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588. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVIII. Lacordaire »

, et des gens bien élevés, des âmes tendres, de la bonne compagnie de tous les pays ! […] Lacordaire, comme la plupart des hommes qui sont beaucoup mieux faits qu’on ne pense, a les opinions et les défaillances d’un talent comme le sien, presque muliébrile, qui se tend ou se détend, comme des nerfs.

589. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Achille du Clésieux »

Du Clésieux, dans son poème, est resté jusqu’à la dernière page et jusqu’à son dernier vers dans la beauté du sentiment chrétien le plus pur, et cette beauté s’ajoute à celle de l’émotion humaine qui fait palpiter tout son poème, comme un cœur vivant… IV Rien de plus simple que ce roman en vers qui pourrait bien être une histoire, et cette simplicité est si grande que la donnée du poème peut se raconter en deux mots… Le héros du livre, qui n’est pas nommé dans le poème, l’amant d’Armelle, est un Childe Harold de ce temps où toute âme un peu haute est plus ou moins Childe Harold, et n’a pas besoin d’aller au fond de toutes les coupes que nous tend le monde pour s’en détourner et revenir à la solitude, — et pour s’essuyer, comme un enfant à la robe de sa mère, de ses souillures et de ses dégoûts, à la Nature. […] Le poème, c’est l’histoire du déchirement de cette âme entre son serment et son amour ; c’est l’affliction désespérée de l’idéale et malheureuse Armelle ; et le dénouement de cette histoire c’est l’entrée au cloître de la jeune fille qui, après cet époux impossible sur terre et qu’elle adore, n’a plus que Dieu, cet époux après tous les autres : — Celui-là qui ne se refuse jamais à la main qui se tend vers lui !

590. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Roger de Beauvoir. Colombes et Couleuvres. »

Roger de Beauvoir n’a pas cessé, comme il le dit dans une des strophes qui expriment le mieux la nuance caractéristique de sa manière ; « … De boire à la coupe rose Que lui tendait le Printemps ! […] … La Muse de M. de Beauvoir a plus d’un rapport avec une célèbre courtisane, restée sincère et tendre, malgré les dissipations de sa vie.

591. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XVI. Des sophistes grecs ; du genre de leur éloquence et de leurs éloges ; panégyriques depuis Trajan jusqu’à Dioclétien. »

À Rome, tout devait tendre à un certain excès, et dans les villes grecques à une certaine mollesse. […] Nerva avait pour lui la plus grande estime, et le combla d’honneurs ; mais ce qui le touchait encore plus, c’était la tendre amitié de ce prince ; car les honneurs ne sont que le besoin des âmes vaines, mais l’amitié est le besoin des âmes sensibles.

592. (1905) Études et portraits. Portraits d’écrivains‌ et notes d’esthétique‌. Tome I.

Dès sa plus tendre enfance, on désespéra de l’élever. […] Le tendre esprit féminin est, moins que le nôtre, capable de l’extrême logique et des fortes conceptions. […] L’hérédité des dogmes et des fortunes tend à disparaître, et, si nous étudions la France actuelle, a disparu. […] A neuf heures dix minutes, vous serez tendre et mélancolique. […] Les bustes sans tête des mannequins tendent de leurs seins en bois l’étoffe claire ou sombre des robes.

593. (1859) Critique. Portraits et caractères contemporains

. — Où tendaient les jeunes. — Ce que Charles X fit pour les lettres. — L’enseignement de la Sorbonne. […] mais elle a été le rêve des plus grands génies, mais tout leur effort a tendu à cela : devenir populaires. […] Un si tendre parler, un si doux sourire !  […] Elle fut surprise au moment où, par une échappée à la muraille, elle tendait la main au beau chanteur. […] Monteil s’aimaient d’une amitié tendre et dévouée ; ce fut même une ruse de celui-là qui fit trouver un libraire à celui-ci.

594. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Paul Chalon »

De loin, leur jeunesse paraît plus fleurie, plus avide de vie et de lumière  parce qu’ils ne jouissent plus du soleil ; et leur tendresse paraît plus tendre  parce que leur cœur ne bat plus.

595. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Margueritte, Victor (1866-1942) »

Et l’on sent à travers tout le volume, malgré, certaines fois, de la monotonie et trop peu de liberté, une imagination délicate, un goût très sûr, un talent souple, qui vous font aimer le poète discret et tendre qu’est M. 

596. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rouquès, Amédée (1873-1935) »

Rouquès sera conduit tout naturellement au vers libre par ces essais heureux qui y tendent.

597. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Veuillot, Louis (1813-1883) »

Quant à son style, il a de la verve, de l’éclat, d’heureuses trouvailles de mots, mais il tend de plus en plus à tomber dans l’afféterie, dans la recherche, et il abonde en incorrections d’autant plus frappantes que M. 

598. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 227-229

Il commence par examiner quelle est la nature des Arts, quelles en sont les parties & les différences essentielles ; il fait voir ensuite que leur unique but ne tend qu’à cette imitation nécessaire, & qu’ils ne different entre eux que par les moyens qu’ils emploient pour y arriver.

599. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — N. — article » pp. 408-410

Ces Productions polémiques, fruit de l’esprit de parti qui égare le jugement & aigrit le style, tendent naturellement à l’oubli ; à plus forte raison, quand elles ne consistent que dans des discussions dépourvues de justice, d’exactitude & d’éloquence.

600. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 219-221

Ces qualités le distingueront toujours des Ouvrages prétendus philosophiques, qui fatiguent l’esprit par l’emphase du style, & tendent à dissoudre la Société par le danger des systêmes.

601. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. de Fontanes »

Les premières années de cet enfant à l’imagination tendre et sensible furent très-pénibles, très-sombres. […] Il est mieux que de l’école, il est du sentiment tendre et de l’inspiration émue de ce dernier dans la Chartreuse et dans le Jour des Morts. […] Fontanes, comme Racine, comme beaucoup d’écrivains d’un talent doux, affectueux, tendre, avait tout à côté l’épigramme facile, acérée. […] M. de Fontanes, en vue des générations survenantes, tendait à faire entrer dans l’Université l’esprit moral, religieux, conservateur, et la plupart de ses choix furent en ce sens. […] Dans cette adorable pièce, comme le rhythme sert bien l’intention, et tout à la fois exprime le malin, le tendre et le mélancolique !

602. (1892) Sur Goethe : études critiques de littérature allemande

j’ai gardé de lui un si tendre et si éblouissant souvenir ! […] Ces trois ouvrages cependant restaient encore loin du but vers lequel tendait Goethe. […] L’avarice même, la plus sèche des passions, se présente accompagnée d’un cortège de souvenirs tendres et touchants. […] J’étais alors enchaîné à son image… Et maintenant elle vient à moi et me conjure de tendre à son père une main secourable. […] » Il se précipita sur le lit de son fils et lui tendit les bras, comme pour le supplier de venir à son secours.

603. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VI : Difficultés de la théorie »

— La sélection naturelle n’agissant que par la conservation continuelle de modifications avantageuses, chaque forme nouvelle doit tendre en toute contrée suffisamment peuplée à exterminer et finalement à supplanter ses propres parents moins parfaits94, ou toute autre forme moins favorisée avec laquelle elle entre en concurrence. […] Comme ces espèces sont déjà bien définies, de quelque manière qu’elles le soient devenues, et qu’elles ne se fondent pas les unes dans les autres par des dégradations insensibles, l’extension d’une espèce quelconque, dépendant toujours de l’extension de toutes les autres, doit tendre aussi à être parfaitement définie et limitée. […] Les formes les plus communes doivent donc toujours tendre à l’emporter dans le combat de la vie sur les formes moins répandues, et conséquemment à les supplanter, parce que celles-ci ne se seront que plus lentement modifiées et perfectionnées96. […] Enfin, considérant, non pas une époque particulière, mais toute la succession des temps, si ma théorie est vraie, d’innombrables variétés intermédiaires, reliant étroitement les unes aux autres toutes les espèces d’un même groupe, doivent assurément avoir existé ; mais le procédé de sélection naturelle lui-même tend, comme nous l’avons déjà si souvent remarqué, à exterminer les formes mères et les formes intermédiaires. […] De plus, il faut admettre qu’il existe un pouvoir intelligent, et ce pouvoir intelligent, c’est la sélection naturelle, constamment à l’affût de toute altération accidentellement produite dans les couches transparentes, pour choisir avec soin celle d’entre ces altérations qui, sous des circonstances diverses, peuvent, de quelque manière et en quelque degré, tendre à produire une image plus distincte.

604. (1895) De l’idée de loi naturelle dans la science et la philosophie contemporaines pp. 5-143

Dans notre siècle, on tend de nouveau à éliminer les qualités et à ramener le physique au mécanique. […] Ces paroles ne semblent-elles pas dire que l’élément vivant tend à subsister dans son individualité, et emploie les moyens appropriés à la réalisation de cette fin ? […] Rechercher la science de l’âme, en ce sens, c’était déterminer l’idée que les manifestations psychiques tendent à réaliser. […] Pourtant les modernes y ont tendu de toutes parts. […] Or la science moderne a pour caractère essentiel de tendre à abolir cette dualité.

605. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Blanchecotte, Augustine-Malvina (1830-1897) »

Ceux qui aiment exclusivement les tableaux voyants, les couleurs brillantes et criardes, les éclats de la passion sensuelle, ne goûteront point ces chants, ceux qui aiment les émotions tendres, les sentiments élevés, les accents purs, les liront et les reliront avec plaisir.

606. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Brizeux, Auguste (1803-1858) »

Mais il découvrit certainement une chose charmante entre toutes, il découvrit l’amour breton, amour discret, tendre, profond, fidèle, avec sa légère teinte de mysticité.

607. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Soulié, Frédéric (1800-1847) »

Victor Hugo Dans ses drames, dans ses romans, dans ses poèmes, Frédéric Soulié a toujours été l’esprit sérieux qui tend vers une idée et qui s’est donné une mission.

608. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre VI. L’antinomie religieuse » pp. 131-133

Car l’hérésie tend elle-même à se socialiser, à dépouiller sa nature originellement individuelle pour devenir à son tour une orthodoxie ; cette dernière n’étant jamais qu’une hérésie qui a réussi.

609. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 354-356

On peut en juger par le morceau où il croit entendre l’héritier du Trône s’adresser à la Religion, & lui dire, dans une tendre effusion de son ame : « Divine Religion, viens, unissons-nous ensemble pour concourir un jour au bonheur de l’Empire auquel m’appelle ma naissance.

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