pourvu que l’épisode se rattache plus ou moins directement à l’action principale, et que l’épisode serve seulement à suspendre un peu le sujet, mais aussi à le développer. Le nom de cet épisode veut dire en sanscrit le drapeau flottant, c’est-à-dire une chose qui flotte librement au-dessus de l’action représentée sur la scène, mais qui cependant tient à la scène, et sert à attirer les regards et à embellir le sujet. […] C’est d’abord l’amour, qui ne sert pas toujours de texte au drame indien, mais qui souvent en est le sujet ; l’amour chaste et tendre, pur et innocent, semblable à celui qui brûle dans les pièces de Sophocle.
Lorsqu’un grand nombre des habitants de la même contrée se sont modifiés et perfectionnés, il ressort du principe de concurrence vitale, et des rapports d’organisme à organisme, si nombreux et si importants, que toute forme qui ne se modifie pas de quelque manière ou en quelque degré, doit être sujette à extermination. […] Je crois encore utile de faire une observation à ce sujet. […] Comme le sujet est assez complexe, je dois prier le lecteur de revenir à la figure du quatrième chapitre. […] La grande majorité des paléontologistes répondraient affirmativement ; mais, après avoir lu les discussions soutenues à ce sujet par Lyell et les opinions du Dr Hooker à l’égard des plantes, je ne saurais adopter cette manière de voir qu’avec quelques restrictions ; néanmoins, on peut présumer que les recherches géologiques fourniront des preuves plus décisives de la loi de progrès général.
Telle n’est pas la doctrine de Bossuet, qui remontre dès le premier jour à l’Assemblée qu’elle a tout pouvoir de s’occuper des questions de doctrine, et qu’il est séant qu’elle le fasse ; que c’est l’usage, la tradition constante, « et que jamais les évêques ne se sont trouvés réunis pour quelque sujet que ce fût, pour la conservation des églises, pour le sacre des évêques leurs confrères, ou dans tout autre cas, qu’ils n’en aient pris occasion de traiter des affaires spirituelles de leur ministère, suivant les occurrences et les besoins présents », L’Assemblée, dès ce moment où Bossuet a parlé, et sous l’impression de cette grave remontrance, se trouve conduite, bon gré mal gré, à faire acte de concile, et tous les évêques, même ceux qui diffèrent avec lui d’opinion, lui accordent la louange d’avoir parlé comme un apôtre et un Père de l’Église. […] — Qu’elle est certaine, et que je n’en ai jamais eu aucun doute », repartit Bossuet ; et la sincérité de cette parole éclate à nos yeux dans tout ce que nous lisons aujourd’hui à son sujet.
Gœthe est le seul poète qui ait eu une faculté poétique à l’appui de chacune de ses compréhensions et de ses intelligences de critique, et qui ait pu dire à propos de tout ce qu’il juge en chaque genre : « J’en ferai un parfait échantillon, si je le veux. » Quand on n’a qu’un seul talent circonscrit et spécial, le plus sûr, dès qu’on devient critique, — critique de profession et sur toutes sortes de sujets, — est d’oublier ce talent, de le mettre tout bonnement dans sa poche, et de se dire que la nature est plus grande et plus variée qu’elle ne l’a prouvé en nous créant. […] On ne sait pourquoi il fait grâce en un endroit à Montaigne, lequel pourtant a dit en son joli langage : « Et moi, je suis de ceux qui tiennent que la poésie ne rit point ailleurs comme elle fait en un sujet folâtre et déréglé. » M. de Laprade prend même le soin de rassurer les chrétiens, les âmes religieuses, contre l’ironie de Montaigne.
Il commence ce pèlerinage, qui asurtout pour objet la Suisse catholique, par une diatribe violente contre Genève, où l’on célébrait, quand il ypassa, l’inauguration de la statue de Jean-Jacques, un sujet tout trouvé d’anathème : « Tristes fêtes dont nous n’osons plus rire, s’écrie l’auteur, quand nous songeons qu’il est une autre vie et que probablement ce malheureux Rousseau, mort dans l’hérésie, sans sacrements et, selon toute apparence, sans repentir, a plus affaire à la justice de Dieu qu’à sa clémence… » Je laisserais ce passage et le mettrais sur le compte de la jeunesse, si les mêmes sentiments d’exécration ne revenaient sans cesse sous la plume de l’auteur ; si, dans ces volumes de Çà et Là où il y a de charmants paysages et de beaux vers pleins de sensibilité, je ne voyais, lors d’une nouvelle visite à Genève (chapitre Du Mariage et de Chamounix), la même répétition d’injures contre la statue et les mêmes invectives contre les Genevois en masse. […] Il parle de vérité ; mais est-ce qu’il se figure que parce que nous sommes polis et que nous nous exprimons sur certains grands sujets d’un air de doute et de défiance pour nos propres opinions, nous ne croyons pas aussi à la vérité ?
