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2382. (1767) Salon de 1767 « Peintures — La Grenée » pp. 90-121

C’est de la politique que vous voulez faire.

2383. (1914) En lisant Molière. L’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Elle sent la religion protégée, respectée, mais peu aimée, point trop aimée au moins, point jusque-là que les chefs de l’État obéissent à ses ministres ou dirigent la politique dans leur intérêt. […] Il s’est laissé pénétrer à l’influence de son public, comme ce personnage politique qui disait : « Il faut bien que je les suive puisque je suis leur chef ». […] Il est homme d’intelligence impersonnelle, d’abord parce qu’il sent bien qu’il faut qu’il le soit, comme un homme en contact immédiat avec le public, et le dramatiste est ici dans les mêmes conditions que le publiciste ou l’orateur politique ; mais il l’est aussi en soi de tempérament et de naissance. […] C’est, dans le même ouvrage (La Critique de l’École des femmes), les auteurs du temps, en général, avec « leurs grimaces savantes et leurs raffinements ridicules » (affectation et pédantisme), « leur vicieuse coutume d’assassiner les gens de leurs ouvrages », « leur friandise de louanges » qui ressemble à cette démangeaison des hommes politiques prenant la popularité pour la gloire, « leurs ménagements de pensées » ce que j’avoue ne pas comprendre, mais ce qui peut vouloir dire le soin qu’ils prennent de ne point penser pour ne déplaire à personne et pour être bien vus de tout le monde, « leur trafic de réputation » c’est-à-dire l’art de dire du bien des autres à charge que les autres en disent d’eux, « leurs ligues offensives et défensives » c’est-à-dire les coteries, les camaraderies qu’ils forment pour s’aider les uns les autres à conquérir la gloire ; et « leurs guerres d’esprit et leurs combats de prose et de vers » ce qui n’a pas besoin d’être expliqué. […] Il n’a, ce me semble, laissé de côté que L’auteur pornographique, qui ressortit plutôt à l’industrie qu’à la littérature, et l’auteur qui écrit dans l’intention de se lancer dans la politique, variété inconnue au xviie  siècle.

2384. (1903) La pensée et le mouvant

Même, le devoir de l’homme d’État est de suivre ces variations et de modifier l’institution quand il en est encore temps : sur dix erreurs politiques, il y en a neuf qui consistent simplement à croire encore vrai ce qui a cessé de l’être. […] Il en est du présent des individus comme de celui des nations : un événement appartient au passé, et il entre dans l’histoire, quand il n’intéresse plus directement la politique du jour et peut être négligé sans que les affaires s’en ressentent. […] Il faut ajouter que cette même époque vit s’opérer un rapprochement entre hommes politiques, artistes, lettrés, savants, tous ceux enfin qui auraient pu constituer, dans une société à tendance déjà démocratique, une aristocratie de l’intelligence. […] Il la voulait puissante, s’emparant de l’enfant au collège, dirigeant l’homme à travers la vie, lui assurant dans les difficultés morales, sociales, politiques, une règle de conduite marquée exclusivement au sceau de la raison. À ce rêve, il donna un commencement de réalisation en installant solidement dans notre Université une philosophie disciplinée : organisateur habile, politique avisé, causeur incomparable, professeur entraînant, auquel il n’a manqué peut-être, pour mériter plus pleinement le nom de philosophe, que de savoir supporter quelquefois le tête-à-tête avec sa propre pensée.

2385. (1881) Le naturalisme au théatre

Des hommes politiques nouveaux se sont produits, ont mis la main sur le pouvoir et ont aidé à l’évolution qui nous emporte vers la formule sociale de demain. […] Bertrand ne s’est pas tué tout seul, il a été tué par les faiseurs de phrases qui se refusent à voir nettement notre époque de science et de vérité, par les chienlits politiques et romantiques qui se promènent dans des loques de drapeau, en rêvant de battre monnaie avec les sentiments nobles. […] La vérité, je le répète, est qu’il a été la victime de la queue romantique et des hommes politiques qui songent à régenter l’art.

