Il tend à prouver dans ce dialogue cette contre-vérité, trop évidente, que le juste est récompensé par les biens d’ici-bas, et que le méchant est puni par des maux temporels, expiation immédiate de ses fautes. […] Il cite un merveilleux passage de la législation indienne de Brahma, qui prouve que la philosophie de la société est aussi vieille que la société elle-même. […] Garde-toi bien d’envisager les ouvrages de ton sexe du côté de l’utilité matérielle, qui n’est rien ; ils servent à prouver que tu es femme et que tu te tiens pour telle, et c’est beaucoup.
Elle me traitait en fils plus qu’en protégé ; à sa mort elle porta mon nom dans son testament, pour me prouver que sa pensée survivait en elle à la vie ; je lui garde de mon côté un souvenir où la reconnaissance et l’attrait se complètent ; excusez-moi d’en avoir parlé un peu longuement à propos de madame Récamier, son amie ; ces deux figures se confondent, bien qu’elles ne se ressemblent pas. […] Mon arrivée interrompit la conversation entre ces deux femmes, conversation qui paraissait être animée, quoique à voix basse, car l’une d’elles (l’inconnue) avait sur les joues cette coloration fugitive du sang en mouvement sur un fond de pâleur qui prouve qu’on a poussé tête à tête un entretien jusqu’à la lassitude. […] » Ces derniers mots furent prononcés avec un accent de chagrin et avec un pli d’irritation sur les lèvres qui me prouva que son prétendu rôle de prince démocratique lui restait lourd sur le cœur.
Il m’était prouvé qu’elle ne pouvait plus être heureuse ici-bas ; quant à Thérèse, je n’ai jamais senti la moindre étincelle d’amour pour elle ; les besoins sensuels satisfaits près d’elle n’ont jamais eu rien de spécial à sa personne. » Ce fut à cette époque, le milieu de la vie déjà passé, que Rousseau chercha dans sa seule imagination le fantôme de cet amour que son cœur ne lui avait jamais fait éprouver. […] Bientôt il entre en querelles épistolaires avec les membres du gouvernement de Genève qui ont condamné ses principes religieux ; et, pour leur prouver son christianisme, il abjure le catholicisme et se convertit dogmatiquement et pratiquement au calvinisme sous la direction du pasteur du village. […] C’est ce que nous allons essayer de vous prouver en commentant ici le Contrat social.
« J’espère, dit-il, sans pouvoir le prouver, que je retrouverai, dans une autre vie, les hommes vertueux qui y seront mieux traités que les méchants. […] « — Examinons donc, reprend Socrate, si cette immortalité est vraisemblable, ou si elle ne l’est pas. » Il se livre ici à une longue argumentation, plus sophistique que réelle, pour prouver, à la façon des sophistes, que toute chose naît de son contraire : le jour de la nuit, la veille du sommeil, la vie de la mort, la mort de la vie. […] « Et tout ce long discours que je viens de faire devant vous, pour vous prouver que, dès que j’aurai avalé le poison, je ne demeurerai plus avec vous, mais que je vous quitterai pour aller jouir des félicités ineffables, il me paraît que tout cela a été dit en pure perte pour lui, comme si j’avais voulu seulement par là le consoler et me consoler moi-même.
Il prouve la nécessité de connaître, pour en juger les effets, le ressort essentiel de tout système scolaire. […] Une longue expérience a prouvé qu’il préfère la correction à la verve inventive et, s’il faut choisir entre deux maux, l’excès de pondération à l’excès d’originalité. […] Dans l’œuvre d’un Voltaire ou d’un Sainte-Beuve, il est aisé de signaler tel ouvrage ou tel passage qui prouve que l’auteur était, au moment où il l’écrivit, en mal de candidature académique.
Mais que prouve le mot « succès » ? […] L’étonnement de la multitude, le venin de l’envie jettent leurs ombres jusque dans le cœur de la femme aimante ; le doute et la jalousie lui prouvent qu’il ne peut pas être compris, mais seulement adoré, alors il avoue sa divinité, et retourne anéanti dans sa solitude. » Wagner allait entreprendre l’exécution définitive de Lohengrin, quand des doutes lui furent suggérés sur cette conception qui le passionnait. […] Cela ne prouve aucunement que cet objet sans antécédent, ne soit pas digne d’inaugurer une catégorie nouvelle.
