Les philosophes qui se désolent sont enfoncés et comme perdus dans un fond obscur et noir.
Virgile et Cicéron étaient les véritables amis du solitaire de Vaucluse, comme l’amant, le philosophe, le poète de Vaucluse est l’ami des hommes sensibles et supérieurs de notre temps. […] Le grand poète Manzoni, de notre temps, a épousé une fille de cette même maison de Beccaria, célèbre à tant de titres parmi les philosophes, les politiques et les poètes. […] Mais les livres ont leur destinée et leurs retours de fortune comme les hommes ; la postérité a ses engouements comme le temps : elle fait mourir et revivre pour un moment les philosophes, les historiens, les poètes ; elle ensevelit les uns dans ses dédains, elle exhume les autres par ses engouements. […] Je n’approuve pas une solitude absolue : elle me paraît contraire à l’humanité ; mais à un homme de lettres, à un philosophe, peu de gens suffisent, parce que, à la rigueur, il pourrait se suffire à lui-même. […] Une société de philosophes vénitiens, jusque-là ses amis et ses disciples, avaient puisé dans le contact de Venise avec l’Orient et la Grèce un grand mépris pour le christianisme et un grand culte pour Aristote.
Les philosophes, même les plus sublimes, peuvent créer une philosophie, agiter par leur science le siècle qu’ils honorent : ils font penser, ils ne font pas croire. […] De grands génies, non pas seulement parmi les philosophes, mais parmi les rois, Voltaire et Frédéric, avaient déversé le mépris sur la religion catholique et donné le signal des railleries pendant cinquante années. […] Les philosophes démocrates appellent cela vanité, idolâtrie. […] » XVIII Ces réflexions sont au commencement d’un révolutionnaire, au milieu d’un royaliste, à la fin d’un philosophe ; mais ni au commencement, ni au milieu, ni à la fin, elles ne sont d’un homme d’État, tel qu’on a droit de se figurer M. […] C’est jouer mal à propos le philosophe ou c’est bien peu connaître les hommes.
Draghicesco est visible Ce philosophe est un partisan décidé de l’éducationnisme. […] En admettant, comme le prétend ce philosophe, que « l’organisme est un milieu qui peut s’exprimer en fonction des deux autres8 », il reste en présence ces deux autres milieux : le milieu physique et le milieu social. […] Nombre de philosophes ont admis l’existence d’une semblable vérité. […] Les philosophes, suivant la pente de leur esprit, ont insisté sur l’un ou sur l’autre. […] C’est là un rêve de philosophes et ce rêve n’est pas toujours bien attrayant si nous nous reportons à celui que Renan a exposé dans ses Dialogues philosophiques.
Newton avoit annoncé l’applatissement de la terre, des philosophes ont passé d’un hémisphere à l’autre pour la mesurer. […] L’esprit peut critiquer un rhéteur subtil ; mais le coeur seul peut juger un philosophe éloquent. […] Qu’auroit fait un poëte philosophe ? […] Les Philosophes ont usé de leurs droits, & parlé de la gloire en maîtres. […] Il faut espérer qu’un historien philosophe s’affranchira de ce préjugé.
Il est impossible de se moquer, avec plus de verve et de gaieté, d’Aristote et de sa docte cabale ; ce Pancrace est furieux comme un philosophe ignorant ; il s’emporte en injures, en sottises et en toutes sortes d’excès ; il appelle à son aide le ciel et l’enfer. C’est pourtant un philosophe qui sait lire et écrire ! […] Marphurius est un de ces nombreux philosophes que vous rencontrez à chaque page du Pantagruel, une de ces perles que Molière a ramassées avec tant de bonheur et de coquetterie dans le riche fumier de Rabelais. […] D’ailleurs un philosophe n’a-t-il pas soutenu que tout était bien, et Philinte n’est-il pas un grand philosophe ? […] Il y a dans ce caractère si rempli de loyauté et de franchise, quelque chose de plus qu’un grand seigneur honnête homme, mécontent et frondeur ; il y a un homme de génie qui souffre, un philosophe qui attend, un cœur blessé et sans espoir ; il y a surtout un homme excellent, dévoué, méconnu, plein de bon sens, même dans les écarts de la passion la plus légitime et la mieux sentie.
