Et le public ne saurait les confondre. […] Parce qu’il craint de tomber dans la sensiblerie, il manque, parfois de sensibilité, mais il est d’autre part, un des rares hommes qui sachent raisonner aujourd’hui. […] Son érudition de bon aloi et sans lourdeur sait être aimable avec ironie. […] — Tous les illettrés savent et au besoin prouveraient que le cardinal Perraud représente la littérature française à Autun. […] Henri Albert s’est infatigablement dévoué à l’œuvre de Nietzsche, etc., et il a su faire œuvre personnelle en de nombreux essais.
Thierry y a laissé la sienne, et, encore une fois, cette main ne manque pas de muscles ; c’est une main qui sait prendre et contenir. […] Attila, cet élément et non cet homme à notre façon, déchaîné à travers le monde, ne saurait se décomposer comme les autres hommes. […] Elle savait que la mesure de toute supériorité, c’est l’éloignement qu’elle met entre nous et les autres ; c’est le rayon et le diamètre de son isolement même. […] Elle n’en a ni le colossal ni les mystérieuses ténèbres, ces ténèbres, des fascinations pour les yeux qui savent voir dans les ombres et les épaisseurs de l’histoire ! […] Publiés dans la Revue des Deux-Mondes, les Récits mérovingiens eurent peut-être… qui sait ?
Il faut qu’on sache pourquoi elles n’ont pas tenu leurs promesses, et une fin prématurée ne les affranchit pas de l’histoire. […] La pureté du regard qui discerne le vice des doctrines, quand il s’agit des systèmes, est-elle, quand il s’agit des hommes, accompagnée de cette force de main qui sait imprimer une condamnation sur une mémoire ? […] Nettement partagea et dont tout reste longtemps doré dans nos esprits, alors qu’elles sont évanouies ; enfin qui sait ? […] Qui sait ? […] Il y a bien pis que l’ignorance qui ne sait pas les faits et que l’étourderie qui les fausse : c’est l’absence d’idées qui serviraient à les mesurer.
On sait que dans ces grandes émigrations, tous les peuples, et par conséquent toutes les langues se mêlèrent. […] Nous conquîmes des royaumes, et nous polîmes notre langage ; et si le fruit de nos victoires nous échappa, nous sûmes du moins conserver nos lumières. […] Nous ne savions pas que chaque langue a des principes qui sont une suite nécessaire de ses premières formes et de sa constitution générale, qu’on ne peut changer sans la détruire. […] Il faut avoir longtemps mesuré ses forces ; il faut avoir appris à les gouverner avec souplesse, pour savoir les arrêter au besoin. […] On sait quel a été, avant le siècle de Louis XIV, et même au commencement de ce règne célèbre, le mauvais goût de notre barreau.
La margrave de Bareith qui avait eu une éducation très soignée, qui savait les langues modernes, l’histoire, la littérature, et qui aurait pu écrire ses mémoires en anglais aussi bien qu’en allemand, les a écrits en français, de même que c’est en français qu’elle correspondait toujours avec son frère. […] Je ne saurais réparer la perte que vous venez de faire en lui que par la parfaite amitié et sincère tendresse avec laquelle, etc. Avant cette mort, il y a bien quelques plaisanteries encore, quelques allusions aux manies du roi et à ce qu’on en sait d’ailleurs. […] Il paya cher, on le sait, cette courte satisfaction, et Voltaire aussi. […] Il raille fort piquamment sur le sujet de ce dernier, et je vous avoue, mon cher frère, que je n’ai pu m’empêcher de rire en lisant l’article ; car il est tourné si comiquement qu’on ne saurait garder son sérieux.
Nous savons, tous, par cœur les vers des Femmes savantes dans lesquels il est question de lui. […] Cela n’empêchait pas cet honnête homme si soigneux, si rangé dans son langage et dans son procédé envers tout le monde, vivant d’ordinaire auprès des ‘grands, d’être, on ne sait trop comment, criblé de dettes. […] Et je vous proteste qu’il ne s’y peut rien ajouter, et que si l’ouvrage réussit un peu long, ce n’est pas par la négligence des ouvriers, mais par la nature de la matière qui, comme vous le savez par expérience, est épineuse et de grande discussion pour la bien traiter. […] Ce qu’on sait de positif, c’est qu’aussitôt mort ses créanciers se saisirent de ses papiers et de ses cahiers : il fallut plaider et obtenir un arrêt pour que l’Académie rentrât en possession de son bien. […] Vaugelas semble dire comme un bon professeur à l’élève brillant qui a fini ses études : « Maintenant vous savez écrire ; il ne vous reste qu’à trouver de beaux et heureux sujets, des emplois originaux à votre talent.
