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835. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Maurice de Guérin »

… Annoncées depuis longtemps par quelques personnes qui l’avaient connu et aimé, ces œuvres disent mieux que l’amitié — et leur voix portera plus loin — les mérites exquis de ce poète qui, s’il eût vécu, aurait été grand. Georges-Maurice de Guérin, qui dans le monde aimait à porter le nom du Cayla (l’antique château de ses pères), fut un poète, ou, pour parler plus correctement, un écrivain d’imagination, qui mourut très jeune, en 1839, dans une obscurité contre laquelle, du reste, il ne s’est jamais révolté.

836. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « La Fontaine »

Il y est scrupuleusement étudié dans l’origine, l’essence et toutes les portées de son génie. […] Comme jamais poète ne vécut plus que lui dans son rêve, au milieu du monde il était distrait et on se le montrait en souriant… Mais quand il tombait de son rêve, — et il avait plus l’habitude d’en tomber que d’en descendre, — il portait dans toutes les relations de la vie le charme de son génie bonhomme.

837. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Madame Sand et Paul de Musset » pp. 63-77

…), une chose effroyable dont personne de nous ne se doutait : c’est que le roman de madame Sand, le malheureux Alfred le prévoyait… qu’il l’avait porté toute sa vie sur son cœur, comme une arme qu’on ne devait décharger contre sa mémoire que quand il ne serait plus là pour tirer à son tour et rendre le coup… Mais si cela fut, et si l’opinion présente accepte une telle assertion comme tout le reste, ce n’est pas qu’il y ait dans le livre de madame Sand de ces pages, belles d’outrance, qui ajoutent par l’intensité du ressentiment ou l’atrocité de la haine — de cette haine après l’amour qui est peut-être de l’amour encore !  […] Son frère lui a porté bonheur, — un triste bonheur !

838. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Deux romans scandaleux » pp. 239-251

…), une chose effroyable dont personne de nous ne se doutait, c’est que le roman actuel de Mme Sand, le malheureux Alfred le prévoyait… qu’il l’avait porté toute sa vie sur son cœur comme une arme qu’on ne devait décharger contre sa mémoire que quand il ne serait plus là pour tirer à son tour et rendre le coup… Mais si cela fut, et si l’opinion présente accepte une telle assertion, comme tout le reste, ce n’est pas qu’il y ait dans le livre de Mme Sand de ces pages, belles d’outrance, qui ajoutent par l’intensité du ressentiment ou l’atrocité de la haine, — de cette haine, après l’amour, qui est peut-être de l’amour encore, — au poids accablant de la formidable déclaration de M.  […] Son frère lui a porté bonheur, — un triste bonheur !

839. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Malot et M. Erckmann-Chatrian » pp. 253-266

Nous a-t-il montré une maladie à formes nouvelles, une affection ou une combinaison inattendue d’affections, dans ce terrible principe morbide omnipotent et menaçant que nous portons dans nos poitrines et que nous appelons notre cœur ? […] Le sujet accepté ou subi, car le talent, cette vibration, c’est parfois la vibration d’un horrible coup qui nous fut porté, le sujet accepté ou subi, l’auteur a-t-il au moins varié le sujet tombé dans sa tête, qui n’a pensé que sous le coup qui l’a frappée ?

840. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Armand Pommier » pp. 267-279

Armand Pommier26 I Voici un nom lourd à porter quand on se destine à la littérature, car c’est le nom d’un des premiers poëtes de ce temps. […] Dans sa Madame Gil Blas, où j’ai noté pourtant une scène très-belle, d’un tragique très-nouveau, inspirée par la physiologie (c’est un duel, horrible d’acharnement et de longueur, entre deux rivaux, au bord du lit d’une cataleptique, qu’ils croient morte, et qui, rigide, les voit, lus comprend, seul les coups qu’ils se portent et ne peut faire un cri, un geste, un mouvement de paupière pour les empêcher de se massacrer sous ses yeux ouverts, immobiles, marbrifiés par la catalepsie !

841. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Introduction »

La solution de problèmes tels que ceux que nous avons énumérés nous permet de porter, sur l’idée de l’égalité des hommes, des jugements d’estimation morale, non d’explication scientifique. […] À vouloir tirer trop tôt parti de la science, on risque de l’empêcher de porter ses fruits.

842. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXX. De Fléchier. »

Supposez l’homme dont parle Lucrèce, et qui, des bords de la mer, contemple un vaisseau qui fait naufrage, et suit de l’œil les mouvements de tant de malheureux qui périssent : si ce tableau a porté le trouble et l’agitation dans son âme ; si ses entrailles se sont émues ; si au moment où le vaisseau s’est enfoncé, il a senti ses cheveux se dresser d’horreur sur sa tête ; en peignant à d’autres le spectacle terrible dont il a été le témoin, cherchera-t-il à le relever par des oppositions et des contrastes étudiés ? […] Laisse-moi reposer dans le sein de la vérité, et ne viens pas troubler ma paix par la flatterie que j’ai haïe. » Et ailleurs, après avoir parlé des conseils qu’on lui donnait sur la manière de se conduire à la cour, l’orateur ajoute : « Ces conseils lui parurent lâches ; il allait porter son encens avec peine sur les autels de la fortune, et revenait chargé du poids de ses pensées, qu’un silence contraint avait retenues.

843. (1860) Cours familier de littérature. IX « Le entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier (2e partie) » pp. 81-159

Rentré en France après la Terreur, il y porta dans la société renouvelée un homme nouveau ; l’austérité chrétienne de sa vie n’enlevait rien à l’émotion de son cœur et à la séduction de sa personne. […] Il portait sur sa figure une certaine beauté incohérente comme son regard, mais c’était la beauté de Méphistophélès quand il aide Faust à séduire Marguerite. […] » XV Toute âme a une tache sur sa vie ; cette promesse de mariage donnée à un prince par une femme mariée qu’une ambition plus qu’une passion arrachait à un mari malheureux, cette proposition d’un divorce cruel faite sans autre excuse que l’indifférence à un époux vieilli et accablé des coups de la fortune, cette humiliation d’un délaissement volontaire annoncée froidement à l’homme dont elle portait le nom, sont un égarement d’esprit et de cœur qu’il faut oublier. […] Ennemi de tout ce qui l’entravait dans son ascension vers le pouvoir, son talent, plus politique que littéraire, le portait au sommet, ses boutades l’en précipitaient toujours ; la douleur de ses chutes lui causait des convulsions de mécontentement. […] Le Journal des Débats portait ces retentissements du cœur de M. de Chateaubriand à toute l’Europe.

844. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIIe entretien. Littérature politique. Machiavel » pp. 241-320

Jusqu’à ce moment je me suis amusé à tendre de ma main des pièges aux grives ; je me levais pour cela avant le jour, je portais mes gluaux, et je cheminais en outre avec un paquet de cages sur le dos, semblable à Géta quand il revient du port tout courbé, chargé des livres d’Amphitryon. […] Le nom de Machiavel devenu proverbe est une calomnie de l’homme qui a porté ce grand nom : il est plus commode de le nommer que de le lire. […] Capponi ayant par mégarde laissé tomber de son habit la liste des conjurés, les Médicis avertis firent saisir tous ceux dont le nom était porté sur la liste de Capponi et tous ceux que leurs sentiments républicains pouvaient faire soupçonner complices de la conjuration. […] Avant de l’avoir poussée jusqu’à son temps, trop difficile à toucher sans offenser le maître de Florence, il porta son histoire à Rome au pape Clément VII. […] Sans nous étendre sur les événements trop souvent microscopiques qui composent l’histoire de la Toscane, cette Athènes de l’Arno, aussi illustre et aussi dramatique que l’Athènes du Céphise, jetons un regard seulement sur les fondements de cette histoire où Machiavel décompose et recompose en quelques pages l’Italie tout entière ; cette anatomie, aussi savante que lucide, rappelle tout à fait, par sa structure fruste mais indestructible, ces monuments cyclopéens qui portaient des temples ou des villes, et qu’on rencontre encore çà et là sur les collines de l’antique Étrurie.

845. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIe entretien. Molière et Shakespeare »

Que ne pouvons-nous pas imputer à ses officiers pleins de vin, qui porteront pour nous le crime de ce grand meurtre ? […] Voici l’heure où le meurtre décharné, averti par sa sentinelle, le loup dont les hurlements lui servent de mot du guet, dérobant, comme Tarquin le ravisseur, ses pas allongés, s’avance semblable à un spectre vers l’exécution de ses desseins. — Ô toi, terre solide et ferme, garde-toi d’entendre mes pas, quelque chemin qu’ils prennent, de peur que tes pierres n’aillent se dire entre elles où je suis, et ravir à ce moment l’horrible occasion qui lui convient si bien. — Tandis que je menace, il vit. — Les paroles portent un souffle trop froid sur la chaleur de l’action. […] Je n’en veux pas voir davantage. — Et cependant en voilà un huitième qui paraît, portant un miroir où j’en découvre une foule d’autres : j’en vois quelques-uns qui portent deux globes et un triple sceptre. […] On ne peut l’appeler notre mère, mais notre tombeau, cette patrie où rien que ce qui est privé d’intelligence n’a été vu sourire une seule fois ; où l’air est percé de soupirs, de gémissements, de cris douloureux qu’on ne remarque plus ; où la violence de la douleur est prise pour une des prétentions de notre temps à la sensibilité ; où la cloche mortuaire sonne sans qu’à peine on demande pour qui ; où la vie des hommes de bien s’évapore avant que soit séchée la fleur qu’ils portent sur leur chapeau, ou même avant qu’elle commence à se flétrir. […] XVII Hugo, dans une œuvre d’un style égyptien mais souvent taillé en blocs comme les pyramides, a analysé Shakespeare ; il est difficile de mesurer et plus difficile de porter ces blocs ; ils sont jetés avec profusion et souvent sans symétrie et sans choix les uns sur les autres, mais il y en a beaucoup qui révèlent la pensée et la force d’un cyclope du style.

846. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre III. Molière »

Au lieu que le génie de Molière n’est que les qualités françaises portées à un degré supérieur de puissance et de netteté. […] Plus tard, dans les vingt années qui suivent la mort de Molière, c’est Baron395 qui, dans son Homme à bonnes fortunes, donne le plus considérable document sur les mœurs françaises, sur cette égoïste sécheresse qu’il sera du bel air désormais de porter dans l’amour : il dessine un don Juan au petit pied, sans ampleur et sans scélératesse, précurseur des méchants et des jolis hommes du xviiie  siècle. […] B. della Porta), l’Amant indiscret de Quinault, l’Étourdi et le Dépit de Molière, etc. — Les types de parasites et de matamores, si souvent introduits dans les comédies d’alors (Corneille, l’Illusion comique, 1636 ; Tristan, le Parasite, 1654), viennent de la comédie italienne et latine. […] Le 5 août 1667, représentation à Paris de l’Imposteur, où Tartufe est devenu Panulphe : le président de Lamoignon interdit la pièce après la Ire représentation : 2e placet, porté au camp de Flandre par deux comédiens ; ordonnance de l’archevêque Hardouin de Péréfixe qui défend de représenter, d’entendre, ou de lire la pièce sous peine d’excommunication. […] Il a porté cette vérité même dans son jeu, qu’il a rendu le plus naturel possible.

847. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre quatrième »

» Dans cette solitude de Port-Royal, au sein de fortes études théologiques et littéraires, il concentra toutes ses pensées sur ce sujet vivant, l’homme, dont il portait en lui toutes les grandeurs et toutes les misères : non pas l’homme tel que Montaigne le peint, arrivant par le doute universel à ne croire qu’à lui-même ; ni l’homme selon Descartes, qui se contente de savoir qu’il y a un Dieu, qu’il existe une âme distincte du corps, et qui s’arrange dans ce monde de façon à y vivre le plus agréablement et le plus longtemps possible ; mais l’homme tel que le christianisme l’a expliqué, l’homme dont Montaigne n’avait pas vu toute la grandeur, ni Descartes toute la petitesse. […] De toutes les misères en effet que nous portons en nous, laquelle lui a échappé ? […] C’est là l’incomparable beauté de ce génie, qu’ayant vu tout d’abord les limites de la philosophie, et s’étant porté tout entier vers la religion, il n’ait estimé la raison que le jour où elle connaît qu’elle doit abdiquer pour la foi. […] C’est que le doute de Pascal est au fond de toutes les âmes élevées, trop raisonnables pour borner l’usage de la raison à l’art de rendre la vie heureuse, et qui portent cette marque de l’origine divine, qu’elles ne se peuvent point contenter du bonheur de la terre. […] Pascal le père en écrivit de vifs reproches à ce jésuite, et c’est dans cette lettre qu’il lui dit, en père du futur auteur des Provinciales : « Vous vous êtes exposé à ce qu’un jeune homme provoqué sans sujet se portât à repousser vos invectives en termes capables de vous causer un éternel repentir 48. » Pour les Pascal, comme pour les Arnauld, la guerre avec les jésuites était une affaire de famille.

848. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mars 1886. »

À ce compte là Joconde valait mieux que ces impuissantes imitations ; Nicolo représentait un petit genre, il est vrai, mais il ne portait la livrée de personne. […] À cette époque (septembre), on parla de ne donner Lohengrin qu’en matinée : pour couper court aux récriminations que pouvait soulever la représentation d’une œuvre étrangère à l’Opéra-Comique, dirent les journaux, et pour que cette représentation ne portât aucun préjudice à la production ou à la reprise d’œuvres françaises, M.  […] Carvalho prétend nous porter à la scène. […] Il n’y a pas assez longtemps que Wagner est mort pour qu’on ait oublié les jugements profondément blessants qu’il a si souvent portés sur la France, et le musicien n’a pas encore effacé l’homme. […] Ses articles pour le Figaro portaient le titre révélateur de « grain de bon sens ».

849. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1882 » pp. 174-231

ajoute-t-il, ils ne sont pas sentimentaux, les insulaires… Je me rappelle, un jour de pluie, par une de ces pluies, comme il en fait à Londres, et où la chaussée, est un lac — c’était le soir — un lac répétant le flamboiement du gaz des boutiques… Dans cette eau, un malheureux épileptique, tombé en travers de la chaussée, la face contre terre, et qui se noyait au milieu des gens le regardant, sans lui porter de secours… J’allais quelque part, à un spectacle ou à un concert. […] Il portait alors sa tortue chez un doreur, et la faisait dorer. […] Puis ils ont la superstition que commencer à porter le deuil, c’est être condamné à le porter longtemps. « Je me rappelle, me dit l’un d’eux, quand j’étais tout petit, une fois qu’on m’a mis en noir, ce noir, je l’ai porté toute mon enfance. » Mercredi 13 décembre Aujourd’hui quelqu’un me disait qu’il a entendu de ses oreilles, le nouveau préfet de la Seine demander où était l’avenue de l’Opéra.

850. (1914) Boulevard et coulisses

Donnons-lui son vrai nom, le nom qu’il portait en 1880 : le Boulevard. […] Comment eus-je l’audace d’écrire un article et de le porter rue Grange-Batelière, à la rédaction du Gaulois ? […] J’écrivis donc en quelques heures un article enthousiaste et naïf sur Darwin, et j’allai le porter au Gaulois. […] Dès que j’en eus écrit quelques scènes, je les portai à Koning, pour lui montrer mon obéissance à ses ordres. […] L’un est trop surexcité par la presse, porté avec trop de précipitation de spectacle en spectacle, d’émotion en émotion, pour avoir le loisir d’un jugement littéraire désintéressé et indépendant.

851. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XII : Distribution géographique (suite) »

Pourquoi les espèces qu’on suppose créées dans l’archipel Galapagos, et nulle autre part, portent-elles l’empreinte d’une parenté étroite avec celles que l’on croit spécialement créées en Amérique ? […] La troisième édition anglaise portait ici : « Madère ne possède pas un seul oiseau qui lui soit particulier ; mais aussi presque chaque année beaucoup d’oiseaux européens ou africains y sont emportés par le vent, d’après ce que je tiens de M.  […] Harcourt. » L’auteur a modifié une première fois ce passage et sa rectification a été insérée dans la première édition allemande et dans notre première édition française, qui portait : « Madère ne possède non plus qu’un seul oiseau particulier, que plusieurs regardent comme une simple variété ; mais aussi, etc. », le reste comme précédemment. […] Notre première édition portait : « Pourtant l’on m’a assuré qu’une grenouille vit sur les montagnes de la Nouvelle-Zélande, et je suppose que cette exception, si elle est réelle, peut s’expliquer par l’action glaciaire. […] L’affinité étrange constatée entre la végétation du sud-ouest de l’Australie et du cap de Bonne-Espérance s’expliquerait de la même manière par l’immigration facile des formes tempérées et tropicales sur ces deux continents, rattachés à la zone turride, l’un par des terres continues et l’autre par de nombreuses chaînes d’îles, et peut-être mis en communication réciproque par quelque terre émergée à une époque où le renflement équatorial, formant un angle considérable avec sa direction actuelle, devait porter la masse principale des eaux depuis la Chine, par le centre de l’Afrique, jusqu’à l’Amérique du Sud.

852. (1898) Ceux qu’on lit : 1896 pp. 3-361

» Tout à coup retentit un bruit net et brutal qui semblait plus qu’un bruit, et qui portait en soi comme un sens de ruine et d’effondrement. […] Un jour, je me joignis à lui ; comme deux chasseurs à l’affût, nous nous portâmes à un retour du couronnement du chemin couvert. […] Beaucoup aussi portaient les dépouilles de leurs camarades morts sur la route. […] Et cela ne suffit pas encore, car, pour porter au plus haut point la difficulté de cette étude, chaque mot a encore des sens multiples et contradictoires. […] Le vent ayant éteint ma lumière, je le tire au hasard, je le manque, mais je blesse à la jambe celui qui le portait.

853. (1889) Derniers essais de critique et d’histoire

Dernièrement on a porté chez l’ambassadrice de Danemark un fruitier fort blessé ; il avait tiré l’épée pour soutenir que le sultan devait faire étrangler son frère. […] Ils disent qu’ils la portent pour défendre la religion, et, le matin, avant que de la mettre, ils la baisent et font le signe de la croix avec. » Tous portent des scapulaires et quelque image sanctifiée par une relique miraculeuse. […] Tous les détails portent et sont chargés de sens ; c’est le propre des grands peintres de dessiner en cinq ou six coups de crayon une figure qu’on n’oublie plus. […] Au milieu de sa misère, il portait le front haut, et le contraste était étrange entre sa condition et sa personne. […] Une seconde ophthalmie se déclara ; la dysenterie le minait ; on le porta sur le pont d’un caboteur qui partait d’Alexandrie pour Beyrouth.

854. (1906) Propos de théâtre. Troisième série

C’était surtout de placer Alceste dans le milieu qui devait le plus lui déplaire, le faire sortir de ses gonds, le porter au paroxysme de la colère comique. […] Il portait en lui un berger de pastorale. […] Aussi bien ils portaient tous, dans la langue du temps, des titres glorieux. […] Faust, assez mal compris du reste, a été porté sur une scène du boulevard dès 1828 par Charles Nodier et Antony Béraud. […] Vîtes-vous jamais espion porter écrit sur son chapeau : « Préfecture de police.

855. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Maupassant, Guy de (1850-1893) »

Ce jugement, qui peut paraître sévère, est celui que Maupassant lui-même a porté sur cet unique essai.

856. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 490-491

Ses négligences mêmes sont une nouvelle source d’agrément, par l’intérêt séduisant qu’elles portent avec elles.

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