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1526. (1823) Racine et Shakspeare « Préface » pp. 5-7

Les deux articles suivants, écrits en quelques heures, et avec plus de zèle que de talent, ainsi que l’on ne s’en apercevra que trop, ont été insérés dans les numéros 9 et 12 du Paris Monthly Review.

1527. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Corbière, Tristan (1845-1875) »

Remy de Gourmont Parmi les vers jamais ordinaires des Amours jaunes, il y en a beaucoup de très déplaisants et beaucoup d’admirables, mais admirables avec un air si équivoque, si spécieux, qu’on ne les goûte pas toujours à une première rencontre : ensuite on juge que Tristan Corbière est, comme Laforgue, un peu son disciple, l’un de ces talents inclassables et indéniables qui sont, dans l’histoire des littératures, d’étranges et précieuses exceptions, — singulières même en une galerie de singularités.

1528. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Manuel, Eugène (1823-1901) »

Manuel, En voyage, nous montre le talent du poète sous ses trois aspects : sentimental, populaire, patriotique, avec sa triple puissance d’élégie, de narration et de lyrisme.

1529. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Méry, Joseph (1797-1866) »

Le grand ressort de ce talent-là, c’est l’esprit, un esprit souple, toujours dispos, plein de saillies et de couleur.

1530. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Monselet, Charles (1825-1888) »

Jules Barbey d’Aurevilly Je connaissais le Monselet de tout le monde, le Monselet du journal, du théâtre, du café, du restaurant, le Monselet du boulevard et de Paris, le Monselet légendaire, celui qu’on a représenté les ailes au dos, comme Cupidon, parce qu’il a écrit Monsieur de Cupidon… Je connaissais le Monselet de la gaîté, de la bonne humeur, de la grâce nonchalante, la pierre à feu qu’on peut battre éternellement du briquet pour en tirer d’infatigables étincelles…, mais je ne connaissais pas le Monselet intime, — le Monselet du Monselet, — la quintessence de l’essence, et c’est ce livre, intitulé tout uniment et tout simplement : Poésies complètes de Charles Monselet, qui me l’a fait connaître, qui m’a appris l’autre Monselet dont je ne connaissais que la moitié… Un poète, un poète de plus parmi les vrais poètes, voilà ce qu’apprend ce recueil des Poésies complètes de Monselet, réunissant tous les rayons éparpillés de son talent et nous faisant choisir entre tous celui qui plaît davantage, le plus pénétrant et le plus pur… Certes, on savait bien, bien longtemps avant ce recueil, que Monselet était un chanteur plein de verve et de fantaisie… Il était plus que cela, et ce dernier recueil le met à sa place, parmi les touchants.

1531. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Pommier, Amédée (1804-1877) »

Amédée Pommier, un talent très distinct et très particulier entre tous, dans cette époque qui ne sait pas rire et où les plus grands poètes, Victor Hugo, de Vigny, Lamartine, Auguste Barbier, sont si tristes ou du moins si graves, qu’ils semblent avoir changé le génie français.

1532. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Soulié, Frédéric (1800-1847) »

En cette grande épopée littéraire, où le génie, chose qu’on n’avait point vue encore, disons-le à l’honneur de notre temps, ne se sépare jamais de l’indépendance, Frédéric Soulié était de ceux qui ne se courbent que pour prêter l’oreille à leur conscience et qui honorent le talent par la dignité.

1533. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — X — Xanrof, Léon (1867-1953) »

Xanrof dont on sait le talent fin, le tour ingénieux.

1534. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XXIII. Des sympathies anarchistes de quelques littérateurs » pp. 288-290

Des sympathies anarchistes de quelques littérateurs L’autre mois, le défenseur d’un de nos amis, expliquant aux assises de la Seine quelle variété d’opinion politique professait son client, le présentait comme un anarchiste littéraire ; ce littéraire venu à l’anarchie ne s’y sentait point dépaysé, retrouvant des confrères de notoriété, des camarades de talent.

1535. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 506-508

Son talent paroît sur-tout décidé pour les Ouvrages de sentiment.

1536. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre premier. Vue générale des épopées chrétiennes. — Chapitre premier. Que la poétique du Christianisme se divise en trois branches : Poésie, Beaux-arts, Littérature ; que les six livres de cette seconde partie traitent spécialement de la Poésie. »

L’Épopée a donc des parties qui manquent au drame ; elle demande donc un talent plus universel ; elle est donc une œuvre plus complète que la tragédie.

1537. (1763) Salon de 1763 « [À mon ami Monsieur Grimm. » pp. 171-182

C’est que les récompenses et les honneurs éveillèrent les talents, et que le peuple accoutumé à regarder la nature et à comparer les productions des arts, fut un juge redoutable.

1538. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIIe entretien. Fior d’Aliza » pp. 177-256

Pitt pendant les anxiétés patriotiques du camp de Boulogne, était mort récemment ; sa mère, qui n’avait d’autre enfant que cette fille, lui avait donné une instruction grave et des talents de peinture et de musique qui dépassaient la portée de l’amateur. […] Mademoiselle B… aimait passionnément la poésie, et mes vers encore inédits, mais récités dans la maison de la marquise de La Pierre par des amis de mon âge, l’avaient prévenue en ma faveur avant même de me connaître de vue : j’avais été accueilli avec cet enthousiasme que le mystère et le demi-jour ajoutent au talent. […] C’était un Poussin moderne tout à fait italianisé par son talent et par son culte pour Raphaël, dont il recherchait les moindres vestiges, et dont il légua, à sa mort, les reliques retrouvées au musée de sa ville natale, Montpellier. […] Le colonel Pepe était un des officiers les plus distingués de l’armée ; il avait suivi Napoléon en Russie ; il était, de plus, écrivain de talent. […] De pareils morceaux n’ont jamais rien prouvé, que le plus ou moins de talent de leurs auteurs à se pénétrer des couleurs de leur sujet, ou à exercer leur verve satirique sur des nations ou des époques, c’est-à-dire sur des abstractions inoffensives.

