« Ces jolis chants et ce lavage de fontaine me donnaient à penser diversement : les oiseaux me faisaient plaisir, et, en voyant s’en aller toute bourbeuse cette eau si pure auparavant, je regrettais qu’on l’eût troublée, et me figurais notre âme quand quelque chose la remue ; la plus belle même se décharme quand on en touche le fond, car au fond de toute âme humaine il y a un peu de limon.
Cet appui, au contraire, venait-il à me manquer, et à me laisser, pour ainsi dire, seul au monde, me regardant comme un être inutile à tous, et qui n’était aimé de personne, je tombais alors dans de tels accès de mélancolie, de désenchantement et de dégoût sur toute chose, et ces accès se renouvelaient si fréquemment que je passais des journées entières, et même des semaines, sans vouloir, sans pouvoir toucher un livre ou une plume.
« Cacault répondit à tout cela que c’était moins le nom de l’ambassadeur que ses fonctions et son rang qui, par-dessus toute chose, pouvaient toucher cet orgueil ; que si ces deux cardinaux avaient des titres de famille plus vieux et plus beaux que les miens, ils n’étaient pourtant pas secrétaires d’État ainsi que moi ; que, quant à ce qui m’était personnel et relatif à mes tribulations passées et à mon inimitié contre la France, ce n’étaient que des inepties qui fondraient comme la neige dès que j’aurais été vu et apprécié.
Voltaire nous touche moins à fond : il regarde le passé, qu’il combat, et nous avons à faire effort pour lui rendre la justice qu’il mérite.
Le trouble, ou la passion que je ressens devant mon travail, m’engourdit souventes fois l’esprit, et les membres, au point de me laisser dans le désœuvrement pendant plusieurs jours ; mes mains ont comme peur de toucher au Rêve, et pourtant il nous faut bien descendre, par charité pour nos semblables, jusqu’à la peine d’atteindre la réalité de Rêve. » Des deux éternels qui ne peuvent être l’un sans l’autre, Filiger n’a point choisi le pire. — Mais que l’amour du pur et du pieux ne rejette point comme un haillon cette autre pureté, le mal à la vie matérielle.
Cette île, nous la touchons du doigt.
Ici, l’auteur, volontiers, s’attendrirait de n’avoir pas mieux été touché, de n’avoir pas, clavecin selon Diderot, répondu justement à des airs justes, donc collaboré à du mieux. […] Aux soigneurs et philanthropes, amateurs et professionnels des Etats capitalistes, je demande : Pourquoi accorder et raccorder ce clavecin sensible, comment s’étonner qu’il ne réponde pas juste, s’il continue d’être touché, pincé injustement.
La journée passa, je fus privée de dîner, car je ne touchais pas au pain sec ; la soirée passa aussi, j’en étais toujours : « Au Luxembourg souvent… » J’avais mes raisons pour ne pas vouloir, et ces raisons vraiment, je ne pouvais pas les dire, au grand-père surtout. […] Comme elle rase le sol sans le toucher ! […] N’ayant pas de preuves suffisantes, mon père n’osait pas écrire ce qu’il pensait, mais il le disait ; d’après lui, Gérard de Nerval n’avait matériellement pas pu se pendre là où il était accroché ; on l’avait assassiné, pour lui voler le prix d’un travail, qu’il avait touché la veille.
On le rapporta anéanti de faiblesse et d’extase dans sa cellule ; son ami, le cardinal Cinthio, apprenant qu’il touchait aux derniers moments, sollicita de son oncle le pape la bénédiction et l’indulgence plénière qui remet tous les péchés aux mourants par la main du vicaire du Christ.
Le Faust de Gœthe seul peut renouer victorieusement la chaîne des temps littéraires, car nous l’avons dit, Faust est une épopée surnaturelle bien plus merveilleuse encore que les Nibelungen, car à l’exception du talisman qui rend Sîfrit invisible dans certaines rares circonstances, à l’exception du sang du dragon qui le rend invulnérable dans toutes les parties du corps où il en a été touché et qui n’a laissé que la place couverte par la feuille du tilleul où il peut être atteint par la mort, à l’exception encore de l’apparition des femmes blanches ou des ondines, vieilles superstitions allemandes au bord du Danube, au pays de Hagene, tout est naturel et historique dans ce poëme.
Il a vécu de son temps des hommes rares par leur talent à toucher toutes sortes d’instrumens.
Aussi les éloges qu’il reçoit ne se bornent pas au suffrage de ses sujets ; ratifiés par toute l’Europe, dont la voix unanime est la pierre de touche du mérite des souverains, ils le seront par le jugement des siècles futurs, qu’on peut lui annoncer d’avance parce qu’il n’a point à le redouter.
Le pancréas était dur et cartilagineux au toucher ; il offrait une couleur jaune et brillante.
