Il n’a pas poussé jusque-là son scepticisme.
Il y a beaucoup de critiques qui ne poussent pas l’exigence si loin.
C’était cette vieille idée de la conquête, qui fait qu’un homme, à la tête de quelques hommes comme lui, s’empare d’un pays mal gouverné, malheureux, exploité par des corrupteurs imbéciles, et le pousse dans des voies de prospérité, d’intelligence et de gouvernement.
Quel que soit le mérite, ignoré, du reste, de ces traductions que l’avenir s’arrachera peut-être, l’instinct commerçant de son pays parlant plus haut que son génie de traducteur poussa bientôt Buloz à l’entreprise littéraire qui, pour Vapereau, en a fait un littérateur.
» Le seul poète après Racine, André Chénier, avait poussé son mélodieux soupir païen ; mais les prosateurs de la Convention n’avaient pas voulu en écouter davantage, et le cou du cygne avait été brutalement coupé… Sous l’Empereur, l’action héroïque, qui est, certes !
Le scepticisme, l’inquiétude et la peur, qui firent pousser de si magnifiques cris d’aigle épouvanté à l’âme de Pascal, sont plus communs que la foi, l’amour et l’espérance, et les hommes sont faits ainsi qu’ils entendent mieux la voix qui les crie.
Mais sérieusement, et pour qui n’ignore pas la pente des choses, et où la logique pousse l’esprit encore plus qu’elle ne le mène, pour qui nous a prouvé que le mysticisme de Saint-Martin, comme tout mysticisme en dehors de la règle posée par l’Église, traîne l’esprit jusqu’au panthéisme, pour un homme expérimenté en ces matières, qui sait fort bien qu’il n’y a plus maintenant face à face, en philosophie, que le Catholicisme et le Panthéisme, et que toute idée se ramène forcément à l’un ou à l’autre de ces grands systèmes, sans pouvoir jamais en sortir, était-ce bien la peine de s’interrompre et de s’arrêter ?
Mais, tel que nous l’avons, avec ses défauts, sa manière, sa préciosité (Monselet s’est aussi comparé à Voiture), avec la fausseté de beaucoup de rapprochements qui ont trompé un œil qu’on ne trompera plus quand il sera attentif, et enfin les souvenirs d’études, les grandes herbes qu’a poussées le xviiie siècle au milieu de tout cela, Monsieur de Cupidon, ce livre dont on peut trop dire encore ce qu’un critique exquis (Joubert) disait de Gil Blas : « On sent qu’il a été écrit au café, entre deux parties de dominos », Monsieur de Cupidon nous fait croire à un autre livre de Monselet qui établirait et fixerait sa renommée.
Un poète individuel fonde une école parce que le succès ou l’admiration déduit une poétique de ses œuvres, parce que le chêne n’est pas responsable, après tout, des glands qui tombent autour de lui et qui poussent comme ils peuvent dans les mille hasards du terrain où s’enfoncent ses racines ; mais si un poète individuel fonde une école malgré lui, ou s’il accepte cet orgueilleux et dangereux titre de chef d’école, il s’y énerve, y expose et finit par y perdre l’originalité de son inspiration et le meilleur caractère de son génie.
Il compose le genre humain à sa naissance d’hommes simples et débonnaires, qui auraient été poussés par l’intérêt à la vie sociale ; c’est dans le fait l’hypothèse d’Épicure.Puis vient Selden, qui appuie son système sur le petit nombre de lois que Dieu dicta aux enfants de Noé.
Figurez-vous que l’artiste se fasse une règle de ne jamais pousser plus avant l’exécution de ses œuvres : quel art conventionnel cela donnerait ! […] Nous nous expliquons ce besoin de pousser la convention jusqu’à ses dernières limites. […] Le talent de l’expression, poussé à un degré extraordinaire, donnera l’impression du grand art, parce qu’il exige en effet une faculté d’invention surprenante. […] Il faut s’ingénier continuellement à trouver la meilleure façon de pousser l’outil, le tour de main qui abrège la tâche, les artifices par lesquels on déjoue le mauvais vouloir de la matière. […] Parfois il pousse des sifflements dont retentissent les hautes montagnes.
