Il avait d’ailleurs amassé en portefeuille un certain nombre de pièces légères ; il avait composé son Passage du mont Saint-Bernard, une Satire sur les Romans nouveaux, couronnée par l’Académie de Lyon, et sa pièce des Plaisirs du Poète. […] rien qu’un petit roman, qu’un petit poëme, s’écriait-il ; quelque chose d’art, si petit que ce fût de dimension, mais que la perfection ait couronné, et dont à jamais on se souvînt ; voilà ce que je tente, ce à quoi j’aspire, et vainement ! […] Puisque j’ai eu occasion de nommer Parny et que probablement j’y reviendrai peu, qu’on me permette d’ajouter une note écrite sur lui en toute sincérité dans un livret de Pensées : « Le grand tort, le malheur de Parny est d’avoir fait son poëme de la Guerre des Dieux : il subit par là le sort de Piron à cause de son ode, de Laclos pour son roman, de Louvet jusque dans sa renommée politique pour son Faublas, le sort auquel Voltaire n’échappe, pour sa Pucelle, qu’à la faveur de ses cent autres volumes où elle se noie, le sort qu’un immortel chansonnier encourrait pour sa part, s’il avait multiplié le nombre de certains couplets sans aveu. […] Nous retrouvons ce rapport de Millevoye a Lamartine délicatement exprimé dans une page du roman de Madame de Mably, par M.
Dostoïewski11 Depuis Poe, aucune œuvre étrangère n’a été accueillie en France, comme les romans de Dostoïewski, d’un étonnement admiratif. […] C’est le sens et le prix de ces étranges romans que ces notes tentent de fixer. […] Ainsi ces romans sont imbus de condoléance, depuis la scène où une petite enfant raconte à des parents endurcis pour leur fille, l’histoire de l’abandon de sa mère jusqu’à tous les actes évangélique de l’idiot, jusqu’à l’inoubliable entrevue de Raskolnikoff et de Sonia, irrités tous deux l’un contre l’autre, chargés des pires souillures et égaux dans le douloureux abandon de tout orgueil, qui tombent agenouillés l’un devant l’autre et pleurent sur leur souffrance et sur celle qui, diffuse dans la nuit du monde, fait sourdre de toute chair en toute terre, le même murmure de lamentations, et la même pluie lente de larmes. […] Comme tous ceux que le froid plaisir de connaître les choses ne distrait pas de s’en émouvoir, incapable d’arriver à la paix philosophique des idées, il s’est troublé, il s’est désolé, et a produit des œuvres qui sont plus des traités d’éthique et d’humanité, que d’intéressants romans.
Huysmans appartiennent en général, comme ceux des écrivains qui sont à la tête du roman, à l’esthétique réaliste. […] Parmi les innombrables tableaux de Paris, les croquis et les scènes dont regorgent les romans de M. […] Il a acquis à cette connaissance de la vie, la dose de véracité qui est indispensable au roman moderne, la force, la précision, la richesse et le pittoresque du style, les moyens, en somme, l’outil lui permettant d’élaborer et de ; réaliser sa conception particulière de l’âme et de la destinée humaine. […] Huysmans se figure le mécanisme de l’âme humaine, exagère certaines facultés, amoindrit l’action de certaines autres, que ses romans tranchent sur leurs congénères, se sont nécessairement revêtus d’un style original et aboutissent à une philosophie générale déduite jusqu’en ses extrêmes conséquences.
Le sujet est ce que les anciens ont nommé, dans le poème dramatique, la fable, et ce que nous nommons encore l’histoire ou le roman : c’est le fonds principal de l’action d’une tragédie ou d’une comédie. […] Roman. […] Ce mot sert aussi quelquefois à désigner les pièces dont le fonds est un roman connu, telles que sont la plupart des pièces de La Chaussée. […] La fable, soit tragique, soit comique, est ce qu’on appelle plus ordinairement le roman de la pièce.