La critique s’est exercée depuis un certain nombre d’années sur ces sujets, et l’on s’est adressé plusieurs questions. Ces sujets traités par Perrault, et dont il a fixé la rédaction française, se trouvent-ils ailleurs dans d’autres livres, dans d’autres recueils que le sien, et dans des recueils antérieurement imprimés ?
Cela ne vaudrait-il pas mieux surtout que d’être exposé, dans ces guerres sans danger, à dépenser plus d’ardeur qu’il ne faut, à être soi-même injuste en se piquant de trop de justice sur de minces sujets, à offenser quand on ne voulait que se défendre, à laisser échapper des traits d’une vivacité disproportionnée, et qu’ensuite on regrette, contre tel de ses confrères distingués10 dont on a toujours goûté infiniment l’esprit et dont la raillerie elle-même est agréable ? […] Saint-Marc Girardin. — Ceci fait allusion à un incident de la polémique qui s’était engagée au sujet des élections de l’Académie.
Feuillet à l’origine et dans sa première manière (car il en a eu deux, ou du moins sa première manière a pris, depuis, un second et très-grand développement), il faut voir où en était juste le roman lorsqu’il débuta, quels en étaient les sujets habituels et le ton dominant. […] Sans revenir sur des ouvrages si connus, si bien jugés de tous, et dont chacun demanderait une analyse à part, je prendrai pour sujet de quelques-unes de mes remarques la Petite Comtesse, qui est un récit entre les deux, ni trop court, ni trop long, et qui par là même est plus commode.
Pour aujourd’hui, un tout autre sujet est le nôtre : M. de Belloy, avec son Térence, nous appelle et nous suffit. […] « Je ne m’inquiète pas de la valeur de Térence, me disait à ce sujet un des maîtres qui l’entendent le mieux ; tout ce que je sais, c’est qu’il me plaît infiniment ; je l’oublie, j’y reviens, et chaque fois il me plaît de nouveau.
Vuillart, entrant dans la pensée de son ami, pensée qui eût fait sourire un profane, mais où lui ne voyait qu’un sujet d’édification de plus, répondait assez agréablement : « Il eût été à désirer, monsieur, que l’on eût fait cadrer en tout la comparaison de Tobie le jeune et de la jeune Sara avec nos jeunes et nouveaux conjoints. […] Puis il terminait en disant (car il avait eu depuis peu des soupçons sur la fidélité de la poste, et il avait craint que quelque curieux ou malveillant ne s’immisçât pour intercepter la correspondance) : « Après de telles réflexions que vous faites, monsieur, et que vous me mettez en voie de faire aussi, voyez si je n’ai pas grand sujet de désirer que vos lettres me viennent en leur entier et que Dieu continue de me faire par vous, jusqu’à la fin de votre vie ou de la mienne, le bien qu’il a daigné me faire durant près de trente ans par feu monsieur votre frère, mon très-honoré père en Jésus-Christ et mon très-libéral bienfaiteur104.… » J’abrège un peu, car il le faut, mais j’ai toujours quelque regret, je l’avoue, à ne pas laisser les phrases de ces dignes gens dans toute leur longueur, afin de mieux respecter aussi l’intégrité de leurs sentiments.
Le prince l’avait baptisé Cupidon ; il le mettait de toutes ses parties avec sa maîtresse et la sœur de sa maîtresse ; il l’avait fait, au sortir de l’enfance, colonel de son régiment d’Enghien : une fois il le voulut marier à une riche héritière roturière, à une demoiselle Moufle, qui apportait près d’un million ; mais le père Moufle, informé à temps des mœurs du sujet, eut le bon sens de se dédire et de réserver sa fille pour quelque marquis moins mal noté. […] Cette figure intéressante du comte de Gisors, l’honneur de l’armée et « l’un des meilleurs sujets du royaume », est devenue l’objet d’une étude historique particulière sous la plume de M.
Les hommes d’esprit qui, dans toute autre circonstance, cherchent à se distinguer, ne se servent jamais alors, que du petit nombre d’idées qui leur sont communes avec les plus bornés d’entre ceux de la même opinion : il y a une sorte de cercle magique tracé autour du sujet de ralliement que tout le parti parcourt et que personne ne peut franchir ; soit qu’on redoute, en multipliant ses raisonnements, d’offrir un plus grand nombre de points d’attaque à ses ennemis ; soit que la passion ait également dans tous les hommes plus d’identité que d’étendue, plus de force que de variété ; placés à l’extrême d’une idée comme des soldats à leur poste, jamais vous ne pourrez les décider à venir à la découverte d’un autre point de vue de la question, et tenant à quelques principes comme à des chefs, à des opinions, comme à des serments, on dirait que vous leur proposez une trahison quand vous voulez les engager à examiner, à s’occuper d’une idée nouvelle, à combiner de nouveaux rapports. […] Après avoir esquisse le tableau de l’esprit de parti, il entre dans mon sujet de parler du bonheur que cette passion peut promettre.