Cousin qui parle : « Je ne suis pas philosophe, je suis prédicateur. […] Comme critique philosophe il s’était placé, l’un des premiers en France, à un point de vue cosmopolite jusqu’alors à peine entrevu. […] Cousin, et que, loin de se contenter des idées générales, plusieurs penseurs sérieux cherchent à approfondir le texte même des philosophes d’outre-Rhin. […] De tous les philosophes, il n’en est aucun qui soit monté à des hauteurs pareilles, ou dont le génie approche de cette prodigieuse immensité. […] Les plus célèbres de ces pièces sérieuses et larmoyantes furent le Philosophe sans le savoir de Sedaine, le Père de Famille de Diderot, le Philosophe marié de Destouches, et la Mère coupable de Beaumarchais.
On la salue couramment grande philosophe et grande politicienne. […] Philosophe, c’est une autre affaire. Philosophe de quoi ? […] Ce sont des philosophes. […] On le retrouvera au chapitre des Philosophes.
Laissez donc les savants faire de la science et les philosophes philosopher. […] « Chose passée », dit le philosophe. […] Marcel Schwob, le philosophe du moment, a profondément pénétré les âmes enfantines. […] Les philosophes qui s’y sont attachés, Herbert Spencer entre autres, l’ont fait sur un ton lamentable. […] Il a vite fait de traiter un poète ou un philosophe d’idiot, de crétin, de gâteux érotique, quand ce poète et ce philosophe ont le malheur de s’écarter tant soit peu des routes foulées par les lourds pieds de M.
Ce siècle et le suivant ramèneront la poésie à ses origines scientifiques : Empédocle, Pythagore, les philosophes primitifs de la Grèce antique enfermaient la science d’alors dans la formule immortelle du vers. […] Émile Boutroux, l’illustre philosophe. […] Dans la cinquième des leçons faites en Allemagne sur les poètes français, Jouffret s’exprime ainsi : « Chez Sully-Prudhomme, il y a deux natures, je ne dis pas juxtaposées, mais profondément fondues l’une dans l’autre : un tempérament de poète et une intelligence de philosophe. Le philosophe a grandi, évolué, grâce aux progrès de la réflexion et de l’étude, et a fini par dominer. » Je ne crois pas trop me tromper en disant que, chez Jouffret, s’il avait vécu plus longtemps, le philosophe, qui d’abord subjugua le poète et l’empêcha longtemps de se manifester, lui aurait laissé le champ libre. […] Qui mieux que lui nous eût expliqué le danger que font courir à l’histoire littéraire les philosophes qui se mêlent de l’écrire ?
Une connaissance sûre des mythes anciens, des idées, de l’enthousiasme, de l’éloquence : tels, je pense, les mérites de cette Vie mystique, œuvre d’un philosophe, sinon d’un poète.
Il est moins connu par son Histoire Romaine, son Histoire des Indes, celle des Amazones, celle des Empires, & son Essai critique sur celui d’Occident, que par l’Oracle des nouveaux Philosophes.
La Critique du Philosophe n’a ainsi servi qu’à faire sentir la supériorité du Génie, qu’il vouloit ravaler.
Henri Tolra Mon ami, Les philosophes et les almanachs de statistique sont d’accord « qu’on vit très vite à notre époque ».
Voici un homme des plus singuliers dans la littérature et la philosophie du xviiie siècle ; il a publié ses ouvrages sans nom d’auteur ou sous le seul titre de Philosophe inconnu, d’Amateur des choses sacrées ; ses livres ont été peu lus, mais sa personne et sa parole ont été fort goûtées de quelques-uns ; il a eu son influence vers la fin : pour nous aujourd’hui il a surtout une signification de contraste, d’opposition, de protestation dans le courant d’idées alors régnantes. […] Guttinguer, avait donné autrefois une fleur de Pensées choisies, tirées surtout des derniers ouvrages du philosophe : c’est une manière commode, mais un peu trompeuse, d’attirer vers Saint-Martin, qui de près est bien plus compliqué que ne l’annonçait ce choix aimable. […] Tout en admettant sans contrôle et sans critique le merveilleux qui faisait le fond et l’attrait de ce genre d’opérations, Saint-Martin, plus tourné au moral, ne se livrait pas sans réserve à des procédés où la curiosité s’irritait sans cesse et où le cœur profitait si peu ; et lorsqu’en 1792, à Strasbourg, il lui fut donné auprès d’une amie, Mme Boechlin, de connaître les ouvrages allemands de Jacob Boehm, qu’il appelle le Prince des philosophes divins, il crut pouvoir renoncer absolument à toute cette physique périlleuse et pleine de pièges, pour ne plus cultiver que la méditation intérieure.
Pour moi, qui ne cherche que l’homme moral en lui et l’écrivain philosophe, je me bornerai à remarquer qu’il échoua dans cette carrière active. […] J’ai vu dans ma jeunesse que l’on n’était pas plus philosophe que cela ; mais, grâce à Dieu, la philosophie nous éclaire davantage, et nous le devons à la liberté anglaise. […] Les meilleurs philosophes s’y tromperaient en usant autrement.