2386. (1910) Rousseau contre Molière

Voilà de belle économie politique, répond Alceste, et voilà comment les heureux de la terre se dispensent agréablement de faire le bien ; mais, enfin, si vous le voyiez, lui, le malheureux dépouillé, lui, sa femme et ses enfants en larmes, que leur diriez-vous, que lui diriez-vous ?  […] Dans ses ouvrages politiques, que je discute ailleurs, ce à quoi il s’attache le plus, c’est à faire du citoyen un rouage de la cité, ce que sans doute je puis blâmer, mais ce qui comme sentiment n’est pas autre chose que ceci : chercher à faire le citoyen consubstantiel de la cité et la cité consubstantielle du citoyen. […]   Il est bon même que l’honnête femme, outre l’ignorance, soit stupide : Je la fis élever selon ma politique, C’est-à-dire ordonnant quels soins on emploierait Pour la rendre idiote autant qu’il se pourrait : Dieu merci, le succès a passé mon attente.

2387. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « LEOPARDI. » pp. 363-422

Auprès des violences sanglantes de quelques réactions passagères, quel respect habituel pour la vie des citoyens au milieu des luttes de la politique !

2388. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre I. Principe des mœurs sous l’Ancien Régime. »

La politique qui avait établi la cour prescrivait le faste. « C’était lui plaire, que de s’y jeter en habits, en tables, en équipages, en bâtiments, en jeu ; c’étaient là des occasions pour qu’il parlât aux gens199.

2389. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre III. Ben Jonson. » pp. 98-162

Puis le héraut cite les accusés ; le consul prononce le réquisitoire ; Afer déchaîne contre eux son éloquence meurtrière ; les sénateurs s’échauffent ; on voit à nu, comme dans Tacite et Juvénal, les profondeurs de la servilité romaine, l’hypocrisie, l’insensibilité, la venimeuse politique de Tibère. —  Enfin, après tant d’autres, le tour de Séjan approche.

2390. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVe entretien. Ossian fils de Fingal »

Lorsque Macpherson, dégoûté de cette controverse ingrate, renonça à la littérature et se retira dans la politique, il fut nommé agent du nabab d’Ariat, et fit une fortune immense au service de ce souverain oriental ; il mourut en 1796, sans avoir confessé son prétendu mensonge, et tout occupé encore, quoique mollement, de publications ossianiques.

2391. (1893) Du sens religieux de la poésie pp. -104

Il n’y a plus de centre pour le monde politique, plus de lieu distinctif où se tienne la balance de l’équilibre européen.

2392. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre I. Des poëtes anciens. » pp. 2-93

Puis redevenu voluptueux, ou par inclination, ou par politique, pour plaire au Prince qui aimoit la débauche, il fut l’un de ses principaux confidens.

2393. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 13, qu’il est probable que les causes physiques ont aussi leur part aux progrès surprenans des arts et des lettres » pp. 145-236

On remarque que les hommes nez en Europe et sur les côtes voisines de l’Europe, ont toujours été plus propres que les autres peuples aux arts, aux sciences et au gouvernement politique.

2394. (1753) Essai sur la société des gens de lettres et des grands

Pour répond re à cette objection, je remarque que parmi les gens de lettres qui courent une même carrière, comme il est différents degrés de talents, il est aussi différentes classes ; ces classes sont d’elles-mêmes assez marquées, et les gens de lettres par une espèce de convention tacite les forment presque sans le vouloir : chacun, je l’avoue, cherche à se mettre dans la classe la plus élevée qu’il lui est possible ; mais il n’est pas à craindre que les rangs soient trop bouleversés par cette prétention ; car la vanité n’est aveugle que jusqu’à un certain degré ; il arrivera seulement de là qu’il y aura moins de classes, jamais qu’elles se confondent en une seule : celui surtout qui aspirerait à la monarchie universelle et perpétuelle, quand même il en serait digne, courrait risque de trouver bien des rebelles ; l’anarchie qui détruit les États politiques, soutient au contraire et fait subsister la république des lettres ; à la rigueur on y souffre quelques magistrats, mais on ne veut point de rois.