1539. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1884 » pp. 286-347

* * * — L’homme qui fait un roman ou une pièce de théâtre, où il met en scène des hommes et des femmes du passé, peut avoir la certitude que c’est une œuvre destinée à la mort, — et quand même il aurait tout le talent possible. […] Vendredi 14 mars Au fond, quelque fixé qu’on peut être sur son talent, lorsqu’on a un certain âge, un trop grand silence inquiète. […] les gens raisonnables peuvent me dire : « Vous n’aviez qu’à placer les 200 000 que depuis dix ans vous avez mis en bibelots… » Mais si j’avais été raisonnable à leur image, est-ce bien sûr que j’aurais eu le talent, qui me les a fait gagner. […] J’ai vu d’autres enfants de son âge, dessiner, et dessiner aussi bien que lui, mais je n’en ai pas vu faire des ciels, des colorations d’orage, des feux d’artifice de soleil couchant, enfin se livrer à des barbouillages, ressemblant mieux à la marbrure brouillée d’une palette de peintre de talent. […] » — Quelqu’un définissait ainsi un musicien de talent de ce temps : « Il a l’esprit gros et la méchanceté fine ».

1540. (1886) Le roman russe pp. -351

Heureusement, ceux-là mêmes qui défendent cette hérésie sont les premiers à la trahir, quand ils ont du cœur et du talent. […] Il revient, guère plus sage, mais avec un talent en pleine maturité à vingt-cinq ans. […] Dès qu’il arrive à la pleine possession de son talent, le dessin l’emporte chez lui sur la couleur. […] Une personne de cette famille signala au maître le dénuement du jeune auteur : « A-t-il du talent ?  […] On se tromperait en cherchant uniquement dans ce que nous appelons le talent les causes de cette fidélité ; combien, parmi ces lecteurs primitifs et passionnés, s’inquiètent du talent, des artifices de forme, des délicatesses de pensée ?

1541. (1859) Critique. Portraits et caractères contemporains

C’est pourquoi, des gens d’un certain talent, il fait si facilement, ça lui coûte si peu ! […] Quelle tâche de rechercher (eux vivant) le vrai mérite et la juste valeur de tous les hommes qui ont encore aujourd’hui l’énergie et le talent de l’écrivain ! […] « J’attendrai l’heure où je n’aurai plus de talent », répondit l’ami, qui s’appelait Fontenelle. […] Pour nous, il n’y a que les luttes du talent qui soient dignes d’attention ou d’intérêt. […] Notre opinion, à nous, c’est le talent, c’est l’éloquence, c’est le génie.

1542. (1920) Impressions de théâtre. Onzième série

Plusieurs centaines auront eu du talent. […] Ce n’est point nécessairement une marque de génie ni même de grand talent que d’inventer une forme d’art. […] Ce n’est point nécessairement une marque de génie ni même de grand talent que d’inventer une forme d’art. […] Je crois au talent du jeune Dehelly ; je serais mieux fixé sur le degré et la qualité de ce talent, si je l’avais entendu dans le rôle de quelque Horace ou de quelque Dorante. […] Elle pourra avoir du talent, à la condition de ne pas se croire déjà du génie.

1543. (1863) Causeries parisiennes. Première série pp. -419

C’est le seul côté viril de son talent. […] Tous sentaient que leur profession était honorée par le talent et le caractère de celui qu’ils fêtaient. […] quel talent particulier nous avons pour finir ainsi, nous autres Russes !  […] Le succès, ce ménechme du talent, a une dupe : l’histoire. […] Le talent si simple et si vrai de M. 

1544. (1883) Essais sur la littérature anglaise pp. 1-364

Chaque chose est estimée pour ce qu’elle vaut, depuis le talent d’un boxeur jusqu’à la correspondance d’un journal. […] Non seulement son talent aime les expressions fortes, mais l’esprit de système le contraint à ne choisir que celles-là. […] Quant à son talent littéraire, à proprement parler, il était de substance très vigoureuse et très anglaise. […] Elis Wyn n’a pas un atome de génie, mais il a un talent véritable et possède certaines parties de l’artiste. […] Voilà la puissance qui manque au livre d’Elis Wyn ; écrit avec un talent vrai et une singulière force descriptive, il n’est cependant qu’un livre de secte.

1545. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bertrand, Aloysius (1807-1841) »

Charles Asselineau Sans réclamer pour lui le premier rang qu’il convient sans doute de réserver à des talents plus amples et plus robustes, je ne crains pas de dire que parmi les écrivains du second, en ce temps-là, il est peut-être celui dont le nom est le plus assuré de vivre, par cette seule raison qu’il s’est plus exclusivement qu’aucun autre attaché à l’art.

1546. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Goudeau, Émile (1849-1906) »

Je veux dire les qualités certaines, l’honnête tenue littéraire, l’émotion de bel aloi que dégagent ces pages où Goudeau a mis le meilleur de son beau talent de conteur.

1547. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Moreau, Hégésippe (1810-1838) »

Sainte-Beuve Si l’on considère aujourd’hui le talent et les poésies d’Hégésippe Moreau de sang-froid et sans autre préoccupation que celle de l’art et de la vérité, voici ce qu’on trouvera, ce me semble : Moreau est un poète ; il l’est par le cœur, par l’imagination, par le style, mais, chez lui, rien de tout cela, lorsqu’il mourut, n’était tout à fait achevé et accompli.

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