Il ne peut naître que pour un objet excellent et dans un sujet excellent. […] Quel est l’objet qui paraîtra digne, le sujet qui sera capable d’une telle dévotion ?
Par exemple, la phrase célèbre : « La France contient, dit l’Almanach impérial, trente-six millions de sujets, sans compter les sujets de mécontentement. » Pour les grands morceaux, c’est le développement à toute outrance, patiemment poursuivi et poussé jusque dans ses conséquences les plus lointaines et les plus grotesques, de quelque détail ridicule que lui fournit le train des choses.
La clarté peut presque se nombrer comme le rapport du sujet qui comprend à l’objet qui s’offre. Elle augmente avec la lucidité du sujet et l’évidence de l’objet.
Je ne sais si, comme le prétendent certains, l’homme est né sujet et réclame un maître, mais, à voir ce qui se passe, on serait tenté de croire que l’homme, né religieux, n’arrivera jamais à se passer d’idoles. […] J’avais moi-même entrepris d’écrire une tragédie sur ce sujet.
Les plus grands adversaires de la domination romaine se trouvèrent transformés en sujets loyaux de Tibère, pour avoir le droit d’accuser de lèse-majesté le procurateur trop tolérant. « Il n’y a ici, disaient-ils, d’autre roi que l’empereur ; quiconque se fait roi se met en opposition avec l’empereur. […] Le roi d’Espagne qui, pour complaire à un clergé fanatique, livrait au bûcher des centaines de ses sujets, était plus blâmable que Pilate ; car il représentait un pouvoir plus complet que n’était encore à Jérusalem celui des Romains.
C’est à ce besoin de changement que répondent mille choses dans la vie de tous les jours : l’institution des récréations et des vacances dans les écoles ; l’habitude d’entremêler dans l’enseignement divers sujets d’études, histoire, langues, mathématiques ; les brusques volte-face de la mode ; le goût des voyages et des jeux ; les règles de rhétorique qui recommandent à l’écrivain de réveiller l’attention par la diversité des tournures, etc. […] Mais ces contrastes de siècle à siècle peuvent paraître vagues, sujets à caution, d’une vérité qui n’est pas assez rigoureuse.
Mats il serait dangereux de copier les styles particuliers de Wagner, de lui emprunter des recettes musicales, et tout au moins superflu de lui prendre ses sujets, comme si l’Allemagne était seule à avoir des épopées et des légendes. […] Franck, dont plusieurs sont déjà très connus, et qui mettent savamment à profit ses enseignements et ses conseils, mais peut-être, dans quelque temps d’ici, pourrai-je revenir sur ce sujet et parler à loisir de leur vaillante phalange.
Après tout, ôtez le ciel d’Italie et le costume de Procida, ce n’est qu’une aventure de grisette, embellie et idéalisée par l’artiste, élevée après coup aux proportions de la beauté, mais une de ces aventures qui ne laissent que trop peu de traces dans la vie, et qui ne se retrouvent que plus tard dans les lointains de la pensée, quand le poète ou le peintre sent le besoin d’y chercher des sujets d’élégie ou de tableau. […] Je ne relève ces premiers détails que pour montrer que nous ne pouvons nous attendre, dans ce récit en prose, à trouver toute la vérité et la réalité sur un sujet qui, simplement exposé, nous intéresserait tant.
Il était difficile de ne pas dire un mot tout d’abord de ce qu’on a sur le cœur : mais venons vite au savant et pacifique ouvrage auquel M. de Rémusat s’est consacré tout entier, sans sortir de son sujet un seul moment. […] Il raconte naïvement, dans la préface du petit ouvrage qu’il a consacré à ce sujet, comment il s’était longtemps consumé à chercher cet argument unique qui n’eût besoin d’aucun autre et qui n’exigeât point une suite de raisonnements, à l’effet de démontrer que Dieu est véritablement, et qu’il est le souverain bien.
III À ce sentiment vif et pénétrant de la vie en acte, de ses remuements physiques et des ses agitations morales, à cette recherche appliquée et reprise de l’enveloppement du fait par la phrase, se joint en M. de Goncourt le goût particulier d’une certaine sorte de beauté, qu’il recherche avidement et rend amoureusement, dont l’attrait l’a guidé dans ses courses de collectionneur, dans la détermination des sujets et des scènes de la plupart de ses romans : le goût passionné du joli. […] Ce penchant réagit sur le choix de ses documents humains, de ses sujets, de ses personnages ; ce souci de l’exactitude le pousse à donner des visions nettes de mouvements et de jolités ; l’habitude de l’observation, son ouverture d’esprit à tous les phénomènes de la vie, le garde de tomber dans la mièvrerie ou le pessimisme : la recherche d’émotions délicates le préserve habituellement de s’appliquer à l’étude des choses basses, des personnages laids ou nuls, limite sa vision des phénomènes psychologiques, l’éloigne de concevoir des caractères uns, individuels et constants, colore et énerve sa langue, atténue ses fabulations, rend ses livres excitants et fragmentaires.