Il faut savoir que cette reine, couronnée en septembre 1725 à Fontainebleau et de là installée à Versailles, n’était pas encore venue à Paris trois ans après ; elle y vint pour la première fois le 4 octobre 1728 pour une sorte de vœu ou de pèlerinage. […] Elle semblait dédaigner ce qu’elle pleure amèrement aujourd’hui… Il faut savoir que la reine a peur des esprits. […] La reine n’a pu en savoir davantage. » La glace, un moment fondue, s’était évidemment reformée. […] On ne saurait montrer d’une manière plus maligne et plus piquante qu’elle ne le fait l’état des deux camps et des deux Cours sitôt le danger passé et pendant la convalescence du roi. […] Elle lisait au reste en toute langue, et, avec cette facilité des Polonais, elle n’en savait pas moins de cinq.
Serait-il vrai que les peuples ne savent gré à un souverain de sa bonté que quand il a commencé par leur prouver sa force et par montrer à tous qu’il pouvait se faire craindre ? […] Je ne sais ce qui lui roule dans l’esprit, il ne s’en ouvre pas tout à fait, et il est très agité. […] Près d’elle, grâce à je ne sais quelle particularité obscure, ce roi de 22 ans n’osait être un homme ; il ne paraissait pas songer à donner au trône un héritier. […] Je ne saurais vous dire, Monsieur, combien la journée d’aujourd’hui m’affecte. […] il y a peu de gens qui sachent lire.
Il trouva dans cette circonstance une facilité et des occasions dont ses ennemis disent qu’il sut très bien profiter. […] Il avait ses hommes à lui, comme il ne manque jamais de s’en produire autour des foyers de corruption, et il savait les employer selon les temps et les lieux. […] L’empereur a dit depuis qu’il avait été trompé à leur égard ; que s’il avait su ce qu’il en était, jamais il n’aurait consenti à leur accession. […] On sait que M. de Talleyrand fit semblant de vouloir sortir de Paris pour suivre l’impératrice à Blois, et qu’il s’arrangea de manière à se faire arrêter à la barrière. […] Je ne savais pas où il était (l’empereur s’arrête devant moi).
Elle l’a d’elle-même d’abord ; car, comme elle n’omet rien dans son regard, elle ne saurait s’omettre, elle aussi, la première, dans cette analyse et cet amour. […] Mais l’esprit, je le sais, qu’une foi absolue possède, mourrait plutôt que de s’en laisser un instant séparer. […] Je ne sais. […] J’ai envoyé le Constitutionnel d’hier à Mme de Montalembert, qui vous en saura encore plus de gré que moi, et dont je vous offre d’avance les remerciements, en y joignant l’expression de mes sentiments dévoués et distingués, « Ch. de Montalembert. […] Son Histoire des Moines d’occident, si éloquente qu’elle soit, montre d’ailleurs à quel point il sait se passer de critique.
Il a reçu, on le sent, une éducation moins attique, et il sait plus d’algèbre que ces deux illustres anciens. […] Il a l’à-propos grandiose ; il devine dans le passé ce qu’il faut savoir ; il ne prend de l’histoire que ce qui s’appareille à lui. […] Car, sachons-le bien, cet homme qui a fourni à tant de déclamations oratoires et autres, Napoléon, quand il écrit, est la simplicité même. […] Kléber avait dans le caractère on ne sait quoi de nonchalant qui le rendait facilement dupe des intrigants. […] Cette armée ne savait encore où on la menait.
Aujourd’hui, la Société des bibliophiles, considérant qu’il n’y avait jusqu’à présent aucune édition exacte des contes et nouvelles de cette princesse, que dès l’origine les premiers éditeurs en avaient usé avec le royal auteur très librement, et qu’on ne savait où trouver le vrai texte de ce curieux ouvrage beaucoup plus célébré que lu, a pris à tâche de remplir cette lacune littéraire : elle a chargé un de ses membres les plus consciencieux, M. […] M. d’Orléans est cloué sur son livre et dit qu’il veut être sage ; mais M. d’Angoulême sait plus que les autres et fait des choses qui sont autant à estimer prophéties que enfances, dont, Monseigneur, vous seriez ébahi de les entendre. […] Elle fit, à cette époque, comme toute la cour de France, qui, à certain jour, et en n’obéissant qu’à la mode, au progrès des lettres et au plaisir de comprendre la Sainte Écriture ou de chanter les Psaumes en français, faillit se trouver luthérienne ou calviniste sans le savoir. […] Je ne sais pourquoi Brantôme ajoute qu’à son avis la princesse avait tenu tout ce propos plus par bonne grâce et par manière de conversation que par créance : il me semble, au contraire, qu’il y a ici croyance à la fois et bonne grâce, convenance de la femme délicate et de l’âme pieuse, et que tout y est concilié. […] C’est un document essentiel à joindre à tout ce qu’on savait déjà d’original sur son compte.
