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657. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome II

Cette note n’a pas d’autre but que d’indiquer le principe initial et la portée de ce tableau. […] Vous ne trouverez, dans ce livre, aucune dissertation doctrinale, aucun tableau dramatique, aucun portrait en haut-relief. […] Ouvrez un guide quelconque, le plus sommaire, et lisez le détail des tableaux qui se rencontrent dans les moindres chapelles. […] Voici que notre petit tableau des Trois Grâces de Raphaël est à son tour soumis à l’enquête. […] Ce tableau n’a pas quitté la Russie, mais il nous est revenu sous la forme d’une copie que le grand-duc Waldimir offrit au duc d’Aumale en 1885.

658. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 401-402

Les Littérateurs les moins portés à lui rendre justice n’ont pu s’empêcher de reconnoître dans l’Ode sur le Jugement dernier, dans la Satire du dix-huitieme siecle, & dans celle que l’Auteur a intitulée Mon Apologie, un excellent ton de versification, des images grandes & sublimes, des pensées courageuses, des tableaux pleins de feu & d’énergie, & un grand nombre de vers que les meilleurs Poëtes du siecle dernier n’auroient pas désavoués.

659. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — N. — article » pp. 419-420

On ne peut cependant se dissimuler qu’il n’ait rendu des services essentiels à la Religion & aux mœurs, en décréditant Voltaire, leur plus dangereux ennemi ; car de tous les Ouvrages publiés contre ce célebre Ecrivain, aucun n’a autant contribué, que le tableau de ses erreurs, à lui faire perdre l’espece d’autorité que ses talens lui avoient acquise sur l’opinion publique.

660. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre premier. Beaux-arts. — Chapitre V. Sculpture. »

Un guerrier expirant au champ d’honneur, dans la force de l’âge, peut être superbe, mais un corps usé de maladies est une image que les arts repoussent, à moins qu’il ne s’y mêle un miracle, comme dans le tableau de saint Charles Borromée138.

661. (1763) Salon de 1763 « Conclusion » p. 255

Parce qu’un tableau n’aura pas fait notre admiration, faut-il qu’il devienne la honte et le supplice de l’artiste ?

662. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Madame Vien » p. 173

Madame Vien Une poule hupée, veillant sur ses petits. très-beau petit tableau ; bel oiseau, très-bel oiseau ; belle huppe, belle cravate bien hérissée, bec entr’ouvert et menaçant, œil ardent, ouvert et saillant ; caractère inquiet, querelleur et fier.

663. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Amand » p. 279

Je n’ai jamais vu d’Amand que des tableaux froids ou des esquisses extravagantes.

664. (1894) La bataille littéraire. Sixième série (1891-1892) pp. 1-368

Le tableau est d’une rare vérité d’impression. […] » est le dernier mot de la lettre, un véritable petit tableau fait de nuances d’une extrême délicatesse de touche. […] Du roman lui-même, je dirai peu de chose, car le cadre dans lequel tient le tableau a une telle importance que le sujet prend forcément la seconde place. […] Maurice Montégut a, comme les peintres, fait son tableau avec des croquis pris d’après nature, car la mémoire seule ne peut conserver cette vivacité d’impression qui anime ses récits. […] Vitu n’eut garde de contester cette jouissance, Houssaye finit par accrocher un tableau (qui lui appartenait aussi) à son clou, puis on se quitta.

665. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 407-409

Le prestige de sa plume est tel, que ses tableaux deviennent des originaux qui attachent l’esprit & ravissent l’imagination, lors même qu’ils ne sont pas d’accord avec la vérité.

666. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 171-172

C'est cependant ce qu'ils ont fait, d'une maniere offensante pour l'Auteur, à l'égard d'un de nos Ouvrages intitulé Tableau philosophique de l'Esprit de M. de Voltaire.

667. (1858) Du roman et du théâtre contemporains et de leur influence sur les mœurs (2e éd.)

Dans le tableau de nos récents égarements, n’y a-t-il pas une leçon pour le présent ? […] On a été choqué plus que séduit par ce sensualisme cynique, par ces tableaux plutôt lubriques que voluptueux. […] Il l’a développé, dans le drame des Deux Serruriers, en tableaux qui font horreur. […] Par goût ou par système, elle l’a recherché et reproduit avec amour dans ses tableaux. […] Les tableaux trop énergiques de l’humanité souffrante rendent les cœurs inhumains.  

668. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome III pp. -

Quelle force dans presque tous ses tableaux ! […] Que signifient ces statues, ces tableaux, ces édifices ? […] Elles ne présentent que l’explication du tableau ; & le tableau n’en seroit pas moins bon, s’il l’étoit réellement, quand même l’explication seroit vicieuse ». […] Il s’acquit une grande réputation par son tableau sur le peuple d’Athènes. […] Antoine Arnauld, assuré d’être applaudi d’avance, fit des tableaux affreux de la société.

669. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine, Jocelyn (1836) »

Le prologue et l’épilogue font une bordure qui découpe l’épisode dans le tout, et nous l’offre en tableau complet ; c’est comme tel que nous le jugerons. — Jocelyn est un enfant des champs et du hameau ; malgré ce nom breton de rare et fine race, je ne le crois pas né en Bretagne ; il serait plutôt de Touraine, de quelqu’un de ces jolis hameaux voisins de la Loire, dans lesquels Goldsmith nous dit qu’il a fait danser bien des fois l’innocente jeunesse au son de sa flûte, et qui ont dû lui fournir plusieurs traits dont il a peint son délicieux Auburn. […] Celui qui, dans les Préludes, nous avait chanté d’une voix attendrie : Je suis né parmi les pasteurs, réalise et déploie en ce tableau son premier vœu. […] Delille, dans l’Homme des Champs, en imitant ce fin et doux tableau, nous l’a tout à fait défiguré par le vague et la banalité des traits : Voyez-vous ce modeste et pieux presbytère ? […] Mais celui qui a le mieux exprimé cette autre face du tableau, et qui a pris en main avec génie la cause du vrai et de la vie non convenue, dans la peinture des curés et des vicaires, c’est Crabbe.

670. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (2e partie) » pp. 305-367

Nous écrivions les scènes, les portraits, les paroles, à mesure que ses souvenirs, provoqués par nos questions, se retrouvaient et se déroulaient dans la mémoire du vieillard : c’étaient comme les notes du tableau historique et véridique que je me proposais de composer d’ensemble à mon retour. […] Son appartement, au premier étage d’une maison décente, était en désordre, mais c’était un désordre de négligence ; les meubles s’y entassaient sur les meubles, les tableaux sur les tableaux, les étoffes sur les étoffes : on eût dit un encan. […] Ces sortes de figures sinistres doivent rester dans l’ombre des tableaux ; la lumière les jette trop en avant sur la scène.

671. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXIXe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin (2e partie) » pp. 321-384

IX Ailleurs, elle raconte l’ameublement de sa chambre, ses livres, son christ, son chapelet, ses gravures, ses tableaux. […] Ses mains jointes sont tellement éloquentes par la pression des doigts contre les doigts et par les veines à travers lesquelles on voit circuler le sang brûlant de se répandre pour l’homme, son frère, que, lors même qu’on ne verrait ni le corps, ni les jambes, ni le buste, ni la tête divine, mais que ces mains seules sortiraient de l’ombre, le tableau aurait suffisamment parlé au cœur ; on aurait pleuré, on aurait compris que ces deux mains tendues par l’enthousiasme de l’agonie triomphante étaient assez fortes pour arracher l’aiguillon à la mort et le salut de l’humanité au ciel. — La passion de ces mains est égale à l’objet. […] Voilà le tableau du peintre, qui cette fois n’a pas été un peintre, mais un transfigurateur religieux. Toutes les fois que je me retrouve en face de ce tableau, je pense à Mlle de Guérin qui a transfiguré aussi la parole intime, le Verbe intérieur de l’homme, et je me dis : — Oh !

672. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série «  Leconte de Lisle  »

Il connut la rêverie sans tendresse, le sentiment de notre impuissance à l’égard des choses, la soif de rentrer au grand Tout, dont la vie un moment nous distingue, et, en attendant, la joie immobile de contempler de splendides tableaux sans y chercher autre chose que leur beauté. […] Mais, d’autre part, il fut séduit par le pittoresque et la variété plastique de l’histoire humaine, par les tableaux dont elle occupe l’imagination au point de nous faire oublier nos colères et nos douleurs. […] C’est qu’on subit l’impression du livre entier et qu’on est ainsi tenté de retrouver sa philosophie même dans les tableaux d’où elle est peut-être absente. […] Etre convaincu que toute émotion est vaine ou malfaisante, sinon celle qui procède de l’idée de la beauté extérieure ; regarder et traduire de préférence les formes de la Nature inconsciente ou l’aspect matériel des mœurs et des civilisations ; faire parler les passions des hommes d’autrefois en leur prêtant le langage qu’elles ont dû avoir et sans jamais y mettre, comme fait le poète tragique, une part de son cœur, si bien que leurs discours gardent quelque chose de lointain et que le fond nous en reste étranger ; considérer le monde comme un déroulement de tableaux vivants ; se désintéresser de ce qui peut être dessous et en même temps, ironie singulière, s’attacher (toujours par le dehors) aux drames provoqués par les diverses explications de ce « dessous » mystérieux ; n’extraire de la « nuance » des phénomènes que la beauté qui résulte du jeu des forces et de la combinaison des lignes et des couleurs ; planer au-dessus de tout cela comme un dieu à qui cela est égal et qui connaît le néant du monde : savez-vous bien que cela n’est point dépourvu d’intérêt, que l’effort en est sublime, que cet orgueil est bien d’un homme, qu’on le comprend et qu’on s’y associe ?