Au bas de chaque portrait, il avoit accommodé au sujet un petit discours, en forme de prière. […] Ils avoient la réputation de traiter, heureusement & facilement, un sujet agréable.
Après André Chénier — et je suis surpris que ce sujet n’ait tenté aucun des grands poètes contemporains — il restait à glorifier la même patrie, mais sous un tout autre aspect, dans l’éclat de ses actes héroïques, dans le rayonnement de ses idées, dans l’illumination de ses chefs-d’œuvre ; il restait à chanter l’hymne filial, non plus seulement à ce corps toujours renouvelé de la France, mais à son âme transmise d’âge en âge et non moins opulente et non moins féconde, l’hymne à la France pensante et créatrice, nourricière des intelligences et fertile pour le genre humain. […] Consulter à ce sujet la belle leçon d’ouverture du cours de M.
Nécessairement celui qui les présente a dû les choisir ; et jamais il ne peut s’établir une confiance assez grande entre l’auteur le plus vrai, le plus exempt de préjugés, et le lecteur le plus indulgent ou le plus docile, pour que le choix des faits ne soit pas sujet au moins à être discuté. […] Nos pères avaient, à mon avis, plus de respect pour les nations : tout à fait dans les temps anciens les rois étaient de race divine ; dans les temps modernes on a cru, d’après l’autorité de l’Écriture sainte, que Dieu lui-même se mêlait de choisir les princes des peuples : il y avait alors une religion sociale ; un roi n’était pas traîné à l’échafaud par ses propres sujets ; il ne tombait pas du trône à la présence d’un chef de bande : la royauté avait ses martyrs, et la patrie ne périssait jamais : le roi était la patrie devenue sensible ; la royauté était une des libertés de la nation, et la plus importante de toutes.
Mais pour bien juger ce prince, il ne faut consulter ni les éloges même qui, adressés par des sujets à des rois, sont de même valeur que les compliments de société, entre les particuliers ; ni les cris des protestants, à qui peut-être il n’avait vendu que trop cher le droit de le haïr ; ni les papiers des Anglais, qui le redoutèrent trop pour consentir à l’estimer ; il faut consulter l’histoire et les faits. […] Comme guerrier, il fut éclipsé par ses sujets.
La femme qui s’en va, tel est le sujet du livre dont la ligne est absolument nue ; à peine si l’égoïsme paisible et ridicule du mari nous fait sourire. […] George Eliot est le sujet d’une méditation d’où Bremond semble tirer toute une philosophie de la vie. […] Quant à moi, les réserves que je pourrais faire à son sujet, j’entends qu’elles ne me soient point commandées par des sentiments de convention, de prudence, ni de politesse. […] Léon Bérard eut la possibilité d’appliquer son esprit à des sujets approfondis dans les conseils du gouvernement. […] On a parlé de Jules Renard à propos de ces Provinciales ; est-ce à cause du sujet traité, ou plus exactement du décor rural ?
Le poète Baudelaire, très raffiné, très corrompu à dessein et par recherche d’art, avait mis des années à extraire de tout sujet et de toute fleur un suc vénéneux, et même, il faut le dire, assez agréablement vénéneux ; il avait tout fait pour justifier ce vers d’un poète : La rose a des poisons qu’on finit par trouver.
J’ai reçu depuis lors une lettre intéressante à son sujet, de l’un de ses compatriotes franc-comtois, M.
Il a publié assez récemment, chez Hetzel, deux petits volumes sur la Rhétorique même et sur la Mythologie, et en rajeunissant par la forme des sujets dont le fond semble épuisé, il s’y montre plus dégagé de ton et plus alerte qu’on ne l’est volontiers dans l’Université, il n’a pas prétendu creuser, il s’est joué sans pédanterie à la surface : on sent un auteur maître de sa matière et qui en dispose à son gré.
La première pièce, qui est la plus considérable, a de la profondeur, et si le poète n’avait réservé qu’à de tels sujets sa plus grande vigueur et sa crudité de tons, on n’aurait que peu de reproches à lui faire ; ici du moins, il y a proportion entre l’expression et l’idée.
Goethe Comme il tourne et façonne un sujet dans son esprit, avant de lui donner la forme définitive !
Mais déjà et dès cette première œuvre, il dépasse son sujet ; il le remplit tout et par-delà.