L’engouement du système Law, de l’Union générale, n’est rien à côté de la véritable furie de lucre qui s’élève de toutes parts et qui pousse des troupeaux d’actionnaires à la Bourse où le marché grandit chaque jour. […] On le supplie de s’abriter aussi ; il refuse et « tout seul, il s’avance, au milieu des balles et des obus, sans hâte, de sa même allure morne et indifférente, allant à son destin… Il marchait, il poussait son cheval à petits pas. […] de Tacite ; mais ce cri était ici poussé par des héros. […] Poussé par le désir de s’instruire, il va en Danemark, en Suède, puis s’embarque pour aller retrouver ses frères à Philadelphie. […] Longtemps encore après Tartuffe dans la question des libertés de l’Église gallicane, il ne craindra pas, pour faire triompher sa politique religieuse, de menacer, de pousser jusqu’au schisme, s’il le faut
Il y reste droit, le torse raidi, il n’a qu’un petit balancement de la tête à chaque secousse du train qui continue à l’emporter, tandis que la locomotive, heureuse d’arriver sans doute, pousse des sifflements aigus, toute une fanfare de joie délirante, à travers la nuit calme. […] … ………………………………………………………………………………………… « Après chaque question, l’assistance pousse de vrais hurlements et l’interrogatoire continue de plus belle, pendant des heures et des heures, jusqu’à la nuit tombante. […] Anatole France ; admirable et terrifiant jardin que celui dans lequel il nous promène, jardin où naissent de riantes fleurs aussi douces à voir qu’à respirer, fleurs de jeunesse à côté desquelles en poussent d’autres qui exhalent ces poisons mortels qui sont le doute, l’athéisme et le scepticisme. […] Ils vous poussent à déchoir. […] À la fois poète, analyste et naturaliste, il a joui de tout ce qui l’entourait et il n’est pas jusqu’à la brouette qu’il poussait devant lui qui ne lui ait fourni un peu de joie.
Il a eu le courage de tout lire jusqu’au bout, même les pages les plus « poussées » des romans naturalistes, même les niaiseries inventées par les patriotes de café-concert, même les facéties des mauvais plaisants qui ont cru nous venger de nos défaites par de tristes farces sur la choucroute et sur Wagner. […] Les aphorismes sont tenaces et poussent comme herbe folle en ce spirituel pays de France. […] Ne vous est-il pas arrivé, dans vos promenades d’admirer, malgré vous, les fleurs maladives, trop colorées, qui poussent, avec une indifférence presque choquante, sur la terre fraîchement remuée des cimetières ? […] Henriette sera hantée par l’idée d’expiation et de pénitence ; sa charité la poussera à aider, dans son repentir efficace, l’homme qui a failli et qui l’aime ; son catholicisme l’engagera, par une grâce irrésistible, dans une œuvre de relèvement et de réparation. […] Ils ont poussé des portes qui n’étaient fermées qu’au loquet, sont entrés dans des maisons et se sont efforcés de faire connaissance avec les habitants.
Dès lors il n’eut qu’à tenir le gouvernail, ses amis le poussaient insensiblement à la dictature. […] je sens pousser des ailes de corbeau Depuis que j’ai tâté d’une chair de voirie ! […] Un jardinet où il poussait plus de pierres que de légumes, un appentis en planches pour la vache, et c’était tout. […] Les marmots n’en poussaient pas moins drus et n’en étaient pas moins florissants, bien qu’ils fussent à peine couverts et qu’ils reçussent plus de taloches que de pain blanc. […] « Elle poussa Denise devant elle, sans s’inquiéter de Pommeret, et la reconduisit dans sa chambre où elle l’enferma.
Vous ne trouverez non plus, dans aucune autre littérature, vingt écrivains pour un par génération qui se soient transmis à eux-mêmes la mission, tantôt de maintenir le poète dans la rigoureuse observation des règles, ou tantôt au contraire de le pousser non pas peut-être à les violer, mais à les promouvoir. […] Tout ce qui est naturel n’est donc pas de soi bon ou louable, comme on semble le croire ; et, conseiller à l’art, en termes généraux, d’imiter la nature, il se peut que ce soit le pousser dans une voie déplorable. […] On pourrait pousser le parallèle ; et, puisqu’ils ont agi l’un et l’autre simultanément, on pourrait, après la ressemblance que l’origine avait mise entre eux, signaler maintenant les différences. […] Mais les exclure de l’enseignement, c’est le nier dans sa raison d’être, qui est de transmettre à la génération future, avec la science acquise, les moyens les plus propres à la pousser plus avant. […] Taine lui-même, nous le verrons bientôt, n’a pas poussé plus loin la confiance dans l’autorité des lois ; et si l’histoire, selon son expression, n’est qu’un problème de mécanique physiologique, qu’est-elle de plus pour Cousin ?
