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1141. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [IV] »

quand l’armée, habituée depuis six ans à un avancement sans exemple, voit de toutes parts des sous-lieutenants devenus rois, et des officiers très-ordinaires devenus généraux en six ans ! […] Il avait espéré en arrivant trouver l’empereur Alexandre investi d’un pouvoir supérieur et se l’était figuré comme une sorte d’Agamemnon dans la ligue des rois : avoir pour soi la confiance et l’oreille d’Alexandre eût tout simplifié. […] Qu’il aille en France, en Russie, qu’il entre au service des czars ou des rois, il reste Suisse au fond du cœur : la petite patrie, il ne l’abdique jamais au sein des empires, et au moment critique, à l’heure du péril, il se retrouve patriote suisse comme au premier jour, comme au jour du départ du pays natal, prêt à répondre à son appel et à le servir.

1142. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Discours préliminaire » pp. 25-70

On a dit en politique qu’un roi ne pouvait pas subsister sans noblesse ou sans pairie ; à la cour de l’opinion, il faut aussi que des gradations de rangs garantissent la suprématie. […] Les géomètres, les physiciens, les peintres et les poètes recevraient des encouragements sous le règne de rois tout-puissants, tandis que la philosophie politique et religieuse paraîtrait à de tels maîtres la plus redoutable des insurrections. […] Sans doute les découvertes des sciences doivent à la longue donner une nouvelle force à cette haute philosophie11 qui juge les peuples et les rois ; mais cet avenir éloigné n’effraie point les tyrans : l’on en a vu plusieurs protéger les sciences et les arts ; tous ont redouté les ennemis naturels de la protection même, les penseurs et les philosophes.

1143. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLIXe entretien. De la monarchie littéraire & artistique ou les Médicis (suite) »

XV Les rois de l’Europe s’empressèrent de rechercher en mariage les filles de cette illustre maison, qui commença la dynastie par les alliances. […] C’est cette force qui les fit rois : leur supériorité s’élève naturellement comme une végétation du sol et de la mer. […] Leur argent négociait pour eux, et ils prêtèrent plus d’une fois des sommes considérables au roi de Naples, à l’Espagne, à l’Angleterre, à la France, pour équilibrer le monde et pour se faire des clients des rois.

1144. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre IV. Le théâtre romantique »

Et voici les Burgraves : « l’histoire, la légende, le conte, la réalité, la nature, la famille, l’amour, des mœurs naïves, des physionomies sauvages, les princes, les soldats, les aventuriers, les rois, des patriarches comme dans la Bible, des chasseurs d’hommes comme dans Homère, des Titans comme dans Eschyle, tout s’offrait à la fois à l’imagination éblouie de l’auteur ». […] Cependant Marion de Lorme, Le roi s’amuse, la Maréchale d’Ancre, Louis XI, complétaient l’éducation du peuple. […] Le Roi s’amuse (une seule représ.), 1832.

1145. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre douzième »

Les pères endettés pour les mois de nourrice de leurs enfants, s’y réfugieraient contre les gens de justice, et nul n’y pourrait être arrêté que sur un ordre du roi, signé de sa main. […] Sa fidélité à l’antique monarchie, chevaleresque par les déclarations, très peu par les actes, a été, pour ses deux derniers rois, un embarras et un péril, et nous avons vu le champion de la descendance de Robert le Fort porté sur le pavois populaire par ceux qui l’avaient chassée. La monarchie tombée, cette fidélité eut l’air d’une pose théâtrale, et Chateaubriand pleurant ses rois exilés ressemble trop à un voyageur appuyé contre un débris de colonne, qui médite parmi des ruines.

1146. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « L’abbé Prevost et les bénédictins. »

Elles se trouvent aux manuscrits de la Bibliothèque du Roi dans les paquets de dom Grenier (n° 5 du 15e paquet) ; elles nous ont été signalées par un investigateur instruit, M.  […] Son père, procureur du Roi à Hesdin, assista à sa profession ; la veille, il lui avoit donné les avis salutaires qu’un père respectable pouvoit donner à un fils : il lui tint ce propos entre autres, en présence de la Communauté de Saint-Wandrille, si je ne me trompe, que s’il manquoit de son vivant aux engagements qu’il étoit parfaitement libre de contracter ou de ne pas contracter, il le chercheroit par toute la terre pour lui brûler la cervelle.

1147. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre VII. Induction et déduction. — Diverses causes des faux raisonnements »

Après quoi Villon poursuit son propos : Puisque papes, rois, fils de rois… Sont ensevelis morts et froids, En autrui mains (aux mains d’autrui) passent leurs rênes ; Moi, pauvre mercerot de Rennes, Mourrai-je pas ?

1148. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Joséphin Soulary »

»… Et, pour abréger, Alexandre, vexé de l’indifférence de Sutor, met le feu à Persépolis : Le grand roi se vengeait d’un cordonnier coupable De ne l’avoir pas regardé ! […] Soulary fût le roi des poetae minores.

1149. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Barbey d’Aurevilly. »

Il écrit couramment (et je ne sais si vous sentez comme moi ce qu’il y a d’impayable dans l’intonation à la fois hautaine et familière et, pour ainsi dire, dans le « geste » de ces phrases) : « Spirituelles, nobles, du ton le plus faubourg Saint-Germain, mais ce soir-là hardies comme des pages de la maison du roi, quand il y avait une maison du roi et des pages, elles furent d’un étincellement d’esprit, d’un mouvement, d’une verve et d’un brio incomparables. » — « Il fallait qu’il fût trouvé de très bonne compagnie pour ne pas être souvent trouvé de la mauvaise.