Mais Racine et Boileau avaient déjà attiré les regards de Louis XIV et l’attention des connaisseurs ; le premier par son ode aux Nymphes de la Seine, au sujet du mariage du roi ; l’autre, par sa première satire, où il invite la munificence royale à se répandre sur les poètes.
Quelque habile que soit un Auteur, il paroîtra toujours absurde de prétendre réunit dans même un sujet la tristesse & la joie.
En reprenant un sujet si souvent traité, j’ai tente de faire autrement sinon mieux que mes devanciers.
Le sujet d’une moralité intitulée le Mirouer et l’Exemple des Enfants ingrats, est singulier.
Nous pourrions maintenant chercher dans le sujet d’Iphigénie, traité par Racine, les traits du pinceau chrétien ; mais le lecteur est sur la voie de ces études, et il peut la suivre : nous ne nous arrêterons plus que pour faire une observation.
Nous arrêterons un peu le lecteur sur ce sujet : il importe trop au fond de notre ouvrage, pour hésiter à le mettre dans tout son jour.
Mais pénétrons dans ce sujet : et, avant de parler de l’amour champêtre, considérons l’amour passionné.
» Sous ce nom de liberté, les Romains se figuraient, avec les Grecs, un état où personne ne fût sujet que de la loi, et où la loi fût plus puissante que personne. » À nous entendre déclamer contre la religion, on croirait qu’un prêtre est nécessairement un esclave, et que nul, avant nous, n’a su raisonner dignement sur la liberté : qu’on lise donc Bossuet à l’article des Grecs et des Romains.
« Regardez le monde tel que vous l’avez vu dans vos premières années, et tel que vous le voyez aujourd’hui ; une nouvelle cour a succédé à celle que vos premiers ans ont vue ; de nouveaux personnages sont montés sur la scène, les grands rôles sont remplis par de nouveaux acteurs : ce sont de nouveaux événements, de nouvelles intrigues, de nouvelles passions, de nouveaux héros, dans la vertu comme dans le vice, qui sont le sujet des louanges, des dérisions, des censures publiques.
C’est un joli sujet que la Première offrande à l’Amour.
C’est le Combat de Diomede et d’Enée, sujet tiré du cinquième livre de l’Iliade d’Homere.
C’était le Jugement d’Appius Claudius, scène immense ; Diomede qui blesse Venus, autre scène immense ; une Bacchanale, sujet d’ivresse, exécuté avec force et chaleur.
Section 28, de la vrai-semblance en poësie La premiere regle que les peintres et les poëtes soient tenus d’observer en traitant le sujet qu’ils ont choisi, c’est de n’y rien mettre qui soit contre la vrai-semblance.
Que par tes soins les viandes défendues soient précipitées dans le Bosphore, et que mes sujets observent le jeûne dans toute sa rigueur, et avec toute la couleur locale désirable. — Ah !
Précisément parce que le sujet est du plus grand intérêt, il m’est impossible de vous satisfaire.
Nous avons pourtant à tenir compte de certains refus célèbres de Ducis et ces années de verte vieillesse ; nous n’éluderons pas le sujet, et nous en parlerons avec une entière liberté. […] Voici la plus grande partie de la lettre que Ducis adressait sur ce sujet à Bernardin de Saint-Pierre, lequel venait de perdre sa première femme : « Versailles, le 1er nivôse an VIII (21 décembre 1799). […] C’est ainsi, pour n’en citer qu’un exemple, qu’il écrivait à Andrieux, au commencement de l’année 1806, — une date qui n’était pas trop ignoble toutefois et trop déshonorante : « Si, chemin faisant, dans vos lectures, dans vos souvenirs, par le bénéfice des occasions, vous pouviez m’indiquer un sujet de poème neuf, intéressant, pathétique, aimable, pastoral, patriarcal, sans héros, — je ne les aime point du tout, — vous me feriez, mon cher ami, un très grand plaisir.
J’ai déchiffré ces vers inachevés dans ses cahiers de brouillons, et je les en tire tels que je les y ai trouvés, en lambeaux comme le sujet même. […] Les poètes n’y font pas de nids, et les tourterelles mangent comme des ogres… » L’état d’Ondine, à ce second automne passé aux champs, était déjà devenu un sujet d’alarme, et les yeux d’une mère, si crédule qu’elle fût à l’espérance, ne s’y trompaient pas : « … Hors de là, mon cher fils, il faut rentrer dans les détails douloureux, t’avouer que je souffre toujours dans ce même amour de mère, te dire que vingt fois dans un jour une terreur se glisse entre elle et mon regard. […] Sainte-Beuve avait reçues, au contraire, après l’apparition en journal de chacun de ces articles. — Mais la discussion ne peut se prolonger sur ce sujet ici même : l’éditeur se reporte malgré lui à un autre souvenir de ces mêmes Nouveaux Lundis, où M.