Je ne sais pas s’il y a des imbécilles qui peuvent le croire, mais ce que je sais, c’est qu’on dit « mentir comme un arracheur de dents » pour exprimer le comble du mensonge et sa confusion. […] Je n’ai pas grand espace pour citer, mais quand Renan, par exemple, avec la fatuité biographique qui sait le fin du fin de son personnage, nous affirme que la lecture des livres de l’Ancien Testament fit sur Jésus beaucoup d’impression, certainement cela n’a pas grande importance ; mais comment le sait-il ? […] Renan parle la langue araméenne ; il parle de toute langue ; il les sait toutes, même celle des oiseaux. […] Et moi je ne sais pas, depuis le baiser de Judas, qu’il excuse, qu’il appelle, en larmoyant du plaisir de se reconnaître : le pauvre Judas ! […] Tout le monde sait où il les a pris.
On sait l’impression qu’elles produisirent alors. […] de savoir ce qui peut fleurir dans le fumier du cerveau humain, décomposé par nos vices. […] Elle n’a pas le merveilleux épique qui enlève si haut l’imagination et calme ses terreurs dans la sérénité dont les génies tout à fait exceptionnels savent revêtir leurs œuvres les plus passionnées. […] « Vous savez — dit-il, et il en dit bien d’autres ! […] C’est une organisation d’artiste réfléchie qui sait plonger également dans la rêverie et la réalité à je ne sais combien de brasses, et nous en rapporter parfois des choses effrayantes ou charmantes, inconnues à la lumière des livres communs… Seulement, il n’a besoin de se mettre derrière personne : ni derrière Quincey, ni même derrière Poe.
Insinuant sans flatterie, souple sans bassesse, adroit sans artifice, il sut toujours profiter habilement des circonstances et ne se compromit jamais. […] comme on aime le contraste de son savoir avec son âge, et celui de son ardeur avec sa modestie ! […] Celui qu’une longue expérience a formé, l’emporte sans doute par la précision des idées ; il a rassemblé plus de faits, et la vérité lui est mieux connue : on y parvient plus difficilement avec l’autre, mais on la désire plus vivement, et il sait mieux la faire aimer. […] Vicq d’Azyr pourtant rencontra à cet âge des obstacles, et il ne sut pas toujours les prévenir et les éluder. […] Ici Vicq d’Azyr sait être à la fois délicat et fin en songeant à son auditoire, et sans sortir des plus justes tons.
Studieux, modeste, plein du désir de savoir et de bien faire, M. […] Il n’étudia point, ne sut point le latin, mais apprit les langues vivantes par l’usage et par les livres à la mode. […] Le poète, tout en se vantant presque de n’avoir point étudié et de ne savoir, comme Homère, que la langue de sa nourrice, sait pourtant bien des choses ; il connaît, bon gré, mal gré, la fable, Pan et les demi-dieux, le déluge de Deucalion, Philomèle. […] Scarron, sans lettre et sans savoir qui me lenvoie. […] J’en sais de nos jours, j’en ai rencontré plus d’un, même avant l’édition présente, qui est destinée à les rallier, à en accroître le nombre, et qui peut ressembler à une revanche ou à une victoire.
Le bonheur presque constant qui l’accompagna ne saurait se séparer du mérite réel et des parties de capitaine que Saint-Simon lui-même est bien forcé de lui reconnaître. […] On sera donc peu étonné que le maréchal sût lui-même par cœur quantité de vers de Racine, de Corneille, et jusqu’à des vers d’opéra, et qu’il les citât à tout propos. Un jour qu’un homme d’État, un homme politique comme nous dirions, s’étonnait un peu malignement qu’un guerrier sût tant de vers de comédie : « J’en ai joué moins que vous, répliqua-t-il gaiement, mais j’en sais davantage. » Supposez que le mot est dit au cardinal Dubois ou à quelqu’un de tel, il devient très joli et des plus piquants. […] Personne n’a été moins honteux à demander des grâces et des grades ; il savait les pouvoir payer ensuite, et qu’il les mériterait hautement après les avoir reçus. […] Il veut savoir mener et manier des troupes sous toutes les formes et dans le plus fréquent usage.