673. (1902) Le culte des idoles pp. 9-94

Il subit Shakespeare, il subit de Foe ; il les voit comme un sauvage peut voir un tableau. […] Il y a des amateurs de tableaux qui vous parleront avec admiration de tel primitif espagnol qu’ils ont découvert quelque part et qui ignorent les Vélasquez et les Murillo les plus célèbres : M. de Goncourt était pareil à eux. […] Dans ses études sur les peintures du xviiie  siècle, il ne se soucie pas du tableau, du dessin le plus admirable, mais du plus inconnu, et qu’il possède. […] Les descriptions de M. de Goncourt ne sont que des indications pour un tableau faites par un écrivain maladroit, ce n’est pas la description littéraire d’un homme ému.

674. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre VII. Repos »

Je détache, entre cent, un petit tableau étonnant de richesse et de perfection. […] Mais la vision est toujours précise comme du présent ; le tableau, achevé en quelques vers qui, chez un autre, suffiraient à peine à l’indiquer, s’impose comme un de ces rêves plus obsédants que le réel, parce qu’ils sont du réel condensé. […] Sur le fond de la nuit, fuyant tout à l’heure, solide maintenant, son geste dessine d’étranges tableaux. Ils vivent par l’intensité de la couleur, par la violence des ombres et l’éclat soudain des lumières, par la brusquerie rapide du mouvement qui les précipite en un vertige, chassés qu’ils sont par toute une armée d’autres tableaux aussi vibrants et passionnés.

675. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1855 » pp. 77-117

tenez, il est à moitié fait… » Là-dessus, il se met à causer avec nous de la Révolution de 89 et de celle de 48, nous racontant qu’au 15 mai, Mme Barrière, examinatrice aux examens d’institutrices à l’Hôtel de Ville, venait d’écrire sur le tableau une difficulté de participe, lorsqu’on entendit un grand bruit et qu’on lui cria de se sauver. […] Nous lui prêchions une grande illustration de Paris, une série de dessins représentant la Morgue, Mabille, un salle d’hôpital, un cabaret de la Halle, etc. ; enfin un tableau pris dans le Plaisir ou la Douleur, à tous les étages et dans tous les quartiers, mais cela fait rigoureusement d’après nature et non de chic, et pouvant servir de document historique pour plus tard — nous plaignant de ce que les siècles futurs n’auraient pas de renseignements de visu authentiques sur le « Paris moral » de ce temps. […] Et l’on se promène dans de la nature, dont on vous crie aux oreilles : « Ceci a été peint par ***, ceci a été fusiné par ***, ceci aquarellé par ***. » Ici, dans l’île d’Aligre, devant les deux catalpas formant un A sur le ciel, on vous avertit que vous êtes devant le premier tableau de Français, et l’on vous fait revoir la petite femme nue, couchée sur une peau de tigre, en la légère et gaie verdure de la campagne parisienne ; là — l’histoire est vraiment plaisante — là, c’est là que se dressait une magnifique et orgueilleuse plante, entrevue au coucher du soleil par Français, rêvant toute la nuit d’en rendre, le lendemain, l’élancement vivace et la délicate dentelure des feuilles. […] » Puis nous avons causé de l’idéal, ce ver rongeur du cerveau, « ce tableau que nous peignons avec notre sang », a dit Hoffmann.

676. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Division dramatique. » pp. 64-109

Mais ne pourrait-on pas lui préférer encore celles qui joignent à ce mérite celui d’être en sentiment et en tableaux ? […] Un grand roi, réveillé par ses inquiétudes paternelles, voyant ses soldats endormis autour de lui, présente un tableau bien noble ; et les combats de son cœur forment une exposition bien touchante. […] Les anciens ont connu ces expositions en tableaux. […] La Motte, après avoir loué les expositions en tableaux, prétend qu’elles sont très dangereuses, et que l’auteur, avant de les hasarder, doit bien consulter ses forces.

677. (1913) La Fontaine « VI. Ses petits poèmes  son théâtre. »

  L’Adonis est un tableau. […] C’est un tableau, mais c’est un tableau délicieux, c’est une peinture des amours de Vénus et d’Adonis. […] Le tableau lui-même, car je ne veux pas dire le poème, contient des vers absolument merveilleux, qui sont parmi les plus voluptueux qu’ait écrits La Fontaine, et tout à fait des plus exquis.

678. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lemoyne, André (1822-1907) »

Nous citerons ces strophes : ……………………………………………… Les chiens déconcertés renoncent à la piste : Voici l’heure paisible où finissent les jours ; Libre vers son refuge, il monte grave et triste… À l’horizon lointain expirent les abois, Sur les chênes dormants la nuit remet son voile… Lui qui ne verra plus l’aurore dans les bois, Donne un dernier regard à la première étoile… C’est un sentiment profond de la nature qui donne de tels accents et qui fait que le lecteur croit voir le tableau que le poète a tracé.

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