On en est moins loin dans le sonnet qui suit, et où l’on retrouve le ton élevé, digne du sujet : Ni la fureur de la flamme enragée, Ni le tranchant du fer victorieux, Ni le dégât du soldat furieux, Qui tant de fois, Rome, t’a saccagée ; Ni coup sur coup ta fortune changée, Ni le ronger des siècles envieux, Ni le dépit des hommes et des dieux, Ni contre toi ta puissance rangée ; Ni l’ébranler des vents impétueux, Ni le débord de ce dieu tortueux, Qui tant de fois t’a couvert de son onde, Ont tellement ton orgueil abaissé, Que la grandeur du rien qu’ils t’ont laissé Ne fasse encore émerveiller le monde. […] Les Regrets, dans l’œuvre de Du Bellay, si on les compare surtout à ses précédentes poésies à demi allégoriques et fictives de l’Olive, justifient tout à fait ces paroles de Goethe à Eckermann, qui sont un article essentiel de la poétique moderne : « Tous les petits sujets qui se présentent, rendez-les chaque jour dans leur fraîcheur ; ainsi vous ferez de toute manière quelque chose de bon, et chaque jour vous apportera une joie… Toutes mes poésies sont des poésies de circonstance : elles sont sorties de la réalité, et elles y trouvent leur fonds et leur appui. […] On aurait à conférer ses poésies latines avec les poésies françaises qu’il faisait presque en même temps sur les mêmes sujets.
Dans son application à la politique, et dans l’Itinéraire de son voyage en Orient, il a si bien su proportionner son style à la nature des sujets, que c’est aujourd’hui l’opinion universelle qu’il y a chez lui une seconde manière, une seconde portion de son œuvre qui est irréprochable. […] En lisant l’Essai, on y voit quelles connaissances nombreuses, indigestes, avait su amasser le jeune émigré ; quelle curiosité érudite et historique le poussait à la fois sur tous les sujets qu’il a repris dans la suite ; quelle préoccupation littéraire était la sienne ; quel souci de style, et d’exprimer avec saillie, avec éclat, tout ce qui en sens divers était éloquemment exprimable ; quel respect empressé pour tout ce qui avait nom d’homme de lettres, pour Flins, par exemple, qu’il cite entre Simonide et Sanchoniaton. […] Il y a là, à ce sujet, la délicieuse histoire d’un nid de pies déniché malgré les défenses de l’abbé Egault ; l’abbé furieux se venge en condamnant au fouet le coupable.
Il trouva un beau sujet : la lutte du christianisme naissant et du paganisme mourant ; l’un persécuteur par habitude, l’autre conquérant par le martyre, au confluent des deux doctrines. C’était bien le sujet de poëme le plus poétique qu’on pût présenter aux hommes. […] Le poëme épique littéraire pouvait peut-être prolonger un moment l’illusion de son existence par quelque chef-d’œuvre de langue, que les hommes, comme les Romains du temps d’Auguste, liraient comme ils lurent Virgile, sans croire à ses miracles, mais en croyant à son génie ; mais, pour cela, il fallait que l’ouvrage fût écrit en vers, et en vers tellement inimitables que la perfection de la forme fît oublier l’imperfection du sujet.
Bourde consacre aux poètes prétendus décadents dénote en maints endroits, et malgré un badinage inutile et un peu lourd, une louable conscience littéraire ainsi qu’une certaine compréhension du sujet traité, compréhension, il est vrai, latente plutôt et quasi timorée. […] Consultons encore sur ce sujet Edgar Poë : « Deux choses sont éternellement requises : l’une, une certaine somme de complexité, ou plus proprement, de combinaison ; l’autre, une certaine quantité d’espritsuggestif, quelque chose comme un courant souterrain de pensée, non visible, indéfini… C’est l’excès dans l’expression du sens qui ne doit être qu’insinué, c’est la manie de faire du courant souterrain d’une œuvre le courant visible et supérieur qui change en prose, et en prose de la plate espèce, la prétendue poésie de quelques soi-disant poètes. » Et puis Stendhal n’a-t-il pas écrit : « Malgré beaucoup de soins pour être clair et lucide, je ne puis faire des miracles ; je ne puis pas donner des oreilles aux sourds ni des yeux aux aveugles ? […] * * * Ennemie de l’enseignement, de la déclamation, de la fausse sensibilité, de la description objective, la poésie symboliste cherche : à vêtir l’Idée d’une forme sensible qui, néanmoins, ne serait pas son but à elle-même, mais qui, tout en servant à exprimer l’Idée, demeurerait sujette.
Voilà bien un des plus beaux et des plus tristes sujets d’ironie. […] Et c’est un nouveau sujet d’ironie pour les autres. […] Et le tiers esprit ne s’illusionnerait point trop à son sujet.