Cet artiste, qui a tant contribué au succès des journaux politiques les plus armés en guerre et les plus acharnés à la démonétisation des masques royaux, ce fin railleur a l’aversion et la haine de la politique, et n’y a jamais trempé : « Ces erreurs-là, dit-il, ne sont pas des miennes ; elles ont trop de fiel et trop peu de sincérité. » — « Ce peuple insensé, dit-il encore, en parlant d’une de nos révolutions, avait poussé la question du progrès jusqu’au coup de fusil. » Il est donc trop philosophe pour être politique, de même qu’il est foncièrement trop élégant pour être caricaturiste. […] on l’écoute. » Et le peintre : — « La beauté n’a point d’images : c’est une image. » — « La beauté, affirme le philosophe, c’est la vérité. » — « C’est le succès », s’écrie le partisan. […] Et, en cet instant, une troupe de joyeux requins suivaient dans le sillage et pensaient entre eux : — « Rien n’est beau comme une galère qui va sombrer en mer toute pleine de passagers. » Et dites après cela, philosophes, que « le beau est la forme du bon. » Cet apologue est digne de Stendhal. — Voulez-vous quelque chose de plus gai ?
Pour juger l’érudition, il ne serait pas mal d’être érudit d’abord, puis, par là-dessus, d’être quelque peu bel-esprit et philosophe, pour ne pas négliger tout à fait, en la jugeant, l’agrément et l’idée ; ce que l’érudition se retranche si volontiers. […] Les philosophes sautent à pieds joints et aiment mieux inventer. […] En face des érudits et des philosophes également ardents de nos jours et emportés à toutes sortes d’espérances, il est bon de ne pas laisser tout à fait tomber ce droit de rappel à l’homme qui semble relégué chez les défunts moralistes.
C’était habituellement un philosophe, tel que Rousseau, Raynal, Bernardin de Saint-Pierre, ou des poètes de sentiment, tels que Gessner et Young : contraste étrange entre la douceur des images, la sérénité de la nature et l’âpreté de l’âme. Il avait les rêveries et les contemplations d’un philosophe au milieu des scènes de mort et des proscriptions d’un Marius. […] Venait-il faire hommage au philosophe d’une vie qu’il allait donner à la cause de la démocratie ?
« Il vivait, écrit-il, en philosophe, avec quelques amis et ses livres ; il avait l’humeur agréable, point d’ambition, pas même celle de montrer de l’esprit. » Ce dernier trait contredirait ce que Boileau en a écrit : « Qu’il ne lui manquerait rien si la nature l’avait fait aussi agréable qu’il a envie de l’être. » Il est vrai que Boileau dit de l’auteur ce que d’Olivet dit de l’homme. […] Philosophe plus libre que La Rochefoucauld et Pascal, il n’est pas enchaîné à son passé comme le premier, ni, comme le second, tiraillé entre le doute et la foi. […] Philosophe, écrivain satirique, moraliste chrétien, esprit mordant, libre, d’une indépendance qui ne fléchit que sous le devoir il est tour à tour sévère jusqu’à une certaine amertume et enjoué jusqu’au caprice, indifférent aujourd’hui pour ce qui l’irritait hier ; ici tranchant et dogmatique, là laissant voir ses propres doutes et s’y reposant.
Ce penseur n’est pas seulement un philosophe et un écrivain du plus grand mérite, mais il a acquis une connaissance approfondie des sciences exactes et des sciences physiques, et même il a fait preuve de précieuses facultés d’invention mathématique. […] Ne serait-ce pas cet animal qui est le véritable philosophe ? […] Ces forces aveugles, le premier venu les fait agir ou les laisse agir ; le philosophe doit en parler ; pour en parler, il doit en connaître le peu qu’on en peut connaître, il doit donc les regarder agir.
Car le paradoxe n’est guère qu’apparent, attendu que le philosophe eût été de second ordre, parce que manquant d’envolée et à cause surtout de la grande sensibilité de l’homme. […] Le tourment de l’infini insaisissable, de cet infini que le philosophe n’envisage pas froidement, que le poète exalte avec un religieux émoi, ce tourment qui nous fait humbles quand nous savons être simples, et inconscients quand nous ne le pouvons pas, a particulièrement assombri la métaphysique de M. […] Les choses, à même lesquelles la pensée du philosophe se forme, n’offrent pas d’harmonie tangible ; elles en offrent d’intelligible.