Aujourd’hui, c’est un coin politique et historique ; demain, une poésie ou une rêverie mélancolique ; après-demain, quelque roman sanguinaire ou licencieux, puis tout d’un coup une chaste et grave et religieuse production ; il faut que la pauvre critique aille toujours à travers cela, il faut qu’elle s’en tire, qu’elle s’en teigne tour à tour, qu’elle voie assez de chaque objet pour en jaser pertinemment et d’un ton approprié. […] C’est bien autre chose si de ses vers on passe à sa prose, à ses romans ; la forme y va encore plus indépendante du fond, encore plus exorbitante par rapport au sentiment ; et il résulte de cette lecture prolongée que l’affecté de l’ensemble reflète sur le sincère même et en compromet l’effet. […] Théophile Gautier en manque trop souvent dans sa poésie et surtout dans ses romans.
Qu’il veuille chanter « le culte du moi » ou « l’énergie nationale », il jette toujours, en des romans mal faits et exsangues, quelques pages d’autobiographie ou d’histoire où ne frémit plus, passionnante, la vie multiforme. […] Cependant, certaines pages du roman valent par le mouvement ému du style, celles surtout qui disent, souriantes ou élégiaques, quelque fragment d’idylle. […] « Plus on est intelligent, dit à peu près Pascal, et plus on voit les différences. » Olivier Saylor l’a trop montré dans ses autres romans : dès qu’il ne s’agit plus de marine, il n’est pas intelligent.
C’est un « roman d’âmes », écrit par un homme tendre, spirituel et perspicace. […] Ces romans n’étaient point historiques. […] Les grands romans de Madeleine de Scudéry sont réfractaires à toute analyse. […] Le roman du dix-septième siècle s’est noyé dans le synthétisme ; le roman du dix-neuvième s’est brisé sur le particularisme. […] En un récent roman, qui a parfois l’intérêt d’une thèse de psychologie, M.
On a comparé ce roman à ceux de Voltaire : il ne leur ressemble guère ; il n’est pas gai ; disons-le même, il n’est pas amusant ; mais il attache par les faits, et on le lit comme on lirait le testament d’un proscrit. […] Il ne jugeait pas néanmoins impossible de ressaisir le sens naturel, physique, astronomique de ces traditions que les Grecs n’avaient pas comprises, et l’on sent qu’il y avait dans cette idée un fond de vérité suffisant pour la construction d’un roman ingénieux et agréable.
Le héros, Lavretzky, revient, au seuil de la vieillesse, dans la maison où, jeune, il a vécu son roman d’amour. […] Ils préfèrent les romans de M. […] Quand il voit un tableau, il veut ressembler aux personnages par l’attitude et le costume ; s’il lit un livre, il s’en approprie aveuglément les idées ; il prend pour modèles les héros des romans qu’il a justement en main, et s’identifie avec le caractère des personnes qui s’agitent devant lui sur la scène. […] Ils écrivent avec la même facilité des mystères, s’ils s’en promettent renom et bon débit, comme ils bâclaient des romans de chevalerie et de brigands, des récits d’aventures, des tragédies romaines et des idylles villageoises, quand la demande des critiques de journaux et du public paraissait se porter plutôt sur cette marchandise-là. […] Ici la nature n’est plus la blanche muraille sur laquelle se projettent, comme dans un jeu d’ombres chinoises, les images bigarrées de notre âme, mais un être vivant et pensant qui suit un coupable roman d’amour avec le même intérêt soutenu que le poète lui-même, et qui, également comme le poète, exprime à l’aide de ses moyens son contentement, sa joie, sa tristesse au sujet des différents chapitres de l’histoire.
Les romans de M. […] Le César, qui s’attendait à des titres de romans, sourit et passa. […] L’un de ces romans, Anatole, fut, rencontre bizarre ! […] Bref, elles contiennent une carcasse comme un vaudeville, un roman ou un drame. […] Ce demi-dieu qui se souvenait du ciel fit des romans, des brochures et des articles comme nous.