Pour notre part, par exemple, nous ne pouvons partager ses théories trop sentimentales sur la vivisectionm mais il ne faut pas pour cela négliger de connaître ses idées à ce sujet, parce qu’elles expliquent un des côtés de son caractère et de son œuvre. […] D’une inégalée séduction musicale, elle est large, je le répète, par la poésie profonde et par la portée du sujet. […] Depuis Weber, et son Freischütz, on attendait une œuvre typiquement germanique, par le sujet autant que par la musique.
L’état de santé, tel qu’elle le peut définir, ne saurait convenir exactement à aucun sujet individuel, puisqu’il ne peut être établi que par rapport aux circonstances les plus communes, dont tout le monde s’écarte plus ou moins ; ce n’en est pas moins un point de repère précieux pour orienter la conduite. […] Les unes sont générales dans toute l’étendue de l’espèce ; elles se retrouvent, sinon chez tous les individus, du moins chez la plupart d’entre eux et, si elles ne se répètent pas identiquement dans tous les cas où elles s’observent, mais varient d’un sujet à l’autre, ces variations sont comprises entre des limites très rapprochées. […] Au contraire, si les autres sont plus rares, c’est évidemment que, dans la moyenne des cas, les sujets qui les présentent ont plus de difficulté à survivre.
Vertu, vice, religion, politique, art, industrie, les plus hautes sphères de l’activité humaine ne sont pour elle que des sujets, plus ou moins heureux, de trumeaux à badigeonner. […] L’auteur n’a plus été au niveau de lui-même dans un sujet où il aurait dû se surpasser. […] Il veut être moral ; le sujet qu’il traite ne l’est point.
À part le sacrilège du sujet, il s’y montra un écrivain assez semblable au Jésus qu’il avait inventé, coquet, soigné, presque joli. […] Ses sujets, il est vrai, n’exigeaient pas beaucoup qu’il les eût. […] Seulement, comme ils ont dit qu’il y avait un écrivain et un grand écrivain au fond du philosophe et que le sujet de l’Antéchrist prêtait à l’écrivain, je l’en ai ôté, je l’ai regardé… Et j’ai dit ce simple mot sur le grand écrivain, — ce mot qui ne voulait être qu’un mot, car il ne méritait pas plus !
« J’ai tâché d’expliquer, a-t-il dit, l’évolution évidente qui se produit dans notre littérature, en établissant que désormais le sujet d’étude, l’homme métaphysique, se trouve remplacé par l’homme physiologique14 ». […] Si nous supposons, en effet, un expérimentateur pourvu de ce « sentiment particulier » jusqu’au génie, devenu lui-même sujet d’expérience pour un second expérimentateur, ce dernier pourra t-il analyser le génie de son sujet à l’aide de la méthode expérimentale ?
Et d’abord, il n’est pas inutile de passer en revue quelques-unes des catégories innombrables auxquelles ils appartiennent, car, selon leur rang social, leur degré d’affinement ou de rusticité, ils offrent à l’écrivain des ressources ou des difficultés particulières, ils ont des qualités ou des défauts littéraires qui influent naturellement sur le choix du sujet. […] Je dirai même que je les crois nécessaires, mais à une condition, qui est de ne jamais les relire, à moins d’y être invité par l’appel immédiat du sujet, par la rencontre qui se fait, dans l’esprit, du geste logique d’un personnage avec le geste autrefois vu et saisi au vif de la nature. […] Il n’en est pas autrement lorsque l’auteur traite d’autres sujets.
Elle ne peut pas l’être avec un tel sujet. […] Mais, dès qu’il pénètre dans l’intimité de son sujet, qu’il étudie Rubens ou Rembrandt, ou Ruysdael, ou le vieil Otto Vœnius, ou Paul Potter, ou Hobbema, vous ne reconnaissez plus Fromentin. […] Il se sent maître du sujet qui est son art, maître de l’histoire, voisin d’atelier de tous ceux dont il parle, en possession de tous les secrets de métier ignorés des profanes, et il ose !
Par deux points, ce souvenir touche à notre sujet : par l’influence de la tradition littéraire, et par l’effort de la rénovation poétique. […] Ce n’est pas tout : par une témérité qui n’a pas laissé de monuments, le Muséum d’Alexandrie ne craignait pas de remanier les grands sujets et de refaire les grandes œuvres des poëtes tragiques d’Athènes. […] C’était un sujet étrange pour la poésie que l’apothéose d’un roi mari de sa sœur et fratricide.
Lucien ne vit dans cette tragédie qu’un sujet de vaudeville. […] Pour retrouver les sujets de Ramsès II, M. […] Il y avait là un beau sujet d’interviews, d’enquête, de plébiscite. […] Malgré la nature spéciale du sujet et le caractère fort sérieux de l’auteur, c’est presque un livre d’actualité. […] Que les travailleurs ne se plaignent pas, comme ils le font quelquefois, du manque de sujets !