Peu s’en faut que, par la faute de cette mère, la fortune de Catherine ne se brise dès le premier pas, et qu’on ne les renvoie toutes deux dans leur Allemagne ; mais la jeune fille sait par sa conduite se garantir, et par quelques mots bien placés, par des riens, se séparer des sottises de sa mère. […] Ce qu’il faut dire, c’est qu’aussitôt élevée à ce rang de grande-duchesse, elle en parut hautement digne et sut se concilier tous les cœurs par sa conduite et son attention aux apparences, par sa tournure, par sa grâce, son air de douceur et de bonté qui recouvrait un grand art de séduction, par sa gaieté qui ne permettait pas de soupçonner tant de prudence. […] Mais il y a ici plus d’une nuance qu’il faut savoir indiquer, et que Catherine nous fait sentir avec une intention et une malice toute féminine. Il est bon de savoir que l’Impératrice Élisabeth était très-bien en homme ; elle était ce qu’on peut appeler la plus belle jambe de son empire ; elle dansait en perfection, et il était naturel dès lors quelle se plût à donner des bals masqués où tous les hommes étaient en habits de femme, toutes les femmes en habits d’homme. […] Nous l’avons indiqué déjà ; nous le dirons mieux la fois prochaine ; si on ne savait aujourd’hui ces choses point par point, on ne pourrait jamais se les imaginer.
et je sais les chênes et les roses. […] Qui ne sait ni la trouver ni l’écouter, n’est bon à rien, ni à personne. […] Il sait le détail des champs comme Hésiode, et ne recule devant aucun conseil, même technique et aride, sauf à l’orner et à l’embellir par une expression pittoresque ou sensible. […] Il est pieux, il est peintre, il est rural et non rustique, il est l’ami des champs et des hommes ; il insiste plus sur les malheurs de ses semblables que sur leurs vices ; il sait le mal, mais il l’adoucit et veut être pour tous un consolateur. […] Il ne saurait trop faire de tableaux ; il ne saurait trop éviter les digressions économiques, antisocialistes, et même religieuses : la vraie religion d’un poème est dans l’esprit même qui y est répandu partout.
Elle cherche, elle rêve, elle appelle je ne sais quoi d’inconnu. […] Schahabarim, qui sait d’Hamilcar que Salammbô ne doit pas être prêtresse et qu’elle peut d’un jour à l’autre devenir épouse, résiste à son curieux désir que ce refus ne fait qu’irriter. […] On ne saurait mieux dire. […] Car c’est dommage que de si beaux effets de talent (et il y en a en mainte et mainte page) soient comme perdus dans une œuvre ardue que toute cette application de détail ne saurait animer. […] Salammbô, comme Atala, succombe dans l’orage, au bruit du tonnerre, et il y a même en sus un incendie, l’incendie du camp.
Opposons-la à une fable philosophique, qui ne sait qu’aligner des idées générales, et à la fable primitive qui ne sait qu’entasser de petits faits sensibles ; et voyons si la seconde recherche ne confirme pas la première, en conduisant par une autre voie au même but. […] Savoir est donc considérer à part certains points d’un objet en négligeant le reste. […] Nous ne savons donc pas pleinement encore ce qu’est la fable poétique. […] Nous répéterons donc la même pensée sous toutes sortes de formes ; nous la reprendrons après l’avoir quittée ; nous la reproduirons encore une fois hors de sa place naturelle ; nous la répandrons partout, faute de savoir la concentrer. […] Beauté ne vaut rien sans savoir : L’un et l’autre fait bon avoir.
Mais nous n’en savons pas plus du détail de l’histoire, et il nous faut rester sur cette impression des hôtes de Cirey. […] Mais, avant de l’écouter, sachons un peu comment et pourquoi Voltaire lui-même y est venu. […] Ce sont surtout les jours où on lit des chants inédits de Jeanne, de la trop fameuse Jeanne (et on les lit dans la chambre mystérieuse des bains), ce sont ces jours de demi-licence qui font les belles heures de Mme de Graffigny ; nous verrons dans un instant qu’elle les paiera cher : On a fait du punch, écrit-elle à son ami Devaux après une de ces lectures ; Mme du Châtelet a chanté de sa voix divine : on a beaucoup ri sans savoir pourquoi, on a chanté des canons ; enfin le souper a été à peu près comme ceux que nous avons tant faits ensemble, où la gaieté ne sait ce qu’elle dit ni ce qu’elle fait, et rit sur la pointe d’une aiguille. […] s’écriait-il, allons, madame, écrivez qu’on vous renvoie l’original et les copies. » La pauvre femme ne comprenait pas bien et ne savait que répondre. — « Eh ! […] Si l’on se souciait de savoir comment Turgot connaissait si intimement Mme de Graffigny, l’abbé Morellet nous apprend que Turgot, du temps qu’il était en Sorbonne et abbé, s’était fait présenter chez elle, car elle réunissait beaucoup de gens de lettres.