— Selon nous, le caractère irréductible ne prouve nullement une origine a priori dans le pur intellect. […] La nécessité de mes modes de sentir, particuliers ou généraux, prouve que leur origine est dans des conditions qui me sont extérieures, non dans la spontanéité de mon intellect. […] Quand même la représentation de l’étendue serait liée à toute expérience, cela prouverait simplement qu’elle est un mode général de l’expérience, c’est-à-dire une expérience commune à toutes les expériences, comme l’intensité.
Dans ces matières sans autre solution que la foi, et où tout est livré aux conjectures, le vraisemblable est la seule approximation du vrai ; quand on ne peut pas prouver, on imagine. […] Son œuvre le prouve. […] Sa nature le prouve ; l’infini, l’éternité, la perfection sont les attributs de l’être des êtres. » Elle dit : « Il a créé et il crée sans limite de temps, d’espace, de puissance, autant de créatures que l’infini de sa pensée comporte de sagesse, de puissance et de fécondité créatrices.
Ils ont découvert, en outre, que, comme il était prouvé (écoutez bien ceci) qu’un mille carré pouvait nourrir dix fois plus d’hommes civilisés que d’hommes sauvages, la raison indiquait que, partout où les hommes civilisés pouvaient s’établir, il fallait que les sauvages cédassent la place. […] Ces figures, Tocqueville les avait à sa disposition, comme le prouve son Journal de notes : pourquoi les tenait-il en portefeuilles ?
L’échec du général Cavaignac au 10 décembre 1848 l’avait affligé sans l’étonner (disposition qui lui était devenue comme habituelle) ; cet échec, qui ne s’adressait, selon lui, qu’aux républicains de la veille, et qui prouvait seulement la répulsion du pays pour la république, n’avait à ses yeux qu’une signification négative. […] Je voudrais bien que tu m’aidasses à y voir plus clair… » Les sceptiques pourraient bien avoir raison : cette philosophie des faits, tirée à distance, avec tant d’effort, et qui varie au gré de chaque cerveau, ne prouve guère, après tout, que la force de tête et la puissance de réflexion de celui qui la trouve.
En ceci, les suites l’ont bien prouvé, M. de La Mennais se trompait de plusieurs façons. […] Pendant les intervalles de la controverse vigoureuse à laquelle on l’aurait cru tout employé, serein et libre, retiré de ce monde politique actif où le Conservateur l’avait vu un instant mêlé et d’où tant d’intrigues hideuses l’avaient fait fuir, entouré de quelques pieux disciples, sous les chênes druidiques de La Chênaie, seul débris d’une fortune en ruine, il composait les premières parties d’un grand ouvrage de philosophie religieuse qui n’est pas fini, mais qui promet d’embrasser par une méthode toute rationnelle l’ordre entier des connaissances humaines, à partir de la plus simple notion de l’être : le but dernier de l’auteur, dans cette conception encyclopédique, est de rejoindre d’aussi près que possible les vérités primordiales d’ailleurs imposées, et de prouver à l’orgueilleuse raison elle-même qu’en poussant avec ses seules ressources elle n’a rien de mieux à faire que d’y aboutir.
A propos des similitudes frappantes et presque des symétries d’accidents qui sautent aux yeux entre l’avénement de la seconde race et celui de la troisième, il disait : « Cette analogie de causes et d’effets est remarquable, et prouve combien les choses agissent avec suite, s’accomplissent de nécessité, et se servent des hommes comme moyens, et des événements comme occasions. » Après avoir montré dans saint Louis le principal fondateur du système monarchique, il suivait les progrès de l’œuvre sous les plus habiles successeurs, et faisait voir avec le temps la royauté de plus en plus puissante et sans contrôle, roulant à la fin sur un terrain uni où elle n’éprouva pas d’obstacle, mais où elle manqua de soutien ; si bien qu’un jour « elle se trouva seule en face de la Révolution, c’est-à-dire d’un grand peuple qui n’était pas à sa place et qui voulait s’y mettre, et elle ne résista pas. […] Il l’a hautement prouvé et par ce livre de la Révolution, et par l’admirable tableau qu’il a donné des événements de Hollande et de la mort des frères de Witt dans le Recueil sur Louis XIV.