Par le choix du sujet, par la nature des sentiments, la Dame aux camélias est bien loin d’apporter rien de nouveau. […] Sardou quitte la comédie pour le drame marque le moment précis où il renonce au sujet qu’il avait lui-même choisi, à l’étude qu’il s’était lui-même proposée. […] On oublie de nous le dire, bien que ce fût précisément le sujet du livre. […] Il se laisse gagner par son sujet, il se prend de goût pour son idée, d’affection pour ses personnages. […] Elle se traduit par le choix du sujet : l’histoire d’un « collage », et par celui des êtres qu’on nous y présente.
Tout cela achevé, il a soin de s’instruire dans son sujet aussi pleinement qu’aucun de ceux qui ont écrit avant lui. […] En même temps que le style, les sujets se trouvaient changés ; il resserrait et ennoblissait le domaine comme le langage du poëte, et consacrait ses pensées comme ses paroles. […] Il y a tel sujet qui commande tel style : si vous résistez, vous détruisez votre œuvre, trop heureux quand, dans l’ensemble déformé, le hasard produit et conserve de beaux morceaux. […] Milton le peuple d’allégories solennelles et de figurés royales, et le sublime naît du poëte comme tout à l’heure il naissait du sujet. […] Il employa l’un au service de l’autre, et déploya l’inspiration ancienne en des sujets nouveaux.
Dupanloup, qui venait de prendre la direction du petit séminaire de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, et qui cherchait à recruter des sujets brillants. […] Il osait dans ses écrits aborder tous les sujets et prendre tous les tons. […] Il s’absorbait dans son sujet, il ne voyait que lui. […] Il veut une éducation qui songe au sujet, à l’homme, au lieu de ne songer qu’à un des objets de l’enseignement, à la science. […] vii, au sujet du jour des morts.
Rien de plus impie alors : l’artiste et le psychologue ont été attirés par un curieux sujet d’étude. […] Si nous nous intéressons ainsi aux comparses, jugez ce que ce sera pour les premiers sujets. […] Eh bien, il se trouve que le milieu où il a été placé lui a offert de curieux sujets d’observation. […] Un seul sentiment, semble-t-il d’abord, comme sujet d’analyse. […] Bourget arrêter si souvent sa narration pour dire : Attendez que j’ausculte le sujet !
L’auteur, un peintre de talent, est coloriste, et c’est à l’Orient qu’il a demandé la magie de son soleil et les sujets de ses belles envolées de poète. […] Ce n’est pourtant pas une simple traduction versifiée du Nouveau Testament, l’imagination y prend sa place, la légende aussi, mais avec la discrétion qui convient à un pareil sujet. […] Une trentaine de nouvelles composent ce volume, qui contient, résumés en une forme claire, avec une verve toujours rajeunie, les sujets de très amusants vaudevilles, de fines comédies et de drames émouvants. […] Nous aimons à découvrir l’artiste dans son œuvre ; nous le préférons à son sujet ; et s’il relève véritablement de lui-même, s’il est original, nous lui pardonnons beaucoup. […] » Rien ne fut plus curieux que la façon évasive avec laquelle il répondit à toutes les questions à ce sujet.
Cousin à la Faculté des Lettres ; le tome Ier vient de paraître ; il contient Plotin et sa théorie. « C'est moins, dit l’auteur dans sa préface, la reproduction de mon cours qu’un ouvrage sur le sujet qui a fait la matière de mon enseignement. » L'auteur y travaille depuis plusieurs années.
Si votre mémoire ne se retrace pas le sujet des allusions, votre esprit ne vous suffit pas pour comprendre la gaieté de ces écrits ; et s’il faut réfléchir à une plaisanterie pour en découvrir le sens, tout son effet est manqué.
Et comme cet ouvrage n’est consacré qu’à l’étude des caractères passionnés, tout ce qui n’entre pas dans ce sujet en doit être écarté.
D’abord l’esprit, parcourant en tous sens le sujet qu’il s’est proposé, interrogeant l’expérience d’autrui et la sienne propre, s’est fait une provision de pensées, encore vagues et informes, flottantes ou troubles.
Autorisé par son sujet, le poète négligeait l’habit noir traditionnel, élidait la voyelle du même droit qu’un vaudevilliste, sacrifiant quand il lui plaisait la rime à l’œil… L’Imitation de Notre-Dame la Lune, tantôt parlant à Séléné, tantôt à cette bonne lune, à une lune d’autres paysages, à des lunatiques, à des lunaires, d’un art plus concentré que les Complaintes, et semé au long de belles chansons personnelles sans égotisme, et de grands vers picturaux s’amoncelant aux petits détails… Et formulons, en terminant, que M.
Un livre récent et joli, Snob, par Paul Gavault, traitait le même sujet avec un tout autre bonheur.