Les premiers poèmes et les premiers romans ont conté les aventures des dieux ou des rois ; dans ce temps-là, le héros marquant de tout drame devait nécessairement avoir la tête de plus que les autres hommes. […] Balzac, dans une de ses nouvelles, a montré un peintre aux prises avec le dessin, et Zola, dans son roman, nous montre le sien désespéré devant la couleur, qui, depuis Delacroix est le tourment des peintres. […] Très peu d’années avant la Révolution, Buffon était à une soirée de MmeNecker ; on lut un petit roman nouveau d’un jeune disciple de Rousseau : c’était, on le sait, Paul et Virginie. […] Paul et Virginie devait pourtant marquer dans la littérature française le début d’une phase plus importante qu’on ne le croit d’habitude, celle du roman réaliste à forme exotique et poétique. […] Gautier, dans le Roman de la momie.
Le roman commence un soir d’été en 1872. […] Nous ne voulons pas donner le dénouement du roman pour laisser quelque surprise à nos lecteurs. […] — Votre roman déborde de sensibilité — ou plutôt de sentiment, ce qui vaut mieux — et pas de mièvrerie, pas de grimace. […] Où l’un voit des védas, l’autre voit des romans. […] Tel est le résumé du roman de M.
Il ne faut pas, disent-ils, écrire un roman du même ton qu’un poème. […] À l’insuffisance, il faut se résigner ; un roman n’est pas un traité. […] Qui nous fera ce roman-là ? […] Roman. […] Paganism in the Roman Church, by the Rev.
On voit du reste cet idéal s’exprimer dans Mauprat et dans bien d’autres romans à la suite. […] Humaine, elle l’est encore par le souffle de fraternité qui circule dans tous les romans de George Sand. […] Ainsi dans ses romans rustiques elle a créé tout un monde d’églogue, une pastorale contemporaine. […] Sur tous ses romans, les derniers surtout, semble planer une muse moderne, la muse de la Bonté. […] Il a pour ainsi dire transfiguré Scarron dans un nouveau Roman comique.
L’on disait par exemple, du roman Au Bonheur des dames en avril 1883 : « Cette œuvre est de celles auxquelles l’on ne doit toucher que pour les étudier avec soin. » Mais en 1885, l’on en remarque d’autant mieux le reniement qu’encourt la récente publication du roman L’Œuvre et de Léon Cladel, Mi-diableZola se meurt, Cladel est mort ! […] Ensuite, de Nion entendit que la Revue reprît un haut éclectisme et qu’on la vît représentative de tout le mouvement d’avant-garde, tant de la poésie que du roman. […] J’avais même des projets de romans, toutes sortes de projets. […] Moréas le protéique n’est plus même « roman » : il a rencontré Malherbe, et Racine « en qui nous devons chercher les règles du vers et le reste ». […] Fèvre, si nettement utilitaire et humanitaire, dans le Roman, et à celle de M.
L’Académie porta malheur à ce roman. […] Et il serait facile de prouver, par des extraits de ses confessions, qu’il fut aussi naïf, aussi aimable, aussi noble que les héros de ses romans. […] Mais je suis peiné, je l’avoue, de voir son talent se débattre contre la doctrine ingénieuse et revêche qui tyrannise tout son roman. […] Ils ont étendu leur enquête jusqu’aux romans et poèmes où se marque l’activité intellectuelle de nos voisins. […] On en pourrait faire un roman paisible, à la manière anglaise, sous ce titre : l’Idylle d’un receveur d’enregistrement.