Ou bien, ne pouvant le reprendre, elle le poussera, par dépit, à sa perte. […] Il est comme enragé de vérité ; et, quand il la tient, il la pousse, dans la pratique, jusqu’aux dernières conséquences, quoi qu’il en puisse advenir de fâcheux pour lui ou pour les autres. […] Tholozan a tout deviné, et c’est lui qui, interpellant à la fois l’amant peureux et le bouchon récalcitrant, pousse le cri sauveur dont je reste émerveillé : « Mais saute donc, animal ! […] Jeanne-Marie, éperdue, s’écroule au pied du calvaire qui domine l’Océan, et pousse longuement ce cri, pareil à celui d’un oiseau de mer dans la tempête : « Yves ! […] Il rencontre Lazzaro et lui confie ses inquiétudes : Je sens pousser, ce soir, des cornes à ma tête.
Sans doute votre destinée vous poussait au désespoir : elle fut tragique. […] Il pousse au type et vise au symbole. […] Il ne s’arrêta pas à l’érudition, il poussa jusqu’à la philologie. […] Elle est dans une affreuse détresse, elle pousse des cris d’angoisse. […] Et il poussa dehors par les épaules le visiteur étonné.
Mon esprit de justice, bien connu aussi, me pousse cependant à dire que Mme Andrée Méry a eu quelques accents à peu près pathétiques dans le rôle de Cordélia. […] Je trouve rarement qu’un passage de Molière fasse longueur, et précisément celui qu’on a coupé est le plus important ; puisqu’il est celui où Trissotin, poussé dans ses retranchements, exprime sa pensée avec une pleine brutalité : Pourvu que je vous aie, il n’importe comment ! […] Vaillat établit entre lui et Tartuffe un parallèle continu qu’il ne faudrait pas trop pousser, que lui-même pousse un peu trop, mais qui est juste. […] Gustave Planche s’en plaignait déjà il y a quarante-neuf ans et poussait ce cri d’alarme (Revue des Deux Mondes, 15 avril 1856) : « Molière n’est pas compris au Théâtre-Français ». […] », être enterré avec sa vengeance le bras encore sortant de terre et menaçant ; amour pour une femme inconnue qu’on n’a jamais revue et qu’on ne reverra que pour mourir : tout le « boulevard » est là comme ramassé à la fois et comme grossi, poussé à l’excès et à la charge.
Parmi les jeunes garçons qu’il avait mis brusquement à sa gauche, ne lui poussa-t-il pas des capitaines ? […] S’il avait poussé plus ardemment cette idée de la famille qui écrase les individus, il aboutissait à l’anarchie. […] Celui-ci est plus grand et plus poussé ; mais celui-là ne sera qu’une esquisse. […] Il ne poussera point à la caricature l’image de ses anges gardiens. […] Et admettons que, désignant à ses camarades la fleur, il ait, pour signifier la ressemblance qui l’amusait, comiquement poussé le cri du coq, le vif « cocorico ».
Entouré de leur amicale bienveillance, prenant part à leur intimité, le jeune Rémusat, bien que poussé par sa nature à se chercher d’autres guides, dut gagner dans ce commerce un fonds de notions réelles, d’observations précises, qui servaient de point d’appui à la contradiction même, et qu’étaient loin de posséder, de soupçonner au départ, tous ceux qui, comme lui, allaient à la découverte. […] En présence d’une nature si complexe, mais si loyale et si franche, qu’avons-nous après tout à craindre de pousser jusqu’au bout l’étude ? […] Thiers dans la réunion des journalistes du 26, et poussa aux décisions irrévocables.
toi qui as tout à la fois les yeux insolents d’un chien et le cœur d’une biche, je jure, par ce sceptre, par ce sceptre qui ne poussera désormais ni rameau ni feuillage, par ce sceptre qui ne reverdira plus, depuis que, coupé du tronc qui le porta sur les montagnes, il a été dépouillé par le fer de ses feuilles et de son écorce ; — je jure que tu te rongeras le cœur pour avoir outragé en moi le plus intrépide des Grecs ! […] Les Troyens, au contraire, sont comme de nombreuses brebis qui, dans l’étable d’un homme opulent, pendant qu’on trait de leurs mamelles le lait éclatant de blancheur, poussent de longs bêlements en entendant les cris de leurs agneaux séparés des mères, etc. » Je passe la bataille, semblable à toutes les batailles, mais diversifiée au cinquième chant par des épisodes et des attendrissements de poète qui mêlent à propos les larmes au sang, l’humanité à la fureur, la pitié à la gloire. […] Hécube, sa mère, à ce spectacle, s’arrachant les cheveux, rejette loin d’elle son voile éclatant ; son père pousse des cris lamentables. » Ces lamentations du vieux Priam, qui se roule de douleur aux pieds des guerriers, et qui veut sortir pour aller implorer d’Achille le corps de son fils, sont comparables aux plus pathétiques hurlements de la Bible.