2395. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « La religion statique »

Comment la nature, en faisant de l’homme un « animal politique », aurait-elle disposé les intelligences humaines de telle manière qu’elles se sentent dépaysées quand elles pensent « politiquement » ? […] Ce serait aller trop loin en sens opposé : même si le totémisme n’est pas à la base de l’organisation politique des non-civilisés, comme le veut Durkheim, il occupe trop de place dans leur existence pour qu’on y voie un simple moyen de désigner le clan.

2396. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Première série

Il faut donc que la justice soit savante et compatissante pour mesurer le traitement de chacun à son degré de « dignité ». « Le progrès de la justice est lié à celui des connaissances et s’opère à travers toutes les vicissitudes politiques. » La justice n’est pas encore ; mais elle se fait, et elle sera. […] Des hommes politiques parlent de république athénienne comme s’ils savaient ce qu’ils disent. […] Il faudrait vivre toujours dehors, toujours dans la rue ou sur la place publique, toujours juger, toujours voter, toujours s’occuper de la politique, et cependant ne pas faire œuvre de ses dix doigts. […] Ce critique a, comme certains politiques, le goût de l’impopularité.

2397. (1920) Impressions de théâtre. Onzième série

Quand les croyances et les pratiques chrétiennes sont aussi généralement répandues que dans la société du xviie  siècle ; quand elles font partie de l’éducation, des institutions et des mœurs, et cela dans un pays où règne — provisoirement — la plus profonde paix religieuse et politique, elles ne sauraient être bien gênantes pour les dissidents, quand ce ne sont ni des hérétiques ni des rebelles, quand ce sont bonnement de tranquilles athées et de braves épicuriens, car alors la majorité des fidèles vit, à peu de chose près, comme ces épicuriens. […] J’avoue que je n’avais point cru que l’éducation des enfants ni les institutions politiques et sociales fussent contre la « nature » ou en dehors d’elle. […] Dans ce temps d’intrigues, de conjurations et de coups d’État, d’émeutes et de révoltes, de galanterie passionnée et d’aventures romanesques, dans ce temps où les affaires d’État se compliquaient d’affaires de cœur, où tout ne respirait, ne parlait qu’amour et politique, les sujets tragiques n’étaient pas froids : ce n’étaient pas des fictions de poètes, c’était la vie de tous les jours, le théâtre était l’écho de la rue, des salons, et du cabinet des princes. […] Reinach les juge en orateur, en homme politique et en démocrate consciencieux.

2398. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Alexis Piron »

Piron est, en politique comme en religion, un railleur du vieux temps, non un novateur à aucun degré ; quand il a lancé son trait, il est content, et il n’a pas la pensée de derrière, la seule dont la portée aille loin.

2399. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLIXe Entretien. L’histoire, ou Hérodote »

Il y continue l’histoire des Perses, mœurs et politique.

2400. (1879) À propos de « l’Assommoir »

Ulbach n’en a pas moins passé pour un écrivain, dans les journaux et dans un certain public. » Dans le numéro du 28 décembre 1878, de la Revue politique et littéraire, nous trouvons sous le titre de Notes et impressions, un article de M. 

2401. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre cinquième. Le réalisme. — Le trivialisme et les moyens d’y échapper. »

Aussi y a-t-il plus d’une religion, plus d’une morale, plus d’une politique, et aussi plus d’une esthétique.

2402. (1880) Goethe et Diderot « Gœthe »

Marat, esprit logiquement révolutionnaire, avait sans doute voulu préluder au régicide politique par le régicide intellectuel.

2403. (1898) XIII Idylles diaboliques pp. 1-243

Ceux-ci, pourvu qu’ils gardent la plus grosse part, souffrent volontiers que les partis politiques, chacals et valets avides, détournent les viscères les plus purulents de cette charogne : la France. […] Chlorate de potasse, votes à l’enchère, dévouement à la république, bismuth, tripotages, austérité, chèques, masses intelligentes, sulfate de magnésie, la patrie, mes convictions, mon cœur, calomel, professions de foi, mes chers concitoyens, émétique, commerce de gros et de détail, eau de Pulna, politique d’affaires, rhubarbe, c’est nous qui sommes les Aristocrates… Brouh !

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