1150. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Chefs-d’œuvre de la littérature française (Collection Didot). Hamilton. » pp. 92-107

Venu en France à la révolution de 1688, à la suite de son roi légitime, il y vécut dans le meilleur monde, se dédommageant des ennuis de la petite cour dévote de Saint-Germain par des séjours chez les Berwick et chez les Grammont. […] Grammont, dangereusement malade, et pressé de se convertir par Dangeau, que lui avait envoyé le roi, se retourne vers sa femme, fort dévote elle-même : « Comtesse, dit-il, si vous n’y prenez garde, voilà Dangeau qui va vous escamoter ma conversion. » Ce qui n’empêcha pas, en fin de compte, la conversion d’être suffisamment sincère.

1151. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — I. La Poësie en elle-même. » pp. 234-256

Le roi, courroucé, le mande sur le champ, Le poëte, en paroissant, s’attendoit à une récompense ; mais, qu’il fut étonné quand ce monarque lui dit avec menace : Je vous ordonne de sortir incessamment de la ville & de mes états. […] Le roi lui demanda, pour le mortifier, s’il sçavoit le droit public.

1152. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XX. De Libanius, et de tous les autres orateurs qui ont fait l’éloge de Julien. Jugement sur ce prince. »

Ainsi, multipliant leur fortune par la misère des autres, ils étendaient leur insatiable avidité aux bornes de la terre, demandant, au nom et sous l’autorité du prince, tout ce qui flattait leurs désirs, sans qu’il fût jamais permis de refuser ; les villes les plus anciennes étaient dépouillées ; des monuments qui avaient échappé au ravage des siècles, étaient conduits à travers les mers pour embellir les palais destinés à des fils d’artisans, et leur faire des habitations plus belles que celles des rois : ces oppresseurs en avaient d’autres sous eux qui les imitaient ; l’esclave avait son ambition comme le maître ; à son exemple, il outrageait, tourmentait, dépouillait, chargeait de fers, et pour s’enrichir, reversait sur d’autres le despotisme que son maître exerçait sur lui. […] Son hymne au Soleil Roi est une hymne au Logos, ou à l’intelligence éternelle qui joue un si grand rôle dans Platon.

1153. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XVII » pp. 70-73

Le seul petit intérêt a été, l’autre jour, les quatorze mille hommes qu’on voulait retrancher au maréchal Soult, et auxquels il tenait mordicus, ainsi que le roi.

1154. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires de mademoiselle Bertin sur la reine Marie-Antoinette »

Une fois seulement mademoiselle Rose nous apprend que l’espèce de brouillerie qui divisait la reine et les tantes du roi se rattachait à la politique : madame Adélaïde tenait pour M. de Maurepas, et la reine pour M. de Choiseul : indè iræ ; on sent qu’un pareil temps est déjà loin de nous.

1155. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Guerne, André de (1853-1912) »

le nom dont on le nomme, Consul, directeur, roi sauveur ?

1156. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 122-127

L'Abbé Duperron, depuis Cardinal, fut chargé de prononcer son Oraison funebre, après un Service magnifique où le Roi avoit envoyé sa Musique.

1157. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre IV. Le Père. — Priam. »

Ainsi Priam ne parle encore de lui qu’en se confondant avec Pélée ; il force Achille à ne voir que son propre père dans un roi suppliant et malheureux.

1158. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre premier. Beaux-arts. — Chapitre III. Partie historique de la Peinture chez les Modernes. »

Un moine nommé Méthodius peignit dans le huitième siècle ce jugement dernier qui convertit Bogoris, roi des Bulgares126.

1159. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Paul Nibelle »

Les Légendes de la Vallée 5 se recommandent précisément par ce naturel et cette simplicité qui firent de Sterne un si grand modèle, et il faut remercier le hasard de ce que nous pouvons placer à côté de ce roi des conteurs mélancoliques6 les essais d’un jeune homme qui sent sa vocation littéraire l’entraîner du côté des récits rêveurs et touchants.

1160. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre troisième. Découverte du véritable Homère — Chapitre III. Du temps où vécut Homère » pp. 260-263

. — Homère nous présente comme l’aliment le plus délicat des héros, la farine mêlée de fromage et de miel ; mais il tire de la pêche deux de ses comparaisons ; et lorsqu’Ulysse, rentrant dans son palais sous les habits de l’indigence, demande l’aumône à l’un des amants de Pénélope, il lui dit que les dieux donnent aux rois hospitaliers et bienfaisants des mers abondantes en poissons qui font les délices des festins . — 10.

1161. (1894) Dégénérescence. Fin de siècle, le mysticisme. L’égotisme, le réalisme, le vingtième siècle

Roi « fin de siècle ». […] Un lit d’or pour la fille du roi. […] Une riche ceinture pour la fille du roi. […] Douleur de cœur pour la fille du roi. […] Peine d’enfer pour la fille du roi ».

1162. (1896) Les idées en marche pp. 1-385

Kant, le roi de la raison pure, admirait par-dessus tous Rousseau. […] Ils se rêvent rois et se réveillent pasteurs de quels tristes troupeaux. […] Le reproche que je fais à quelques-uns des récits du Roi au masque d’or, c’est d’être trop travaillés. […] Or il n’a point trouvé les phrases définitives pour glorifier ce roi de la phrase, que nous honorons tellement aujourd’hui. […] Dargelle, un riche, un roi de l’or, l’emploi de son impérieuse énergie.

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