Pour sa famille, je ne répondrais pas qu’il l’amusât constamment ; mais nous qui ne sommes pas amoureux, le moyen de lui en vouloir quand il nous dit : « Je lui prouvai par un raisonnement sans réplique que ce qu’il nommoit amour invincible, constance inviolable, fidélité nécessaire, étoient autant de chimères que la religion et l’ordre même de la nature ne connoissoient pas dans un sens si badin ? […] On trouva chez lui un petit papier, écrit de sa main, qui contenait ces mots : Trois ouvrages qui m’occuperont le reste de mes jours dans ma retraite : 1° L’un de raisonnement : — la Religion prouvée par ce qu’il y a de plus certain dans les connaissances humaines ; méthode historique et philosophique qui entraîne la ruine des objections ; 2° L’autre historique : — histoire de la conduite de Dieu pour le soutien de la foi depuis l’origine du Christianisme ; 3° Le troisième de morale : — l’esprit de la Religion dans l’ordre de la société.
Et cela ne prouve pas précisément que les bons lettrés qui se livrent à ces exercices aient le génie de Victor Hugo. […] Mais cela prouve au moins qu’il y a dans la poésie de l’auteur des Quatre Vents de l’esprit une énorme part de fabrication quasi mécanique et automatique, quelque chose où ni le cœur, ni la pensée ne sont intéressés.
Les pleines gerbées de fables, de traditions, de récits mythiques rassemblées chaque mois par les recueils de folklore prouvent que le génie de la France s’y prête à l’égal du génie germanique. […] Vielé-Griffin et M. de Régnier prouvent par leurs livres qu’ils pensent bien ainsi.
Calvin, par la réponse qu’il y fit, prouva que s’il avait dû céder, il n’avait pas abdiqué. […] Calvin l’avait compris aussi lorsque pouvant choisir entre le latin et le grec, cet homme, à qui Platon n’était pas moins familier que Cicéron, prit ses modèles dans la littérature latine, il prouva qu’il sentait mieux sa langue que Rabelais.
Les obscurités même n’en déplaisent pas : on y voit des avances faites à notre sagacité ; elles ont prouvé des panégyristes83. […] un esprit de cette application et de cette force, si profond observateur et si fin, qui, par l’art de diriger son génie vers les études où il était le plus propre, sa vie vers le genre de bonheur dont il était le plus capable, a paru si bien prouver qu’il se connaissait, Montesquieu aurait ignoré quelque chose de l’homme !
que le monde est malade, et qu’il le prouve par cette obstination à revenir sans fin sur son infirmité sexuelle. […] La sérénité le prouve avec laquelle ce brave Amadis Jamyn et l’excellent abbé Desportes, lui-même, reprennent pour complaire à sa Majesté très-chrétienne, Henri de France et de Pologne, troisième du nom, les couplets antiques de l’Amour alterné et « pétrarquisent » indifféremment en l’honneur des belles dames et des mignons de la Cour.
Étrange manière de lui prouver son amour que de l’envoyer à la boucherie ! […] Et, pour prouver qu’elle l’a bien gagné, elle fouille dans ce million à pleines mains, elle s’en asperge, elle s’y baigne.
Elle a prouvé dans ses derniers moments que son âme était un composé de force et de faiblesse, mélange qui, dans une femme, ne me surprendra jamais. […] Elle avait tout à craindre à chaque minute, car, avec un tel homme, tout était possible ; un sourire même de lui et une mine plus ou moins gracieuse ne prouvaient rien : Vous ne le connaissez pas, ma bonne, disait-elle un jour à Mme Du Hausset, avec qui elle causait de je ne sais quelle rivale qu’on avait essayé de lui susciter ; s’il devait la mettre ce soir dans mon appartement, il la traiterait froidement devant le monde, et me traiterait avec la plus grande amitié.
Du reste, disons-le, jamais les exécutions n’ont été accompagnées de circonstances plus atroces que depuis cette révocation du sursis de juillet, jamais l’anecdote de la Grève n’a été plus révoltante et n’a mieux prouvé l’exécration de la peine de mort. […] Au fond de ce doucereux verbiage, vous ne trouvez que dureté de cœur, cruauté, barbarie, envie de prouver son zèle, nécessité de gagner ses honoraires.
A ce thème se rattachent des contes en grand nombre qui prouvent que tel est un colosse, comparé aux êtres de sa race, qui se trouve n’être plus qu’un nain minuscule et débile en regard des guinné. […] Pas de meurtres simulés dont l’exécution serait prouvée par la présentation des organes de certains animaux, comme on le voit dans Geneviève de Brabant, Camaral-zaman (1001 nuits) ou la 2e partie de la Belle au bois dormant (épisode d’Aurore et du petit Jour).