» Et ceci encore, du reste d’une vraie beauté philosophique, comme c’est jeté hardiment, d’une touche brusque et aisée. […] Il est vrai que je n’ai fait qu’une note sur votre grand livre ; mais votre livre est le seul que je cite… Dans La Bible de l’humanité, vous avez été aussi réduit à ne mettre qu’une note de deux lignes sur Le Génie des religions, et je vous assure que j’ai été touché et reconnaissant de cette note ; elle m’a paru amplement suffire… » Très jolie réplique et d’un ton discret qui est délicieux. […] Il s’en faut ; et ceci est un nouveau point que n’a pas assez touché M.
La masse de la nation, l’immense majorité de la nation n’en a pas été touchée. […] En tout cas, la religion et la morale ont de tels liens, de telles connexions qu’il est très difficile et d’atteindre l’une sans toucher à l’autre et, détruisant l’une, de sauver l’autre, et, maintenant l’une, de ne pas donner à l’autre un involontaire mais puissant secours. […] De même qu’en prétendant ne toucher qu’aux moines factieux, M. […] Le moment viendra peut-être où l’on exploitera cette idée générale très spécieuse et très exploitable ; mais il n’est pas venu ; cette idée, quand on y touche, ne « rend pas » ; il est de fait que le peuple français se sent très suffisamment souverain, en quoi on peut reconnaître qu’il n’a pas absolument tort.
Ils pensent que l’Individu doit à l’Etat tout ce qui est indispensable à l’Etat pour se soutenir et se défendre, et que, cela fait, il ne lui doit rien ; que par conséquent l’individu a un certain nombre de droits auxquels l’Etat ne saurait toucher, quelle que soit sa forme, monarchique, aristocratique ou populaire ; que ces droits sont inaliénables, imprescriptibles et au-dessus de la loi. […] — Le Bachelier : J’entends que ceux qui avaient des cocotiers et du mais ont défendu aux autres d’y toucher et que ceux qui n’en avaient pas ont été obligés de travailler pour avoir le droit d’en manger une partie.
Une de celles dont je suis le plus touché, c’est son amour pour la littérature.
ce romancier du grand monde français ou italien qui ne quitte jamais ses gants, surtout quand il touche la main de certains personnages suspects ; Stendhal est un pur psychologue, et il y a bien autre chose que de la psychologie dans le roman contemporain. — Ces raisons sont bonnes assurément, et pourtant nos naturalistes n’ont pas tort : le détail psychologique, qui abonde chez Stendhal, y est en effet toujours lié à la vue nette de la réalité, de chacun de ses personnages, de ses mouvements, de son attitude, d’une fenêtre qu’il ouvre ou d’une taille qu’il enveloppe discrètement de son bras58.
Le tropique du Capricorne aura touché la latitude actuelle du cercle polaire antarctique sur le méridien de l’île de Fer, et aura dépassé J’équateur actuel sous le méridien opposé.
N’est-ce pas une chose des plus remarquables que la main de l’homme faite pour saisir et toucher, et la griffe de la Taupe destinée à fouir la terre, de même que la jambe du Cheval, la nageoire du Marsouin et l’aile de la Chauve-Souris, soient toutes construites sur le même plan primitif, c’est-à-dire qu’elles renferment des os semblables, placés dans la même position relative ?
Nous touchons ici au point essentiel du débat.
Il est si profondément déiste qu’il ne saurait admettre, non seulement que le divin soit d’invention humaine, ce n’est plus déisme, mais même que quoique ce soit qui touche au divin ; que quoi que ce soit qui a un caractère religieux, soit chose du même ordre qu’un fait civil. […] Plus lucide qu’autrefois, écrivant sur les Jésuites un livre, très incomplet, mais qui est très loin de n’être qu’un pamphlet, écrivant sur la Révolution un très beau livre, où il ne perd le sang-froid que quand il parle religion, mais où, à la vérité, il parle religion bien souvent ; voyant très bien, par exemple, l’Empire sortir nécessairement de la confiscation des biens des émigrés au profit des propriétaires ; démêlant très bien dans Napoléon Ier l’Italien gibelin du moyen âge ; historien, en somme, beaucoup moins nuageux qu’autrefois ; protestant contre la Terreur en la considérant trop comme un « système », ce qu’elle n’a guère été, je crois, mais avec raison nonobstant, et dans un temps et au sein d’un parti où c’était là un acte d’indépendance, et une trahison courageuse ; il ne sort de la réflexion froide, de la logique et, en vérité, du bon sens, que sur la question religieuse ; mais quand il y touche, il sort complètement de tout cela. […] Tout pénétré d’esprit théologique jusqu’en 1865, touché et assez profondément atteint par l’esprit scientifique à la date de 1369, il devait mourir, en 1874, sur une pensée positiviste un peu vague et comme flottante qui n’avait pas pris pour lui toute consistance et solidité.