Sandeau avait parlé du roman avec modestie pour son propre compte, mais avec une sorte de fierté pour le genre : il avait eu le bon goût de paraître étonné et confus d’être le premier romancier proprement dit appelé à l’honneur de siéger à l’Académie, lorsqu’autrefois ni Le Sage ni l’abbé Prévost n’y avaient été admis, et que, de nos jours, M. de Balzac et d’autres encore avaient brillé par leur absence. […] Le roman est un genre vague, mal aisément défini ; il touche à tout, il s’applique à l’histoire elle-même, il s’élève jusqu’à l’épopée ; il tombe aussi, il se rabaisse, et, à vouloir tout peindre, il s’égare.
Saint-Front de Périgueux, l’abbaye du Mont-Saint-Michel, les églises d’Auvergne, tout cet art roman qui s’épanouit au xie siècle, l’art gothique qui le continue, voilà par où le moyen âge participa au désir de créer, à la faculté de sentir le beau. Il était nécessaire de le dire, car la littérature ici ne reflète pas tout le génie national : si le Parthénon et une tragédie de Sophocle, un discours de Bourdaloue et les jardins de Versailles sont des manifestations étroitement apparentées du même génie, rien dans les formes littéraires du moyen âge français n’évoque l’idée de la conception esthétique qui fit surgir les grands monuments de l’art roman ou gothique.
Au premier abord, on dirait qu’il est chimérique de vouloir extraire quoi que ce soit de certain de l’infinie variété des opinions et impressions individuelles que suscite un roman, une pièce de théâtre, un poème, un discours, etc. […] Le héros d’un roman qui réussit se reproduit dans une foule d’imitateurs.
Madame de Staël, dans son livre de l’Allemagne, parle ainsi de Werther : « Les Allemands sont très forts en romans qui peignent la vie domestique. Plusieurs de ces romans méritent d’être cités ; mais ce qui est sans égal et sans pareil, c’est Werther. […] et quelle valeur artistique et morale a ce roman ? […] Le roman dure deux ans, suivant toujours les vicissitudes des saisons ; et Werther, après avoir passé par l’extrême délire en été, s’affaisse avec l’automne, et se tue en hiver. […] Werther est, sous bien des rapports, comme dit madame de Staël, « un roman sans égal et sans pareil » ; c’est une des plus émouvantes compositions de l’art moderne : son effet sur les imaginations jeunes sera donc toujours redoutable ; mais, pour les raisons que je viens de donner, je crois cette lecture plus salutaire à notre époque que dangereuse.
C’est à Riom qu’il s’arrête d’abord, c’est là qu’à propos d’une beauté, merveille de cette ville et de la province, il se fait au long raconter par une personne de qualité du pays tout un petit roman des amours de cette belle45, lequel ne tient pas moins de trente pages, et qui pourrait être vraiment de madame de La Fayette elle-même. Comme un autre prélat de sa connaissance, le docte Huet, Fléchier aimait les romans et les traitait avec indulgence, en ami de mademoiselle de Scudéry. […] Ce premier petit roman nous met en goût et en confiance avec Fléchier ; on sent qu’on a affaire, non-seulement à un écrivain singulièrement poli, mais à un esprit observateur et délié qui s’entend aux beaux sentiments, aux grandes passions, qui en sourit tout bas en les exposant, et les décrit à plaisir sans s’y prendre.
Il a touché à tous les genres, hormis les chansons de geste et les romans : il a fait un miracle dramatique, un monologue bouffon, deux vies de saints, des fabliaux, des complaintes dévotes, funèbres, satiriques, des chansons, des dits satiriques ou didactiques, des descriptions allégoriques : son œuvre pourrait se distribuer dans trois chapitres et plus de cette histoire. […] Si l’on pouvait, en évitant la confusion, suivre la chronologie sans distinguer les genres, il faudrait introduire Rutebeuf entre les deux parties du Roman de la Rose : car il écrit après Guillaume de Lorris, dont les allégories visiblement l’enchantent et l’inspirent. […] Sa science n’est pas cléricale : il sait le roman de Renart et l’œuvre de G. de Lorris85.